lundi 27 avril 2009

Belgique — le niveau des élèves issus de l'immigration est nettement moins bon que celui des autochtones

Le niveau scolaire des élèves issus de l'immigration est nettement moins bon que celui des autochtones, et ce tant en Communauté française (Bruxelles + Wallonie) qu'en Flandre.

C'est le constat d'une étude de sociologues de l'Université libre de Bruxelles (ULB). L'étude se fonde sur les résultats de la dernière enquête (2006) Pisa de l'OCDE qui mesure certaines performances scolaires des élèves de 15 ans dans 57 pays.

« Aucun autre pays industrialisé ne présente un fossé aussi grand entre les élèves issus de l'immigration et les autres, et les résultats obtenus par les élèves d'origine étrangère sont parmi les plus faibles du monde développé », selon l'étude bruxelloise.

En mathématiques, les jeunes francophones obtiennent un résultat de 510 points aux tests Pisa (dont la moyenne est 500) mais les jeunes d'origine immigrée n'obtiennent que 444 (2e génération) et 406 (primoarrivants), ce qui est catastrophique, selon les chercheurs.

Par ailleurs, pour les mathématiques, 18 % des élèves autochtones, 36 % des immigrés de 2e génération et 53 % des primoarrivants n'atteignent pas un niveau 2 sur l'échelle Pisa allant de 0 à 6, niveau 2 considéré comme le seuil minimal de compétences requis pour s'insérer dans le vie professionnelle.

Parmi les causes de cette situation, les sociologues pointent la langue parlée à la maison (surtout en Flandre) et le niveau socio-économique des parents. Plus celui-ci augmente, plus les résultats des élèves sont bons, or les immigrés appartiennent plus souvent aux classes sociales moins aisées.

Enfin, au niveau institutionnel, la Belgique connaît une ségrégation scolaire extrêmement marquée, tant au niveau francophone que néerlandophone, constatent encore les chercheurs.

Commentaires sur cette étude

S'il est vrai que les immigrés réussissent mal en Belgique, d'une part, de nombreux pays à forte immigration non sélectionnée par un système de points connaissent le même problème et, d'autre part, les résultats des Belges sont globalement bons, la courbe des résultats est plus aplatie que celle de pays comme la France ou le Canada : plus de très bons élèves en Belgique mais aussi plus de mauvais élèves, moins d'élèves moyens que des pays comme le Canada. Est-ce vraiment une mauvaise chose pour un pays au niveau scientifique et économique ?

Notons que la France qui connaît également une forte immigration non sélectionnée a vu ses résultats en mathématiques diminuer fortement entre l'étude PISA 2006 et la précédente : moins de 15 points essentiellement en raison de la forte baisse des résultats enregistrée au niveau de la tranche inférieure de la distribution des performances.

Pourcentage d’élèves à chaque niveau de compétence sur l’échelle de culture mathématique
 Sous le niveau 1 (très bas)Niveau 1 (bas)Niveau 2Niveau 3Niveau 4Niveau 5Niveau 6 (très haut)
Belgique 7,1 %10,2 %17,0 %21,4 %21,9 %16,0 %6,4 %
Canada 2,8 %8,0 %18,6 %27,5 %25,1 %13,6 %4,4 %
France 8,4 %13,9 %21,4 %24,2 %19,6 %9,9 %2,6 %


Pour ce qui est de la singularité de la Belgique, et la forte corrélation au milieu socio-économique, elles sont loin d'être établies, comme l'indique la note de présentation de l'OCDE pour le PISA 2006 :

« Parmi les pays dont une large proportion de la population d'élèves de 15 ans est d'origine étrangère, les élèves de la première génération (élèves nés hors du pays où ils ont subi l'évaluation et dont les parents sont nés à l'étranger) accusent, en moyenne, un retard de 58 points par rapport à leurs camarades autochtones, soit un écart considérable quand on sait que 38 points sont approximativement équivalents à une année scolaire de différence en moyenne, pour les pays de l'OCDE.

Le retard des élèves immigrés de la première génération en termes de performances va de 22 points au Canada et en Croatie à 77 à 95 points, pour la fourchette haute, en Allemagne, en Suède, au Danemark, en Autriche et en Suisse. À l'inverse, les élèves immigrés de la première génération enregistrent des performances identiques à celles de leurs camarades autochtones en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, en Serbie, en Israël, à Macao (Chine) et dans la Fédération de Russie. Et l'écart observé entre élèves immigrés et élèves autochtones persiste dans une large mesure, même lorsque l'on tient compte des autres facteurs socio-économiques. »

Rappelons que, selon la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mme Valérie Pécresse, la France se classerait mal dans les classements comme ceux du PISA à cause d'un très fort taux d'immigration, contrairement à la Finlande qui est un pays très « fermé ».

Un moment d'humour : débat avec l'ex-technocrate Denis Watters

Brigitte Bédard, mère de famille, Richard Décarie de CLÉ (Coalition pour la liberté en éducation) et Denis Watters, membre du comité de rédaction du programme d'éthique et culture religieuse, débattent à l'antenne d'Isabelle Maréchal, le dimanche 26 avril 2009.



Sur l'erreur du manuel d'ECR mentionnée au sujet de la prétendue « pomme » croquée par Ève, il s'agit d'une mauvaise traduction du latin, fait bien connu que le « spécialiste » Dennis Watters semble ignorer. En effet, en latin, la pomme est appelée malum (qui aurait donné mela en italien et măr en roumain), tandis que pomum désigne n'importe quel fruit. Pomona est, par exemple, la déesse des fruits.