vendredi 30 mai 2014

Avis juridiques sur l'euthanasie au Québec, personne ne les réclame ?

Extraits d'un article de l'ancien ministre Jacques Brassard dans le Journal de Montréal :

En octobre 2013, Philippe Couillard, maintenant premier ministre, révélait qu’il avait « de sérieuses réserves » sur le projet de loi fallacieusement intitulé « aide médicale à mourir ». Il n’a jamais précisé la nature de ces réserves, mais on sait désormais qu’elles n’existent plus. Évaporées ! Le projet de loi sera donc redéposé et adopté à toute vapeur. Le vote sera-t-il libre ? J’en doute fort ! L’autre jour, au Salon Rouge, l’ancien président Clément Richard, après avoir reçu la médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec, souhaitait que le vote libre soit une règle reconnue sur les « questions morales ». C’est loin d’être le cas. On proclamera sans doute qu’il y a vote libre, mais, en réalité, c’est la ligne de parti qui va prévaloir.

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Trompeur et dissimulateur

Ce n’est pas ce que pense cependant le Dr Patrick Vinay, chef de l’unité des soins palliatifs à l’Hôpital Notre-Dame : « L’euthanasie, écrit-il, est présentée sous le nom d’“aide médicale à mourir”, comme étant un soin s’insérant naturellement dans le continuum des soins palliatifs. Or, soigner, c’est ouvrir un meilleur espace de futur, même court, pour le malade fragilisé. Tuer, au contraire, élimine le futur. Tuer n’est pas soigner, c’est priver le malade des possibles auxquels il a droit. » Le Dr Vinay a raison. Ce projet de loi est délibérément de mauvaise foi, trompeur, dissimulateur. Il présente l’euthanasie, qui en vertu des chartes contrevient à « l’inviolabilité de la vie de chaque citoyen », comme un « soin de fin de vie », une « aide médicale à mourir », un « geste de respect de la dignité du malade ». Quelle hypocrisie ! « Mal nommer les choses, écrivait Albert Camus, c’est ajouter au malheur du monde. » Le projet de loi 52 nomme très mal les choses. Et le pire, c’est que c’est voulu.

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Soins palliatifs

« Les soins palliatifs, écrit encore le Dr Vinay, ont toujours trouvé une solution non euthanasique pour répondre aux 2 ou 3 demandes qui persistent, parfois avec l’aide précieuse de la sédation palliative, une procédure qui n’abrège pas la vie, mais ramène le confort. Nous n’avons jamais eu besoin de l’euthanasie, et la majorité des médecins de soins palliatifs n’en veulent pas : d’autres approches efficaces existent. » Mourir dans la dignité, ce n’est pas légaliser l’euthanasie, c’est rendre accessibles des soins palliatifs de qualité partout au Québec. Le Collectif des médecins contre l’euthanasie a écrit au premier ministre pour lui dire que « d’un point de vue juridique et politique, il est clair que le Québec n’a pas compétence pour légaliser l’euthanasie et que les dispositions du projet de loi à cet égard seront contestées devant les tribunaux ». À propos, il doit bien y avoir des avis juridiques sur la question. Curieusement, personne ne les réclame.





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Liberté temporaire des écoles juives québécoises

Le Monopole de l'Éducation du Québec tolère depuis six ans cinq écoles de confession juive de Montréal qui ne respectent pas le régime pédagogique gouvernemental. Le ministre Yves Bolduc a déclaré avoir une « tolérance temporaire ». En 2008, le Monopole de l'Éducation (MELS) avait renouvelé les permis et les subventions de ces écoles malgré plusieurs lacunes: présence de personnel enseignant non qualifié selon ce même Monopole, temps consacré aux services éducatifs inférieur au temps prescrits par le gouvernement, liberté par rapport au régime pédagogique unique étatique, élèves non déclarés, non-respect de la Charte de la langue française, absence de laboratoire, insuffisance de ressources matérielles, refus d'enseignement du très controversé cours d'éthique et de culture religieuse imposé par le gouvernement, etc.

En vertu d'une entente convenu en 2009, le ministère de l'Éducation avait donné cinq ans à ces écoles pour apporter les correctifs nécessaires et se conformer à toutes ses exigences. Dans son dernier rapport remis au Monopole de l'Éducation, la Commission consultative de l'enseignement privé recommandait de ne pas renouveler les permis et les subventions de ces écoles privées financées à 60 % par des fonds publics. Ainsi à l'automne 2012, les conditions posées à ces écoles n'avaient toujours pas été satisfaites. Le Collège rabbinique du Canada, l'École communautaire Belz, l'École première Mesifta, Les écoles communautaires Skver et l'école Yechiva Gedola-Merkaz Hatorah de Montréal étaient toujours en défaut de respecter les conditions imposées par le gouvernement. Une vérification sur le site Internet du MELS a permis au Journal de Montréal de constater qu'au moins quatre des ces cinq écoles ont obtenu un nouveau permis, sauf le Collège rabbinique du Canada. Ce dernier a toujours pignon sur rue à Montréal.

La CAQ pour moins de liberté, patience au MELS ?

« Ces écoles devaient se conformer depuis 2009 (...) une situation tolérée tant par les ministres du Parti québécois que du Parti libéral qui n'ont pas eu le courage de faire appliquer la loi (...) Le ministre peut-il nous garantir que dès septembre, les élèves de ces écoles illégales fréquenteront des écoles qui respectent le régime pédagogique », a demandé la députée caquiste Nathalie Roy à l'Assemblée nationale. Nathalie Roy ne devrait-elle pas plutôt militer pour l'assouplissement des règlements et lois sur l'enseignement qui pourraient profiter à tous les parents québécois ?

Le ministre de l'Éducation soutient vouloir se montrer tolérant envers ces écoles qui « ont besoin de s'améliorer ». « Les écoles qui ne répondent pas aux normes on va travailler avec elles. Il faut avoir une tolérance temporaire pour qu'elles puissent se conformer. Entrer en conflit avec certaines communautés, ça ne serait pas une bonne chose », a exposé Yves Bolduc. Quant aux écoles sans permis et qui existent clandestinement, M. Bolduc dit manquer de moyens pour les fermer. « On n'a pas tous les outils légaux pour le faire. [Que faut-il comprendre ? Serait-ce illégal de les fermer donc?] J'ai formé un comité avec mes collègues de la Justice et des Services sociaux », a dit M. Bolduc.




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