mercredi 29 avril 2009

L'ancien ministre Jacques Brassard :« Les Québécois, un peuple en perdition »

L'ancien ministre de Affaires intergouvernementales du Québec, Jacques Brassard, qui avait déjà dénoncé le détournement du changement légitime des structures scolaires en commissions linguistiques pour évincer les cours de religion, revient sur le cours d'éthique et de culture religieuse dans les colonnes du Quotidien de Chicoutimi.
«
Je ne puis m'empêcher de commenter de nouveau le cours Éthique et Culture religieuse, imposé à toutes les écoles du Québec, publiques et privées...

J'y reviens, parce que les pouvoirs publics, la bureaucratie et les intellos progressistes, font preuve d'un mépris offensant. Ils font preuve d'une arrogance prétentieuse à l'endroit des parents, qui résistent à la transformation de l'école québécoise en un laboratoire de détraquement identitaire et de lessivage multiculturel. « Onze années, écrit Charles-Philippe Courtois, de conditionnement idéologique aux enfants québécois. »

Droits

Tous ces parents, qui se dressent de partout au Québec, sont indignés parce qu'on leur a enlevé un droit fondamental, pourtant inscrit dans la Charte des droits, celui d'avoir le choix, pour leurs enfants, au sein de l'école, entre un enseignement religieux et un enseignement moral.

La classe politique et la technocratie de l'éléphantesque ministère de l'Éducation ne cessaient pourtant de leur garantir le caractère inaltérable des droits enchâssés dans les Chartes. Mais, un beau jour de 2005, tout d'un coup, en catimini, le Parlement a effacé le droit au libre choix en matière de religion. Volatilisé ! On comprend l'irritation et la colère des parents d'avoir été ainsi dupés et mystifiés. On le serait à moins !

Enseignement catholique

Quatre-vingts pour cent des parents souhaitaient le maintien du libre choix. Et, ils choisissaient, en très grande majorité, pour leurs enfants, l'enseignement religieux chrétien.

Vous connaissez l'argument pour discréditer ce choix massif : la majorité ne pratiquait pas! Et alors ? Si, même en ne fréquentant pas l'église, les parents optaient, malgré tout, pour l'enseignement catholique, c'était sans doute qu'ils avaient la conviction (où l'intuition) que l'héritage judéo-chrétien constituait à leurs yeux une dimension majeure de notre identité nationale et qu'il était impérieux d'en assurer la passation à leur progéniture.

Où est le scandale ? Qu'y a-t-il de rétrograde et d'anachronique de vouloir que l'école serve de relais à la transmission, aux jeunes générations, du patrimoine culturel et éthico-religieux de la nation? C'est ce que font tous les peuples de la Terre qui veulent que se perpétue leur identité à travers les âges.

Objectifs honorables

Ce cours obligatoire d'Éthique et de Culture religieuse est une espèce de fricassée multi-religieuse (six religions entrent dans la recette) que l'on fait ingurgiter à des enfants dans le but manifeste de relativiser l'héritage judéo-chrétien de la nation québécoise. En fait, officiellement, les objectifs du cours, selon ses concepteurs, consistent à promouvoir le dialogue inter-culturel et la tolérance, ce que les intellos technocrates appellent le « vivre-ensemble ». Mais, ce qu'il y a derrière ces objectifs honorables, c'est la conviction que, pour établir le dialogue avec d'autres communautés (encouragées, elles, à conserver leurs identités), il faut amoindrir, dévaluer et rabougrir, la substance identitaire du peuple québécois.

C'est comme si, pour être tolérant à l'égard d'un autre différent de soi, il fallait à tout prix anéantir sa personnalité. Et c'est comme si, également, la tolérance et le respect d'autrui ne faisaient pas partie du patrimoine des valeurs judéo-chrétiennes.


Prière de Pilip, le Micmac

(Illustration du manuel d'ECR Mélodie, publié par Modulo, destiné au 1er cycle du primaire, manuel B, p. 8)



Exemple

J'illustre mon propos... La « spiritualité autochtone » est l'une des six religions du cours. Selon le recensement de 2001, il n'y a que 0,01% de la population québécoise qui la pratique. Et, pourtant, [notre note : « souvent près de »] 20 % des pages des manuels approuvés sont consacrés à cette « spiritualité » [en réalité ces spiritualités autochtones, au pluriel]. On se demande bien pourquoi.

(Une autre prière amérindienne à la Terre-Mère, illustration du manuel d'ECR Près de moi, publié par les éditions CEC, destiné à la 2de année du premier cycle du primaire, manuel B, p. 60)



Extrait du [d'un] manuel : « Pilip, le Micmac, fait sa prière et remercie la Terre, notre Mère, et aussi l'Esprit des Plantes et des Animaux. » Et voici l'exercice recommandé : « Que pourrais-tu faire pour prendre soin de la Terre ? » Manifestement, il y a là un effort, sans commune mesure avec l'importance du nombre de pratiquants de la « spiritualité » indienne, pour imposer l'écologisme comme nouvelle religion universelle. Pour les technocrates et les intellos qui ont concocté ce cours, il semble évident, considérant que les diverses religions divisent le monde et entravent le « vivre-ensemble », qu'il faille les remplacer toutes par une nouvelle religion planétaire, selon laquelle la Terre Mère, martyrisée par les méchants humains, doit être sauvée par un étatisme, éclairé certes, mais contraignant et punitif.

(Suite d'une autre prière amérindienne à la Terre-Mère, illustration du manuel d'ECR Près de moi, publié par les éditions CEC, destiné à la 2de année du premier cycle du primaire, manuel B, p. 61)


Langue nationale

Le multiculturalisme, une idéologie qui prône le maintien de la pluralité d'identités dans la société, imprègne tout le système scolaire. Quand je vois le précieux dépôt des valeurs judéo-chrétiennes (patrimoine fondamental de la civilisation occidentale) être réduit à la portion congrue, dans nos écoles, par le biais d'un cours bric-à-brac de culture religieuse...

Quand je mesure l'ignorance insondable de notre propre histoire chez les jeunes Québécois...

Quand je prends acte que la défense de notre langue nationale est de plus en plus molasse...

Je ne puis m'empêcher de penser qu'en se coupant de ses racines et de son patrimoine identitaire, le peuple québécois est un peuple en perdition.
»

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