dimanche 13 décembre 2009

Europe — lecture des moins de 15 ans, une « situation alarmante »

Il y a bientôt dix ans, l’Union européenne s’était fixée comme objectif de diminuer d’au moins 20 % la part des jeunes de 15 ans qui éprouvent de grandes difficultés à lire. Une étude récente montre qu’en fait leur part n’a pas cessé d’augmenter pour atteindre près de 24 % des jeunes de cette tranche d’âge.

Dans un rapport sur les performances des 27 États de l’UE qui a été présenté jeudi aux ministres de l’éducation, les chiffres présentés traduisent une situation alarmante. Cette part est passée de 21,3 % en 2000 à plus de 24 % en 2006. La France suit cette tendance. Le taux d’ados de 15 ans ayant du mal à lire est passé de 15,2 % à 21,7 %.

« Ces résultats sont alarmants », a reconnu le commissaire européen à l’éducation, Maros Sefcovic. « On observe de tels reculs aux États-Unis, au Japon ou en Corée du Sud », ajoute son porte-parole, qui précise qu’il ne s’agit pas d’illettrisme des adolescents mais « de difficultés à comprendre ce qu’ils lisent ». Un phénomène moderne considéré comme lié à l’essor d’Internet et des jeux vidéos.

Pourtant, ce ne sont pas les pays d’Europe les plus versés dans les nouvelles technologies qui rencontrent les pires problèmes chez les adolescents. Grèce, Espagne, Italie et Portugal enregistrent tous des difficultés de lecture chez 25 % ou plus des jeunes. À l’inverse, en Europe du Nord, comme aux Pays-Bas, au Danemark ou en Pologne, cette part reste autour de 15 %.

« Si vous ne savez pas lire en Scandinavie, vous êtes marginalisé, exclu du marché du travail», explique Anders Higel, des services éducation de la Commission européenne. « En Europe du Sud, l’intégration dans la société passe par la parole. Les petites PME vous embauchent même avec ce niveau de lecture. », poursuit-il. Il s’étonne toutefois des reculs enregistrés. « Les initiatives se sont multipliées dans les écoles, avec les enseignants, pour intéresser à la lecture. Tout le monde est conscient du problème en Europe. Mais sans résultats ! »

Les insuffisances en lecture en entraînent d’autres, En mathématiques par exemple. « Ces adolescents ont du mal à lire l’énoncé du problème », analyse Anders Higel.

Source






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Synthèse de la TCPE sur le matériel didactique pour le programme ECR

Premier rapport de la Table de concertation protestante sur l'éducation (TCPE) envoyée à la ministre Courchesne sur le matériel didactique du programme d'éthique et culture religieuse (ECR). Rappelons que certaines églises évangéliques et baptistes ont quitté la TCPE parce que celle-ci ne dénonçait pas assez les risques de relativisme et le pluralisme religieux inhérents au programme ECR quelle que soit la qualité du matériel didactique ou des enseignants.

Large extrait de la lettre de la TCPE :

Dans l’ensemble les manuels/cahiers de l’élève sont bien présentés et la qualité graphique est au rendez-vous (couleurs, images, tableaux pistes de recherche pour les élèves…) Nous avons remarqué une nette amélioration dans la variété, la proportion et le traitement des éléments de contenu des manuels récemment approuvés par le BAMD.

Par contre, dès le début de la consultation à l’automne 2006, nous avions manifesté certaines craintes en particulier en ce qui a trait au dérapage possible dans le relativisme et à la minimisation de l’identité protestante, malgré le fait que nous sommes toujours la plus grande minorité religieuse au Québec. Ces craintes étaient donc fondées et se retrouvent malheureusement trop souvent dans la majorité des manuels, malgré les exigences de « neutralité du contenu » demandées par le MELS aux éditeurs.

Voici donc, nos premiers commentaires généraux.

  1. la présentation des religions (Christianisme, islam, hindouisme, judaïsme, sikhisme, bouddhisme et spiritualité autochtone) est plus ou moins égale. La prédominance de la tradition judéo-chrétienne n’est pas respectée.

  2. l’énumération de l’apport du protestantisme tant anglophone que francophone dans les sphères sociales, économiques est minime, malgré notre présence au Québec depuis plus de cinq siècles. Les personnages protestants sont rarissimes.

  3. majoritairement le contenu éthique est sur représenté par rapport au volet religieux.

  4. certains faits reliés à l’histoire protestante sont escamotés ou déformés. Par exemple,
    « Pendant tout le 17e siècle, il n’y avait pratiquement que des catholiques au Québec »1.

    [[1] Ici, la présence huguenote est carrément oubliée. En particulier, les grandes compagnies de commerce de la Nouvelle-France étaient aux mains de protestants.]

    « La Suissesse Henriette Feller organise un mouvement d’évangélisation auprès des pauvres : la Société missionnaire canadienne ».2

    [[2] Mme Henriette Feller a fondé La Mission évangélique de Grande-Ligne et a également mis sur pied de nombreuses écoles et notamment l’Institut (collège) Feller qui assurera l’éducation de bien des protestants pendant plus de cent ans. La Société missionnaire franco-canadienne French Candian Missionnary Society (1839-1880) a été crée par des Britanniques.

  5. les particularités protestantes sont souvent ignorées. Par exemple, on ne parle que d’eucharistie, au lieu de la Cène.

  6. dans les mises en situations, les personnes chrétiennes sont majoritairement montrées dans des situations embarrassantes ou conflictuelles.

  7. trop souvent les chrétiens des premiers siècles sont nommés catholiques. Alors que l’appellation « chrétiens » aurait été plus à propos et aurait évité la confusion avec la confession catholique contemporaine.

  8. trop souvent le protestantisme est présenté sous un aspect traditionnel, vieillot et dépassé avec des photos sombres et des petites chapelles rurales. Alors que la réalité actuelle est tout autre.

  9. les références bibliques sont souvent absentes;

  10. l’historique de l’Église catholique est ancien dans sa conception, proche de ce qui se disait dans les années 1940. Il aurait été plus juste de revoir l’histoire d’une façon plus critique.


RECOMMANDATIONS:

Nous nous questionnons sur le message que les éditeurs veulent donc passer ? Que le Québec serait sorti de l’obscurantisme dans lequel le plongeait l’Église ou comme le recommande la Commission Bouchard/Taylor qu’il faut combattre les sous-représentations des minorités et les discriminations multiples dont celles antireligieuses. La tâche n’est pas simple.

C’est pourquoi pour une meilleure approche de la pluralité, nous demandons :
  1. que l’utilisation des manuels approuvés par le BAMD soit fortement encouragée.

  2. qu’une révision rapide des manuels en circulation auprès des éditeurs soit entreprise, afin de respecter les exigences mentionnées dans les Orientations ministérielles et dans le programme, sinon qu’ils soient retirés.

  3. que dans les manuels, chaque religion soit étudiée selon ses propres termes et spécificités. Ceci aiderait à favoriser « l’interculturalisme », une laïcité ouverte et l’harmonisation des pratiques dans le respect des chartes québécoise et canadienne.

  4. que des sources variées et crédibles soient fournies aux enseignants afin qu’ils (re)découvrir la signification de différentes expressions du religieux et en particulier du protestantisme. Rappelons que 326.000 protestants vivent au Québec (4,7 % de la population), mais qu’il existe environ 600.000.000 protestants dans le monde et qu’au Canada, huit provinces sur 13 sont majoritairement protestantes avec 29 % de la population.

  5. qu’une formation spécifique du protestantisme soit organisée dans toutes les régions du Québec, au lieu de laisser chaque Commission scolaire décider des contenus de formation. Ceci permettrait l’intégration par exemple de notre histoire et des éléments structuraux de notre diversité religieuse.

  6. que l’enseignant et le titulaire de classe développent son impartialité avec tact et rigueur. Afin de devenir ces passeurs culturels, pour accompagner et guider les élèves dans la réflexion éthique, dans leur compréhension du phénomène religieux et dans la pratique du dialogue. Cela ne sera possible qu’en développant une distance critique à l'égard de leur propre vision du monde, de leurs convictions, de leurs valeurs et de leurs croyances.
La Table de concertation protestante en éducation réitère son invitation pour collaborer avec le BAMD pour la validation du contenu protestant dans les manuels et cahiers de l’élève en lien avec le programme ECR et avec le MELS pour la formation des titulaires et des enseignants afin de démystifier le protestantisme. La Table serait très honorée de participer à l’atteinte de ces objectifs dans la recherche du mieux vivre ensemble.

CONCLUSION

Si le programme ECR doit permettre pour tous les élèves du Québec, « l’appropriation de la culture québécoise, façonnée notamment par les traditions catholique et protestantes  » [MELS, Orientations ministérielles, mai 2005, page 4.], en aucun cas, il ne doit faire la promotion de l’athéisme, du relativisme, du syncrétisme ou déformer les croyances ou les préceptes religieux. La minimisation ou le nivellement des particularités religieuses n’aide en aucun cas la compréhension des principaux éléments d’une culture religieuse.

L’enseignement spécifique de chaque religion, en priorisant le christianisme dans la part qu’il lui revient, permettra au contraire une meilleure compréhension du protestantisme d’hier et d’aujourd’hui; de ses racines québécoises, de ses influences économiques et politiques, de ses croyances et de ses pratiques.






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Madame Courchesne réagit à l'étude de Joëlle Quérin

Pour les courageux, Mme Courchesne s'exprime chez Benoît Dutrizac.









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