samedi 16 septembre 2017

France — L'utilisation politique des « migrants » dans les manuels scolaires

Tous migrants.


Les manuels scolaires français semblent vouloir accoutumer les enfants à l’idée que nous serions tous des migrants et que ces migrations seraient constantes. Ils occultent la longue continuité historique (pas de migration en France pendant plus de 1300 ans après les invasions barbares) et sur l’effet souvent traumatique des grandes migrations. On estime que les Germains des invasions barbares du Ve siècle ne représentaient pas plus de 5 % de la population de la Gaule romaine. Selon Michel Rouche dans Clovis, « par rapport au chiffre estimé des populations locales, la proportion des nouveaux venus devait évoluer entre deux et cinq pour cent des provinciaux romains. Rien d’un raz de marée démographique. »

Dans une page du manuel, les auteurs assènent que « depuis la préhistoire, la France connaît d’importantes migrations », quand sa population n’a pourtant que très peu évolué de l’Antiquité au milieu des années 1960… Ce révisionnisme historique bon teint est celui du gauchisme.

Les envahisseurs germaniques, comme on disait auparavant, deviennent des « migrants » qui permettent à la France de naître.


Manuel Questionner le monde [sic] publié par Nathan et distribué en classes de CE2 (3e année du primaire). Notons que « questionner » est un anglicisme dans ce sens (mettre en question, s’interroger), on ne questionne que des gens en français... Voir la fiche de l’Office québécois de la langue française sur questionner.


Manuel Questionner le monde [sic] publié par Nathan et distribué en classes de CE2 (3e année du primaire).

Ce genre de politisation des manuels ne se limite aux manuels d’histoire. Voici par exemple un extrait d’un manuel de mathématiques Hyperbole des mêmes éditions Nathan. Dans ce manuel de mathématiques pour les étudiants de terminale ES et L, les auteurs utilisent les réfugiés dans un problème pour appuyer une leçon sur les suites géométriques.


Loin de ces manuels destinés aux jeunes qu’il faudrait rééduquer, les Français trouvent l’immigration récente globalement négative. Selon les résultats d’un sondage au niveau mondial, réalisé par l’institut Ipsos dans 25 pays, la perception de l’immigration reste globalement négative. En France, 53 % des personnes interrogées estiment que le nombre d’immigrés est trop élevé. Dans la plupart des pays, très peu de sondés considèrent que l’immigration a un impact positif : 21 % en moyenne. Les personnes interrogées en France ne sont que 14 % à le penser. Au Canada 38 % des personnes pensent que l’immigration a un impact positif (et pourtant aucun parti politique n’est pour une forte limitation de celle-ci).



Voir aussi

Au Québec — Pas de classiques de la littérature, mais la lutte contre l’hétérosexisme en classe de français, d’anglais, d’histoire et de mathématiques


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