dimanche 18 novembre 2018

Redmen de McGill – Dérives de l’université

Extraits d’une chronique de Joseph Facal au sujet de l’équipe de l’université anglophone de McGill (université sursubventionnée par Québec). La première mention par écrit au nom de Redmen remonte à 1929 sous la forme de « Red Men ». Elle aurait été utilisée pour décrire les uniformes rouges portés par les équipes sportives de McGill. Selon l’historien de McGill, le Dr Stanley Frost,  le nom des Redmen proviendrait de l’Antiquité, à l’époque où les Celtes étaient surnommés les « hommes rouges » en raison de leurs cheveux roux, « nos Redmen étaient sans aucun doute des Celtes rappelant l’origine écossaise de Scott McGill », note Frost. Les couleurs officielles de l’université sont également le rouge et le blanc. Il est possible que, par la suite, cette étymologie ait été oubliée et réinterprétée comme une allusion à des Peaux Rouges (mais pourquoi et lesquels ?), ce qui expliquerait que vers 1960 avec la féminisation de l’université, l’équipe féminine de hockey se soit appelées les Squaws.


L’Université McGill doit-elle abandonner le nom de Redmen pour ses équipes sportives masculines ? Un référendum organisé par les étudiants s’est soldé par un oui à 79 %, sauf que 72 % d’entre eux n’ont pas voté. Ce n’est donc pas un enjeu important pour la majorité des étudiants.



Pouvoir



L’association étudiante voit dans ce nom le symbole d’un « comportement oppressif et raciste » envers les Autochtones. L’administration explique qu’il renvoie à la couleur des chandails ou, possiblement, au fait que James McGill était Écossais, et que beaucoup d’Écossais sont roux. Bref, les Redmen ne sont pas les Redskins. [...]

Pour schématiser, deux contingents d’étudiants ont plus d’influence que les autres. Le premier contingent influent regroupe les étudiants qui visent une profession libérale : médecine, droit, génie, comptabilité, etc. Ils veulent un emploi sûr, de l’argent, un statut social. Ils ne vont pas à l’université par curiosité intellectuelle, mais pour obtenir les titres professionnels que le marché exige. Ils rapportent à l’université argent, prestige, classements dans les palmarès internationaux, donations philanthropiques, etc. [...] Leurs professeurs gèrent leurs propres carrières : recherche, publications, subventions, colloques, etc. L’enseignement est surtout assuré par des chargés de cours.

L’autre contingent influent, c’est cette poignée d’étudiants activistes dans les sciences humaines. Ils savent que leurs débouchés professionnels sont terriblement incertains. Ceux-là veulent surtout éliminer [ce qu’ils perçoivent comme] les injustices de notre monde. Il en faut, bien sûr, [...] mais on pourrait les souhaiter moins indignés à temps plein, moins certains d’avoir toujours raison, plus ouverts au doute et au questionnement. Comme les injustices sont insidieusement « systémiques », ils en voient partout. Dans leurs départements, beaucoup d’idéologies se déguisent en science. On leur inculque deux idées centrales, liées entre elles, issues de théories dites postmodernistes, structuralistes, néomarxistes, etc. Premièrement, on leur dit que la société repose d’abord sur une structure de domination. Tel objet est donc un symbole phallique, tel homme est l’archétype du patriarcat dominateur, et tel domestique est emblématique de toutes les minorités ethniques opprimées. L’oppression se construit notamment sur le langage. On traquera donc les mots « oppressants » comme Redmen.


Recul


Deuxièmement, on leur martèle qu’il n’y a pas une réalité objective : tout est construit, subjectif, relatif, tout n’est que discours. Comme tout est subjectif, leur propre subjectivité devient reine. Ce qui est important, c’est ce qu’ils pensent et ressentent. Ils se sentiront donc légitimés de censurer les conférenciers dont les propos leur déplaisent. Quelques-uns de leurs professeurs feront parfois office de véritables gourous. Ces étudiants soulèveront des controverses que nos médias vont mousser. Les administrations [tenteront] calmeront le jeu en cédant. C’est ainsi que reculent la transmission d’un patrimoine intellectuel commun, et l’authentique liberté de penser et de débattre.

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