jeudi 27 mars 2008

Julius Grey : « Au lieu de «populariser» notre système d'éducation, il faut le rendre plus intéressant et surtout plus libre »

Chronique intéressante du célèbre avocat canadien Julius Grey, spécialisé dans les questions de libertés individuelles :
« [...] depuis plusieurs décennies, nous négligeons l'histoire et nous enseignons des platitudes de rectitude politique qui reflètent nos propres valeurs. Quand le premier Juif, le premier Noir, la première femme ont-ils été élus ? Quels étaient les signes d'une démocratie en voie de développement au XIXe siècle ?

Nous éliminons systématiquement tout ce qui pourrait être controversé ou blessant et nous passons à côté des questions qui pourraient enrager des parents d'aujourd'hui et donc provoquer des plaintes de leur part. [Ce n'est pas exact en ce qui a trait aux parents qui ne veulent pas entendre parler de pluralisme religieux enseigné dès six ans, ni en ce qui concerne les parents qui ne partagent pas le prêt-à-penser politiquement correct préconisé par le Monopole !]

Pourtant, la meilleure façon d'encourager la lecture est de placer le lecteur dans le monde des romans, comme il a existé. Pour cela, il faut un cours d'histoire non édulcoré, moins préoccupé par la précision des dates et plus par l'analyse.

[...]

Les défauts dans l'éducation des jeunes et le déclin de la lecture ne sont pas un phénomène particulièrement québécois. À quelques nuances près, les mêmes commentaires s'appliquent au Canada anglais, à l'Europe et aux États-Unis. Un dommage additionnel nous guette ici — le danger de l'enseignement d'un français « québécois ». Tout écart aux normes du français international aura pour effet de rendre les classiques encore moins pertinents et surtout moins compréhensibles.

Au lieu de « populariser » notre système d'éducation, il faut le rendre plus intéressant et surtout plus libre. Avec une bonne préparation, nos jeunes liront à la fois pour le plaisir et pour le savoir. »
On ne peut qu'être d'accord avec Me Julius Grey quand il recommande plus de libertés dans le domaine scolaire, malheureusement il semble qu'à Québec, dans les couloirs du Monopole de l'éducation, on fasse la sourde oreille et l'on veuille renforcer la centralisation et le contrôle sur les écoles confessionnelles et, en général, sur les « valeurs » enseignées aux enfants quoi qu'en pensent leurs parents.