mardi 21 juin 2011

Radio-Canada et les méchants médias sociaux qui s'acharnent sur des bobos qui « s'excusent »

Près d'une semaine après les émeutes qui ont suivi la finale de la Coupe Stanley à Vancouver, internet est devenu la plaque tournante des témoignages et des « excuses » entourant ces événements.

Il est intéressant de se pencher sur la manière dont certains médias rapportent ces excuses et la campagne de dénonciation des pilleurs et émeutiers qui a lieu dans les médias sociaux.

Prenons par exemple ce reportage de Radio-Canada et l'article qui l'accompagne :


Alors que certains utilisent Internet pour excuser leurs méfaits, la majeure partie d'entre eux dénoncent et publient les photos et les identités des suspects. Depuis mercredi dernier, la police de Vancouver a reçu des centaines de photos, de vidéos et d'images des émeutes.

Le professeur de sociologie à l'Université de la Colombie-Britannique, Christopher Schneider, parle d'une tyrannie des médias sociaux sans précédent.

« C'est problématique parce que la protection de l'identité des présumés délinquants mineurs n'existe plus. »
— Christopher Schneider, professeur de sociologie

[...]

En quelques heures seulement, le nom de Nathan Kotylak, 17 ans, s'est retrouvé partout sur Internet, en plus de l'adresse de sa famille et de son numéro de téléphone. L'étoile montante de l'équipe canadienne junior de water-polo s'est livrée aux autorités vendredi et s'est excusée publiquement [nous reviendrons sur ces « excuses »] d'avoir commis des actes de vandalisme.

On remarque dans le reportage vidéo de la SRC que seules des personnes bienveillantes envers les émeutiers parlent, la SRC produit même l'avocat de Nathan Kotylak.

Malgré tout, les menaces se poursuivent.

De son côté, Sienna St-Laurent, 14 ans, a elle aussi appris à ses dépens l'effet pervers des médias sociaux [pas de sa participation à une émeute, au pillage ?]. En rentrant chez elle le soir des émeutes, elle a publié un message sur son blogue. « J'ai participé aux émeutes, j'ai renversé une voiture, fracassé la Banque de Montréal, les arrêts d'autobus... Une grosse soirée ! », a-t-elle écrit.

Des dizaines de messages haineux [pas de guillemets pour la SRC, même pas « messages outrés », mais « haineux » !] ont ensuite rempli sa boîte de courrier électronique. « Trouve un pont et saute en bas. [...] Tu es la honte du pays », disaient certains [combien ? plusieurs libellés exactement de la même façon donc ?] d'entre eux. D'autres ont demandé l'adresse de sa résidence.

« Je ne sais pas, je voulais me sentir cool, dit-elle. Je sais très bien maintenant que ce ne l'était pas. » Elle se dit aujourd'hui navrée pour ses gestes.

Pour sa part, Camille Cacnio a créé un blogue pour exprimer ses regrets et reconnaître ses torts. L'étudiante en biologie à l'Université de la Colombie-Britannique a notamment été prise en photo en train de s'amuser au milieu des émeutiers et a avoué avoir volé une paire de pantalons. Ces images [pas sa participation à un pillage, non !] lui ont fait perdre son emploi à temps partiel chez un concessionnaire automobile.

Comme on le voit, il s'agit d'un traitement lénifiant du diffuseur public qui prend pour argent comptant ces excuses de la part de jeunes bien sous tous rapports — ils expriment leurs regrets ! — qui sortiraient de leur transe passagère et quasi involontaire. La société d'État semble même dévier la conversation et jeter l'opprobre sur la « tyrannie » des médias sociaux, les « menaces » et les propos « haineux » envers ces gentils pilleurs et charmants émeutiers repentants.


Instiller la honte, aider la police

Précisons d'emblée nous nous opposons, bien sûr, à toutes menaces ou violences de la part de particuliers contre ces émeutiers.

Toutefois, dire que des gens ont eu un comportement honteux et le faire savoir n'est pourtant en rien une menace ou un propos haineux.

Rappelons aussi que les images publiées sur Internet (apparemment près d'un million de photos de ces émeutes ont été prises !) ont grandement aidé la police de Vancouver. Cette dernière a reçu près de 5000 courriels de gens qui dénoncent des participants aux émeutes de mercredi dernier à l'adresse de courriel robbery@vpd.ca et à son bureau des relations publiques.



Jeunes nantis aux excuses lamentables

Comme le fait remarquer Ezra Levant dans la vidéo ci-dessus, ces émeutiers qui s'excusent sont le plus souvent de jeunes nantis. Les excuses de Nathan Kotylak comme celles de Camille Cacnio sonnent cependant faux. Nathan termine son école secondaire alors que Camille est à l'université.

Ce n'est qu'après qu'il ait été identifié par de nombreux internautes que Nathan Kotylak s'est présenté aux autorités et s'est dit désolé. Regrette-t-il vraiment avoir participé aux émeutes ou simplement d'avoir été reconnu et pris la main dans le sac pour ainsi dire ? Comme le souligne Ezra Levant, l'avocat de Nathan Kotylak, Me Findlay, n'a pas hésité à parler du « courage » de son client parce qu'il a admis publiquement être le jeune aux chaussures orange qui tentait de mettre le feu à une voiture de police. Quel courage alors que son nom était largement publié sur internet ? Me Findlay a également parlé de « foule » ou de « meute », mais ce n'était pas pour parler des émeutiers et de son client qui ont saccagé le centre-ville de Vancouver.  Non, cet avocat a utilisé ce terme pour stigmatiser les gens qui ont pris des photos et ont permis d'identifier des pilleurs et des pyromanes en herbe comme son client.

Quant à Camille Cacnio, elle aussi est issue d'une famille vancouvéroise aisée. Si sa lettre d'excuse commence bien par de multiples excuses, Mlle Cacnio a dû en rajouter et se justifier. Radio-Canada parle du fait qu'elle était « en train de s'amuser au milieu des émeutiers et a avoué avoir volé une paire de pantalons ». Pour être plus précis, cette jeune femme a tenu un rôle plus actif : elle a pénétré dans un magasin dont les vitrines avaient volé en éclat, a participé au pillage de cet établissement et en ressortit arborant un énorme sourire jubilatoire et des pantalons en main. Elle aussi s'est excusée publiquement, mais  à nouveau uniquement après avoir été identifiée...

Pour Mlle Cacnio, son vol participait d'une ambiance, d'un afflux d'adrénaline, c'était simplement du « fun pur ». Dans sa lettre d'excuse, Cacnio prend a témoin le même sociologue que Radio-Canada, Christopher Schneider. Pour cet universitaire, « lors d'une activité ressemblant [?] à une émeute, la responsabilité individuelle tend à voler en éclats. » Ce sociologue condamne avec virulence la prétendue tyrannie des médias sociaux sans précédent parce qu'ils humilient les émeutiers et les pillards, mais déresponsabilise ces mêmes émeutiers et pillards. Radio-Canada ne pouvait manquer de le citer comme seule source universitaire.

Mlle Cacnio remporte le pompon du ridicule quand elle veut convaincre de sa bonté intrinsèque car... elle fait des études d'écologie à l'Université de Colombie-Britannique ! Comment voulez-vous qu'elle soit mauvaise ? Elle adhère à la nouvelle religion. D'ailleurs, comme elle le précise dans sa lettre, quand elle a vu que d'autres émeutiers voulaient s'en prendre à des arbres, elle s'est écriée : « Nooooon, s'il vous plaît, pas les arbres  !!! ». Pas un mot pour épargner la propriété d'un commerçant, mais les arbres c'est sacré !

En bonne jeune femme moderne, Mlle Cacnio n'est pas seulement foncièrement bonne parce qu'écolo, mais elle joue aussi sur la culpabilité des sales machistes blancs en citant l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés ! Car il faut maintenant le préciser puisque Cacnio en fait un argument, cette jeune étudiante est d'origine philippine. On l'attaquerait donc aussi par racisme... Elle semble même se réjouir de cet « événement », car il permet de démontrer à tous les « misogynes comme vous que les femme [sic, "woman" au lieu de "women"] sont tout à fait capables de faire tout ce que vous pouvez faire. » Ah, le féminisme post-moderne !

Voir aussi :

C'est officiel, un juge déclare que l'écologie est une croyance philosophique qui bénéficie de la protection due aux croyances religieuses









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