mardi 1 novembre 2011

Homoparentalité au programme des littéraires en France

Dès la rentrée 2012, les élèves de terminale — dernière année de cégep au Québec — de série L (littéraire) devront étudier la « famille homoparentale » dans la spécialité « droit et grands enjeux du monde contemporain ».

Selon le Journal officiel, la disposition entrera en application à la rentrée scolaire 2012-2013. L’étude des familles homoparentales va désormais figurer, au même titre que les autres types de familles, au programme des classes de terminale littéraire dans la spécialité « Droit et grands enjeux du monde contemporain » (DGEMC).

Le texte du programme initial intitulé « L’évolution de la famille » stipulait : « Après avoir constaté l’absence de définition de la famille, on montrera, par une analyse juridique et historique qu’elle a profondément évolué et qu’elle est devenue multiforme (famille biologique, adoptive, monoparentale, recomposée, nucléaire, élargie) et on proposera aux élèves d’en rechercher une définition. » Le nouveau texte ajoute désormais la mention « homoparentale » entre les mots « monoparentale et recomposée ».

Le ministère de l’Éducation se félicite de cet ajout en prétendant qu’il ne s’agit pas d’une « reconnaissance » ni d’une « définition légale » mais que l’homoparentalité « fait débat » et suscite des décisions sur le plan de la loi et de la jurisprudence. La « famille » homoparentale n'est pas officiellement reconnue en France.

À quand une discussion sur la « famille polygame » qui « fait [aussi] débat » ?

Étrangement, devant cette « neutralité » de l'État qui dit ne pas prendre position et ne pas vouloir préparer les esprits, l’association des familles homoparentales (ADFH). est ravie… Aurait-elle mal compris ?

En outre l'ADFH, souligne que « dans un contexte de vives polémiques et de pressions conservatrices liées à l’étude du genre dans les programmes de première », elle « veillera à ce que le thème de l’homoparentalité soit traité de manière correcte et approfondie dans les manuels à paraître pour la rentrée 2012 ».

La série littéraire est de plus en désertée au profit de la série scientifique et la série socio-économique. Pour le ministère, cette mesure s’inscrit dans le cadre de la revalorisation de la filière littéraire. On ne voit pas très bien comment... En s'éloignant des classiques, de la connaissance et en se soumettant un peu plus aux diktats du correctivisme sociologique en ayant des discussions « correctes » et « approfondies » sur des situations ultraminoritaires ?


Zemmour sur le sujet : « Bien creusé, la taupe ! »

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Chercheuse en éducation : il faut plus de choix en éducation, y compris l'instruction à domicile

Le Devoir a interrogé la spécialiste en instruction à domicile, Christine Brabant.

Bien qu'elle soit diplômée de l'Université McGill, Sonya Olthof a choisi de ne pas inscrire son fils Eli, 6 ans, à l'école primaire cette année. [Pourquoi écrire « Bien que » ?] Il en sera de même pour Tomek, 4 ans. Depuis qu'ils sont tout petits, ses deux garçons apprennent à la maison ou par des sorties éducatives. « Je veux qu'ils suivent leurs intérêts. À l'école, j'étais frustrée lorsque les professeurs me disaient de laisser mes intérêts de côté, parce que ce n'était pas le temps, explique-t-elle. Quand l'apprentissage a un sens, il est plus naturel. Ce n'est plus une bataille. »

Les deux enfants de Sonya Olthof font partie de la minorité d'enfants qui reçoivent l'enseignement à domicile, un phénomène si peu connu au Québec qu'il n'existe pas de statistiques à ce sujet. Christine Brabant est une des rares chercheuses à s'y être intéressées. Elle évalue à 2000 le nombre d'enfants qui suivent cette voie. Selon la chercheuse en éducation de l'Université de Sherbrooke, il est temps de s'attarder à ce style d'éducation. « Le système scolaire peut apprendre de ça », dit-elle. [Il pourrait aussi apprendre d'une secteur privé vraiment différent auquel on n'impose pas la mêrme pédagogie, les mêmes diplômés et le programme que dans le public.]

L'école traditionnelle a indéniablement ses avantages : un encadrement, un environnement social [encore faut-il qu'il soit bon !], des ressources pédagogiques. Mais elle a aussi ses revers, selon Christine Brabant. « On vit une crise de l'école de masse, ça se fissure de partout, dit-elle. Ça a apporté énormément, mais ça a aussi créé ses propres vices. » Parmi eux, la chercheuse note l'intimidation en milieu scolaire, la démotivation, la surcharge de travail des enseignants, mais aussi l'éloignement des parents de l'éducation de leurs enfants. « Plus l'enseignement se professionnalise, plus ça exclut les parents. L'éducation se passe entre l'enfant et l'État », explique la chercheuse de Sherbrooke, qui a elle-même enseigné. C'est aussi ce qu'a ressenti Sonya Olthof. « Pour moi, c'était difficile d'imaginer donner mon enfant à un système scolaire qui ne me permet pas d'entrer et de voir comment ça se passe », exprime-t-elle.

À travers ses recherches, Christine Brabant a pu constater les bienfaits de l'implication des parents dans l'éducation, même lorsque ceux-ci n'ont pas une formation universitaire. « Enseigner soi-même à son enfant, c'est un formidable engagement dans l'éducation, dit-elle. Les parents vont faire des efforts incroyables pour adapter l'apprentissage à l'enfant. Certains enfants réussissent mieux lorsqu'on les laisse apprendre à leur rythme. » Mme Brabant concède que l'école à domicile ne convient pas à toutes les familles, mais elle déplore qu'il n'existe aucune option entre l'école à temps plein et l'école entièrement à domicile.

L'école à la carte

Déjà, un peu partout au Québec, des familles qui choisissent l'école à domicile se regroupent pour briser l'isolement. En 2009, Sonya Olthof a mis sur pied, avec d'autres parents, un lieu de rencontre pour ces familles. C'est le centre Communidée, situé dans le quartier Saint-Henri, à Montréal. « Les parents partagent leurs expériences et leurs difficultés, les enfants font des activités en groupe, les plus vieux aident les plus jeunes », explique Mme Olthof.

Plusieurs de ces parents auraient souhaité qu'il soit possible pour leurs enfants de fréquenter l'école à temps partiel, comme c'est le cas ailleurs au Canada et aux États-Unis. De telles écoles permettent aux parents d'inscrire leurs enfants à certains cours qu'ils se sentent moins à l'aise de donner eux-mêmes, ou encore de se libérer pour travailler à temps partiel. Christine Brabant croit que ces solutions devraient être offertes ici. « Au Québec, on est en retard par rapport aux autres provinces. Le système d'éducation est très récent et il ne s'est pas encore assoupli. »

La chercheuse a constaté que les parents qui s'occupent de l'éducation de leurs enfants aimeraient aussi pouvoir bénéficier des ressources scolaires. Certaines écoles permettent aux parents d'utiliser les bibliothèques, par exemple, mais elles n'ont pas l'obligation de le faire.

Quant à suivre des cours à temps partiel, cela s'est fait, mais de manière exceptionnelle. Mme Brabant cite le cas d'une mère de la région de Sherbrooke qui a pu obtenir un arrangement avec une école de la région, durant deux ans. À l'école, la fille suivait les cours d'éducation physique, d'anglais et d'arts, et elle prenait part aux sorties éducatives. Le reste de l'enseignement était assumé par les parents. L'expérience s'est avérée positive pour les parents et pour l'enfant. Pour permettre de tels arrangements sans surcharger les directions d'école, Christine Brabant suggère la création d'un organisme provincial, parallèle aux commissions scolaires, qui serait responsable d'encadrer l'apprentissage en famille. [Note du carnet: encore faut-il qu'il s'agisse d'aider et non de contrôler. Et pourquoi l'État devrait-il s'en mêler ?]

Avec les possibilités qu'offrent les nouvelles technologies, la chercheuse croit aussi que les écoles devraient permettre aux enfants de pouvoir s'instruire à distance. « Il faut réinventer l'école, soutient-elle. Avec un suivi virtuel, l'école pourrait devenir un réseau d'échange pour les enfants voyageurs, les enfants comédiens, les athlètes, par exemple. » Elle ajoute que, dans les petites communautés, les directions d'école sont parfois réticentes à ce que des enfants ne fréquentent pas l'école, par crainte que l'établissement doive fermer, faute d'inscriptions. Selon elle, en offrant des services à la carte, comme des cours à temps partiel ou l'accès aux ressources pédagogiques, ces écoles seraient valorisées, plutôt que menacées, par l'apprentissage en famille.

Parmi toutes ces options, Christine Brabant ne croit pas qu'il y ait une solution universelle. Elle maintient que toutes les formes d'éducation existantes ont leur place, mais qu'il faut plus de choix pour répondre aux besoins des familles d'aujourd'hui. «Il faut permettre aux communautés de créer une forme d'éducation qui leur ressemble.»




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