dimanche 23 août 2020

Système éducatif au Japon – Définition et Explications

L’histoire

Le système éducatif au Japon est caractérisé par une sélection importante des élèves avec des concours et la cohabitation de systèmes publics et privés. Il est géré par le Ministère japonais de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie, tout en ayant une organisation très décentralisée puisque les collectivités locales assurent la gestion matérielle, humaine (effectifs, inscriptions, services aux élèves et aux professeurs) et pédagogique (inspection, application des programmes) des établissements, les préfectures s’occupant plus particulièrement des lycées publics, des écoles spécialisées et des établissements privés, et les communes de l’enseignement primaire (maternelles et élémentaires) et secondaire de premier cycle (les collèges) public.

Le système éducatif au Japon contemporain fut créé ex nihilo dès le début de l’ère Meiji en s’inspirant du modèle anglo-saxon. Dès cette époque, il est déconnecté des instances aristocratiques et religieuses pour être considéré comme un instrument au service de l’État ; le nouveau régime a en effet besoin à la fois de main-d’œuvre qualifiée, d’un vaste corps de techniciens et d’une élite dirigeante issue des universités impériales. « En moins de deux générations, l’ancienne stratification sociale fondée sur l’hérédité des statuts individuels fit place à une stratification largement commandée par le niveau d’éducation. Mais entre éducation et endoctrinement, la frontière est souvent ténue, nous pouvons le constater également pour ce qui est de l’histoire du système éducatif français (patriotisme, révisionnisme). Au lieu d’apprendre à penser, l’école indiquait aux jeunes ce qu’il fallait penser. Elle formait des sujets dociles acquis à l’orthodoxie officielle. L’effort machinal de mémorisation nécessaire pour maîtriser le système d’écriture contribuait en outre à développer la passivité d’esprit. Le Japon a le triste privilège d’avoir été le premier pays au monde à utiliser les techniques totalitaires de conditionnement mental et à transformer l’école en instrument du Pouvoir.

— Edwin O. Reischauer, Histoire du Japon et des Japonais, tome 1,
Éditions du Seuil, Collection Points Histoire, 1973, 251 p. 

De 2003 à 2007, selon l’OCDE, le Japon a été chaque année l’un des deux pays parmi ses membres qui ont le moins investi dans l’éducation par rapport à son PIB.

Études supérieures

Il y a deux types d’écoles d’enseignement supérieur : les écoles spécialisées (専門学校, senmongakkō) et les universités (大学, daigaku). Tandis que les écoles spécialisées fournissent une formation efficace en deux ans, les universités ont une vocation plus généraliste, et le premier diplôme ne s’obtient qu’au bout de quatre ans. La grande majorité des étudiants choisissent l’université. Pour presque tous les étudiants, il est nécessaire de passer un an, voire deux, en classe préparatoire privée avant de réussir le concours d’entrée en université. Cependant, ce n’est pas obligatoire, et certains étudiants parviennent à entrer en université dès la sortie du lycée.

Il est souvent dit des universités japonaises qu’il est difficile d’y entrer, mais facile d’en sortir diplômé. Après avoir réussi le concours, le rythme est nettement moins soutenu qu’au lycée ou qu’en classe préparatoire. La recherche d’emploi en fin d’études se fait traditionnellement de façon groupée.

Il existe trois niveaux à l’université :

  • la licence (学士, gakushi, au Québec, baccalauréat, en quatre ans) ;
  • la maîtrise (修士, shūshi, en deux ans) ; 
  • le doctorat (博士, hakase/hakushi, en trois ans). 

 Il existe trois types d’universités : 

  • les universités nationales (国立, kokuritsu), 
  • les universités privées (私立, shiritsu) et 
  • les universités publiques (公立, kōritsu).

Les universités nationales

Ce sont généralement les universités les plus prestigieuses. À un haut niveau, l’accent y est mis sur les connaissances fondamentales. Les plus célèbres sont :

  • l’Université de Tōkyō (東京大学, Tōkyō Daigaku) ou sa contraction Tōdai (東大) ; 
  • l’Université de Kyōto (京都大学, Kyōto Daigaku) ou sa contraction Kyōdai (京大). 
Université Keiō    

Les universités privées

Ce sont les plus nombreuses, et il en existe de tous les niveaux. Cependant, les plus prestigieuses rivalisent avec les plus grandes universités nationales. La majorité des politiciens japonais sont issus des plus grandes universités privées, au rang desquelles :

  • l’Université Keiō (慶應義塾大学, Keiō Gijuku Daigaku) dans le sud de Tōkyō. Jun’ichirō Koizumi est diplômé de cette université ;
  •  l’Université Waseda (早稲田大学, Waseda Daigaku), au centre de Tōkyō. L’ancien Premier ministre, Yasuo Fukuda, ou encore Yoshirō Mori sont diplômés de Waseda.

Les universités publiques

Bien que les universités nationales soient publiques, lorsqu’on parle d’universités publiques elles sont généralement exclues. Elles ont une réputation supérieure à la moyenne des universités privées. Il s’agit d’universités gérées par une instance locale. Deux d’entre elles sont : 

  • l’université métropolitaine de Tōkyō (東京都立大学, Tōkyō Toritsu Daigaku) ou simplement Toritsu, célèbre en particulier pour sa faculté d’architecture ; 
  • l’université de la ville de Yokohama (横浜市立大学, Yokohama Shiritsu Daigaku), référence nationale en matière de médecine. »
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