mardi 5 septembre 2017

Projet de loi 144 — Inquiétude chez les familles qui enseignent à la maison

Le gouvernement du Québec entend cette semaine en commission parlementaire un certain nombre d’intervenants du milieu scolaire afin de réglementer l’enseignement à domicile.

Alors que se déroulent à Québec cette semaine les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 144, une trentaine de familles du Bas-Saint-Laurent membres du groupe de soutien « Le Baluchon » et une dizaine d’autres familles non membre appuient les cinq recommandations formulées dans le mémoire présenté par l’Association québécoise pour l’éducation à domicile (AQED).


 
Cindy Durand, éducatrice et mère de quatre enfants qui vont à l’école à la maison. Trois d’entre eux sont d’âge scolaire et l’autre est d’âge préscolaire. L’association AQED regroupe 500 familles qui éduquent plus de 1 800 enfants au Québec.


La loi 144 vient modifier la Loi sur l’instruction publique et d’autres dispositions législatives concernant principalement la gratuité des services éducatifs et l’obligation de fréquentation scolaire.

Dans son mémoire, l’AQED présente aux commissaires cinq recommandations, dont une voulant que le projet de loi reconnaisse explicitement le droit des parents de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants ainsi que la nature plus expérimentale et flexible de l’éducation à domicile. La seconde demande qu’il soit permis aux parents d’avoir le choix de l’entité avec laquelle travailler. La troisième réclame que ce projet de loi donne aux parents la possibilité d’en appeler de la décision d’un intervenant et que les parents éducateurs soient bien représentés à la table de concertation. La quatrième s’oppose au partage des informations entre les institutions gouvernementales en l’absence d’un consentement de la part des familles concernées. Et la cinquième suggère que le gouvernement améliore l’expérience des parents éducateurs avec les intervenants en clarifiant les articles du projet de loi qui ne touchent pas les parents éducateurs.

« Dans ce type d’éducation, les parents sont quand même en contact avec l’école de leur quartier. On présente un projet éducatif en début d’année. À trois reprises durant la saison scolaire, on rencontre la directrice de notre école de quartier avec la représentante de la commission scolaire qui s’occupe du dossier “L’école à la maison”. À la fin de l’année, on présente un porte-folio et nos enfants peuvent passer les examens du ministère de l’Éducation pour obtenir leur diplôme. C’est ainsi qu’on voit au cheminement de nos enfants », commente Cindy Durand, éducatrice et mère de quatre enfants.

Mme Durand dit craindre que plus de pouvoir soit donné aux commissions scolaires dans ce dossier. « Les commissions scolaires sont parfois en conflit d’intérêts avec les familles de l’école à la maison. Dans certains cas, il y a un enjeu financier à vouloir garder des familles à l’école pour ne pas fermer leur école de quartier. Certaines familles subissent une grosse pression pour envoyer leurs enfants à l’école. Parfois, c’est un enjeu idéologique ou certaines familles qui font l’école à la maison sont jugées sévèrement », dit-elle.

Des familles du Bas-Saint-Laurent, comme partout ailleurs au Québec, ont participé à diverses activités ce mardi. Un pique-nique de la non-rentrée a eu lieu au parc Beauséjour suivi d’une marche pacifique jusqu’au bureau du député Harold Lebel où les participants lui ont apporté les recommandations du mémoire de l’AQED signé par des familles qui font l’école à la maison dans notre région.

Les Québécois pratiquent l’éducation à domicile pour des raisons variées :

4 % Caractéristiques particulières à l’enfant

14 % Valeurs morales, religieuses et spirituelles

20 % Expérience scolaire négative

23 % Désir d’enrichissement

35 % Regard critique du système scolaire

48 % Plus grand engagement familial

Source : L’Avantage de Rimouski

Voir aussi

La HSLDA passe en revue le projet de loi 144

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