jeudi 23 décembre 2021

Québec — des médecins et chercheurs sont-ils censurés ?


Au Québec, alors que la vaccination des enfants a commencé, certains experts concernés dénoncent l’absence de débat sur le sujet et sur le prolongement des mesures sanitaires. Le professeur Patrick Provost fait partie de ces rares voix dissidentes.

« Dans les médias, les seuls médecins qui osent remettre en question des décisions du gouvernement sont retraités. De peur d’être sanctionnés, les médecins qui pratiquent n’osent rien dire ! Ça en dit long sur la liberté des médecins au Québec actuellement », fustige Patrick Provost.

Professeur et chercheur à la Faculté de médecine de l’Université Laval, à Québec, M. Provost dirige depuis vingt ans un laboratoire de recherche sur la biologie des ARN. Il y a mené des travaux de recherche sur l’ARN de plusieurs virus, parmi lesquels le VIH, l’hépatite C, Ebola et plus récemment le SARS-CoV-2, qui provoque la Covid-19.

Vaccination des enfants, [autre] sujet tabou ?

Patrick Provost déplore le « climat de censure » qui empêcherait les chercheurs dans le domaine de la santé de prendre position sur les mesures sanitaires et autres décisions liées à la pandémie :

« Il est aberrant qu’aucune discussion n’ait eu lieu sur la vaccination des enfants, alors que la balance risques-bénéfices est clairement désavantageuse. C’est une loterie, puisqu’on ne connaît pas encore les effets secondaires à long terme […] On voit que les décisions sont souvent plus politiques que scientifiques », tonne le professeur au Département de microbiologie-infectiologie et immunologie de l’Université de Laval.

Le 29 novembre dernier, la direction cette même université a annoncé qu’elle se « dissociait entièrement » des propos tenus par l’un de ses professeurs de biologie, Nicolas Derome, au sujet des risques que pouvait selon lui représenter la vaccination des 5 à 11 ans. Aucune sanction n’a toutefois été annoncée à l’encontre du chercheur pour sa vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

« Ces propos ne reflètent d’aucune façon les positions de l’Université Laval et de sa Faculté des sciences et de génie quant à la crise sanitaire », a déclaré Andrée-Anne Stewart, porte-parole de cette institution.

Pour Patrick Provost, cette nouvelle affaire s’ajoute au retrait quelques heures après sa publication d’une lettre signée par le docteur René Lavigueur, parue le 26 octobre dernier dans le journal La Presse.

Un grand journal retire la lettre d’un médecin

Intitulée « Les dilemmes d’un médecin de famille en temps de pandémie », la lettre mettait l’accent sur l’importance du consentement libre et éclairé des patients pour recevoir un vaccin. Toutefois, elle contiendrait un certain nombre de fausses informations concernant la vaccination des enfants, selon une réplique parue deux jours plus tard. Un argument qui ne convainc guère notre interlocuteur, pour qui les experts qui critiquent certaines mesures font l’objet d’une bien plus grande vigilance de la part des médias que ceux qui soutiennent la politique sanitaire des autorités. Un exemple de deux poids, deux mesures ?

« L’Université Laval va toujours se dissocier des opinions contraires de ses professeurs qui ne reflètent pas la politique officielle du gouvernement du Québec sur la pandémie. […] La plupart des médecins que l’on interroge répètent que le système de santé est sur le point de s’effondrer, mais la Covid est seulement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Accuser une goutte au lieu de vider le vase n’a pas de sens », tranche Patrick Provost.

Fin juillet 2021, le journaliste Stéphan Bureau a été étrillé par l’ombudsman (médiateur chargé de recevoir les plaintes des citoyens) du réseau Radio-Canada pour avoir invité le médecin Didier Raoult à son émission Bien entendu.

La polémique Didier Raoult

L’ombudsman a estimé que le célèbre journaliste avait enfreint les normes et pratiques journalistiques en se montrant trop complaisant envers le directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Une autre affaire illustrant le manque d’ouverture envers les points de vue divergents au Québec, estime le professeur Patrick Provost :

« Je ne suis pas une marionnette. Pourquoi ne parle-t-on pas à des chercheurs indépendants qui ne sont pas en situation de conflit d’intérêts ? […] De quoi ont-ils vraiment peur, les scientifiques qui portent la parole du gouvernement ? Si un argument évoqué par un collègue ne tient pas la route, ils ont juste à le contredire. »
Le gouvernement québécois de François Legault a décrété l’état d’urgence sanitaire le 13 mars 2020 durant la première vague de la pandémie. Il n’a jamais été levé depuis, ce qui lui permet de contourner nombre de procédures à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre a annoncé qu’il n’abandonnerait pas les pouvoirs exceptionnels qui lui sont confiés avant la fin de la vaccination des 5 à 11 ans, courant 2022.

Source

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Québec, pays du consensus mou et des pressions centralisatrices. Sur ce sujet voir : Votes et motions unanimes, une spécialité québécoise ? 

 
 
Bel unanimisme idéologique des syndicats québécois : « Adapter l’école aux garçons nuirait à leur réussite »
 
Les Québécois veulent un unanimisme complet. Le déficit démocratique est énorme et l’on n’est déjà plus capable de tolérer qu’une dizaine de chroniqueurs critiquent certaines mesures en réclamant davantage d’équilibre.  Covid — L’Occident paralysé par la peur de la mort ?
  

 

 

mardi 21 décembre 2021

Titania, le compte woke parodique

« La parodie n’est qu’un wokisme avec un peu d’avance. »

En publiant des gazouillis woke parodiques, le compte Titania McGrath, tenu par le comédien Andrew Doyle, a prédit une quinzaine de réelles polémiques.

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Canulars embarrassants : revues « savantes » dupées par de fausses études adoptant des mots clés à la mode

 

 

 

Stratagème pour éviter le concours à Sciences Po : les profs inscrivent leurs enfants dans écoles de banlieue sélectionnées

Dans son dernier livre La France n’a pas dit son dernier mot, Éric Zemmour relate un entretien qu’il a eu l2 septembre 2016 avec Frédéric Mion, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) de 2013 à 2021. Il a démissionné en 2021 dans le cadre d’une affaire d’inceste qu’il avait cachée. La macronie sachant protéger les siens, Mion a réintégré le Conseil d’État à partir du 10 février 2021.

Dans sa conversation avec Zemmour, Mion concède que certaines critiques de Zemmour à l’encontre de Sciences Po étaient fondées :

À un moment, il baissa la voix : « je vous avoue que le système mis en place par Richard Descoings [prédécesseur de Mion à la tête de Sciences Po] est un peu à bout de souffle. Les profs ont repéré les lycées de banlieue que nous avons sélectionnés et y mettent leurs enfants pour qu’ils soient dispensés des épreuves écrites. Autant les supprimer pour tous.

[…] Il faut bien que vous compreniez, un parcours comme le vôtre serait impossible aujourd’hui. Il y a une trop grande différence entre un élève d’un lycée de banlieue et celui d’un grand lycée parisien. Il lui faudrait cent ans pour rattraper ce retard. »

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« Les non vaccinés sont les boucs émissaires de la crise de l'hôpital public ! »

Le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical Doctissimo est l'invité d'Arthur de Laborde.

Chiffres paradoxaux au Danemark

Les double-vaccinés plus infectés proportionnellement par le variant Omicron que les non-vaccinés au Danemark... Il nous manque pour l'instant des informations stratifiés par âge (est-ce que ces non-vaccinés sont surtout des très jeunes ?)


lundi 20 décembre 2021

Le ministère veut-il que les enfants instruits à la maison réussissent moins bien à ses évaluations ?

Tiré d’une lettre de la CCHE à ses donateurs :

Au Québec, où le ministre de l’Éducation [Jean-François Roberge] a décrété que les enfants instruits à la maison doivent subir les mêmes longs examens que leurs pairs de l’école publique (des examens élaborés en fonction du programme officiel) nous attendons toujours que les centres de service [anciennes commissions scolaires] fournissent de quelconques ressources aux familles qui font l’école à la maison (tels que des tests de pratique [examens blancs en France]) afin qu’ils puissent se préparer à ces examens. À l’heure actuelle, le ministre donne l’impression qu’il préférerait voir nos enfants sous-performer à ces examens. [Et ainsi trouver un prétexte de plus pour serrer la vis aux parents qui instruisent leurs enfants à domicile.]

[Notons que nous désapprouvons le fait qu’on impose les examens du public aux enfants instruits à la maison alors que certains parents fuient précisément l’école publique parce qu’ils trouvent le programme officiel mal conçu, trop idéologue, trop peu exigeant sur certains aspects, etc. Nous pensons que plusieurs examens devraient être admis comme équivalents, plus particulièrement ceux d’organismes internationaux francophones ayant pignon sur rue.]

Partout dans la province, des centres de services scolaires, visiblement désespérés de conserver l’argent qui leur est attribué pour chaque étudiant, ont transmis des informations inexactes ou trompeuses sur ensemble de détails, allant des dates limites d’inscription à la façon de s’inscrire pour l’enseignement à la maison. Certains centres ont même appelé des familles d’école-maison qui s’inscrivent pour la première fois afin d’exercer de la pression et de tenter de les convaincre de retourner leurs enfants à l’école publique.

[…]

Notre équipe juridique se bat pour nos familles du Québec et nous sommes déterminés à leur obtenir les ressources dont elles ont besoin pour être préparées aux examens que leurs enfants seront forcés de subir. 

Soutenir financièrement la CCHE (déductible d’impôts)


Bloomberg : les salaires canadiens stagnent en raison de l'immigration de masse alors que l'inflation grimpe fort (m à j)

L'Inflation réelle au Canada serait sous-estimée 

Comme sa consœur canadienne, la banque centrale britannique a le mandat de viser un taux d’inflation de 2 %. Or, en novembre l’Angleterre affichait un taux d’inflation annuel de 5,1 %.

Au Canada, la hausse des prix en novembre s’est établie à 4,7 %, d’après Statistique Canada. Mais selon M. Derek Holt, économiste de la Banque Scotia, elle serait plutôt de 6 % si le Canada calculait l’inflation comme le fait l’Angleterre.

En Angleterre comme aux États-Unis, les statisticiens tiennent compte des variations des prix des véhicules d’occasion, ce qui n’est pas le cas au Canada.

Il existe différentes mesures du marché des véhicules d’occasion. Un indice publié par le Canadian Black Book montre que la valeur des voitures d’occasion a bondi de 9,5 % rien qu’en novembre et de 38 % par rapport à l’année précédente — dans les deux cas des valeurs historiques. À l’aide de cette source de données, M. Holt estime que l’inflation annuelle augmenterait d’environ 1,3 point de pourcentage, portant le taux à 6 pour cent contre 4,7 pour cent.

En outre, la hausse du prix des aliments serait sous-estimée par Statistique Canada d’après les analyses de Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de recherche est science analytique agroalimentaire à l’Université Dalhousie.

« J’ai peu confiance aux données de l’inflation canadienne », critique M.Holt. Pour lui, il est clair que la hausse des prix est sous-estimée. Une action rapide de la banque centrale est donc d’autant plus importante à ses yeux.

« La question est extrêmement importante à une époque de sensibilité accrue aux pressions inflationnistes », a-t-il déclaré. « Beaucoup de choses dépendent de lectures précises de l’inflation, mais au Canada, les marchés, les commerces de rue et les consommateurs ne sont pas bien servis par cette omission continue. »

Par exemple, certaines personnes voient leur salaire et leurs avantages sociaux liés aux variations de l’Indice des prix à la consommation (IPC).

« Les décisions de politique monétaire affectant le coût d’emprunt nécessitent aussi une mesure précise de l’inflation », a ajouté M. Holt.

Statistique Canada tient compte des véhicules d’occasion lorsqu’il construit sa pondération des biens et services dans l’IPC. Cependant, il utilise les prix des voitures neuves comme approximation du marché de l’occasion. En novembre, le prix de ces véhicules neufs a augmenté de 6,1 % par rapport à l’année précédente. Aux États-Unis, ces prix ont bondi de 11,1 %.

Statistique Canada a déclaré évaluer des sources de données et des méthodes alternatives pour inclure le prix des voitures d’occasion dans l’IPC.

Sources : TVA et Globe and Mail


Les salaires au Canada diminuent sous le double coup de l’immigration et de l’inflation, selon un article de Bloomberg News.

 

 

Aucun gouvernement (ni PLQ, ni PQ) n’aura accueilli autant d’immigrants (permanents + temporaires) que celui de François legault. Aucune mesure nataliste à l’horizon.

Le Canada, contrairement aux États-Unis, a rapidement recommencé à accueillir des travailleurs et des étudiants étrangers après un bref arrêt dû à sa gestion de la pandémie dans le cadre d’une politique pro-immigration de masse.

Environ 1,9 million de nouveaux arrivants sont entrés dans le pays au cours des cinq années précédant décembre 2021, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport aux cinq années précédentes.

Selon Bloomberg, « Les résultats sont à la fois formidables et problématiques : les entreprises ont pourvu les postes à un rythme effréné ces derniers mois, repoussant la masse salariale au-dessus des niveaux d’avant la pandémie et leur permettant d’augmenter la production. Avec une moindre rareté de la main-d’œuvre [par rapport aux États-Unis], les travailleurs canadiens n’obtiennent que de minuscules augmentations de salaire — actuellement de 2 % en moyenne — qui les laissent plus pauvres quand on prend en compte l’inflation de près de 5 %. »

Moins de pression
Hausse des salaires plus forte aux États-Unis qu’au Canada


Il y a eu une « augmentation de la population d’âge actif au Canada », explique Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque Canadienne Impériale de Commerce. Ces nouveaux immigrants, dit M. Shenfeld, sont « moins susceptibles de dire “Allez vous faire voir !” et préférer travailler dans les secteurs où les pénuries sont les plus aiguës ».

Les différences de politique d’immigration entre les pays voisins sont aujourd’hui si marquées que ces deux situations peuvent servir à une sorte d’expérience économique.

Les États-Unis jusqu’en 2020 ont orchestré une forte baisse de l’immigration, le marché du travail est soumis à des conditions inverses : les travailleurs bénéficient des plus fortes augmentations de salaire depuis des décennies — équivalant presque à la flambée de l’inflation — alors que les employeurs ne trouvent pas assez de personnel pour fonctionner à pleine régime, ce qui bride l’expansion économique.

À Ottawa, le gouvernement de Justin Trudeau parie que sa formule d’une forte immigration accompagnée d’une importante création d’emplois parviendra à apaiser les pressions inflationnistes et à créer le genre de reprise uniforme et durable qui fera oublier aux Canadiens à quel point ils ont perdu une partie de leur pouvoir d’achat en 2021.

Prêts à travailler
La reprise a attiré de nombreuses personnes nées à l’étranger dans la population active du Canada


La moindre augmentation des travailleurs nés à l’étranger aux États-Unis reflète des politiques plus restrictives lancées sous l’administration de Donald Trump.

Le Canada, quant à lui, demeure « ambitieux » sur le plan de l’immigration. Après avoir vu les niveaux d’immigration chuter de plus de la moitié l’année dernière en raison de la gestion canadienne de la pandémie, le gouvernement Trudeau prévoit de compenser entièrement cette baisse en augmentant ses objectifs annuels à l’avenir.

Les étudiants internationaux recommencent déjà à affluer. Le Canada a délivré environ 354 000 permis d’études à des étrangers au cours des neuf premiers mois de l’année 2021, en hausse de 63 % par rapport à la même période en 2020.

« Cibler un bassin de talents qui existe à l’échelle mondiale pour combler la rareté de la main-d’œuvre canadienne doit faire partie de la stratégie », a déclaré Sean Fraser, le nouveau ministre de l’Immigration de Trudeau, lors d’une interview la semaine dernière. S’exprimant dans une interview avec Bloomberg, Fraser a déclaré qu’il était même prêt à augmenter la cible du nombre d’immigrants — actuellement fixés à 411 000 pour l’année prochaine — s’il jugeait que de nouveaux arrivants supplémentaires étaient nécessaires pour combler les pénuries de main-d’œuvre.

Voir aussi

Canada, champion de l'augmentation du prix du logement depuis 2000, aussi un pays à très forte immigration...


Le British Medical Journal se plaint des « vérificateurs de faits » de Facebook

Lettre du prestigieux British Medical Journal à la direction de Facebook :

Cher Mark Zuckerberg,

Nous sommes Fiona Godlee et Kamran Abbasi, rédacteurs en chef du BMJ, l’une des revues de médecine générale les plus anciennes et les plus influentes au monde. Nous vous écrivons pour soulever de sérieuses inquiétudes concernant la « vérification des faits » entreprise par des fournisseurs tiers au nom de Facebook/Meta.

En septembre, un ancien employé de Ventavia, une société de recherche sous contrat participant aux essais du vaccin Pfizer contre le COVID-19, a commencé à fournir au BMJ des dizaines de documents internes à l’entreprise, de photos, d’enregistrements audio et de courriels. Ces documents ont révélé une multitude de mauvaises pratiques de recherche lors d’essais cliniques en cours chez Ventavia qui pourraient avoir un impact sur l’intégrité des données et la sécurité des patients. Nous avons également découvert que, malgré la réception d’une plainte directe concernant ces problèmes il y a plus d’un an, la FDA n’avait pas inspecté les sites d’essai de Ventavia.

Le BMJ a chargé un journaliste d’enquête de rédiger l’article pour notre journal. L’article a été publié le 2 novembre, à la suite d’un examen juridique, d’un examen externe par des pairs et soumis à la surveillance et à l’examen éditorial de haut niveau habituels du BMJ.

Mais à partir du 10 novembre, les lecteurs ont commencé à signaler une variété de problèmes en essayant de partager notre article. Certains ont déclaré ne pas être en mesure de le partager. Beaucoup d’autres ont signalé que leurs messages se voyaient adjoindre un avertissement concernant « Contexte manquant… Des vérificateurs des faits indépendants disent que cette information pourrait induire les gens en erreur ». Ceux qui essayaient de publier l’article ont été informés par Facebook que les personnes qui partageaient à plusieurs reprises de « fausses informations » pourraient voir leurs publications déplacées plus bas dans le fil d’actualité de Facebook. Les administrateurs du groupe où l’article a été partagé ont reçu des messages de Facebook les informant que ces messages étaient « en partie faux ».

Les lecteurs ont été dirigés vers une « vérification des faits » effectuée par un entrepreneur de Facebook nommé Lead Stories.

Nous trouvons que la « vérification des faits » effectuée par Lead Stories est inexacte, incompétente et irresponsable.

  • Elle n’affirme aucun fait indiquant où l’article du BMJ s’est trompé ;
  • Son titre n’a pas de sens : « Vérification des faits : le British Medical Journal n’a PAS révélé de rapports ignorés portant sur des défauts lors des essais de vaccins Pfizer COVID-19 et que les invalident » ;
  • Le premier paragraphe qualifie à tort le BMJ de « blogue d’actualités » ;
  • Elle contient une capture d’écran de notre article avec un tampon dessus indiquant « Flaws Reviewed » (défauts examinés), bien que l’article de Lead Stories n’identifie rien de faux ou d’incorrect dans l’article du BMJ ;
  • Elle a publié l’histoire sur son site Web sous une URL qui contient l’expression « hoax-alert » (alerte-bobard).

Nous avons contacté Lead Stories, mais ils refusent de changer quoi que ce soit à propos de leur article ou des actions qui ont conduit Facebook à signaler notre article.

Nous avons également contacté directement Facebook pour demander la suppression immédiate de l’étiquette « vérification des faits » et de tout lien vers l’article Lead Stories, permettant ainsi à nos lecteurs de partager librement l’article sur votre plate-forme.

Mais nous souhaitons également soulever une préoccupation plus large. Nous sommes conscients que le BMJ n’est pas le seul fournisseur d’informations de haute qualité à avoir été affecté par l’incompétence du régime de vérification des faits de Meta. Pour donner un autre exemple, soulignons le traitement par Instagram (également détenu par Meta) de Cochrane, le fournisseur international de revues systématiques de haute qualité des preuves médicales. Plutôt que d’investir une partie des bénéfices substantiels de Meta pour garantir l’exactitude des informations médicales partagées via les médias sociaux, vous avez apparemment délégué la responsabilité à des personnes incompétentes pour mener à bien cette tâche cruciale. La vérification des faits est un élément essentiel du bon journalisme depuis des décennies. Ce qui s’est passé dans ce cas devrait inquiéter quiconque apprécie et s’appuie sur des sources telles que le BMJ.

Nous espérons que vous agirez rapidement : notamment pour corriger l’erreur relative à l’article du BMJ et pour revoir les processus qui ont conduit à l’erreur ; et généralement de reconsidérer votre investissement et votre approche globale de la vérification des faits.

Meilleurs vœux,

Fiona Godlee, rédactrice en chef
Kamran Abbasi, nouveau rédacteur en chef
Le BMJ

 

Par ailleurs, Facebook admet lors d’un procès que sa vérification des faits n’est pas neutre

Un aveu qui intervient à la suite d’une plainte déposée par un journaliste et qui ouvre la voie à de nombreuses interrogations. La mésaventure d’un journaliste américain a ouvert la voie à un étonnant aveu de la part de Facebook. Les avocats de l’entreprise (désormais nommée Meta) ont reconnu le 29 novembre que le système de vérification des informations qui circulent sur le réseau social n’était pas neutre. 

L’étonnant argument de Facebook 

Tout part d’une plainte déposée contre la plate-forme par le journaliste et animateur de Fox News John Stossel, ancien d’ABC News plusieurs fois récompensé pour ses enquêtes. 

Facebook avait qualifié de « partiellement fausse » l’une de ses vidéos en septembre 2020, dans laquelle il affirmait que la principale cause des incendies qui avaient détruit les forêts californiennes était la mauvaise gestion forestière du gouvernement américain, sans balayer pour autant la responsabilité de causes naturelles comme le réchauffement climatique. Il se basait notamment sur l’intervention dans la séquence du militant écologiste Michael Shellenberger. 

La plainte pour diffamation de John Stossel a abouti à un procès au cours duquel Facebook a fait valoir un argument qui pourrait se retourner contre l’entreprise : « Les mentions en elles-mêmes ne sont ni fausses ni diffamatoires, au contraire, elles constituent des opinions protégées », ont déclaré ses avocats. 

En creux, le réseau a donc admis que sa vérification des faits était affaire d’opinion et qu’elle n’était pas neutre.  Or, dans un communiqué en août 2020, Facebook expliquait que « la publication de contenu relevant de l’opinion ne donne pas l’autorisation de diffuser de fausses informations ». Nouvelle illustration donc du manque de neutralité du réseau social

Voir aussi

Ingrid Riocreux sur les médias, les « vérificateurs de faits », la pandémie, la censure 

La Presse élimine un texte du docteur René Lavigueur contre la vaccination des enfants publié la veille (m à j)

Ingrid Riocreux, les pulsions totalitaires des médias   

Porte-parole taliban sur la censure : demandez à Facebook de répondre

La Grande Purge : Rumble poursuit Google/YouTube, Telegram gagne 25 millions d’abonnés en 3 jours, GoDaddy (partenaire d’Amazon) ferme site, Parler hors ligne (sans hébergeur) poursuit Amazon  

Co-fondateur de Wikipédia : je ne fais plus confiance au site que j’ai créé 

Le théologien Guilbeault s’embrouille dans sa volonté de bannir « la haine » de l’internet

Cour suprême du Canada — « toutes les déclarations véridiques » ne doivent pas « être à l’abri de toute restriction » 

Allemagne — La dangereuse influence des médias officiels 

Guerre médiatique : YouTube supprime purement et simplement la chaîne allemande de RT (m à j) 

Facebook censure Bjorn Lomborg pour avoir écrit que la hausse des températures sauve 166 000 vies/an

Pape François et les médias — L’art de ne pas parler du génocide des chrétiens d’Irak 

« Les journalistes manipulent avec une parfaite bonne conscience »

Médias — La bien-pensance et les bobards d’un gros média  

France — Pour les médias, un bon étudiant est un étudiant « en grève »

Zemmour c. Mélenchon : débat, florilège, fausses vérifications de BFMTV 

Facebook et le ministère de la Vérité

Il écrit qu’« aucun homme dans l’histoire n’a accouché. », Facebook le bloque pour propos « haineux »

Médias : la nouvelle Inquisition ?  

Écart salarial entre les sexes : démontage de la « vérification des faits » faite par une chaîne d’« informations » télé

 

dimanche 19 décembre 2021

Pourquoi le Danemark s’oppose désormais à l'immigration

Pourquoi les Danois s’opposent-ils désormais à l’immigration ? Pour faire bref, parce que bon nombre d’entre eux craignent que les réfugiés ne sapent leur État-providence. […]

Le 1er décembre, [le gouvernement social-démocrate danois] a promulgué une loi pour empêcher la formation de sociétés parallèles en obligeant les autorités locales à privilégier dans les « zones de prévention » [de formation de ghettos ethniques] les personnes instruites et occupant un emploi lors de l’attribution des logements. Il est encore plus soucieux de dissuader les migrants d’arriver en premier lieu. En mars, le Danemark fut le premier pays de l’UE à annoncer qu’il renverrait des Syriens en Syrie, arguant que Damas et ses environs sont désormais sûrs. Mette Frederiksen, la Première ministre danoise, s’est fixé un objectif de « zéro demandeur d’asile ». Le 13 décembre, un tribunal danois a condamné Inger Stöjberg, qui était ministre de l’Immigration dans un précédent gouvernement de centre droit, à 60 jours de prison pour avoir ordonné illégalement que les demandeurs d’asile mariés de moins de 18 ans soient hébergés séparément de leur conjoint. Elle a déclaré que l’intention de cette politique était de décourager le mariage des enfants. Les partis anti-immigrés la considèrent comme une martyre.

Le Danemark est loin d’être le seul pays à fermer les portes. L’Europe a été secouée de convulsions politiques après un afflux de réfugiés en 2015 ; la plupart des gouvernements sont désireux d’éviter que cela se répète. […]

La différence danoise a des racines profondes. Après la perte par la couronne danoise des duchés largement germanophones du Schleswig et du Holstein au profit de la Prusse en 1864, elle a tiré la leçon que le pays doit « rester solidaire [et] être homogène », déclare Ulf Hedetoft, spécialiste du nationalisme à l’Université de Copenhague. Une loi deux ans plus tard stipulait que seules les personnes qui parlaient danois et portaient des vêtements danois pouvaient devenir Danois. […]

Dans les années 1960 et 1970, le Danemark a recruté des « travailleurs invités » ; des réfugiés du Vietnam et d’Iran sont arrivés dans les années 1970 et 1980. L’accueil est devenu moins chaleureux dans les années 1990 avec l’arrivée de réfugiés de guerre dans ce qui avait été la Yougoslavie. Le Parti nationaliste du peuple danois (df), fondé en 1995, s’est alors mobilisé pour leur fermer la porte. En 2001, il a soutenu un gouvernement conservateur-libéral, qui a conçu la stratégie actuelle à deux volets qui consiste à repousser les migrants potentiels et à assimiler ceux qui s’installent.

Ses politiques comprennent l’allongement de la période d’attente des immigrants pour obtenir la résidence permanente, qui passe de trois à sept ans, et la fin de l’obligation pour les écoles d’enseigner dans la langue maternelle des élèves. Pour renforcer la danoisité, il a introduit un « canon » culturel, historique et démocratique dans les programmes scolaires. Sans ces mesures, « la situation aurait été vraiment catastrophique », déclare Peter Skaarup, chef de file parlementaire du df.

En Suède, ces mêmes sentiments se répandent ; au Danemark, ils font désormais partie des idées reçues. « L’État-providence social-démocrate ne peut survivre que si nous maîtrisons les migrations », déclare M. Tesfaye, dont le père était un réfugié éthiopien. Le Danemark est peut-être le deuxième pays le plus heureux du monde, selon un récent sondage, mais son bonheur semble fragile.

La défense par le Danemark de son État-providence est impitoyable et, selon ses critiques, raciste. En octobre, le ministère des Finances, dans son rapport annuel sur la question, a estimé qu’en 2018, les immigrés de pays non occidentaux et leurs descendants ont drainé des finances publiques 31 milliards de couronnes nettes (4,9 milliards de dollars), soit environ 1,4 % du PIB. Les immigrés des pays occidentaux, en revanche, ont contribué pour un montant net de 7 milliards de couronnes (voir le graphique ci-dessus). Les données sur l’effet de l’immigration sur les finances publiques sont ce qui « a changé le point de vue des sociaux-démocrates », explique Torben Tranaes du Centre danois de recherche en sciences sociales.

Les musulmans sont au cœur du problème. Cette année marquait la première fois que le ministère faisait un rapport séparé sur les contributions de personnes de 24 pays musulmans. Ils représentent 50 % des non occidentaux, mais 77 % du fardeau économique. Outre cette inquiétude, les Danois craignent que les musulmans apportent des conceptions menaçantes quant à la démocratie et au rôle des femmes. Les musulmans sont les bienvenus, dit M. Tesfaye, mais « nous ne pouvons pas ménager le chou et la chèvre. On ne peut avoir une moitié de charia et une moitié de constitution danoise. »

Pour les oreilles musulmanes, cela ressemble à un parti pris. Une loi votée en 2018, destinée aux musulmans conservateurs, oblige les nouveaux citoyens à serrer la main d’un fonctionnaire municipal lors des cérémonies de naturalisation. Les politiciens « vous font sentir que vous ne devez pas célébrer le ramadan ou l’Aïd ou quoi que ce soit », dit Agob Yacoub, un réfugié syrien. D’autres groupes ne sont pas soumis à de telles pressions. Les immigrés chinois ne sont pas devenus culturellement danois, mais sont néanmoins « extrêmement bienvenus », note M. Hedetoft. La ponction des musulmans sur le Trésor public a probablement peu à voir avec la religion. Plus de la moitié sont venus en tant que demandeurs d’asile ou dans le cadre du regroupement familial, contre 30 % des autres non occidentaux.

Comme ses voisins scandinaves, le Danemark inscrit les nouveaux migrants dans des programmes qui incluent des cours de langue et d’éducation civique. Mais son système de prestations est, clairement, un peu plus strict. Les aides sociales sont inférieures pour les personnes qui n’ont pas passé sept ans sur huit au Danemark. Cela sert à la fois à dissuader les immigrants et à encourager ceux qui s’installent à travailler. Le Danemark peut se vanter que l’écart de chômage entre les autochtones et les immigrés non européens est inférieur à celui de la Suède. Mais cela peut être en partie dû au fait que la Suède a un salaire minimum réel plus élevé par rapport à son salaire moyen, ce qui prive de nombreux nouveaux immigrants d’emploi, surtout s’ils ne parlent pas bien le suédois. […]

Source : The Economist

Plus de détails sur l’aspect économique de l’immigration en Scandinavie (en anglais)
 
 
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Panem et circenses (bis) : la désindustrialisation mentale de l'Occident

Tout au long de l’histoire, le travail a été le lot commun de l’humanité — si l’on exclut les riches oisifs et les chômeurs. Les calvinistes capitalistes et Weber, dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, considéraient le travail comme un moyen pour les gens d’atteindre leur « propre salut ». Les marxistes ont également célébré le travail, c’est ainsi que Friedrich Engels écrivit qu’il « est la condition fondamentale première de toute vie humaine, et il l’est à un point tel que, dans un certain sens, il nous faut dire : le travail a créé l’homme lui-même. »

Pourtant, la pénurie déconcertante de travailleurs d’aujourd’hui dans les pays à revenu élevé peut présager un avenir différent : une société post-travail, dans laquelle seuls quelques privilégiés travaillent. Pour la majorité, leur maintien économique proviendrait d’une certaine forme de revenu universel de base (RUB). Cette notion a été mise à l’essai par plusieurs pays occidentaux pendant la pandémie de Covid-19..

Mondialisme, automatisation et ses effets

Il est plausible de considérer que notre avenir consistera en une société dans laquelle une petite élite technique et managériale hyper-productive fournira de la nourriture, des logements et du plaisir à la plèbe, un peu à l'instar de celles des derniers siècles de l’Empire romain. Ces distributions frumentaires n’étaient cependant réservées qu’aux citoyens romains mâles. Leur seul rôle de cette plèbe dans la société serait de prendre et de ne pas menacer l’État impérial — un système qui ne fonctionnait que grâce à la présence d’esclaves et d’immenses territoires à piller.

En Occident, la mondialisation libérale a abouti à éliminer ou saper nombre d’emplois et a favorisé un sentiment omniprésent de ce que l’historien Martin Wiener appelle la « désindustrialisation psychologique » — une perte d’intérêt pour la fabrication d’objets. Entre les seules années 2000 et 2007, les États-Unis ont perdu 3,4 millions d’emplois industriels, soit environ 20 % du total de ce secteur. Le déficit commercial avec la Chine, selon l’Institut de politique économique, a coûté jusqu’à 3,7 millions d’emplois depuis 2000, et des symptômes similaires se sont propagés à l’Allemagne, longtemps un modèle industriel.

Bon nombre de ces problèmes sont de notre propre initiative. Les experts prédisent depuis longtemps la disparition des emplois dans les usines, et à l’heure actuelle, selon Jeremy Rifkin, les usines devraient être « presque sans travailleurs ». Pourtant, à mesure que l’automatisation s’installe, les directeurs d’usine se plaignent de plus en plus d’un manque criant de travailleurs qualifiés. En raison d’une main-d’œuvre vieillissante, jusqu’à 600 000 nouveaux emplois dans le secteur manufacturier états-unien devraient être créés cette décennie et ne pourront être pourvus. La pénurie actuelle de soudeurs pourrait atteindre 400 000 postes d’ici 2024 aux États-Unis. Au milieu d’une légère reprise aux États-Unis, en mai, on estime que 500 000 emplois dans le secteur manufacturier n’étaient pas pourvus.

En revanche, les concurrents des pays occidentaux, notamment la Chine, forment une main-d’œuvre qualifiée capable d’exploiter des installations automatisées perfectionnées. Comme le note un rapport d’American Compass, seuls cinq pour cent des étudiants américains se spécialisent en ingénierie, contre 33 pour cent en Chine ; en 2016, la Chine a diplômé 4,7 millions d’étudiants dans le domaine des STIM (sciences, techniques, ingénierie et mathématiques) contre 568 000 aux États-Unis, ainsi que six fois plus d’étudiants titulaires d’un baccalauréat en ingénierie et en informatique. Pendant ce temps, aux États-Unis, le PDG d’Apple, Tim Cook, a observé : « Si on organisait une réunion d’ingénieurs en outillage aux États-Unis, je ne suis pas sûr qu'on puisse remplir une salle. En Chine, vous pourriez remplir plusieurs terrains de football. » Cela permet d’expliquer pourquoi l’entreprise à la pomme conserve la quasi-totalité de sa production dans l’Empire du Milieu.

L’aube verte du post-industrialisme

Canada, champion de l'augmentation du prix du logement depuis 2000, aussi un pays à très forte immigration...

 


Le graphique ci-dessus représente le rapport des prix des logements aux revenus standardisés. Il indique à quel point les logements étaient abordables pour les ménages sur la période de 2000 à 2020 : plus il est bas plus un logement ou une maison est abordable. On le calcule en prenant le prix des logements nominaux divisés par le revenu disponible nominal par tête. Les données du revenu disponible des ménages net sont utilisées.

On remarque qu’alors que le Canada était un des pays où le logement était le plus abordable en 2000 (80,2 en bas à gauche sur le graphique ci-dessus), ce même pays était le pays où le logement était devenu le moins abordable en 2020. En revanche, les pays où la population décroît depuis quelques années, comme l’Italie et le Japon, sont les pays où en 2020 le logement était le plus abordable.

Il est évident que le prix du logement dépend de plusieurs paramètres dont celui de l’offre, à savoir construit-on assez de logements ? 

Mais l’augmentation de la demande joue, bien évidemment, aussi un rôle. Cette demande augmente pour plusieurs raisons : la plus évidente est l’augmentation de la population. Notons cependant le fait que la désintégration de la famille en Occident a également un effet : les gens se marient moins, divorcent plus et vivent plus souvent seuls. La croissance la plus rapide des gens vivant seuls a été constatée au sein des adultes de 35 à 64 ans, où la proportion de Canadiens vivant seuls est passée de 8 % à 13 % entre 1981 et 2016.

Mais considérons ici l’augmentation de la population. Aucun de pays énumérés ci-dessus n’atteint le taux de natalité de remplacement (2,1 enfants/femme). Leur population n’augmente plus qu’à cause de l’immigration. 

Or de nombreux pays à forte immigration sont parmi ceux où le logement est devenu le moins abordable.

Voici le taux de migration nette en 2020 pour les mêmes pays. Ce chiffre correspondant à la différence entre le nombre de personnes entrant dans un pays et quittant un pays au cours de l’année pour 1 000 personnes (sur la base de la population au milieu de l’année) :

Taux de migration nette pour 1000 habitants en 2020
Pays
Taux
Allemagne   2
Australie   8
Belgique   5
Canada   6
États-Unis   3
France   1
Italie   3
Japon   0
Royaume-Uni   2

Et voici l’augmentation de la population de ces pays entre 2000 et 2021 :

         
Pays Pop. en 2000   Pop en 2021
(est)
  Augmentation
Allemagne 82 000 000 83 129 285 1,38 %
Australie 20 000 000 25 917 345 29,59 %
Belgique 10 495 000 11 601 753 10,55 %
Canada 31 689 000 38 514 333 21,54 %
États-Unis 281 421 923 332 903 852 18,29 %
France 58 921 000 67 505 000 14,57 %
Italie 57 620 000 59 097 904 2,56 %
Japon 127 000 000 125 070 000 -1,52 %
Royaume-Uni 58 459 000 67 081 234 14,75 %

 

Source : OCDE, CIA

Voir aussi

Bloomberg: les salaires canadiens stagnent en raison de l’immigration de masse alors que l’inflation grimpe