samedi 30 novembre 2013

CPE préférés aux garderies privées : quand l’idéologie prime

Du carnet de Joanne Marcotte :

« [...]

Prenons l’exemple des garderies à 7 $. Soyons constructifs 2 secondes. Au printemps dernier, le gouvernement a annoncé 15 000 nouvelles places. Par pur dogmatisme et idéologie étatiste, 85 % des nouvelles places ont été accordées aux CPE alors que 10 000 places vacantes dans des garderies privées non subventionnées étaient disponibles. Coût de l’idéologie : 260 millions $ de plus par année selon l’Association des garderies privées non subventionnées.

« Les garderies privées ne sont pas nos partenaires naturels », selon la ministre de la Famille, Nicole Léger (même si AUCUNE garderie au Québec ne peut exister sans permis officiel octroyé par le ministère de la Famille) [...].

Bref, passons aux garderies privées subventionnées. Voilà des garderies qui, contrairement aux CPE, paient des taxes municipales, des impôts sur leurs bénéfices (évalués à environ 100 000 $ par année pour une garderie de 80 enfants – pas la fin du monde !), et de la TVQ, toutes des dépenses dont les CPE sont exemptés.

Contrairement aux CPE, ces chefs d’entreprises assument le risque associé à l’achat ou la location de leurs immeubles, paient eux-mêmes tout le matériel éducatif, et sont responsables de leurs déficits s’ils en font (contrairement au gouvernement, les banques y voient !).

À côté de ça, pour ce qui est des CPE, ce sont les contribuables qui paient tout : le béton, les fonds de pension des éducatrices (62 millions $ cette année), les grèves (parce qu’il arrive que ce joli monde là soit syndiqué), les déficits (51 % des CPE sont en déficit malgré tout ça !).

Une seule question : Voulez-vous ben m’dire pourquoi on s’obstine dans l’idéologie des CPE alors que le Québec se doit de chercher par tous les moyens de revoir sa façon de dépenser et de rendre les services ?

N’est-il pas insensé que l’État soit le producteur des services de garde dans un pareil contexte ? Ne peut-on pas revoir tout ça et opter pour transformer les garderies d’État en garderies autonomes (à but lucratif ou pas) responsables de leur gestion ?

Le rôle du gouvernement ne devrait-il pas se limiter à émettre les permis et à s’assurer du contrôle de la qualité des lieux. Ne pourrait-on pas faire confiance aux parents pour le reste ?

Bien sûr que non. Au lieu de cela, le gouvernement du Parti québécois s’enfonce davantage dans la solution la plus coûteuse qui soit et de ce fait, tue toute initiative qui, tout en répondant aux besoins des parents, prive les municipalités et l’État lui-même de revenus. Non, mais, entre vous et moi, faut-tu être toqué ? (lire « idéologue »).

Pire, au moment où le ministère de la Famille se voit passer une commande de faire des coupures de 45 millions $ alors que les CPE disposent de surplus d’environ 222 millions $, vous savez ce qu’il fera ? Facile. Il récupèrera bien sûr une partie des surplus des CPE, mais pour le reste, il décide de confisquer une partie des bénéfices des garderies privées (28 000 $ par garderie !).

Pensez-y deux minutes. Auriez-vous vu pareille chose chez les médecins ? Peut-on imaginer que des médecins, parce qu’ils sont payés par le gouvernement, acceptent de se faire confisquer 20 % de leurs gains ? En est-on rendu à penser que tout ceci est normal ? Inacceptable, quant à moi, mais voilà ce qui arrive quand c’est l’État qui paie (au lieu du parent).

Finalement, comment ne pas y voir une volonté de carrément tuer des initiatives privées au profit d’une nationalisation des services de garde ? Et après ça, on se demande pourquoi le ministre a des problèmes avec sa colonne des revenus…

P.S. : Il en existe combien comme ça des choix idéologiques qui coûtent cher au contribuable ? Je parierais qu’on se rendrait à 2,5 milliards $. »




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