mardi 3 novembre 2009

Le crucifix à l’école italienne violerait les droits de l’homme…

La Cour européenne des droits de l'homme a condamné l'Italie pour « violation de l'article 2 du Protocole no 1 conjointement avec l'article 9 de la Convention » européenne des droits de l'homme, en raison de la présence de crucifix dans les salles de classe, et elle « alloue 5 000 euros (EUR) à la requérante pour dommage moral ».

La requérante était une femme d'origine finlandaise qui avait porté plainte en 2002 parce qu'il y avait des crucifix dans les salles de classe de ses enfants.

En 2005, le tribunal administratif avait rejeté le recours de cette femme, jugeant que le crucifix était à la fois le symbole de l'histoire et de la culture italiennes, et par conséquent de l'identité italienne. En 2006, le Conseil d'État avait rejeté son pourvoi, en déclarant que la croix était un « symbole adéquat pour illustrer les fondements de nos valeurs civiques ». Elle s'était alors adressée à la Cour européenne des droits de l'homme.

Réaction de Mariastella Gelmini, ministre italien de l'Éducation, à l'arrêt de la Cour :
« La présence du crucifix dans les classes ne signifie pas une adhésion au catholicisme, mais c'est un symbole de notre tradition. L'histoire d'Italie passe aussi à travers des symboles: en les supprimant on supprime une partie de nous-mêmes. Dans notre pays, personne ne veut imposer la religion catholique. Personne, et encore moins une cour européenne idéologique, ne réussira à supprimer notre identité. Notre Constitution reconnaît en outre, justement, une valeur particulière à la religion catholique. »
Le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège :
« La sentence de la Cour européenne a été accueillie au Vatican avec stupeur et amertume. Le crucifix a toujours été un signe d'offrande d'amour de Dieu et d'union et d'accueil pour toute l'humanité. On regrette qu'il soit considéré comme un signe de division, d'exclusion, ou de limitation de la liberté. Ce n'est pas cela, et cela ne l'est pas dans la perception commune de notre peuple. En particulier, il est grave de vouloir mettre aux marges du monde éducatif un signe fondamental de l'importance des valeurs religieuses dans l'histoire et dans la culture italienne. La religion apporte une précieuse contribution pour la formation et la croissance morale des personnes, et elle est une composante essentielle de notre civilisation. C'est une erreur myope que de vouloir l'exclure de la réalité éducative. On est ensuite stupéfait qu'une cour européenne intervienne lourdement dans une matière très profondément liée à l'identité historique, culturelle, spirituelle du peuple italien. Ce n'est pas le chemin pour être attiré à aimer et à partager davantage l'idée européenne, qu'en tant que catholiques italiens, nous avons fortement soutenue depuis l'origine. Il semble que l'on veuille méconnaître le rôle du christianisme dans la formation de l'identité européenne, qui, au contraire, a été et demeure essentielle ».
Le sénateur Mauro Cutrufo, vice-maire de Rome :
« La sentence de la cour européenne des Droits de l'homme de Strasbourg, me laisse stupéfait. En ne reconnaissant pas les racines judéo-chrétiennes et en ne les insérant pas dans la Constitution, l'Union européenne a commis une première erreur, parce qu'elle a tenté d'effacer d'un coup l'histoire et l'identité de l'Europe elle-même, au nom d'un laïcisme pas mieux précisé qui n'a rien à voir avec la laïcité. C'est maintenant la tour de la Cour européenne des Droits de l'homme qui rejette de fait la présence du crucifix dans les salles de classe et cela me semble objectivement un peu trop. L'Italie et l'Europe ont une histoire et une culture qu'une sentence ne pourra pas effacer. Le dialogue interreligieux passe par la tolérance et le respect, non par une guerre contre le crucifix, qui est au contraire un symbole de bonté et de paix qui, par tradition, trouve depuis toujours sa place dans les salles de classe de nos écoles. »
Voir aussi Symbole religieux restreindrait le droit des parents d’éduquer leurs enfants selon leurs convictions (comparaison avec imposition cours ECR au Québec)




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10 commentaires:

Anonyme a dit…

Le patrimoine sert maintenant à justifier n'importe quel accroc à la liberté de religion.

Marre des laïcistes a dit…

En l'occurrence, couragaux anonyme, la liberté de religion c'est aussi celle de la majorité de pouvoir mettre un cricifix et de ne pas voir une Finlandaise vouloir imposer sa conception de la « laïcité ».

Romanus a dit…

Si on veut être laïciste jusqu'au bout, allons-y... changeons les paroles du 'O Canada' et le drapeau du Québec. Moi, je ne crois pas que le Canada soit digne d'avoir les paroles '(...) Car ton bras sait porter la croix (...)' dans son hymne national, et je ne crois pas non-plus que le Québec est digne d'avoir une croix sur son drapeau... un nez rouge de bouffon serait plus approprié.... et je suis sur que les Québécois en seraient très fier.

Le Saguenéen a dit…

Remarquons que le maire de Saguenay qui s'oppose à la laïcisation (athéisation) forcenée du Québec a été réélu par un plébiscite.

Durandal a dit…

Pour « dommage moral », quel délire, quelque chose déplaît à quelqu'un, alors c'est du dommage moral. Merde, si je devais poursuivre tous mes profs de Cégep athées moqueurs pour dommage moral, j'aurais bien du plaisir.

Anonyme a dit…

Je suis sympathique à l'idée d'"anonyme", mais il me semble qu'il faut apporter des nuances.

Dans les lieux forts de l'État (les parlements, les tribunaux, les conseils municipaux, les édifices gouvernementaux et autres lieux pareils), il n'y pas de place pour les symboles religieux, même ceux de la majorité.

À l'école, c'est discutable car c'est le lieu de socialisation aussi bien à la société civile qu'à la communauté politique, ce qui comprend l'appropriation des symboles patrimoniaux qu'on y retrouve, et en particulier ceux qui ont fait son histoire. Enfin, c'est à voir. Et surtout, il y a la manière.

Anonyme a dit…

C'est vraiment navrant !!!

Alors que Claude Levi-Strauss pensait que face au monde actuel et à son évolution, l'éthnolgue n'était pas très optimiste et encore moins enthousiaste.
Il expliquait récemment que l'ethnologie allait inévitablement changer, puisque la mondialisation a conduit, à quelques exceptions près, à ce qu'il n'existe plus de société indépendante du reste du monde. La diversité culturelle s'amenuise inexorablement.

« Donc, la présence du crucifix dans les classes ne signifie pas une adhésion au catholicisme, mais c'est un symbole de leur tradition. L'histoire d'Italie passe aussi à travers des symboles: en les supprimant on supprime une partie deux-mêmes."

Lorsque vous allez en Arabie ou dans les Emirats, vous devez porter un foulard sur la tête à l'extérieur, personne ne conteste ni même les femmes journalistes occidentales qui font un reportage dans la rue, là aussi c'est une tradition !!!!

brenno a dit…

Chez nous en Italie, on veut rester européen. Nous ne voulons pas une société multiculturelle.
Notre histoire c'est a peu près la votre, c'est vous qui avez changé, c'est a vous la trahison de notre identité occidentale et chretienne.
brenno
italien du nord et gaulois

François a dit…

J'attends avec impatience le jour où tous ces messieurs-dames de la Cour Européenne Antichrétienne des Droits de l'Hommme Athée seront contraints de se prosterner cinq fois par jour en direction de La Mecque, les femmes ayant pour obligation supplémentaire de se bâcher dans une gracieuse burka. Peut-être alors regretteront-ils ces jours d'obscurantisme chrétien où le Crucifix était accroché au mur dans les écoles. Peut-être mesureront-ils alors ce que c'est VRAIMENT que l'obscurantisme "religieux".

Romanus a dit…

... ils trouveront bien le moyen de blâmer l'Église Catholique... ou encore Bush...