lundi 12 septembre 2011

L'école de son choix et le bon scolaire


Vous avez peut-être la chance d’avoir à faire à des maîtres dignes de ce nom : attentifs, patients, compétents, et prêts à vous rencontrer pour parler de vos enfants. Ils exercent un vrai sacerdoce car ils ont des élèves difficiles, et le niveau moyen de l’éducation a diminué. Leur mérite n’est pas toujours reconnu par l’administration, les inspections sont rares et superficielles, et l’avancement se fait surtout à l’ancienneté.

D’autres parents n’ont pas cette chance, et sont confrontés à un corps enseignant peu motivé. Comme chaque année, cette rentrée scolaire se fait sous le signe du manque de titulaires et du recours à des remplaçants, et de l’entrée en fonction d’enseignants qui ne sont faits ni pour enseigner ni pour éduquer et sont surtout attachés aux privilèges de la fonction publique. Où sont les « hussards de la République » ?

La gestion du personnel par des rectorats et un ministère lointains débouche sur le désordre et l’arbitraire.

Vous trouveriez normal que le mérite soit reconnu, et que les nominations et affectations d’enseignants tiennent compte de leur qualité. Un vrai changement consisterait donc à accepter la mobilité volontaire du personnel, en droit de rechercher un poste dans un établissement de son choix, les établissements ayant à leur tour la possibilité de recruter librement une équipe cohérente et motivée. La rémunération pourrait également varier, la règle de l’ancienneté étant corrigée par des primes variables selon les établissements et les individus. Enfin, il devrait être possible de recruter des enseignants en dehors de la fonction publique : des emplois contractuels de maîtres se multiplieraient dans l’enseignement, tandis que le nombre de fonctionnaires serait appelé à diminuer. Une concurrence entre maîtres viendrait ainsi compléter la concurrence entre établissements.

Le choix pour tous : les bons scolaires

Il n’y a pas de concurrence entre établissements, ni de liberté de choix des familles s’il n’y a pas de financement approprié.

Aujourd’hui tous les établissements du primaire, du secondaire et du supérieur dépendent des fonds publics : Etat, régions, communes. Cet argent est payé avec vos impôts : au total environ 70 milliards d’euros ; le budget de l’Education Nationale est le premier poste de dépenses de l’Etat représentant plus de 20 % du total. Comme il y a 12 millions d’enfants scolarisés, chacun d’entre eux dispose théoriquement de 6.000 euros par an, soit 500 euros par mois. Avez-vous l’impression d’en avoir pour votre argent ?

Déresponsabilité par la gratuité

Le paradoxe est qu’aujourd’hui l’école est « gratuite » (c'est-à-dire subventionnée par l’impôt) pour des familles aisées qui pourraient payer. Mais la gratuité n’est pas une garantie de qualité, puisque tous les établissements sont également dotés. Parallèlement les familles modestes n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans des établissements de qualité qui coûteraient peut-être plus cher.

En fait le choix des familles n’est responsable que lorsqu’elles payent elles-mêmes les études de leurs enfants. Différemment, elles considèrent les études comme un « droit social » et se dispensent de tout contrôle, tout en déplorant la mauvaise qualité des prestations.

Il est vrai que beaucoup de familles ne pourraient offrir à leurs enfants l’école de leur choix. À ce moment, rien n’empêche qu’un bon scolaire leur soit attribué (par exemple d’une valeur de 500 euros par mois, correspondant à la moyenne nationale du coût scolaire), le bon étant remis à l’établissement de leur préférence. Ce bon, financé par l’impôt, marquerait ainsi la solidarité de tous les contribuables avec ceux qui sont dans le besoin.

Jacques Garello

Source : Libres

Voir aussi de Jacques Garello cet article (à la page 5) où il aborde la concurrence des pédagogies, la fin du monopole des programmes scolaires par l'État.




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1 commentaire:

Julie de la Rivière a dit…

Les bons scolaires peuvent réduire la liberté des écoles privées en elargissant les normes des écoles publiques vers celles-ci afin d'être éligibles a recevoir les bons. De plus, le bon est inutilisable pour les familles dont les enfants eduqués en dehors des cadres scolaires définis. Je pense que les bons scolaires peuvent renforcir le monopole et non le réduire. Seules les écoles qui se plieront aux exigences de l'état seront éligibles.

Je préfererais un système de retour sur les frais comme pour les frais de garde des 0-5 ans.