samedi 19 décembre 2009

Cours d'éthique et culture religieuse : au-delà des apparences

Lettre ouverte du théologien Guy Durand publiée dans la Voix de l'Est ce samedi :
« 
Les journaux de mercredi, 16 décembre, ont publié plusieurs textes sur le cour ECR, à la suite de l'étude de Joëlle Quérin. Pour se faire une opinion sur le sujet, il faut aller au-delà des apparences.

Les objectifs du programme (favoriser le vivre ensemble, promouvoir le bien commun, réfléchir sur la culture commune, etc.) sont irréprochables, encore faudrait-il voir ce que ces mots signifient réellement, comment ces objectifs se traduisent dans le programme lui-même et dans les manuels et comment ils s'équilibrent avec l'objectif dominant de tolérance (tout se vaut ; tout est légitime ; les religions, légendes et contes animaliers sont sur le même pied). Le programme signale qu'il faut donner priorité à la tradition chrétienne : encore là, il faut voir comment cela se traduit dans la structure du programme et les contenus proposés. Or, après une analyse minutieuse, il semble que cela soit quasi impossible à réaliser, compte tenu de la manière dont le programme est structuré (présentation morcelée, parcellaire et superficielle) et comme l'illustrent la quinzaine de manuels consultés, particulièrement au primaire.

Avant de critiquer, dit un intervenant, il faudrait voir ce qui se passe dans les classes. Je crois effectivement que l'ensemble des enseignants prendront des libertés avec le programme et donneront des cours « meilleurs » que ce que le programme prescrit.

Cependant, il faudrait considérer ce que le programme attend des enseignants, à savoir qu'ils n'ont pas à transmettre de savoirs, qu'ils n'ont pas à donner leur opinion. Ils ne sont que de animateurs qui suscitent la discussion entre les élèves, sauf si des affirmations vont contre la charte des droits, notamment l'égalité homme-femme.

Certains intervenants parlent du « très solide bagage de connaissances clairement prescrit » [note du carnet : ce dont nous doutons, le programme prescrit très peu de contenu au-delà de vagues compétences et des indications de fréquence d'étude des différentes traditions religieuses, il ne cite à la fin que quelques exemples indicatifs] au secondaire mais, par delà les remarques déjà faites, que dire du primaire ? Dès le premier cycle, le programme signale huit religions, à quoi il ajoute « autres religions » et « autres expressions » (à savoir sectes et athéisme). Des enfants de six et sept ans que l'on met en confrontation avec valeurs et des points de vues différents de ceux de leur milieu familial.

Il faut peut-être une commission parlementaire pour débattre de la question. Il serait encore plus simple et plus rapide de permettre l'exemption en attendant de faire des modifications pour améliorer le programme, ou encore de proposer une alternative centrée sur la culture chrétienne qui a fait ce pays (qu'on le veuille ou non) et qui marque encore son identité, comme celle de l'Occident.

Guy Durand
auteur du livre Le cours ECR: au-delà des apparences
Dunham
 »







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3 commentaires:

Sébas a dit…

Comme toujours, M. Guy Durand analyse très bien ce qui se passe.

J'ai un commentaire concernant ce passage:

"Ils ne sont que de animateurs qui suscitent la discussion entre les élèves, sauf si des affirmations vont contre la charte des droits, notamment l'égalité homme-femme."

Comme pour tous les autres 'grands' paradigmes de notre époque siiii évoluée et siiii rationnelle, je doute que les profs parlent de ceci (i.e. du fait que l'égalité juridique entre l'homme et la femme, sujet de tant de fierté ici, est en fait un -autre- mythe colportée par certaines élites 'éclairées'):

Voici quelques améliorations à apporter pour atteindre une véritable égalité entre les hommes et les femmes du Québec (est-ce qu’il y a une seule femme ou homme équilibré qui serait réellement contre ceci?)

- faire ‘tomber’ les protocoles d’interventions sexistes en matière de violence conjugale + abus sexuel et ce, pour que la présomption d’innocence retrouve sa juste place dans notre société soi-disant démocratique ! Que les lois en matière criminelle soient appliquées, point à la ligne !(ce qui n’était PAS le cas lorsque ces politiques sexistes furent conçues en 1986!) ;

- que le système d’injustice cesse de nommer les accusés et taire le nom des accusateurs avant qu’une la cause soit jugée et ce, pour préserver la réputation des personnes accusées et pour qu’encore une fois, la présomption d’innocence retrouve sa juste place en notre société soi-disant démocratique ! ;

- que les ministères de la sécurité publique / de la justice / et de la santé cessent de parler de ‘victimes’ / ‘agresseurs’ dans leurs statistiques lorsqu’en en réalité ce sont que des présumé/es victimes/agresseurs et ce, pour que la présomption d’innocence retrouve sa juste place en notre société soi-disant démocratique ! ;

- que la loi C-311 -Loi modifiant le Code criminel (remboursement des dépens dans le cas d’un pardon ou fausse allégation/erreur judiciaire)- soit appliquée. Le projet de loi vise à faire en sorte que lorsqu’il y a une erreur judiciaire, l’indemnité soit versée à 100 p. 100 à la victime de l’erreur, et que les frais d’avocat soit déboursés par le gouverneur en conseil.

- que le procureur général envoie une directive claire à tous ses procureurs et ce, pour les forcer à appliquer “l’obligation légale de divulguer toute information pertinente qu’elle possède” (sic). (Ce qui n’est PAS toujours le cas en ce moment!)

Sébas a dit…

(suite)

- qu’une présomption sur la garde partagée devienne loi -sauf en bas d’abus prouvé (pour que cesse beaucoup de lutte$ inutiles en cour et pour que les enfants aient accès à leurs 2 parents).

- que le procureur général/ministère de la sécurité publique envoient une directive claire à tous les corps policiers pour qu’ils fassent respecter les jugements de garde / droits de visite (ce qui n’est PAS le cas en ce moment !);

- que les lois sexistes sur la discrimination ‘négative’ soient abrogées, comme le prévoit les conventions de l’ONU;

- que le procureur général applique les lois lorsqu’il y a fausse allégation de violence conjugale/abus sexuel (ce qui n’est PAS le cas en ce moment!);

- que soit annulée la loi sur la partage du patrimoine familial de 1989 (et donc que le Québec permette le libre choix en cette matière, comme c’est le cas dans les 9 autres provinces canadiennes);

- passer une loi pour faire cesser la présomption de paternité et l’obligation alimentaire pour l’homme, qui s’applique, après seulement 1 an de cohabitation avec une femme ayant des enfants! ;

- abroger la loi québécoise sur la reconnaissance de la paternité de 2003. Cette loi est injuste et unique au monde! Selon cette loi incroyablement inégalitaire, les femmes ont 30 ans pour poursuivre un père en reconnaissance de paternité Et l’homme lui a seulement 1 an de délai, s’il veut que sa paternité soit reconnue !) ;

- Faire une réforme des pensions alimentaires pour aider les pères pauvres + enfants de ces pères. Donc copier la réforme de l’Australie et monter le seuil de revenu à partir duquel ces pères(dans 95% des cas) payent une pension de 10 000$/an à 25 000$/an. Cela va inciter plusieurs mères (la majorité des cas!) à NE PAS demander la garde unique… car elles vont perdre l’avantage en $ et les pères pauvres pourront plus facilement se payer un logement pour accueillir leurs enfants et ce, dans le cadre d’une garde partagée.

- lorsqu’un couple marié se divorce, il faudrait passer une loi qui abroge les pensions ‘à vie’ pour les ex-conjointes, (donc maximum 2 ans de pension et ce, uniquement pour les femmes qui ne travaillent pas ou qui gagnent moins de 25 000$/an !)

- changer la loi sur les pensions alimentaires pour enfant, pour que les pères (dans 95% des cas), ne soient pas obligés de se payer un avocat lorsqu’ils doivent demander d’ajuster la pension dans les cas où ils tombent malades/invalides et/ou en chômage ou lorsque leurs enfants adultes cessent de fréquenter l’école. Marc Bellemare (ministre de la justice sous Charest), avait essayé de passer cette réforme en 2003, mais le lobby des avocats (i.e. barreau) et des groupes communautaires féministes s’y sont opposés avec succès !

Romanus a dit…

Tout comme pour les objectifs énoncés du cours d'ÉCR, le principe d'égalité homme-femme, au Québec, est un simulacre.

La réalité est que le Québec est résolument et radicalement féministe. Le peuple Québécois est l'un des peuples les plus émasculés du monde.