lundi 16 mars 2015

Comment faire réussir les garçons à l’école

Tiré d'un billet de Noémie Mercier (avec quelques réserves) :

« Que faire alors pour permettre aux gars d’exprimer leur plein potentiel à l’école, notamment en lecture et en écriture ? Cette préoccupation n’est pas propre au Québec : lors du plus récent test PISA (pdf), une épreuve internationale chapeautée par l’organisation de coopération et de développement économiques, les garçons ont obtenu de moins bonnes notes en lecture que les filles dans la presque totalité des 65 pays participants. (Les filles, de leur côté, ont moins bien réussi en maths que les garçons dans 37 pays sur les 65 sondés.)

Des chercheurs du monde entier se sont intéressés à ce troublant écart. Voici deux pistes de solution puisées dans leurs travaux.

Donnez-leur plus d’hommes profs…

Peut-être ont-ils besoin d’un modèle positif qui leur montre qu’être studieux et aimer la lecture, ce n’est pas qu’une affaire de fille. Ou peut-être qu’un enseignant est plus enclin qu’une enseignante à les comprendre, à croire en eux et à les traiter avec indulgence. C’est en tout cas ce que laisse présager une vaste étude publiée en 2007 dans le Journal of Human Resources par Thomas S. Dee, aujourd’hui professeur à l’Université Stanford.

Ce chercheur a analysé les résultats de tests d’anglais, de science et d’histoire qui avaient été administrés à quelque 21 000 élèves de 2e secondaire, partout aux États-Unis. Résultat : les garçons comme les filles ont moins bien réussi dans les matières qui leur étaient enseignées par un prof du sexe opposé.

Thomas Dee calcule que le simple fait de remplacer une femme prof par un homme dans un cours d’anglais, par exemple, réduirait du tiers l’écart entre les sexes dans cette matière, en améliorant le rendement des garçons… et en diminuant celui des filles.

Le spécialiste s’est aussi intéressé à l’engagement des jeunes envers leurs études et au jugement que les profs portent sur leurs ouailles. Encore là, observe-t-il, le sexe de l’instituteur n’y est pas étranger. Lorsqu’ils ont un homme comme prof, particulièrement en anglais et en histoire, les gars sont moins susceptibles d’être considérés comme des élèves qui dérangent et qui négligent leurs devoirs ; ils ont aussi davantage hâte au prochain cours.

Même chose pour les filles en science : elles ont moins tendance à être perçues comme étant dérangeantes ou inattentives lorsque leur prof est du même sexe qu’elles ; elles sont également plus portées à dire qu’elles ont hâte à ce cours et à trouver cette matière utile à leur avenir. Dans un domaine traditionnellement masculin, une enseignante de leur sexe les inspire, semble-t-il, à rêver plus grand que les stéréotypes.

Mais ne les séparez pas des filles !

Certains commentateurs soutiennent que le meilleur moyen d’amener les gars à se concentrer sur leurs études, c’est de les isoler des filles, dont la présence serait une source de distraction et leurs succès scolaires une cause de démoralisation. Pas fou.

Le hic, c’est que cette hypothèse n’est pas appuyée par la recherche. Selon des rapports issus tant du canada que des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, les jeunes qui fréquentent une école non mixte n’obtiennent pas de meilleures notes et n’ont pas plus de chances de décrocher un diplôme universitaire que ceux qui côtoient le sexe opposé en classe. [Noémie Mercier ne mentionne pas de sources]

La proximité des filles, qui sont en moyenne légèrement plus précoces sur le plan verbal, serait au contraire bénéfique pour leurs camarades, du moins chez les tout-petits. Car elles ont la parole contagieuse. Les garçons qui grandissent avec une sœur jumelle parlent déjà mieux à l’âge de deux ans que ceux qui vivent avec un frère jumeau (non identique) : la présence à leurs côtés d’une compagne un peu plus verbomotrice suffit à les tirer vers le haut, selon cette recherche [publiée en 2000] menée à Londres par une équipe dont faisait partie Ginette Dionne, professeure de psychologie à l’Université Laval. [Il faut voir si les hormones dans le milieu utérin partagé par les jumeaux n'auraient pas d'effets. En outre, on parle ici au mieux de contacts bien avant l'adolescence, époque à laquelle on parle de distractions et d'âges pubertaires différents.]

Les fillettes aussi bénéficient de ces contacts : celles qui sont élevées auprès d’un grand frère, par exemple, s’intéressent beaucoup plus aux jeux de construction, aux camions et aux sports — et sont donc plus aptes à développer leurs talents athlétiques et leurs compétences techniques — que celles qui n’ont pas cette chance.»

Noémie Mercier fournit comme justification à ce paragraphe l’étude « Sex-typed play in opposite-sex twins » d’Henderson et de Berenbaum effectuée en 1997. Cette étude ancienne porte principalement sur autre chose (est-ce que les hormones dans le milieu utérin expliqueraient l’attirance pour des jouets stéréotypiques garçons/filles ?) avec des résultats minoritaires par rapport aux autres études peu exploitables (voir p. 156 de Gender Development par Judith E. Owen Blakemore,Sheri A. Berenbaum et Lynn S. Liben.)





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