dimanche 31 mai 2015

La Grande Noirceur inventée

Texte de Denis Vaugeois, éditeur, historien et ancien ministre des Affaires culturelles, tiré de la préface qu’il signe dans l’ouvrage « Duplessis, son milieu, son époque ».

On a diabolisé Maurice Duplessis et on a inventé une période de Grande Noirceur dont il aurait été l’artisan. Tel Josué, Duplessis aurait arrêté le soleil !

Un jour, j’ai voulu y voir clair. J’ai tapé « Grande Noirceur » sur Google.

J’ai eu droit à une belle entrevue de Fernand Dumont ; j’ai appris que sous Duplessis, il s’était créé 100 000 emplois en 10 ans (1946-1956) (Robert Bourassa devancé par Maurice Duplessis !), que le salaire moyen avait plus que doublé pendant la même période, qu’un million de jeunes étaient fortement scolarisés en 1960 et qu’ils furent en réalité les vrais artisans de la Révolution tranquille. J’ai surtout eu droit à une entrevue avec le sociologue Jean-Philippe Warren racontant, sourire en coin, que lors d’un colloque tenu en 1972, Jacques Ferron, grand contestataire devant l’Éternel, avait demandé : « La Grande Noirceur dont vous parlez, elle a bien eu lieu autour des années 1950 ? C’est curieux, ce sont mes belles années, je ne me suis rendu compte de rien. » J’ai le même problème que Jacques Ferron. Moi non plus, je ne me suis rendu compte de rien ou, du moins, je n’ai pas eu plus de griefs contre Duplessis que j’en ai eu contre Pierre Elliott Trudeau. Duplessis pratiquait la chasse au communisme alors que Trudeau la faisait au séparatisme — et avec pas mal plus de dommages. Si je mets la Loi du cadenas en parallèle avec la Loi des mesures de guerre, franchement la cause est vite entendue. J’ai toujours pensé que Duplessis avait pris la vague et faisait du surf sur la peur du communisme. Je conserve des dizaines de brochures qui lui ont appartenu. On lui en envoyait par paquets. Il devait s’en moquer. Dans ce cas, je crois volontiers qu’il ne les lisait pas, ce qui n’est pas nécessairement révélateur de ses habitudes de lecture en général. Il ne voulait pas projeter une image d’intellectuel.


Entrevue avec Jean-Philippe Warren : mémoire de la Grande Noirceur

Récemment, j’entendais à la radio une de mes voisines d’enfance raconter que son père lui avait expliqué qu’elle n’avait pas obtenu de bourse « parce que son père était un bon libéral ». Curieusement, les deux filles de ladite famille ne reçurent pas de bourses, mais leur frère (qui avait le même père, c’était courant à l’époque) fit des études universitaires. La même voisine rappelait qu’elle était bien avertie de ne pas s’humilier avec les autres gamins qui se jetaient sur la monnaie que Duplessis lançait par terre lors de ses visites traditionnelles au parc Pie-XII. C’est niaiseux, me dira-t-on, mais j’ai bondi. J’ai été moniteur de terrain de jeux pendant plusieurs années et j’en garde plusieurs bons souvenirs. Chaque été, M. Duplessis faisait au moins une visite officielle au parc Pie-XII. Il était fier à juste titre de cet immense parc, tout comme il soutenait l’O.T.J. (l’œuvre des terrains de jeux), responsable de l’animation dans les divers parcs de la ville. Les activités y étaient nombreuses et variées. L’ordre et la discipline y régnaient au moins autant que dans une polyvalente d’aujourd’hui.

Dès l’arrivée du Premier ministre, les moniteurs sifflaient le rassemblement et les jeunes se plaçaient en rangs ; le visiteur leur adressait quelques mots, tel un grand-papa, puis circulait lentement parmi eux. Il demandait les noms, posait des questions précises, faisait mine de connaître les parents et discrètement glissait une pièce de 10 sous dans la main du jeune. Il n’y avait pas de bousculade. La scène n’avait rien d’une basse-cour où les poules se précipitent sur les grains qu’on leur lance.

Autrement dit, depuis un demi-siècle, on raconte n’importe quoi. [...]

Celles et ceux qui ont dirigé le Québec dans les années 1960 avaient été formés pendant cette fameuse Grande Noirceur. Les plus âgés se souviennent de ces mandarins de l’État québécois qui avaient piqué la curiosité des observateurs du reste du Canada. Ils surgissaient de partout, bardés de prestigieux diplômes. Ils étaient nombreux à avoir émergé de la Grande Noirceur. Ce fut le cas également de ces ingénieurs canadiens-français formés dans les chantiers de la Bersimis (I-1956 et II-1959) et dont les réalisations firent la fierté des Québécois et l’émerveillement des spécialistes étrangers. [...]

 
L'école de la Grande Noirceur et d'aujourd'hui selon un cahier d'ECR...
Page 56 — cahier-manuel d'éthique et de culture religieuse Entretiens II pour la 1re secondaire des éditions La Pensée

Le champion de l’autonomie provinciale

[...] Issu d’une famille à l’aise, Maurice Duplessis a tout de même vécu parmi des gens de condition modeste. Au Collège de Trois-Rivières, qu’on appelait le Séminaire Saint-Joseph, il ne développe pas sa légendaire dévotion à Saint-Joseph (elle date plutôt de ses années de pensionnat à Montréal pendant lesquelles il a côtoyé le frère André), mais tout simplement une réelle amitié pour des fils d’ouvriers ou de cultivateurs, ses confrères de classe. Contrairement, là aussi, à une fausse idée reçue, les collèges classiques n’étaient pas les repères d’une petite élite bourgeoise. Ils accueillaient des jeunes dont les parents étaient conscients de l’importance de l’instruction.

Les parents faisaient les sacrifices nécessaires, les curés de paroisse qui avaient repéré les enfants les plus talentueux cherchaient de généreux bienfaiteurs, les autorités des institutions en cause géraient de façon serrée, les prêtres ne gagnaient à peu près rien. Bien sûr, la fonction première de ces institutions était de former de futurs prêtres, mais les autorités acceptaient que tous n’aient pas la vocation. « Beaucoup d’appelés, peu d’élus. »

Le jeune Duplessis est un vrai Trifluvien : un petit dur. Bien élevé, mais toujours un peu rustre. Dans son milieu, la fin justifie les moyens. Il aime la bagarre, prend un coup solide, du moins jusqu’à ce que les médecins l’incitent à la modération vu ses prédispositions au diabète. Sa vie, ce sera la politique ; sa compagne, la province.

Les libéraux lui ont montré la façon de gagner des élections. Il s’en souviendra : le patronage fait partie du jeu politique depuis belle lurette.

Mais rien ne remplace la ferveur populaire. Il le comprend vite. Il s’inquiète de l’emploi pour les ouvriers, des salaires aussi. Au lendemain de la guerre, la reprise économique est au rendez-vous ; les gens travaillent. À Trois-Rivières, les moulins à papier tournent à plein rendement, la Canron (Canada Iron) perpétue la tradition du fer, la Wabasso ou la Westinghouse paient de moins bons salaires à leurs employées féminines, mais celles-ci font tout de même leur entrée dans le monde du travail. L’activité industrielle de Trois-Rivières est à l’image de celle de la région et, en un sens, de celle du Québec. Duplessis sait que cette reprise est fragile. La nervosité des patrons l’inquiète, l’agitation des syndicats aussi. Il veille au grain. Il ne veut pas de conflits. Il connaît le drame du chômage ; il l’a côtoyé.

Victorieux en 1936, Duplessis connaît la défaite en 1939. Elle lui servira de leçon et donnera l’occasion à ses adversaires de commettre des erreurs dont ils ne se relèveront pas facilement.

Duplessis ne pardonnera pas à Adélard Godbout, Premier ministre de 1939 à 1944, les concessions faites au fédéral « pour le temps de la guerre ».

Réformiste lucide, Godbout réalise pourtant plusieurs bons coups, dont la création d’Hydro-Québec, mais il se laisse duper par Ottawa, confie au fédéral l’entière compétence en matière d’assurance-chômage et cède « le droit exclusif de lever les grands impôts directs ».

Leur reconquête alimentera l’action de Duplessis à partir de 1944 : protéger et défendre le « butin » du Québec devient son slogan. Le chef de l’Union nationale sera le champion de l’autonomie provinciale ; il luttera contre toute intrusion fédérale. Et il saura être convaincant ! J’ai le souvenir de mon père qui refusait les allocations familiales instaurées en 1944 par le gouvernement King. Mon père appartenait à une famille libérale, mais l’autonomie provinciale, c’était sacré.





Duplessis, son milieu, son époque
sous la direction de X. Gélinas et L. Ferretti
aux éditions du Septentrion
à Sillery (Québec)
en 2010
520 pages
ISBN
Papier : 9 782 894 486 252
PDF : 9 782 896 645 848





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mercredi 27 mai 2015

Échec scolaire: et si on essayait la science?

Une étude d’une équipe de l’Université Laval, sous la direction de Simon Larose, levait le voile le 2 février dernier sur les ratés de la réforme scolaire au primaire et au secondaire. Échecs, décrochage et abandon sont trop souvent l’aboutissement des études ; c’est le destin qui attend 30 % des élèves. Il existe pourtant une solution simple pour relancer l’intérêt des jeunes pour l’école, particulièrement chez les garçons : l’enseignement des sciences. Avec des matériaux simples et de la créativité, on peut initier les enfants dès leur plus jeune âge à la chimie, à la physique, à la géologie…

Bien expliquée, la science est la plus vivante des matières et peut être une solution au décrochage des garçons, surtout dans les quartiers défavorisés. C’est ce que soutient depuis longtemps Marcel Thouin, professeur en didactique des sciences de l’Université de Montréal, ainsi qu’il l’expliquait dans un entretien paru dans L’Actualité en 2009. « Les jeunes se montrent vite passionnés par ce qu’ils découvrent. Construire la plus haute tour possible avec des cure-dents et de la pâte à modeler permet de faire avec enthousiasme son initiation à la physique et au génie civil. »

La nature, poursuit ce physicien de formation, est le plus formidable des laboratoires. Surtout pour les gars qu’on mettra au défi de fabriquer planeurs et catapultes avec quelques bouts de bois et des élastiques. Il a vu des garçons considérés comme de futurs décrocheurs se passionner pour les sciences après avoir participé à ce type d’expérience.

Le « renouveau pédagogique », lancé en 2005 pour diminuer le décrochage scolaire, n’a donc pas atteint son premier objectif. On sait moins qu’il a provoqué des dommages collatéraux pour la culture scientifique des jeunes. C’est un fait documenté par le Programme pancanadien d’évaluation des compétences des élèves de la 2e secondaire. Selon ce classement, le Québec est passé du 2e rang des dix provinces canadiennes en 2007 au 9e en 2010 en sciences. Une nouvelle édition du concours, en 2013, montre une légère amélioration dans la performance des Québécois. Mais ceux-ci demeurent derrière les jeunes de sept des autres provinces ; seuls le Nouveau-Brunswick et le Manitoba affichent un pire bilan.

Source

Voir aussi

Québec — La dégringolade en sciences

mardi 26 mai 2015

La réhabilitation philosophique des frontières


Dans son livre Indispensables frontières, le juriste néerlandais Thierry Baudet (ci-contre) remet en question les changements survenus en Europe au cours des dernières décennies. Recension de ce livre par le philosophe Robert Redeker.

Alors que les beaux esprits la tenaient pour enterrée, la question des frontières est de retour. Non seulement dans la politique, comme en témoignent les succès dans toute l’Europe des partis dits populistes, non seulement dans l’actualité, comme en fait foi le drame récurrent des migrants naufragés en Méditerranée, mais aussi et surtout dans la théorie. Au grand dam de ceux qui se sont attribué un droit permanent à la parole, dans l’univers intellectuel, politique, médiatique, ou dans le show-business, la question nationale aussi est de retour. L’essai du juriste hollandais Thierry Baudet, Indispensables frontières, impeccablement préfacé par Pascal Bruckner, fournit un remarquable échantillon de cette double réapparition.

L’idée que les frontières sont superfétatoires trouve sa source dans un croisement récent entre le rationalisme des Lumières et la foi romantique dans la bonté naturelle de l’homme. Cette approche philosophique et sentimentale a pris à la fin du siècle dernier un tour politique et institutionnel. La Communauté européenne, la Cour pénale internationale, la Cour européenne des droits de l’homme ou l’Organisation mondiale du commerce, en diluant la souveraineté des nations, traduisent cette tendance. L’existence de ces organismes s’appuie sur deux concepts : le supranationalisme et le multiculturalisme.

L’effacement des frontières répond à un projet. Certes, celui-ci est politique. Mais il est surtout anthropologique : la substitution d’un nouveau type d’homme, hors-sol, hors traditions, interchangeable, à l’homme ancien, enraciné. Pour y parvenir, détruire l’État-nation est exigé. Multiculturalisme et supranationalisme sont les deux armes — de véritables bombes — utilisées pour cette destruction. Ils diminuent chaque jour un peu plus la souveraineté nationale en écartant les peuples (en qui Gramsci voyait, dans son étude sur Machiavel, les princes modernes) des centres de décision et en réduisant à néant la représentativité politique. Le multiculturalisme génère un pluralisme juridique qui octroie des droits et devoirs différents en fonction des origines des personnes, quand le supranationalisme impose la soumission à des diktats politiques et à des normes juridiques sur lesquels les peuples n’ont aucune prise. Du coup, une mutation de première grandeur s’est opérée ces dernières décennies : « L’idéal de l’indépendance a été remplacé par un idéal d’interdépendance politique. » Devant ce spectacle, le général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe !

Aussi éloigné de la conception ethnique de la nation chère au romantisme allemand que de son approche trop abstraite présente chez quelques auteurs français, Baudet la pense comme une communauté à la fois imaginée et territoriale fondée sur la loyauté. Ce trait l’oppose à la loyauté religieuse qui est extraterritoriale, universelle. Rien de plus central, ici, que la notion d’imagination. Une nation est un être imaginaire, qui ne continue d’exister que par la participation des individus qui se reconnaissent en elle à l’imaginaire qu’elle développe. Loin de requérir une pesante uniformité, cette prégnance de l’imagination implique cependant une culture commune qui donne le ton, une Leitkultur qui autorise les différences (par exemple les langues régionales et la pratique de religions diverses) tout en protégeant du multiculturalisme.

Baudet voit dans les frontières, qui tracent les limites de l’État-nation, la condition de possibilité de l’État de droit, de la démocratie représentative et du citoyen. Dans sa préface, Pascal Bruckner tire de ce lien entre ces concepts une leçon historique : « Tout ou partie du malheur européen vient non de l’excès mais de l’absence de frontières. » De fait, c’est moins le nationalisme que l’impérialisme qui a plongé l’Europe dans les terribles guerres du XXe siècle.

L’ouvrage de Thierry Baudet donne à son lecteur les instruments intellectuels permettant, d’une part, de penser sur de nouveaux frais les idées de nation et de frontière, et d’autre part d’appréhender les changements historiques et politiques récents. La réhabilitation de ces deux réalités politiques ne fait pas seulement œuvre de justice philosophique, elle répond aussi à un besoin historique.

Extraits d’un entretien avec Thierry Baudet publié dans le Figaro Magazine :


Le débat n’est plus entre l’étatisme et le libéralisme, mais entre les mondialistes et les patriotes, diagnostique Thierry Baudet. Citoyen néerlandais, il rejoint nos philosophes nationaux dans son analyse de l’Union européenne.

Figaro Magazine — Vous avez de la chance d’être néerlandais, car être un spécialiste du droit public âgé de 32 ans et publier Indispensables frontières vous classe d’emblée, en France, parmi les réactionnaires précoces. Cela peut coûter cher sur le plan médiatique...

Thierry Baudet — Je n’avais pas prévu que l’émigration de mes ancêtres français sous le Premier Empire pour s’installer aux Pays-Bas puisse avoir semblable conséquence ! Une telle intolérance de la presse est quand même bizarre, non ? Pourquoi criminaliser ainsi le débat ? Je ne pense pas être réactionnaire, car je propose une vision de l’État nation non pas fondée sur la nostalgie, mais sur l’importance de la démocratie et de l’État de droit, qui ne peuvent véritablement fonctionner qu’au sein d’une cohésion sociale garantie par des frontières. Les libéraux, partisans du constitutionnalisme et ouverts à l’échange, s’y retrouvent, d’où l’excellent accueil de mon livre dans les pays anglo-saxons ainsi qu’en Allemagne. Pour ce qui est des tenants de la gauche, ils s’y retrouvent aussi, dès lors que les bénéfices sociaux sont préservés grâce à une série de préconditions — particulièrement la cohésion, le sens de communauté — permettant à la solidarité de fonctionner. Nous voici de fait arrivés à un moment de l’Histoire où, après avoir vécu une période mondialiste, atomisante, rompant toutes les structures et associations, celle-ci est désormais réévaluée, et même remise en cause dans tous les pays européens. Une culture, une tradition, un patrimoine partagés au niveau national sont autant de valeurs sans lesquelles les sociétés ne peuvent demeurer des démocraties, au point qu’après soixante ans de déracinement, elles resurgissent, telles une essentielle nécessité.

« Je lis quatre journaux [québécois] chaque matin, la pluralité d'opinion elle existe »


Extrait d'une émission, Le 3950, diffusée en 2007 sur TV5, où l'on revoit François Bugingo qui a depuis lors perdu toute crédibilité. Il débat avec Richard Martineau, Cathy Gauthier, Dieudonné, Luck Mervil, Marc Raboy et Sophie Durocher (épouse de Richard Martineau) de la crédibilité du journalisme « encarté » et de l’émergence d’une nouvelle information sur Internet.



À un moment donné (9ʹ19ʺ), Sophie Durocher s'exclame qu'elle lit chaque matin quatre journaux (québécois doit-on penser) et que la pluralité d'opinions y existe : « Moi, je lis quatre journaux, la pensée unique je ne la vois pas. » C'est certainement vrai sur une certain nombre de sujets : la politique des partis québécois, l'affrontement fédéraliste / souverainiste, des choix d'urbanisme, de politique économique ou énergétique.

Anne Dorval réfléchissant
C'est nettement moins vrai sur les sujets sociétaux : quels journalistes au Québec ou personnalités québécoises étaient contre le mariage homosexuel, s'opposent à la politique d'immigration importante (55.000 par an) qui change le Québec, sont ouvertement contre le programme d'éthique et de culture religieuse, contre l'avortement, met en doute le « changement climatique », doutent de l'opportunité des mesures gouvernementales pour protéger ou favoriser les « femmes », pensent qu'il est bon que les femmes restent au foyer pendant l'enfance des enfants, etc. ? Là il y a « consensus ». Quand une de nos personnalités médiatiques québécoises est confrontée à une pensée originale qui s'exprime clairement, on assiste parfois à des crises hystériques comme celle d'Anne Dorval sur le plateau de On n'est pas couché en France face à Éric Zemmour qui ne se laissait pas démonter par le prêt-à-penser. (Sur sa réaction où elle interprète de manière « originale »  les propos de Zemmour lire ici et ici.)





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vendredi 22 mai 2015

Contrairement au Québec, en France les réformes ne passent pas dans l'apathie générale

De Christian Rioux, correspondant à Paris du Devoir :

Qui s’en souvient ? Au tournant du siècle, c’est à l’initiative de Pauline Marois que le Québec s’engageait dans l’aventure malheureuse du Renouveau pédagogique. Pédagogies « ludiques » et « centrées sur l’enfant », « école de la réussite », « compétences transversales », tels furent quelques-uns des slogans de la plus vaste entreprise de déconstruction de l’école jamais entreprise au Québec. Il aura fallu plus de 10 ans pour tenter de colmater quelques-uns des trous béants de cette opération de table rase. Et ceux-ci sont encore loin d’avoir été rebouchés, comme en témoignait une étude récente de Simon Larose et Stéphane Duchène selon qui, 15 ans plus tard, le niveau des élèves ne s’est guère amélioré [pour le moins, voir ci-dessous !]. Une réalité que les professeurs sont en mesure de constater empiriquement, pour peu qu’ils aient le courage de « voir ce que l’on voit », comme disait si bien Péguy.

Christian Rioux parle de peu d’améliorations. Citons l’étude...

Sur le plan des résultats, « les élèves du Renouveau ont obtenu un résultat global à l’épreuve de mathématique légèrement inférieur à celui obtenu par les élèves non exposés au Renouveau », annoncent les auteurs. « L’écart entre les cohortes exposées au Renouveau et la cohorte contrôle s’est accentué pour les élèves jugés à risque par leurs parents et pour ceux fréquentant des écoles de milieux défavorisés ». Autrement dit, l’objectif de lutte contre les inégalités n’est pas atteint lui non plus. En français, le niveau reste élevé [hmmm] mais moins bon pour les élèves du Renouveau. « Le critère “orthographe” est celui pour lequel les taux de réussite ont été les plus bas, et ce, particulièrement pour les élèves de la troisième cohorte ; cette différence est d’autant plus vraie pour les garçons de cette cohorte », écrit le rapport. Ne parlons même pas du manque de culture classique et littéraire des jeunes Québécois quand on évalue leur français.
À l’époque, cette vaste entreprise idéologique, parée des atours de la « démocratisation », ne provoqua guère d’affrontements malgré la grogne de nombreux professeurs. Pas de manifestations dans les rues, pas de grèves. C’est tout juste si les débats entre spécialistes firent frissonner les tribunes de nos journaux. Le Québec n’allait-il pas dans la direction où soufflait le vent ? Celui de la modernité évidemment ! [...]
C’est souvent ainsi au Québec. On se perd en conjectures : le bon peuple fait-il confiance aux bureaucrates qui pensent pour lui ? L’éducation n’est-elle en général pas une priorité ? [Ceci dit notre billet sur le Classement des écoles secondaires du Québec est un de nos plus lus : plus de 9440 vues en 6 mois.] Les parents sont-ils résignés ? Croient-ils vraiment les communiqués victorieux du Monopole de l’Éducation du Québec, relayés par les médias ? Un manque d'organisation, de figure de proue charismatique pour incarner le mécontentement ?


Le débat sur la réforme des collèges qui se déroule en France ces jours-ci devrait nous intéresser. Un peu comme on fait un retour accéléré pour revoir le début d’un vieux film. Comme souvent en France, la chose ne passe pas comme une lettre à la poste. [Se rappeler l’hystérique Anne Dorval qui ne comprenait même pas qu’on débatte.] Les professeurs et les intellectuels français, de gauche comme de droite, nous offrent l’exemple d’une belle résistance et d’un débat qui a au moins le mérite d’exister. Grâce à la force des traditions républicaines, l’école française avait résisté jusque-là plus que les autres aux sirènes de cette « école de la réussite ». Peut-être à cause de leur bonne formation, les professeurs savaient bien qu’une école où personne n’échoue ne pouvait être qu’une supercherie. Comme si dorénavant toutes les équipes de la Ligue nationale pouvaient décrocher la coupe Stanley la même année.

Le pays de Jules Ferry a longtemps boudé ce modèle unique et mondialisé si loin de ses principes. Ce modèle, c’est celui d’une école qui supprime l’échec et le redoublement — une importante mesure d’économie en temps de crise — en faisant disparaître l’évaluation des savoirs et l’effort. Ce modèle, c’est celui d’une école clientéliste où les humanités et la littérature ont été remplacées par des programmes allégés énumérant de vagues « compétences » difficiles à mesurer et proposant des projets pluridisciplinaires qui grugent un temps fou et transforment le professeur en animateur de colonie de vacances. Si ce modèle suffit à former de bons employés flexibles et polyvalents, pourquoi faudrait-il en demander plus ?

Pour Montaigne, Molière et les langues anciennes, il faudra donc aller voir ailleurs. En pratique, partout où cette école bas de gamme [celle que le Québec a déjà, on est les plus meilleurs !] s’est implantée, c’est l’école privée qui se charge de la formation des élites. Le Québec, où le privé prend de plus en plus de place depuis 10 ans, en est l’exemple parfait. 

Bien que le privé au Québec ait nettement moins de libertés pédagogiques que les écoles hors contrat françaises !



Cela faisait des années que l’OCDE reprochait à la France de continuer à caresser l’idéal des Lumières qui consistait à offrir à tous un fort contenu humaniste et littéraire proposant notamment des cours de latin et d’allemand jusque dans les banlieues les plus reculées. Or, voilà ces filières condamnées pour cause d’« élitisme ». Contrairement à la tendance générale, les meilleurs lycées français donnant accès aux grandes écoles sont encore publics, gratuits et accessibles à tous. Mais pour combien de temps ?

Il serait surprenant que la réforme du collège qui vient d’être imposée de manière autoritaire par le gouvernement socialiste produise des résultats différents de ce qui se passe ailleurs. Comme l’écrivait la directrice de la Revue des deux mondes, Valérie Toranian : « Les bons élèves vont encore plus déserter le système public pour aller former des élites dans le privé. Qu’auront gagné les élèves en difficulté ? Rien. Qu’auront perdu les bons élèves ? La possibilité d’être encore meilleurs dans l’école publique et de devenir les élites dont ce pays aura besoin demain. Les parcours d’excellence seront donc plutôt réservés aux privilégiés. Paradoxe du projet socialiste. »

Au Québec, c’est et cela a été le projet de tous les grand partis : PQ, PLQ et CAQ.

Paradoxe non moins étonnant, à gauche, nombre de défenseurs de ces réformes sont eux-mêmes issus de la méritocratie française. Comme si, après avoir eu droit à ce qu’il y avait de mieux, ils s’empressaient d’en interdire l’accès aux candidats des milieux populaires. Milieux avec qui la gauche a de toute façon depuis longtemps rompu. Que ne sacrifierait-on pas au nom du dieu Modernité…




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mercredi 20 mai 2015

Québec — Radicalisation d'enfants d'immigrés éduqués à l'école du « dialogue » et du « vivre ensemble »

Une demi-douzaine de jeunes de la région de Montréal soupçonnés de vouloir grossir les rangs des djihadistes à l’étranger ont été arrêtés la semaine dernière dans le cadre d’une nouvelle opération policière menée par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). On en sait désormais un peu plus sur les dix jeunes arrêtés.

Sur les dix jeunes arrêtés la fin de semaine dernière à l’aéroport Montréal-Trudeau, quatre étaient des étudiants du Collège de Maisonneuve. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu quitter le pays, probablement pour aller grossir les rangs des djihadistes islamistes. Cela porte à onze le nombre d’élèves du cégep de Maisonneuve ayant quitté le pays ou ayant été arrêtés en raison de craintes liées au terrorisme. Les six autres jeunes arrêtés vendredi et samedi dernier fréquentaient deux autres cégeps montréalais et des écoles secondaires. Ils ont été longuement interrogés, puis relâchés sans faire l’objet d’aucune accusation. Leur passeport a toutefois été saisi, et la GRC affirme que son enquête n’est pas terminée.

Arrestation de l'un des jeunes par la GRC

Le cégep montre du doigt les médias sociaux

Devant ces nouveaux faits, le Collège de Maisonneuve a publié un communiqué en fin d’après-midi. La direction affirme que le phénomène d’endoctrinement des jeunes a pris une tournure qu’elle ne soupçonnait pas.

« À titre de communauté éducative, nous devons continuer d’agir dans les limites que notre sphère d’activités nous impose, car, faut-il le rappeler, nos étudiants évoluent dans un monde qui va bien au-delà de nos murs », explique la porte-parole du cégep.

Cette dernière estime par ailleurs qu’il est « de plus en plus évident que le recrutement de jeunes passe particulièrement par les médias sociaux ». La direction affirme sinon ne pas en savoir davantage sur les événements et n’émettra pour l’instant aucun commentaire.

Aucune autocritique de l’école québécoise

Bizarrement, personne ne semble se demander si l’école québécoise dont une des missions est la « socialisation » des élèves a bien rempli son rôle d’intégrateur, d’émousseur des « intégrismes ». Ce n’est pas l’école ou les professeurs qui auraient dénoncé ces élèves radicalisés, mais leurs parents.

Que penser notamment des cours d’éthique et de culture religieuse (ECR) obligatoires et imposés à tous les élèves pour favoriser la reconnaissance de l’autre (♩♮ musique de violons ♫ langoureuse ♬♭), le dialogue ♩♬, le vivre ♩♯ ensemble ♪♪, le tissage d’une riche courtepointe ♫♪ bigarrée et plurielle ♩♮ et tout le tintouin. À ce sujet, quand va-t-on avoir une évaluation sérieuse de ces classes idéologiques (ECR, univers social et tous les sujets politiques, écologistes et sociétaux comme la lutte contre les X-phobies abordés dans les écoles québécoises) ? Quels sont les effets véritables, par exemple, du cours d’ECR qui commence dès la première année du primaire jusqu’à la fin du secondaire ? Qu’y apprennent vraiment les enfants ? Des faits ? Des attitudes ? De façade ? Que n’apprennent-ils pas pendant ces longues années passées à étudier à répétition l’« éthique et la culture religieuse » ?

Notons qu’il y a peu de chance que l’école québécoise fasse changer d’avis les jeunes musulmans en voie de radicalisation : d’une part, les professeurs marchent sur des œufs (il ne faut pas être intolérant, raciste, islamophobe, etc.), d’autre part les manuels évitent toute critique de l’islam et si certains manuels approuvés sont ouvertement critiques du christianisme (voir liens ci-dessous), l’islam y est présenté sous un jour favorable...

Des parents inquiets, des élèves issus de l’immigration, mais nés ici...

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Lise Thériault, a par ailleurs insisté, à son arrivée au caucus libéral mercredi matin, sur le fait que l’approche du gouvernement fonctionnait, malgré l’augmentation du nombre de cas.

« Depuis le début, j’ai toujours fait appel à la collaboration des gens en leur disant : “soyez à l’affût de ce que vos enfants font, si vous voyez que des jeunes se radicalisent, que leurs comportements changent, signalez-les”, a fait valoir la ministre. On voit que ça marche puisqu’il y a des parents qui l’ont fait. »

« Ce que je trouve encore plus inquiétant, c’est que ce soient des jeunes de deuxième génération, a ajouté la ministre Thériault. Quand leurs parents ont choisi de venir vivre ici, c’est parce qu’ils voulaient que leurs enfants aient un avenir meilleur. »

« C’est difficile de concevoir qu’un jeune qui a grandi ici, qui réussit bien, qui va à l’école, qui est bien intégré [dans quel sens ?], veuille aller faire la guerre. »

Le Premier ministre Philippe Couillard s’est de son côté félicité que « les forces de sécurité, heureusement, jouent leur rôle », se disant sinon lui aussi inquiet que le goût du djihadisme ait pu prendre naissance chez des jeunes nés et éduqués au Québec.

D’autres jeunes issus de l’immigration dans la ligne de mire

À la mi-janvier, un autre groupe de quatre garçons et deux filles de Montréal et Laval avaient été rapportés disparus après avoir quitté le pays. Les autorités croient qu’ils sont partis dans l’espoir de rejoindre des combattants islamistes en Syrie. Après un long silence, le profil Twitter de l’un d’eux a été mis à jour avec la description « soldat du califat ».

Puis, le mois dernier, deux élèves du Collège Maisonneuve, Mahdi El Jamali et Sabrine Djermane, 18 ans, ont été accusés d’avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l’étranger, mais aussi d’avoir eu en leur possession des substances explosives dans un but criminel. Ils ont plaidé non coupables.

Deux autres Montréalais, Daniel Minta Darko et Merouane Galmi, s’étaient par ailleurs fait imposer de sévères conditions en vertu de l’article 810.01 du Code criminel, dont le port d’un bracelet GPS, parce que les autorités craignaient qu’ils commettent un acte terroriste.

Par ailleurs, en parallèle, l’Équipe intégrée de la sécurité nationale coordonnée par la GRC a mené d’autres opérations relativement à la radicalisation de jeunes Québécois au cours des derniers jours. Vendredi dernier, La Presse a été témoin d’une de ces interventions dans l’arrondissement de Saint-Léonard, à Montréal.

Un adolescent est alors sorti d’une maison du quartier, escorté à l’extérieur par plusieurs agents en civil, jusque dans une voiture banalisée. À la fin de l’opération, La Presse a tenté en vain d’obtenir une réaction de la famille. Le père de l’adolescent a refusé à nouveau, hier, de nous accorder une entrevue. Un proche de la famille nous a confié que ce n’était pas la première fois que des policiers intervenaient au domicile.


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mardi 19 mai 2015

Moins de décrochages en Ontario, mais les élèves ontariens réussissent-ils mieux pour autant ?


L’Ontario a mené vers la réussite un nombre grandissant de ses élèves au cours des 10 dernières années. Mais de quelle réussite est-il question?

Au cours des 10 dernières années, l’Ontario a réussi à faire passer le taux d’obtention du diplôme d’études secondaires de ses jeunes citoyens de 68% à 84%. Aujourd’hui, au Québec, le même taux n’est que de 71%.

Ce sont là des faits rapportés dans un reportage de Daphnée Dion-Viens, paru récemment dans Le Journal de Montréal. Il semble que l’Ontario ait mis en place depuis 2003 une recette qui fonctionne et qui a fait de son système d’éducation un des 20 meilleurs au monde, selon la firme McKinsey.

Cette recette, selon le reportage, consiste en une série de mesures dont le Québec pourrait s’inspirer. Ainsi, toutes les écoles secondaires ontariennes possèdent une équipe d’intervention auprès des jeunes à risque de décrochage, qui aide ceux-ci à rattraper leur retard. Les élèves ne peuvent quitter l’école avant l’âge de 18 ans, à moins d’avoir obtenu un diplôme, alors qu’au Québec, un jeune de 16 ans sans diplôme peut facilement quitter l’école. Si un jeune Ontarien décroche sans diplôme, un travailleur social lui est assigné. Les autres mesures incluent l’apprentissage précoce de la lecture, l’ajout de stages en entreprise au secondaire et un programme de formation continue pour les enseignants.

Les résultats obtenus par les Ontariens [sur le plan du décrochage] sont tout à fait encourageants, et leur recette mérite qu’on s’y attarde. Mais un autre reportage tout récent, paru cette fois dans le magazine Affaires universitaires, montre que tout n’est pas parfait chez nos voisins ontariens. Selon le professeur Alan Slavin, de l’Université Trent, ces mêmes élèves qui avaient si bien réussi au secondaire ont pourtant de sérieuses difficultés une fois à l’université. [On observe la même chose en Finlande si souvent donné en exemple...] En effet, les taux d’échec et d’abandon des étudiants universitaires de première année ont fortement augmenté au cours des 10 dernières années, particulièrement dans les cours de physique et de mathématiques. La plupart des professeurs interrogés par M. Slavin remarquent que la préparation des nouveaux étudiants à ces études est souvent déficiente.

Toujours selon le professeur, les jeunes étudiants n’ont pas acquis les habiletés conceptuelles essentielles à la réussite de ces cours, dont le raisonnement, l’analyse et la synthèse. Au lieu d’enseigner ces habiletés, l’école secondaire ontarienne a mis l’accent sur la mémorisation de faits depuis la fin des années 1990. Les étudiants sont donc désemparés lorsqu’ils doivent soudainement utiliser ces compétences dans un cours universitaire. Ils ne savent que restituer les faits qu’on leur a transmis et sont incapables de les intégrer dans une démarche plus complexe.

Malheureusement, un jeune du secondaire qui, pour obtenir son diplôme, répète comme un perroquet des faits entendus en classe semblera sur la voie du succès, aux yeux de ses professeurs et de ses parents. Mais cette réussite est un leurre. Un jeune diplômé qui ne peut que restituer de l’information, plutôt que de la raisonner, ne réussira ni à l’université ni sur le marché du travail du XXIe siècle.

Source

Voir aussi

Big drop in math skills of entering students (2010)

Has Ontario taught its high-school students not to think? (2007)

Les traits du système finlandais que copie l'étranger n'expliquent pas le succès finlandais, ils sont au contraire source de problèmes (Bons résultats aux tests PISA, insuffisance à l'arrivée à l'université)

dimanche 17 mai 2015

17 mai 1642 : Fondation de Montréal


Même si la foi de servir le Christ semble animer les intentions des premiers fondateurs de Montréal, la ville connaîtra surtout un essor en devenant progressivement le centre de la traite des fourrures en Amérique septentrionale.

La fondation de Ville-Marie sur l’île de Montréal est l’œuvre notamment de deux illustres personnages : Paul Chomedey de Maisonneuve et Jeanne Mance. Mais d’autres grandes figures joueront aussi un rôle considérable comme Marguerite D’Youville (fondatrice des Sœurs Grises) ou Marguerite Bourgeoys (notamment connue pour être, entre autres, la première enseignante de Montréal). Mais il y eut aussi tous ces pionniers plus ou moins « anonymes » comme Jacques Archambault, ancêtre de tous les Archambault d’Amérique, et à qui l’on doit le tout premier puits de Montréal.

Montréal se situait à l’origine sur l’ancien village amérindien d’Hochelaga et s’appelait Ville-Marie, Montréal faisant référence à l’époque à toute l’île. Progressivement, l’appellation de Montréal pour évoquer la ville prendra le pas sur celle de Ville-Marie et deviendra définitive au cours du XVIIIe siècle.






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vendredi 15 mai 2015

France — « Au nom de la lutte antiterroriste», Najat Belkacem veut surveiller davantage les écoles libres (catholiques)

Billet d’Anne Dolhein, nos commentaires et liens entre crochets.

C’était à prévoir. Tout comme les attentats de janvier et la lutte antiterroriste ont servi de prétexte [à une meilleure intégration de l’immigration, à la lutte contre les amalgames, à l’invocation mal placée de Voltaire et] à la loi sur le renseignement qui instaure la surveillance généralisée, la lutte contre la radicalisation djihadiste sert à justifier la mise en place d’un contrôle resserré sur les écoles hors contrat. Najat Vallaud Belkacem (ci-contre), ministre de l’Éducation nationale [française], l’a annoncé hier : elle entend déployer un « pôle » de surveillance au sein de l’Inspection générale qui sera chargé de ce contrôle renforcé. Premières cibles – au moins par le nombre – les établissements de confession catholique qui forment l’immense majorité de ces écoles vraiment libres [ainsi que les parents qui instruisent leurs enfants à la maison, voir l’article reproduit ci-dessous.]

Les nouvelles écoles hors contrat sont déjà soumises à une obligation de déclaration préalable auprès des services du maire, du procureur de la République (!), du préfet et du recteur d’académie. Un lourd parcours qui multiplie les embûches et les possibilités de refus. Chargées de contrôler « l’hygiène » et les « bonnes mœurs », ces autorités n’ont pas un droit de regard direct sur les contenus de l’enseignement. Mais, dans la pratique, on sait combien ces exigences matérielles, de plus en plus tatillonnes, pèsent sur l’enseignement hors contrat, offrant la possibilité d’un contrôle idéologique déguisé.

Antiterroriste ? Le contrôle des écoles hors contrat ne se bornera pas à la traque des djihadistes…

[Notons que les 530 signalements d’« élèves radicalisés » le sont, bien sûr, très majoritairement ceux d’élèves à l’école de publique de la « République ». La poutre et la paille.]

« La jurisprudence est plus claire aujourd’hui et permet de vérifier qu’on n’y prêche pas des choses contraires aux valeurs de la République », a déclaré le ministre en réponse à une question de Jacques Myard (UMP), député des Yvelines.

L’information est rapportée par Caroline Beyer, du Figaro, qui axe son article autour de la réalité des (rares) écoles hors contrat islamiques.
L’article du Figaro, 8 mai 2015, page 6

C’était d’ailleurs le sens de la question de Jacques Myard, qui interrogeait Najat Belkacem sur une autorisation accordée à un chef d’établissement « qui n’avait pas la nationalité française », qu’il qualifiait de « problématique ». Sans cette question, on n’aurait peut-être pas su que le ministre entendait déployer ce nouveau « pôle » pour permettre la mise en coupe réglée des écoles hors contrat.

Mais c’est l’ensemble des écoles hors contrat qui sont visées, et à n’en pas douter c’est tout le sens de cette nouvelle réforme qui est bien moins « antiterroriste » qu’idéologique, parfait déploiement du plan de refondation de l’école décidé par Vincent Peillon. [Sur les réformes Peillon, prédécesseur de Belkacem au ministère de la rééducation, et ses lubies : « c’est au socialisme qu’il va revenir d’incarner la révolution religieuse dont l’humanité a besoin » et Ministre socialiste français veut museler l’école dite catholique : elle doit être « neutre »]

Najat Vallaud-Belkacem s’engage dans la prévention des « dérives sectaires » : les écoles catholiques hors contrat dans le viseur


Mme Vallaud-Belkacem a annoncé que depuis décembre 2014, dans le cadre de la prévention des « dérives sectaires », quatre inspecteurs généraux ont reçu mission spéciale pour travailler sur le « hors contrat ».

Caroline Beyer cite l’« entourage » du ministre qui a donné cette précision supplémentaire : « Le but est de systématiser les inspections. La liberté d’enseignement ne connaît qu’une limite : le respect des valeurs de la République. »

Excusez du peu ! C’est en réalité une limite de taille qui étend son champ de… nuisance à partir du moment où l’on fait respecter l’intégralité du contenu des « valeurs républicaines ». Il s’agit de la forme de l’État, du gouvernement et de la désignation du pouvoir. Du principe de souveraineté : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. » Et du principe démocratique : « la loi est l’expression de la volonté générale ». C’est ce qui fonde la supériorité de la loi civile sur la loi morale dans le régime ou nous vivons : il n’y aura plus qu’à s’aligner.

Il faut y ajouter les « valeurs [dites] républicaines », maintes fois affirmées contre les convictions religieuses, depuis la proclamation de la République, et encore plus nettement affirmées depuis les attentats de janvier. Laïcité, droit au blasphème, liberté d’expression absolue – dans l’exacte mesure de la conformité aux principes susdits.

Le contrôle des écoles hors contrat portera sur les « valeurs de la République »

Tout cela peut aller encore beaucoup plus loin : habillement, mixité obligatoire, cours de religion surveillés, traque de l’« homophobie » dans l’enseignement moral… Le champ est vaste et les outils sont en place pour l’étendre.

Bien que sa hiérarchie ne l’affirme plus guère en France, les valeurs ou plus exactement l’enseignement, la vérité et le bien proclamés par l’Église catholique ne peuvent être en conformité avec ces « valeurs de la République » puisqu’ils ne dépendent pas de la volonté du plus grand nombre… affirmée de la manière tyrannique et trompeuse que l’on sait par les détenteurs du pouvoir politique.

Un tel contrôle des écoles hors contrat est nécessaire à la « dictature du relativisme » dénoncée par Benoît XVI, il en serait une forme d’aboutissement et marque une volonté d’emprise absolue de l’idéologie maçonnique de la laïcité de révolte contre Dieu.

Que le contenu des enseignements donnés au sein des écoles hors contrat doive être soumis à un contrôle de l’inspection académique n’est pas nouveau : cela fait plusieurs années que les gouvernements de droite comme de gauche, de Xavier Darcos à Vincent Peillon et, aujourd’hui, Najat Vallaud-Belkacem insistent sur la nécessité d’exposer tous les enfants au « socle commun », sinon aux programmes et aux modes de progression mis en place par l’Éducation nationale.

La nouveauté, c’est que ce socle commun devient de plus en plus idéologique [il fallait s’y attendre...], et que les moyens se multiplient pour en vérifier le respect, au détriment des – coûteux – espaces de liberté choisis par les parents dans l’enseignement hors contrat ou à domicile, lui aussi soumis à des règles de plus en plus strictes et à un contrôle qui se renforce au fil des ans.




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France — Les vieilles lunes des pédagogistes

Le projet de réforme des programmes scolaires est un pur produit des pédagogistes qui règnent sur l’Éducation nationale depuis des décennies. Une caste à l’idéologie aussi folle que leur vocabulaire.

Le Conseil supérieur des programmes (CSP), qui a élaboré le projet de réforme défendu par Najat Vallaud-Belkacem, créé en octobre 2013, est issu de la loi de refondation de l’école voulue par Vincent Peillon. Il a pris la place du Haut Conseil de l’éducation (2005-2013), lui-même successeur du Conseil national des programmes (1989-2005) : mais, tandis que ces deux instances ne faisaient que rendre des avis sur les programmes concoctés par la Direction de l’enseignement scolaire, le CSP a pour mission de les élaborer lui-même. Problème : comme l’a souligné le président que lui avait choisi Vincent Peillon, Alain Boissinot, qui a démissionné dès juin 2014, il ne compte « que dix-huit membres qui se réunissent une fois tous les quinze jours. C’est insuffisant au regard de la tâche ».

De ces dix-huit membres, un seul a enseigné au collège — autrefois, car il est aujourd’hui retraité ; les autres n’ont qu’une connaissance très lointaine du domaine éducatif, à l’exception du nouveau président, Michel Lussault (ci-dessus), directeur de l’Institut français de l’éducation, à qui l’on doit notamment la brillante idée de remplacer les notes par des pastilles de couleur...

Pour Jean-Paul Brighelli, le CSP est essentiellement composé de politiques (majorité oblige, les représentants de l’opposition y sont en minorité — mais ils sont là, et ils cautionnent le résultat final), des universitaires de haut rang, qui ne sont jamais allés dans un collège, sinon pour y emmener leurs enfants, et des spécialistes de ces « sciences de l’éducation » qui depuis trois décennies tentent de grignoter l’université française en s’efforçant de croire eux-mêmes à la scientificité des approximations qu’ils professent. Ajoutez à cela une sociologue (Agnès van Zanten) qui depuis des décennies œuvre, comme François Dubet dont elle est proche, à démanteler ce qui reste encore debout, et un représentant de la Ligue de l’enseignement, confédération d’associations qui jouent un rôle éminent dans le sport et les colonies de vacances. Il y a bien le neuroscientifique Stanislas Dehaene, qui depuis des années se bat pour que l’on enseigne convenablement le lire-écrire-compter. Il a dû se sentir bien seul. Quant à son président, Michel Lussault, Blanche Lochmann, présidente de la Société des agrégés, voit avec raison en lui « le triomphe des vieilles lunes déconnectées du terrain. » Le remplacement des notes par des pustules de couleur, c’est lui. Au total, essentiellement une armée mexicaine de grandes pointures incompétentes ou nocives — ou les deux.

Le CSP ne fait pas le plus important du travail. Ce sont donc les groupes d’experts consultés préalablement qui ont fait l’essentiel du travail, que le CSP s’est contenté de corriger à la marge.

Qui sont ces experts ? Généralement très marqués à gauche, enseignants dans les lycées et collèges ou les ex-IUFM où ils ont formé (ou plutôt déformé) des générations de professeurs, ils sont issus de cette caste de pédagogistes qui ont pris le pouvoir à l’Éducation nationale après 1968, et y ont appliqué sans ménagement les thèses du sociologue Pierre Bourdieu, dont François-Xavier Bellamy a magistralement analysé les racines philosophiques et dénoncé les conséquences dans son livre les Déshérités. Pour Bourdieu et ses héritiers, la transmission des savoirs est une violence faite à l’enfant, un simple moyen de reproduction des privilèges et de domination sociale. L’enseignant n’est donc plus là pour transmettre, mais pour aider l’enfant à « construire lui-même ses savoirs ». L’état catastrophique de l’école, soutient Bellamy, n’est donc pas l’échec d’une méthode, mais paradoxalement sa « réussite » : c’est le fruit d’un projet conscient — et dément — pour en finir avec la transmission, laquelle « est une aliénation parce que, en le soumettant à l’emprise d’une autorité qui se rêve créatrice, elle empêche [l’enfant] d’être l’auteur de lui-même ».

Se fixant pour objectifs que les élèves, « familiarisés avec une démarche de questionnement dans les différents champs du savoir », « acquièrent une autonomie qui leur permet de devenir acteurs de leurs apprentissages », « développent des capacités métacognitives qui leur permettent de choisir les méthodes de travail les plus appropriées », « proposent des explications et des solutions à des problèmes d’ordre scientifique et technique », et mettant en valeur « la créativité des élèves qui traverse tous les cycles », ce projet de réforme des programmes, jusqu’au jargon souvent délirant (lire notre encadré) dans lequel les traductions concrètes de ces grandes lignes pédagogiques s’incarnent, est typique de cette utopie d’un enfant éducateur de lui-même et des vieilles lunes pédagogistes qui métastasent les textes officiels de l’Éducation nationale depuis des décennies, mais qui prolifèrent toujours avec une audace plus décomplexée quand la gauche est au pouvoir.

Pour Brighelli, on retrouve parmi ces « experts » la pasionaria du site Aggiornamento, Laurence de Cock, qui fut l’une des chevilles ouvrières du titanesque travail d’éradication des programmes d’histoire. Elle est accompagnée du « plus pédago des pédagogistes », Jean-Michel Zakhartchouk, qui a « participé activement et de façon passionnante » à ces travaux.

Ces nouveaux programmes marquent-ils la puissance des pédagogistes ou, comme l’espère Jean-Paul Brighelli et comme semble le prouver le tollé général qui les a accueillis, constituent-ils, de leur part, une sorte de « baroud d’honneur » ? Il n’est pas interdit en tout cas de l’espérer et de tabler sur le bon sens des enseignants pour traiter ces nouvelles directives avec toute la réserve qu’elles méritent.

Source : Valeurs actuelles et Le Point




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jeudi 14 mai 2015

Étude — La marijuana médicale ne soulage pas plus les symptômes de la démence qu'un placebo

Selon des chercheurs aux Pays-Bas, des pilules de marijuana médicale ne soulagent pas plus les symptômes de la démence que des placebos. Ils se refusent toutefois de tirer des conclusions sur l’efficacité du médicament jusqu’à ce que des doses plus élevées soient testées.

L’étude publiée dans la revue Neurology mercredi par des chercheurs du centre médical de l’Université Radboud conclut qu’il y avait peu d’avantages à soulager les symptômes de démence comme l’agitation, l’agression ou de l’errance en suivant un protocole de pilules contenant du tétrahydrocannabinol (THC). Le THC possède des propriétés psychoactives qui modifient l’état de conscience du consommateur, mais aurait également des vertus anti-inflammatoires et anti-métastatiques.

Pendant trois semaines, 50 patients atteints de démence et exempts d’autres maladies ont reçu quotidiennement des pilules. Vingt-six personnes de ce groupe ont reçu un placebo alors que le reste (24) recevait 4,5 mg de THC. L’étude a été menée à double insu, ainsi ni les chercheurs ni les patients ne savaient quel groupe recevait quelles pilules. Les aidants naturels ont consigné les symptômes des patients comme l’agitation et l’agressivité. L’étude a été répétée après deux semaines, et puis après trois semaines.

Les chercheurs ont analysé les résultats de l’étude pour conclure que les patients utilisant le THC et le groupe placebo ne se distinguaient pas statistiquement.

« L’amélioration dans le groupe placebo a été remarquable, car la démence est une maladie progressive », a déclaré le Dr Marcel Olde Rikkert, directeur du service de gériatrie au Centre Radboud Alzheimer et auteur principal de l’étude. « L’amélioration pourrait due au fait que les patients ont reçu beaucoup de soutien lors de l’étude ou à l’effet placebo. »

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Singapour figure en tête du récent classement de l’OCDE, devant le Hong Kong et la Corée du Sud.

Cinq pays asiatiques sont de nouveau en tête en matière de performances scolaires selon une étude annuelle de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), a annoncé la chaîne de télévision britannique BBC.

Singapour se trouve en tête du classement, devant Hong Kong et la Corée du Sud. Le Canada se retrouve à la 10e place, la Suisse en 8e position, la Belgique à la 16e place, la France à la 23e place.

Les dix premières places comprennent également le Japon, Taïwan, la Finlande, l’Estonie, les Pays-Bas, la Pologne et le Vietnam.

Selon la BBC, l’étude a de nouveau démontré la qualité insuffisante de l’enseignement dispensé par les écoles américaines. Les états-uniennes figurent au 28e rang derrière les pays européens et le Vietnam.

Les cinq pays qui clôturent la liste sont Oman, le Maroc, le Honduras, l’Afrique du Sud et le Ghana.

Les experts de l’OCDE ont étudié les résultats des examens scolaires de mathématiques, biologie, chimie et physique obtenus par des écoliers de 15 ans dans 76 pays. Selon eux, l’étude est appelée à établir si la qualité de l’enseignement scolaire dépend du niveau de vie et de la croissance économique.

L'étude

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Une fortune est enfouie dans les jeunes cerveaux

En Turquie et en Roumanie, les enfants seraient plus heureux

Écolières turques entre Van et Doğubeyazıt (Bazîd)
Le premier sondage mené à grande échelle auprès d’enfants révèlerait que les écoliers les plus heureux vivaient en Turquie et en Colombie — les plus malheureux étant en Corée du Sud et en Afrique du Sud. Les plus lettrés se trouvent en Estonie et les plus sportifs en Pologne.

Les enfants âgés de 10 à 12 ans seraient les plus heureux en Turquie et en Roumanie, tandis que ceux de Corée du Sud et d’Afrique du Sud seraient les moins satisfaits de leur sort, annonce une équipe de chercheurs qui a présenté le premier rapport du genre au Parlement européen. « Ce rapport est le résultat de plusieurs années d’un travail dans le cadre duquel nous avons tenté de comprendre comment les enfants voyaient leur vie et leur bien-être. Nous avons montré que de telles études pouvaient être menées et nous voudrions remercier 53.000 personnes de 16 pays du monde qui y ont participé. Les conclusions sont à prendre en compte par tous les politiciens préoccupés par l’avenir des futures générations », a déclaré Acher Ben-Arieh de l’université hébraïque de Jérusalem.

Avec plusieurs dizaines d’autres sociologues et assistants volontaires, il a participé à la collaboration internationale ISCWeB pour tenter de découvrir ce qui préoccupait les enfants et quels problèmes ils éprouvaient. Ce projet avait été commandé par la fondation Klaus Jacobs et le Parlement européen.

Les chercheurs ont interrogé des dizaines de milliers d’enfants et leurs parents en Europe, mais aussi en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et au Proche-Orient.

L’étude a révélé que dans l’ensemble les enfants avaient une vision positive de leur vie et ne voyaient pas de grands ou sérieux problèmes, cependant l’écart parmi les écoliers très heureux ou très malheureux s’est avéré très important.


Par exemple, plus de 70 % des enfants turcs, roumains et colombiens voient leur enfance très positive en lui donnant la note maximale – 10/10, tandis que seulement 40 % des écoliers sud-coréens ont donné cette note. La Corée du Sud et l’Afrique du Sud sont également « en tête » du classement négatif – plus de 7 % des enfants ont mis une note très basse à leur enfance, soit le double, voire le triple par rapport à d’autres pays.

Il est à noter que « l’angoisse » de l’adolescence touche uniquement les enfants des pays d’Europe – tous les autres écoliers des autres coins de la planète n’éprouvent pas de mécontentement croissant envers leur vie et l’avenir en grandissant. Autre particularité intéressante de l’Europe : un enfant sur dix, notamment dans les pays du Nord, vit dans une famille divorcée ou dans deux maisons à la fois. Environ 5-17 % d’entre eux sont nés en dehors de l’UE.

Hormis le bonheur des enfants, les auteurs du rapport ont cherché à savoir dans quels pays les enfants étaient les plus sportifs et les plus assidus à l’école. D’après les chercheurs, les écoliers polonais sont les plus nombreux à pratiquer le sport de rue et le sport professionnel, alors que les enfants estoniens sont ceux qui apprennent le plus, lisent le plus de livres et utilisent internet le plus activement.


Source


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Suède : des résultats scolaires en baisse depuis dix ans

Il ressort d’un nouveau rapport de l’OCDE que la Suède ne parvient pas à améliorer son système scolaire malgré plusieurs réformes récentes.

Le rapport Améliorer les écoles en Suède indique que les résultats de la Suède à l’enquête PISA de l’OCDE, qui étaient dans la moyenne il y a dix ans, se situent désormais nettement en dessous. Aucun autre pays participant à l’enquête PISA n’enregistre un tel recul. Dans l’enquête la plus récente (2012), la Suède se classe 28e en mathématiques parmi les 34 pays membres de l’OCDE, 27e en compréhension de l’écrit et 27e en sciences.


La discipline à l’école s’est dégradée : les élèves suédois sont plus susceptibles d’arriver en retard en classe que dans n’importe quel autre pays membre, d’après le rapport. Et malgré un niveau de satisfaction professionnelle élevé, seuls 5 % des enseignants du premier cycle du secondaire estiment que le professorat jouit d’une bonne image auprès de la population, soit l’un des pourcentages les plus faibles de l’ensemble des pays ayant participé à l’enquête 2013 de l’OCDE sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS).

L’OCDE estime que la hausse de l’immigration n’a qu’une incidence limitée sur la baisse des résultats d’ensemble, mais l’écart entre les élèves issus de l’immigration et les autochtones reste problématique : près d’un élève issu de l’immigration sur deux (48 %) obtient des résultats inférieurs au niveau de référence en mathématiques, contre 22 % des élèves suédois de souche.

La Suède a augmenté de façon importante les dépenses en matière d'éducation au cours des dernières décennies, mais l'argent seul ne peut augmenter les résultats scolaires que jusqu'à un certain point. Parmi les pays de l'OCDE, il n'y a plus de relation entre les dépenses par étudiant et la qualité des résultats d'apprentissage. En d'autres termes, deux pays ayant des niveaux de dépenses égaux peuvent obtenir des résultats très différents. Pour la Suède, il ne s'agit donc plus de savoir combien il faut dépenser dans l'instruction de ses jeunes citoyens, mais comment dépenser cet argent.

Selon une étude de deux économistes suédois Anders Böhlmark et Mikael Lindahl à paraître dans la revue érudite Economica de la London School of Economics : « l'augmentation de la part des élèves issus des écoles indépendantes améliore les performances moyennes de scolarité à la fois à la fin de l'école obligatoire et, dans le long terme, en termes de notes au secondaire, de fréquentation universitaire et du nombre d'années de scolarité. Nous montrons, en outre, que ces effets sont très robustes par rapport à un certain nombre de problèmes potentiels, tels que l'inflation des notes et des tendances observées avant la réforme. Selon nos constatations, nos résultats ne sont pas dus aux effets d'autres réformes telles que l'introduction du choix parmi les écoles publiques ou la décentralisation de l'administration de l'école pour passer de l'État aux collectivités locales. Fait intéressant, il semble que ces effets positifs sont principalement dus aux retombées ou aux effets liés à la concurrence et non pas parce que les étudiants des écoles indépendantes s'améliorent [“gain”] nettement plus que les élèves des écoles publiques. [...] Nos résultats positifs peuvent apparaître surprenants, étant donné le déclin relatif de la Suède dans les classements internationaux tels que PISA et TIMSS depuis le milieu des années 1990. Toutefois, en effectuant une analyse séparée en utilisant des données centrées sur les élèves dans les tests TIMSS pour 1995, 2003 et 2007 ventilées au niveau des municipalités, nous pouvons concilier ces conclusions. Nous constatons que les résultats moyens aux tests se sont en effet détériorés entre 1995 et 2007 pour les étudiants suédois, mais qu'ils l'ont fait dans une moindre mesure dans les municipalités avec une part plus élevée d'élèves dans des écoles indépendantes. Par conséquent, nous ne trouvons aucun indice étayant l'idée selon laquelle l'augmentation du nombre d'élèves dans les écoles indépendantes explique le déclin relatif de la Suède. »

En 2014, les autorités suédoises ont demandé à l’OCDE d’examiner le système scolaire national. Pour préparer ce rapport, l’équipe d’examinateurs a eu des réunions et des échanges avec de multiples parties prenantes (responsables de l’action publique, communes, établissements scolaires, parents, élèves, enseignants, syndicats, organisations patronales et acteurs institutionnels clés du secteur éducatif).

Des enfants rois ?

Alors que le pays était considéré comme étant l’un des meilleurs modèles d’éducation au monde, il a toujours misé sur les enfants en politique. Déjà en 1974, le pays était le premier à instaurer un congé parental. Il est d’ailleurs aujourd’hui l’un des plus avantageux tant en ce qui concerne le temps accordé que la rémunération.

Pourtant, cette politique centrée sur les bambins et le manque de sévérité des parents a, selon le psychiatre David Eberhard, fait d’eux des enfants-rois instables, prétentieux, aux tendances dépressives. Dans son essai « Comment les enfants ont pris le pouvoir » publié en 2012, il explique comment les enfants suédois ont pris le contrôle sur la vie de leur famille : heure du coucher, menu des repas, lieu de vacances... C’est également le point de vue de Judith Woods, journaliste au Telegraph, qui pense que la Suède est en train de former « une génération de petits cons ».

Les louanges accordées au système éducatif suédois n’ont rien arrangé, selon l’hebdomadaire belge Le Vif. Les écoles du pays ont commencé à entrer en compétition entre elles. Il ne s’agit pas d’une concurrence au bénéfice de l’éducation, mais plutôt une bataille livrée entre institutions afin de déterminer laquelle fournira les bâtiments les plus clinquants, munis de la technologie la plus développée.


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Un petit pas pour l'homo, un grand bond pour l’« homoïté » ?

Quelques jours avant le Concours eurovision de la chanson à Vienne, près de 120 passages piétons de la capitale viennoise ont été équipés de feux assez originaux.

Des feux piétons arborant des couples homosexuels et hétérosexuels au lieu de l’habituel petit bonhomme solitaire. Vienne se met à l’heure de l’Eurovision, remporté l’an passé par l’autrichien(ne) Conchita Wurst, le/la travesti(e) à barbe dont personne ne se souvient de la chanson. La capitale autrichienne, qui accueille cette année ce concours de chanson, a annoncé avoir commencé à équiper quelque 120 passages piétons parmi les plus fréquentés de la ville (ouf !) avec des feux mettant en scène aussi bien des couples homosexuels, masculins ou féminins, que hétérosexuels, à chaque fois réunis par un cœur.



Si la tendance récente se maintient (voir ci-dessous), d’ici trente-cinq ans, un tiers de la population de l’Autriche pourrait être musulmane et près de 50 % des moins de 14 ans. Y aura-t-il encore des feux « conviviaux pour les homos » alors ?

Entretemps, le Daily Telegraph de Londres nous apprend que les étudiants de l’Université d’Oxford sont seulement autorisés à concourir dans les plus grands tournois de rugby de la saison s’ils acceptent de participer à des ateliers d’anti-misogynie, en vertu d’un nouveau règlement.

Les militants qui soutiennent cette obligation disent espérer que des conditions similaires seront imposées dans d’autres sports, comme le football (soccer), l’aviron, le hockey et le cricket. Les organisateurs sont en pourparlers avec d’autres universités dans le but d’introduire ces mêmes classes obligatoires à l’échelle nationale.

L’équipe de rugby de chaque collège de l’université d’Oxford a dû promettre d’assister aux ateliers d’une heure pour pouvoir participer au tournoi Cupper de cette année.

Les cours de « bon gars » participent d’un effort pour lutter contre la « culture de gars/de mecs » répandue sur le campus. L’atelier comprendra des discussions sur le harcèlement sexuel, le consentement, les « plaisanteries de gars » et les cérémonies d’initiation dans l’équipe. Reason.com pense qu’il s’agit là d’une volonté de rééducation, alors que Laura Rosen Cohen pense qu’il s’agit d’une étape de plus dans le processus de castration des jeunes mâles qui commence par le gavage de Ritalin dès le primaire.

Au Canada et au Québec, nous sommes cependant coutumiers de ces campagnes de lutte contre les stéréotypes masculins et virils. Depuis quelques années, les écoles et universités s’ornent d’affiches provocantes où l’ont voit deux joueurs de hockey (des « vrais gars ») qui s’embrassent et qui demandent pour qui cela est choquant. Apparemment, cela n’a pas été du goût de tous à l’Université de Saint-Boniface au Manitoba où une vingtaine d’affiches « contre l’homophobie » ont été déchirées en 2012 sur le campus à Winnipeg. (Ne pas aimer voir cela serait de l’homophobie donc.) Les vidéos de surveillance n’avaient pas permis d’identifier le ou les malfaiteurs. « On a eu de fortes réactions dès que l’on a placardé les affiches. On voyait des gens qui s’arrêtaient et qui faisaient des commentaires », explique Ornella Atangana, une étudiante qui croyait bon organiser, avec quatre collègues, une campagne « contre la discrimination envers les homosexuels ». Rappelons que la lutte à l’hétérosexisme dans les écoles et collèges québécois a coûté près de 5,7 millions de dollars aux contribuables québécois pour l’année scolaire 2012-2013 dans le cadre d’un plan intitulé Agir contre l’homophobie et l’intimidation. Voir la page d’accueil du site sur l’« intimidation » du Monopole de l'Éducation du Québec qui ne parle que de (homo)sexualité. Ces généreux budgets financent les activités des associations LGBT en milieu scolaire lors desquels « on discute de la sodomie, des stéréotypes reliés à l’homosexualité ».





Le tableau ci-dessous présente les différences de fécondité entre la Suisse et l‘Autriche. Dans les deux pays, les musulmans ont la plus forte fécondité avec un indice synthétique de fécondité (ISF) de 2,4 enfants par femme alors que les sans-religions ont elles la plus faible fécondité avec seulement 0,9 enfant en Autriche et 1,1 enfant/femme en Suisse. Les ISF des catholiques et des protestants sont également très bas et se situent entre 1,2 et 1,4 enfant/femme.



Depuis 2001, les recensements autrichiens ne peuvent plus se pencher sur l’appartenance religieuse des personnes recensées (voir page 10). Toutefois, certains chercheurs dont ceux de l’Institut des études islamiques de l’Université de Vienne ont calculé que la population musulmane en Autriche avait crû de 69,3 % en 11 ans pour atteindre 6,8 % de la population autrichienne. En 1961, il n’y avait presque aucun musulman en Autriche. À Vienne, la proportion de musulmans est passée de 0,4 % en 1981 à 12 % en 2011. Si ce taux de croissance devait se maintenir, il y aurait près de 2,8  millions de musulmans en Autriche en 2050 sur une population totale projetée de 9½ millions. Cette population musulmane dans 35 ans sera, toutefois, probablement jeune alors que plus de 34 % de la population totale devrait avoir plus de 60 ans.



Selon certains scénarios en 2051, une majorité des jeunes de moins de 15 ans (51,3 % pour être exact) pourraient être des musulmans. Ce n’est qu’un scénario qui présuppose que les différences de fécondité persisteront, que la sécularisation sera forte et que l’immigration autrichienne sera musulmane.


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