mardi 6 mars 2012

Universités — Appel à la violence d'un comédien subventionné (pléonasme) de gauche (idem) ?

En pleine tournée de promotion pour L’empire Bo$$é, une comédie sur la corruption dans le monde des affaires, Claude Legault ne mâche pas ses mots pour décrier les politiques du premier ministre québécois.

« Les étudiants ont raison de reven­diquer. Jean Charest est en train de jeter aux poubelles le plan de société qu’on s’est donné il y a plusieurs années. On commence à se coller sur le modèle américain. Ça fait peur », dit-il en entrevue au Journal de Montréal. Claude Legault est vraiment un grand comique : les frais de scolarité au Québec seront toujours parmi les plus bas en Amérique du Nord, même après les hausses du gouvernement du Québec.

Claude Lgeault a déclaré aux sujets des étudiants en colère : « S’ils sont fâchés pis qu’ils ont envie de décâlisser des bagnoles à l’envers parce qu’on ne les écoute pas, eh bien qu’ils le fassent. »

L'étudiant québécois débourse 9 000 dollars, alors qu'il en coûte 90 000 au cégep et à l'université pour lui offrir les cinq années d'études après le DES. Ce sont les deux ordres de gouvernement, et principalement celui du Québec, qui absorbent le gros de la facture. En fait, en proportion de nos moyens financiers, l'effort de notre secteur public en faveur de l'enseignement universitaire est le plus élevé de la planète, juste derrière celui du Danemark et celui de la Norvège. Subvention payée par tous  les contribuables, même ceux dont les enfants ne seront pas diplômés, des gens pourtant plus pauvres en moyenne que les parents des diplômés !

Notons que les faibles frais de scolarité au Québec appauvrissent les universités québécois et ne garantissent pas une plus forte fréquentation et encore moins une plus forte diplomation qu'ailleurs.

Rien ne semble indiquer qu’une hausse des frais de scolarité réduise l’accessibilité aux études universitaires. Il suffit de se pencher sur la situation en Ontario et en Nouvelle-Écosse. Ces deux provinces ont les frais de scolarité les plus élevés du Canada, tout en ayant également le plus haut taux de fréquentation universitaire. Du côté du Québec, les frais de scolarité et la fréquentation universitaire sont tous les deux parmi les plus bas au Canada.

À ce sujet, une étude de Statistique Canada a confirmé que la hausse des frais de scolarité n’avait pas d’impact sur la fréquentation des universités. Entre 1993 et 2001, les frais de scolarité ont augmenté de 77 % au Canada. S'il est vrai que le taux de fréquentation universitaire dépend fortement des revenus et des études des parents, durant cette même période, les jeunes issus de familles à revenu moyen ou faible n’étaient pas moins susceptibles de fréquenter l’université en 2001 qu’ils ne l’étaient en 1993.

En fait, comme le révèle le tableau ci-dessus, les jeunes Québécois ne souffrent pas principalement d'un problème d'accès aux études universitaires, mais bien plutôt d'un problème de persévérance jusqu'au diplôme.  Est-ce que les fortes subventions n'encouragent pas indirectement ce décrochage universitaire dont les frais sont épongés par tous les contribuables ?



L'acteur Claude Legault rejette l’argument voulant que les étudiants d’ici sortent gagnants quand on compare les frais de scolarité en vigueur au Québec à ceux des autres provinces. « On s’en câlisse des autres provinces ! On n’est pas obligé de leur ressembler ! lance-t-il. Pourquoi on n’aurait pas le droit d’être différent. Pourquoi il faudrait tous être pareils ? » Parions que cet acteur est pour une réponse « collective » au Québec aux grands problèmes sociaux, là tous seront soumis à la même solution. On ne l'a pas vu s'insurger contre le monopole de l'Éducation par exemple qui impose à tous le même programme scolaire décrié, le même cours ECR controversé ou la même pédagogie « renouvelée ».

Claude Legault donne carte blanche aux étudiants qui ont décidé de boycotter leurs cours. « Les étudiants ont le droit d’aller jusqu’au bout s’ils ne veulent pas payer plus, déclare-t-il. S’ils sont fâchés pis qu’ils ont envie de décâlisser des bagnoles à l’envers parce qu’on ne les écoute pas, eh bien qu’ils le fassent. Il faut arrêter d’être passif. Je leur dis : ‘Lâchez pas.’ Ça ne fera peut-être pas bouger Charest, mais ça va peut-être le faire tomber. »


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Les faibles frais de scolarité appauvrissent les universités québécoises et ne garantissent pas un meilleur accès





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