mercredi 9 janvier 2008

Les immigrés de 2e génération réussissent mieux en moyenne que les Québécois de souche et préfèrent nettement le CEGEP anglophone

Les immigrés dits « de deuxième génération » réussissent mieux que les élèves nés à l'extérieur du pays (dits « de première génération ») et la moyenne des autres Québécois. Ils sont moins nombreux à redoubler au début du secondaire et à décrocher avant l'obtention de leur diplôme. En effet, 79 % d'entre eux obtiennent leur diplôme sept ans après leur entrée au secondaire par rapport à 72 % des Québécois selon un nouveau rapport du Monopole de l'Éducation publié récemment.

Cela s'explique facilement pour une portion importante de ces enfants d'immigrants :« Les immigrants admis au Canada ont généralement un haut niveau de scolarité et sont ainsi bien outillés pour aider leurs enfants. Mais c'est aussi une question de valeurs. Ils donnent beaucoup d'importance à la réussite scolaire. Ils savent que la bonne intégration de leur enfant en dépend et vont bien l'encadrer à la maison », observe Reginald Fleury, conseiller pédagogique en relations interculturelles à la Commission scolaire de Montréal, interrogé par la Presse.

Toutefois, ces succès varient de façon importante d'une nationalité à l'autre. Les élèves les plus assidus de tous sont originaires du Moyen-Orient ou d'Asie : leur taux de réussite approche les 80 %, sept ans après leur entrée en première secondaire, par rapport à 72 % pour les autres Québécois. Ces bons résultats tirent vers le haut la moyenne des autres immigrés.

Les enfants nés ou dont les parents sont nés en Amérique centrale éprouvent plus de difficultés : à peine 51 % ont obtenu un diplôme secondaire au cours de la même période. Ce pourcentage chute à 43 % pour la région des Antilles et Bermudes.

Dans ces conditions, le ministère de l'Éducation n'a pas lieu de se réjouir de l'intégration des immigrés dans le système scolaire québécois, observe Pierre Toussaint, professeur à l'Université du Québec à Montréal. La situation, dit-il, est particulièrement critique pour les nouveaux arrivants.

Les immigrants de première génération sont nettement moins nombreux à obtenir un diplôme (59% après 7 ans d'études, contre 72% pour les autres Québécois) et redoublent plus fréquemment que tous les autres élèves.

« À leur arrivée, les enfants vivent un choc culturel qui peut compromettre sérieusement leur réussite. De même, leurs parents peuvent avoir du mal à trouver leur place dans l'organisation scolaire et le lien avec l'école sera alors très difficile à établir », explique Yamina Bouchamma, professeure à l'Université Laval, auteure d'une enquête sur les facteurs déterminant la réussite scolaire des immigrants.

La situation tendrait à se corriger avec les années, mais la composition des immigrés qualifiés est-elle vraiment restée la même depuis trente ans ? Est-on passé d'une immigration libanaise et vietnamienne, aujourd'hui tarie et de seconde génération, qui valorisait fortement les études à une immigration maghrébine, subsaharienne, antillaise et centro-américaine où cette valorisation est moins forte ?

M. Pierre Toussaint s'inquiète du sort des communautés noires, dont les taux de réussite restent très faibles. En règle générale, les enfants y grandissent dans un milieu socioéconomique plus défavorisé que la moyenne des Québécois, un facteur déterminant de la réussite scolaire. «Il faut mener davantage d'actions ciblées pour soutenir les groupes les plus à risque», dit M. Toussaint.

Par ailleurs, cette étude confirme que le CEGEP est très prisé par les immigrés, surtout s'il est anglophone. Ils sont, en effet, dix fois plus nombreux que les autres Québécois à entreprendre leurs études en anglais au collégial, et ce même s'ils ont étudié en français au secondaire. Certains groupes de défense du français, comme Impératif français, s'inquiètent d'ailleurs de cette francisation superficielle et ce manque d'attachement au français de la part des enfants immigrés.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans son livre intitule "Pour en finir avec la colonisation", Bernard Lugan a des propos assez durs a l'encontre des Québécois qui ont pense substituer une immigration massive a une politique de forte natalité, tout en pensant que les immigres, qui viennent essentiellement pour des raisons économiques, partageraient automatiquement leurs valeurs (amour du français) et adopteraient les mêmes comportements sociaux.

Anonyme a dit…

Le CEGEP obligatoire pour les enfants de la loi 101, encore une promesse brisée par le PQ prétendument nationaliste et pro-français.

La politique nataliste (limitée) des libéraux de Bourassa torpillée par le PQ soi-disant nationaliste, mais aux mains de gauchistes nuisibles au profit des CPE nettement plus cher et moins universel.

Au secours ! Qu'on protège le Québec contre les gauchistes qui se disent nationalistes !