Lettre ouverte de parents publiée par Le Droit.
Le nouveau programme d’éducation sexuelle vient tout juste de terminer sa première année scolaire d’existence partout au Québec. Parents d’enfants qui y participent où qui le vivront bientôt, levons d’abord notre chapeau à tous les enseignantes et enseignants dévoués qui ont partagé la matière en cinq heures dans les écoles primaires et 15 heures dans les écoles secondaires. L’immense majorité l’ont fait en respectant leurs élèves et en choisissant soigneusement les contenus pour atteindre ses nombreux objectifs louables.
Comme parents, nous avons choisi de dialoguer avec nos enfants au sujet de l’amour et de la sexualité bien avant l’avènement du programme. Pour ce faire, nous avons puisé comme tout le monde dans nos croyances, nos expériences personnelles et bien sûr, la recherche scientifique.
Cela nous amène à exprimer au ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, quelques omissions qui pourraient être corrigées au cours de la prochaine année. Nous en avons choisi cinq que nous jugeons rassembleuses:
La pornographie
Le programme reste neutre devant l’exploitation sexuelle qu’est la pornographie, se bornant à rappeler qu’elle offre une vision faussée de la sexualité.
Si la pornographie est interdite aux moins de 18 ans, le programme peine cependant à décourager les jeunes de la consommer, de peur de moraliser. Nous n’hésiterons pas à rappeler à nos enfants qu’une sexualité saine ne s’expose pas devant les caméras et que la porno s’apparente trop souvent à de la prostitution glamourisée.
L'avortement
On en parle énormément dans l’actualité et l’idée d’un avortement devant être offert pour n’importe quelle raison et à n’importe quel moment d’une grossesse se retrouve évidemment aussi dans le programme. Légal jusqu’à l’accouchement, est-il pour autant souhaitable? La volonté de développer un esprit critique, pourtant valorisé pour tant d’autres sujets, ne semble ici pas présente.
Les avortements tardifs, ceux liés au sexe de l’enfant et à la trisomie 21, ne sont que quelques exemples qui nous invitent à simplement prendre acte que le débat est toujours ouvert.
La contraception
L’essentiel de l’enseignement des méthodes de contraception semble limité aux méthodes barrières (condom) et hormonales (pilule, stérilet, etc.), deux avenues peu écologiques. Alors que la question environnementale nous amène collectivement à poser de nombreux gestes concrets, il serait bien que les nouvelles générations puissent avoir accès à la science derrière les méthodes naturelles de planification des naissances les plus avancées. Billings, Creighton ou sympto-thermique, elles permettent une connaissance approfondie du cycle féminin avec une fiabilité maintenant éprouvée.
Le genre
Faudrait-il complètement séparer les concepts de sexe biologique et de genre ? La question du genre est d’une complexité qui dépasse largement ce que l’on ressent (« je me sens homme », « je me sens femme »). L’illustration de la personne gingenre (genderbread person), diffusée de diverses façons à l’école, ne fait l’objet d’aucun consensus scientifique, mais est pourtant présentée de la sorte aux enfants. On peut à la fois accueillir respectueusement les personnes dans leur diversité tout en demeurant prudent devant ce qui demeure des théories.
Le mariage
Encore beaucoup d’hommes et de femmes choisissent de se donner entièrement l’un à l’autre qu’après s’être promis un amour inconditionnel pour la vie. Alors qu’on parle beaucoup de la valorisation de la diversité sexuelle dans le programme, ce choix de vie n’est peu ou pas abordé. Pourtant, s’il y en a un qui donne de l’importance à la sexualité, c’est bien lui! L’idéal de l’attente proposé s’exprime dans un registre très positif que l’on pourrait à tout le moins expliciter dans le programme. Les jeunes choisiront librement.
Ces thèmes (et tant d’autres) méritent réflexion. Nous espérons sincèrement que le programme puisse les aborder dès la prochaine année scolaire. En attendant, la saison estivale donnera plusieurs occasions aux parents d’en jaser ouvertement avec leurs enfants.
Les auteurs sont les parents Jasmin Lemieux-Lefebvre, Dominique Rainville, Antoine Malenfant, Debra Proulx, Ariane Beauféray et Alex Deschênes.
Le nouveau programme d’éducation sexuelle vient tout juste de terminer sa première année scolaire d’existence partout au Québec. Parents d’enfants qui y participent où qui le vivront bientôt, levons d’abord notre chapeau à tous les enseignantes et enseignants dévoués qui ont partagé la matière en cinq heures dans les écoles primaires et 15 heures dans les écoles secondaires. L’immense majorité l’ont fait en respectant leurs élèves et en choisissant soigneusement les contenus pour atteindre ses nombreux objectifs louables.
Comme parents, nous avons choisi de dialoguer avec nos enfants au sujet de l’amour et de la sexualité bien avant l’avènement du programme. Pour ce faire, nous avons puisé comme tout le monde dans nos croyances, nos expériences personnelles et bien sûr, la recherche scientifique.
Cela nous amène à exprimer au ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, quelques omissions qui pourraient être corrigées au cours de la prochaine année. Nous en avons choisi cinq que nous jugeons rassembleuses:
La pornographie
Le programme reste neutre devant l’exploitation sexuelle qu’est la pornographie, se bornant à rappeler qu’elle offre une vision faussée de la sexualité.
Si la pornographie est interdite aux moins de 18 ans, le programme peine cependant à décourager les jeunes de la consommer, de peur de moraliser. Nous n’hésiterons pas à rappeler à nos enfants qu’une sexualité saine ne s’expose pas devant les caméras et que la porno s’apparente trop souvent à de la prostitution glamourisée.
L'avortement
On en parle énormément dans l’actualité et l’idée d’un avortement devant être offert pour n’importe quelle raison et à n’importe quel moment d’une grossesse se retrouve évidemment aussi dans le programme. Légal jusqu’à l’accouchement, est-il pour autant souhaitable? La volonté de développer un esprit critique, pourtant valorisé pour tant d’autres sujets, ne semble ici pas présente.
Les avortements tardifs, ceux liés au sexe de l’enfant et à la trisomie 21, ne sont que quelques exemples qui nous invitent à simplement prendre acte que le débat est toujours ouvert.
La contraception
L’essentiel de l’enseignement des méthodes de contraception semble limité aux méthodes barrières (condom) et hormonales (pilule, stérilet, etc.), deux avenues peu écologiques. Alors que la question environnementale nous amène collectivement à poser de nombreux gestes concrets, il serait bien que les nouvelles générations puissent avoir accès à la science derrière les méthodes naturelles de planification des naissances les plus avancées. Billings, Creighton ou sympto-thermique, elles permettent une connaissance approfondie du cycle féminin avec une fiabilité maintenant éprouvée.
Le genre
Faudrait-il complètement séparer les concepts de sexe biologique et de genre ? La question du genre est d’une complexité qui dépasse largement ce que l’on ressent (« je me sens homme », « je me sens femme »). L’illustration de la personne gingenre (genderbread person), diffusée de diverses façons à l’école, ne fait l’objet d’aucun consensus scientifique, mais est pourtant présentée de la sorte aux enfants. On peut à la fois accueillir respectueusement les personnes dans leur diversité tout en demeurant prudent devant ce qui demeure des théories.
Le mariage
Encore beaucoup d’hommes et de femmes choisissent de se donner entièrement l’un à l’autre qu’après s’être promis un amour inconditionnel pour la vie. Alors qu’on parle beaucoup de la valorisation de la diversité sexuelle dans le programme, ce choix de vie n’est peu ou pas abordé. Pourtant, s’il y en a un qui donne de l’importance à la sexualité, c’est bien lui! L’idéal de l’attente proposé s’exprime dans un registre très positif que l’on pourrait à tout le moins expliciter dans le programme. Les jeunes choisiront librement.
Ces thèmes (et tant d’autres) méritent réflexion. Nous espérons sincèrement que le programme puisse les aborder dès la prochaine année scolaire. En attendant, la saison estivale donnera plusieurs occasions aux parents d’en jaser ouvertement avec leurs enfants.
Les auteurs sont les parents Jasmin Lemieux-Lefebvre, Dominique Rainville, Antoine Malenfant, Debra Proulx, Ariane Beauféray et Alex Deschênes.
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