mardi 6 mars 2012

Taux de natalité du Québec à nouveau légèrement en baisse en 2011

Selon les derniers chiffres de l'Institut de la statistique du Québec, il est né en 2011 88 500 enfants au Québec. Soit 200 enfants de plus qu'en 2012.

Prévision : le communiqué du gouvernement (s'il y en a un) puis les gros médias consensuels se concentreront sur ces chiffres bruts pour clamer un nouveau succès démographique dû à la généreuse politique familiale du Québec...

Rappel à la réalité :

La natalité a repris du poil de la bête partout au Canada sans cette politique ruineuse québécoise (les coûts explosent et les dernières ententes avec les CPE n'arrangeront rien).

Cette politique est discriminatoire : elle favorise les femmes qui retournent au travail et pénalise les femmes qui restent à la maison. Cette discrimination est volontaire.

Il faut reporter le nombre de naissance à la taille de la population, or si au 1er janvier 2010 la population du Québec était de 7 864 437 habitants, au 1er janvier 2011 elle était de 7 940 218.

Cela veut donc dire que le taux de natalité qui est le rapport entre le nombre annuel de naissances et la population totale exprimée en pour mille (‰) a de nouveau baissé !

En effet, 88 500 divisé par 7 940 218 est égal à environ 11,146 ‰ pour 2011.

Alors que ce chiffre était en 2010 de 88 300 divisé par 7 864 437, soit 11,228 ‰.


Le graphique ci-dessous permet de mieux apprécier l'évolution de la natalité québécoise et de mettre en perspective le prétendu « baby-boom » que nous vivrions selon certains chroniqueurs. Le « baby-boom » de l'après-guerre pendant lequel le nombre d'enfants par femme était d'environ quatre enfants y est indiqué par la mention « pic de natalité ».

Évolution de la natalité au Québec de 1900 à 2010


Le taux de natalité n'est pas la meilleure mesure de la vitalité démographique puisque l'espérance de vie influe sur ce taux : une population nombreuse de femmes âgées qui n'a plus d'enfants déprime le taux de natalité. L'indice synthétique de fécondité est une meilleure mesure puisqu'il permet d'établir le nombre moyen d'enfants par femme. Ces chiffres ne seront pas disponibles avant quelques mois.

Investissements croissants dont le rendement diminue ?

Très fortes subventions aux garderies,
rien pour les pour les parents qui gardent leurs enfants[1]
La croissance démographique du Québec semble donc s'essouffler alors que des sommes considérables et sans cesse croissantes sont investies dans sa politique « familiale » non universelle qui consiste principalement à encourager les mères à retourner au travail par le biais de garderies fortement subventionnées.

En effet, une garderie privée subventionnée reçoit de l'État 34,50 $ par jour pour chaque enfant de plus de 18 mois et 51,70 $ pour chaque poupon, d'après les données de l'Association des garderies privées du Québec (AGPQ). C'est 37,80 $ et 58,60 $ dans le cas d'un centre de la petite enfance (CPE).

À ces subventions s'ajoutent les aides directes aux familles pauvres ou monoparentales. Il ne s'agit pas à proprement parler de mesures natalistes universelles. En 2009, les services éducatifs à l’enfance représentaient une aide d’un peu plus de 2,4 milliards de dollars, à laquelle il fallait ajouter le crédit d’impôt remboursable pour frais de garde qui permettait de verser 194 millions de dollars aux familles utilisant la garde à tarif régulier.
La politique familiale du Québec :
pénaliser les femmes qui restent au foyer ?[2]

Entre 2003 et 2009, l’aide financière accordée aux familles par le gouvernement du Québec a augmenté de plus de 58 %. Cette aide financière comprend l'aide à la garde des enfants (2,6 milliards [source, page 33]), le régime québécois d’assurance parentale (1,2 milliard), l'allocation de soutien aux enfants plus généreuse pour les familles monoparentales ou pauvres (2,2 milliards) et la prime au travail (255 millions). Pendant cette période, le taux de natalité a augmenté de 14,8 % et le taux de fécondité de 16,7 %.

Rappelons que le programme d'allocation universelle à la naissance avait coûté de 1989 à 1996 1,406 milliard de dollars pour toute cette période soit environ 240 millions de nos dollars de 2011 par an. La fécondité était alors passée de 1,415 enfant par femme en 1988 à 1,611 en 1996, soit une augmentation moyenne de 13,8 %. L'abolition par le Parti québécois de ce programme en 1997 et l'instauration des garderies dites à 5 $ a été suivie d'un abaissement de la fécondité ; l'indice synthétique de fécondité avait alors atteint en 2002 1,475 enfant par femme. Il faut noter que l'économie n'a enregistré aucun recul pendant toute la période de 1997 à 2008, celle-ci ne peut donc expliquer la baisse de la natalité de 1997 à 2002.

Emprunter pour payer les garderies, frais des ententes de la fin 2010

Le gouvernement québécois a emprunté 219 millions $ en 2009 (dernière année disponible pour les chiffres du vérificateur général) pour financer les services de garde à l’enfance et leurs immobilisations. Ces emprunts augmentent de façon constante depuis 2006.

En outre, le régime de retraite des employés des CPE et des garderies privées conventionnées accusait un déficit de 66,7 millions $ au 31 décembre 2009. Il s’agit d’une promesse de paiements futurs que le gouvernement devra un jour honorer. Soit en puisant dans les poches de contribuables, soit en haussant le tarif des garderies.

Pire : ces chiffres n’incluent pas les coûts de l’entente collective des quelque 10 000 éducatrices en milieu familial nouvellement syndiquées par la CSN et la CSQ à la fin 2010. Selon les estimations, cette convention collective coûtera au bas mot 200 à 300 millions $ supplémentaires à l’État, dès 2011.

Perte de libertés

Rappelons enfin que la « politique familiale » étatiste du Québec s'accompagne d'une perte de liberté et de choix des parents. C'est ainsi qu'on interdit désormais tout acte religieux ou explication d'un fait religieux dans les garderies subventionnées mêmes dans les petites garderies familiales alors que si les parents recevaient directement des allocations de garderie (ou étaient moins imposés) égales aux subventions perçues par les garderies ils pourraient plus facilement choisir des garderies religieuses ou non, selon leur préférence.




[1] Affiche soviétique des années 30. « À la maison, je m'ennuie ! À la garderie, je suis content ! »

[2] Affiche soviétique de 1932. Traduction : « Le 8 mars, jour de l'insurrection contre l'esclavage des travailleuses de cuisine. À bas l'oppression et la mesquinerie de la vie domestique ! »


Voir aussi

(en 2010) Deuxième baisse successive de la fécondité au Québec, les coûts de la politique dite familiale ne font qu'augmenter

« Le Québec, leader en matière de petite enfance »

L'État-providence québécois insoutenable sans les transferts fédéraux

Natalité québécoise toujours à plat, plus de vieux que de jeunes désormais

Les CPE ont échoué sur le plan pédagogique... comportemental et démographique

Natalité en hausse au Canada en 2008

Assurance parentale : la facture explose de 400 millions de $

Québec — taux de natalité baisse, coûts de la politique dite familiale augmentent sans cesse





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