lundi 22 décembre 2008

Contre la réforme pédagogique

Description de l'éditeur.

Avec l’arrivée des nouveaux programmes d’histoire en secondaire quatre, la création controversée du cours d’éthique et culture religieuse, sans parler du taux de diplomation en chute libre parmi les élèves du secondaire, l’ouvrage collectif Contre la réforme pédagogique arrive à point nommé.


Brossant un portrait historique de la réforme, officiellement implantée en 2000, et approfondissant les oppositions exprimées tant dans la population qu’au sein du mouvement syndical enseignant, ce livre rassemble les témoignages de quatorze praticiens et analystes du monde de l’éducation.

Les auteurs s’accordent ici à dire que l’objectif de la Commission des États généraux (1995-1996) et la nécessaire réforme des programmes ont été détournés au profit d’un renouveau pédagogique hautement contestable.

Normand Baillargeon y approfondit, entre autres, la critique du fondement socioconstructiviste radical, élaboré par Ernst von Glasersfeld, qui a grandement influencé la réforme au Québec.

Cet ouvrage fait enfin la lumière sur les fondements de la réforme et sur ce qui touche spécifiquement l’histoire, l’enseignement du français et le cours d’éthique et culture religieuse.


Contre la réforme pédagogique
Sous la direction de Robert Comeau
et Josiane Lavallée
VLB éditeur
Collection Partis pris actuels
2008 — 320 pages — 27,95 $

Jean-Pierre Proulx et l'article 41 de la Charte québécoise

Réponse intéressante de Jean-Pierre Proulx dans le Quotidien de Chicoutimi à l'article de l'ancien ministre péquiste des affaires intergouvernementales, Jacques Brassard, publié dans les mêmes colonnes.

Jean-Pierre Proulx s'y évertue à prouver que le changement à l'article 41 est inoffensif et imposé par les obligations du Québec envers les Nations Unies et que l'article 41 aurait été modifié à la suite d'un processus démocratique.

Nations Unies et la modification à l'article 41 de la Charte québécoise

Citons M. Proulx :
« Cet article stipule, maintenant, que les parents ont le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci.

Cette nouvelle formulation est un copier-coller quasi intégral de l'article 13,3 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, auquel le Québec souscrit. Le Québec n'a ici rien inventé : il s'est simplement conformé à ses obligations internationales.
Confrontons les allégations de M. Proulx aux faits.

D'abord l'article 41 (modifié) de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec :
41. Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci.
et puis l'article 13,3 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies :
3. Les États parties au présent Pacte s'engagent à respecter la liberté des parents et, le cas échéant, des tuteurs légaux, de choisir pour leurs enfants des établissements autres que ceux des pouvoirs publics, mais conformes aux normes minimales qui peuvent être prescrites ou approuvées par l'Etat en matière d'éducation, et de faire assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants, conformément à leurs propres convictions.
  1. De quel copier-coller M. Proulx veut-il parler ? L'article du Pacte parle des écoles privées, le nouveau article de la Charte québécoise ne parle même plus d'école ! L'article québécois institue l'État comme juge et partie de ce qu'est l'intérêt de l'enfant quand le choix des parents en matière d'éducation morale et religieuse déplairait à l'État, rien à ce sujet dans cet article du Pacte, etc.
  2. Est-ce que les autres provinces canadiennes ont aussi modifié leurs lois sur l'éducation ou le Québec est-il de nouveau « en avance » prétextant des travaux d'un quelconque comité des Nations Unies ? (En effet, il y a fort à parier que M. J.-P. Proulx confonde l'article 13 de ce Pacte et des glosses faites par des comités des Nations Unies sur ce même article).
  3. Un pacte n'impose en rien de restreindre les droits québécois qui étaient plus libéraux que ce que le Pacte prévoyait selon l'étrange notion de copier-coller de M. Jean-Pierre Proulx.

Une notion technocrate de la démocratie

Suit un long développement sur le fait que
  1. Mme Marois, alors porte-parole de l'opposition en éducation aurait eu l'idée de modifier l'article 41;
  2. M. Proulx à titre de président du Conseil supérieur de l'Éducation avait souligné le 1er juin 2005 les difficultés posées par l'ancien article 41 (qui ne permettait pas la suppression des cours de religion);
  3. le lendemain la Commission de l'Éducation recevait Me Pierre Bosset de la Commission des droits et libertés de la personne pour signaler que l'ancien article 41 poserait problème si l'on voulait éliminer les cours de religion confessionnels des écoles publiques;
  4. la Commission aurait ensuite prôner un « alignement de l'article 41 sur les engagements internationaux du Québec » (voir plus haut!)
  5. quelques jours plus tard, le 7 juin, Mme Marois « a déposé un amendement visant à remplacer l'article 41 de la Charte par le texte du Pacte international » (sic)
  6. Puis ayant pris conseil [auprès des mêmes experts ?], le ministre Fournier modifiait l'article 41 et Mme  Marois acceptait de bonne grâce de retirer son amendement.

Il n'y a donc jamais eu de débat public impliquant la population pendant cette très courte période, débat portant sur une modification de la Charte des droits québécoises...

Ne parlons pas de choses aussi démocratique — horresco referens — qu'un référendum. Pouah !

Il faut laisser cela à des conseillers comme M. Proulx.

Deux vidéos de la CLÉ (Saguenay)

Récemment, M. Réal Gaudreault de la CLÉ au Saguenay a donné une entrevue à des étudiants du département d'Art et technologie des média (ATM) du CEGEP de Jonquière.


Première partie



Seconde partie



Denis Watters forme une firme de conseils en éthique et culture religieuse

M. Denis Watters a coordonné les équipes de rédaction du cours controversé d'Éthique et de culture religieuse. L'an dernier, la ministre de l'Éducation (MELS), Michelle Courchesne, l'avait mandaté pour faire une tournée de la province afin de calmer les inquiétudes des parents à l'égard de ce cours. On ne peut pas dire que sa mission ait réussi. Depuis le 1er juillet dernier, Denis Watters n'est plus à l'emploi du ministère de l'Éducation.

M. Dennis Watters a désormais une firme de conseiller(s) : Denis Watters Consultants.

Dans la Voix de l'Est de ce samedi, il précisait que « Jusqu'à présent, aucune école n'a réclamé son aide pour régler des situations délicates liées à ce cours. »

M. Watters a confié à la Voix de l'Est que « [d]ans le cas de l'école secondaire Joseph-Hermas-Leclerc, où des élèves ont été suspendus, la semaine dernière, pour ne pas avoir assisté au cours d'ÉCR, [il] voudrait prêter main-forte. »

L'ex-responsable du cours d'éthique et de culture religieuse déclare que l'État et son monopole d'enseignement auront encore besoin de longs conseils : « Le responsable de la rédaction du cours d'éthique et culture religieuse (ÉCR), Denis Watters, prévoit encore trois ans de secousses avant que cette formation ne soit acceptée par l'ensemble des parents. « Ce programme n'a pas fini de faire jaser », admet-il. »

Rappelons que 45 % des Québécois sont contre le cours d'ECR imposé et que 72 % des parents québécois préfèreraient avoir le choix entre un tel cours et un cours de religion confessionnel.

Postes de Denis Watters dans l'administration publique

2007-2008Porte-parole du ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport (MELS) dans le dossier de l’éthique et de la culture religieuse, auprès des médias et lors d’une tournée nationale d’information destinée aux parents du Québec.
2007-2008Responsable du programme Éthique et culture religieuse (MELS)
2005-2007  Responsable de la coordination des équipes de rédaction du programme Éthique et culture religieuse (MELS)


Éthique des fonctionnaires et anciens fonctionnaires

Tiré de http://www.mce.gouv.qc.ca/publications/ethique.pdf

LES RÈGLES APPLICABLES AUX ANCIENS FONCTIONNAIRES

Les règles applicables à la personne qui a cessé d’exercer ses fonctions dans la fonction publique constituent un prolongement des obligations d’honnêteté, de discrétion et d’éviter tout conflit d’intérêts qui lui étaient applicables à titre de fonctionnaire.

Ainsi, la personne qui a été fonctionnaire doit éviter de tirer un avantage indu
de ses fonctions antérieures. Elle ne peut donc profiter du fait qu’elle a été
fonctionnaire pour obtenir un privilège auquel elle n’aurait pas eu droit, n’eût
été ses fonctions antérieures.