mercredi 3 février 2010

Encore beaucoup de travail chez les élèves pour les tenants de la modernité

Une partie appréciable des jeunes Français pense que les filles sont faites pour la maternité et les garçons pour le travail. Horresco referens ! La femme ? Elle se caractérise avant tout par ses atouts physiques — féminité et séduction — puis par la maternité et la sensibilité, selon la grande majorité des 800 adolescents interrogés par Ipsos Santé.

Quant à l'homme, il se distingue avant tout par sa virilité, son machisme et son travail, affirment les 15-18 ans. Le pédopsychiatre Philippe Jeammet tente d'expliquer :

« À force de dire que nous sommes tous pareils, ce discours peut devenir contre-productif. On essaie d'abolir les différences mais les adolescents s'y raccrochent. »

La mixité, au lieu de rapprocher les garçons et les filles, pourrait même accentuer le recours à des clichés de genres. « Face à un risque de confusion plus grand, de perte d'identité, les jeunes se raccrochent aux différences de base, souligne Philippe Jeammet. Des études scandinaves ont montré que les jeux auxquels s'intéressent les enfants sont plus marqués par sexe dans les classes mixtes. »

À l'heure des quotas de femmes dans les partis politiques ou dans les conseils d'administration, les jeunes garçons seraient presque réfractaires à l'air du temps. Ving-neuf pour cente d'entre eux ne sont pas d'accord pour dire que les tâches doivent être réparties équitablement entre hommes et femmes. Un choix de vie que les jeunes filles plébiscitent de leur côté à 92 %.






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Le Centre justice et foi des jésuites défend le cours ECR

Décidément, les défenseurs du programme d'éthique et de culture religieuse se seraient-ils donné le mot près de deux mois après la publication de l'étude de Joëlle Quérin ? Le Centre justice et foi de la compagnie de Jésus a également fait paraître une lettre dans Le Devoir pour voler au secours du controversé programme d'ECR imposé par l'État québécois à tous les écoliers dès six ans. Le texte est également disponible ici. Les commentaires à cette lettre sur le site du Devoir y sont majoritairement très négatifs.

Comme l'a souligné le site ethique-et-culture-religieuse.com, l'auteur de cette lettre, Élisabeth Garant, « est directrice générale du Centre justice et foi et de la revue Relations, des œuvres de la Compagnie de Jésus. Auparavant, elle a travaillé douze ans au Centre justice et foi comme responsable du secteur Vivre ensemble dont les activités portent principalement sur les enjeux de pluralisme et d’immigration. Elle est consultante à la Commission des affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques du Canada depuis 5 ans. Elle a aussi été porte-parole pour les questions d’immigration à la Ligue des droits et libertés du Québec de 2003 à 2007. Elle est détentrice d’une maîtrise en service social. »

Relevons deux choses dans la lettre de Mme Garant : un aveu et un paragraphe aux affirmations très discutables pour le moins.

L'aveu tout d'abord, on l'entend incidemment de plus en plus  : « Bien sûr, le cours ECR n'est pas parfait. Il amorce à peine sa deuxième année de mise en œuvre. » Depuis quand faut-il imposer à tous un sujet aussi controversé qu'on admet pourtant imparfait ? L'école québécoise comme laboratoire et chantier permanent, c'est cela ? Il n'y a donc aucune autre priorité ?

Enfin, citons Mme Garant :
« Il faut tout de même se rappeler que l'enseignement confessionnel à l'école a été un échec pédagogique. Les jeunes qui l'ont reçu n'ont pratiquement rien assimilé de notre patrimoine religieux. Et de nombreux professeurs enseignaient alors un contenu auquel ils n'adhéraient pas. Socialement et politiquement, cette voie n'est plus praticable. Et pour les croyants, elle n'est même plus souhaitable puisque le défi de la prise en charge de l'éducation de la foi par les paroisses s'est avéré finalement fort positif. »
  1. Pourquoi Mme Garant parle-t-elle de « notre patrimoine religieux » plutôt que de christianisme ? Elle ne parle de christianisme qu'une seule fois dans sa lettre et c'est pour y ajouter les spiritualités autochtones comme « traditions fondatrices » du Québec. Ce qu'il faudrait démontrer, car, de prime abord, ces spiritualités autochtones n'ont laissé à peu près aucune trace dans la société québécoise de tous les jours, si ce n'est dans les manuels du Monopole de l'Éducation.

  2. Mme Garant prétend que l'éducation de la foi par les paroisses s'est avérée très positive. Il faudrait à nouveau étayer cela avec des faits. Et puis qu'est-ce qui empêche de faire une bonne introduction au christianisme à l'école et, pour les parents plus pratiquants, des suppléments en paroisse ? Cela toucherait certainement plus d'enfants. On ne peut que s'étonner de l'attitude béate de certains catholiques qui se réjouissent de toutes les réductions et amputations qui leur sont infligées. Il est vrai que le théologien et témoin gouvernemental Gilles Routhier appelle l'Église catholique du Québec à vivre sa Pâques, sa kénose, sa mort en quelque sorte.

  3. Qu'est-ce qui permet de croire à la directrice générale du Centre justice et foi que le programme ECR n'aura pas exactement les mêmes effets sur les élèves que l'ancien programme : ils n'assimileront « pratiquement rien de notre patrimoine religieux » ? Après tout, les maîtres ne sont toujours pas plus formés, pas plus convaincus de ce qu'ils doivent enseigner (sont-ils tous des pluralistes normatifs ?), le temps consacré au christianisme est encore plus réduit ! Ne parlons pas du volet éthique qui ne prétend même plus présenter une vision morale cohérente avec la foi catholique.

  4. Enfin pour ce qui est du défaitisme de son constat « Socialement et politiquement, cette voie n'est plus praticable. », est-ce que cela signifie que les jésuites du Centre justice et foi sont en faveur de l'enseignement du cours ECR dans les écoles privées catholiques ? Est-ce socialement et politiquement impossible de s'y opposer pour eux ? Ce ne semble pas être le cas de ces autres jésuites qui dirigent le collège Loyola, pour eux il y a mieux et plus exigeant que le programme d'éthique et de culture religieuse.






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Manifeste des partisans « des grandes orientations du Québec moderne »

Le Centre de recherche en éthique de l'Université de Montréal, très actif dans la promotion du programme ECR, héberge le manifeste des partisans d'un Québec « pluraliste » qui défendent l'imposition du programme unique ECR par l'État (on n'est pas à une contradiction près dans ces milieux qui pensent pour nous). Il a également été publié dans Le Devoir de ce jour.

Rien de bien neuf, sauf qu'ils fournissent eux-mêmes la clé de lecture de leur manifeste prévisible : « Force est de constater qu’ils y projettent leurs propres préférences, postulant qu’elles font l’objet d’un vaste consensus. » Ces partisans semblent prétendre être l'incarnation du sens de l'histoire et « des grandes orientations du Québec moderne », bref de ces merveilles imposées d'en haut au Québec depuis quelques décennies. Car il ne faut pas s'y tromper : sans leur volontarisme, les hochets idéologiques de ces gens qui disent incarner la modernité ouverte et généreuse n'auraient pas été imposés à tous les Québécois et à leurs enfants. Sans ces universitaires fort actifs sur la scène politico-éducative et sans leur vision prétendument « pluraliste », il n'y aurait eu sans doute aucun besoin de poursuite en justice de la part de deux parents pour essayer de voir leurs choix éducatifs respecter.

Parmi les initiateurs de ce texte, on retrouve les pères du programme gouvernemental unique d'ECR : Luc Bégin, expert-conseil auprès du monopole de l'Éducation pour le programme Éthique et culture religieuse, Georges Leroux qui s'est décrit comme jacobin quand à titre de témoin gouvernemental il est venu défendre l'imposition de ce cours à tous, et Daniel Weinstock qui s'est dit en faveur de la charia en Ontario.






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Supplément éthique : l'avortement en France

Dans sa chronique de ce matin, Éric Zemmour a dénoncé la campagne pro-avortement. Il remarque que depuis 35 ans sont pratiqués en moyenne 200 000 avortements par an. Les conséquences démographiques sont saisissantes : cela représente 7 millions de personnes ! La France ne compterait pas 65 millions d'habitants mais 72 !



Éric Zemmour rappelle aussi que 72 % des avortements sont pratiqués sur des femmes sous pilules. La généralisation de la contraception n'a pas entraîné la disparition de l'avortement, contrairement à ce qu'on avait laissé entendre. Notre corps nous appartient, disaient les féministes dans les années 70. La réalité est toute autre : leur corps ne leur appartient pas, preuve en est ! Pourquoi toujours privilégier le renoncement à l'enfant ?

Le journaliste du Figaro et chroniqueur sur RTL rappelle aussi la portée limitée de la loi sur l'avortement. La loi de 1975 sur l'IVG était une « loi de pis-aller compassionnel » qui tolérait l'avortement comme un moindre mal. Mais « on est passé de la loi compassionnelle à un droit acquis » regrette Éric Zemmour.

Il a également dénoncé la campagne du Planning familial en Île-de-France et les récents propos du ministre de la Santé, Madame Bachelot, sur l'avortement comme composant obligatoire de l'offre de santé : « Roselyne Bachelot veut faire de l'IVG une composante obligatoire de l'offre de santé [...] comme si tomber enceinte était une maladie grave ». Éric Zemmour se dit choqué par l'expression « offre de santé » utilisée par le ministre de la Santé : « on en parle avec l'air détaché qu'on prendrait pour parler de l'opération de l'appendicite ». À force d'en parler ainsi, cela « prend des allures un peu macabres. On songe, effrayés, que nous avons tous été des foetus », et comme en France [comme au Canada], « on peut le tuer tant qu'il n'est pas sorti du ventre de sa mère », on se dit donc rétrospectivement « qu'on l'a échappé belle ».






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