lundi 26 octobre 2009

TIMMS : faiblesse de l'enseignement des pays arabes

Traduction partielle d'un article de l'Economist du 15 octobre 2009 :
Jusqu'à des réformes récentes, les écoles primaires publiques en Arabie saoudite consacraient 31 % des heures de classe à la religion, contre à peine 20 % pour les mathématiques et les sciences. Un quart des étudiants des universités du Royaume consacrent la majeure partie de leur cursus universitaire aux études islamiques, plus que tous les étudiants ne consacrent au génie, à la médecine et à la science réunis. Et malgré des changements aux programmes scolaires saoudiens, l'étude religieuse demeure obligatoire tous les ans de l'école primaire jusqu'à l'université.

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Les pays arabes dépensent désormais autant ou plus sur l'éducation, en termes de parts de PIB que la moyenne mondiale. Ils ont grandement réduit l'analphabétisme, fortement augmenter les inscriptions universitaires et réduire les écarts en matière d'éducation entre les sexes.

Il existe un écart considérable entre le niveau d’instruction du monde arabe et celui des pays au développement économique comparable. C’est l’une des causes principales du chômage anormalement haut des jeunes dans les pays arabes. Selon une étude récente menée par une équipe d'économistes égyptiens, le manque de compétences dans la population active explique en grande partie le fait qu'une décennie de croissance économique rapide n'ait pas réussi à élever le niveau de vie de plus de leurs concitoyens.

L'étude comparative des systèmes d'instructif la plus rigoureuse, une enquête dénommée Tendances selon l’enquête internationale sur les mathématiques et les sciences ou TIMMS selon son acronyme anglais, publiée tous les quatre ans et donc le dernier rapport date de 2008, a mené une enquête auprès de 48 pays. Douze pays arabes y ont participé, tous pays arabes se situent sous la moyennes. Plus inquiétant, moins de 1 % des élèves agés de 12-13 ans de 10 pays arabes sur les 12 atteignent le niveau requis en sciences, contre 32 % à Singapour et 10 % aux États-Unis. Seul, un pays arabe, la Jordanie avait de meilleurs résultats que la moyenne internationale avec 5 % des jeunes de 13 ans qui atteignaient la catégorie avancée.

D'autres indicateurs viennent renforcer ces résultats alarmants. Un palmarès des 500 meilleures universités au monde, publié chaque année par l'Université Jiao Tong de Changhaï, comprend trois universités sud-africaines et six israéliennes, mais pas une seule arabe.

Le Forum économique mondial, dont le siège est en Suisse, classe l'Égypte à la 70e place sur 133 sur le plan de la concurrence économique, mais à la 124e quant à la qualité de son système d'instruction primaire et dans l'enseignement de la science et des mathématiques. Le niveau d’instruction en Lybie, malgré un revenu moyen annuel de 16 000 dollars par habitant, sombre à la 128e place, au-dessous de celui du Burkina Faso, pays d’extrême pauvreté dont le revenu moyen annuel est de 577 dollars par habitant.

Conscients que leur systèmes scolaires sont de mauvais élèves, les gouvernements arabes pressent le pas pour les améliorer. Afin de contourner la lenteur associée aux réformes des programmes officiels et de la formation des enseignants des écoles publiques, beaucoup de pays arabes ont décidé d'encourager la fondation d'écoles et universités privées. Au Qatar, par exemple, le nombre d'étudiants inscrit dans le secteur privé est passé de 30 % en 1999 à 60 % en 2006, selon l'UNESCO.

La Syrie a accordé des permis d'enseignement à 20 universités privées depuis 2001; quatorze sont en place et fonctionnent. Pourtant, leur effectif total est minuscule par rapport aux 200.000 étudiants inscrits à la seule Université d'État de Damas.






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