lundi 29 mai 2023

Espagne — Défaite électorale de la gauche non à cause de son bilan économique (relativement bon) mais de ses réformes sociétales

 

Les élections municipales et régionales, dimanche 28 mai, ont donné un fort avantage au Parti populaire (de droite) et un avertissement sérieux au Parti socialiste, au pouvoir depuis cinq ans, à six mois des prochaines élections législatives.

Le Parti socialiste perd six régions sur neuf

Le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) du Premier ministre Pedro Sánchez perd six des neuf régions qu'il dirigeait. Aux municipales, de nombreuses villes passent à droite, comme Séville, Valence, Valladolid... Sur les dix premières villes du pays, les socialistes n'en dirigent plus qu'une seule.

De même, l’extrême gauche, avec le parti Podemos, est en net recul. Malgré l’engagement personnel des chefs des deux grands partis de gauche durant la campagne électorale, la gauche subit une sévère déroute.

Vox entre dans tous les parlements régionaux

Cette victoire massive de la droite pour ces élections municipales s’accompagne de la progression de la droite nationale. Le parti Vox, dirigé par Santiago Abascal, est celui qui progresse le plus, en doublant le nombre de ses voix aux municipales : il atteint 7 % à l'échelle nationale. Ses candidats entrent dans tous les parlements régionaux.

Le résultat de ces élections confirme la tendance plus générale à la droitisation en Europe. À l’instar de l’Italie, de la Finlande ou de la Grèce plus récemment, l’Espagne bascule à droite.

Dissolution du parlement

Lundi 29 mai, au lendemain de ces élections locales, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées à la mi-juillet, rapporte Le Figaro.

Conformément à la constitution du Royaume, le chef du gouvernement socialiste a donc consulté le roi Felipe (Philippe) VI pour lui annoncer sa « décision de (…) dissoudre le Parlement et de procéder à la convocation d’élections générales » qui se tiendront « le dimanche 23 juillet », a déclaré Pedro Sanchez lors d’une allocution télévisée.

La sécession des élites (universités de Grenoble et Lyon et le wokisme)

Chronique de Christian Rioux correspondant du Devoir de Montréal à Paris.

Le jugement n’est pas anodin et passera peut-être à l’histoire. Le 11 mai dernier, un tribunal a décidé d’interdire l’utilisation de l’écriture dite « inclusive » dans les documents de l’Université de Grenoble. Le 16 juillet 2020, le conseil d’administration avait en effet décidé de rédiger les statuts de l’institution dans ce nouveau sabir idéologique qui fait fi de certaines des règles élémentaires de la langue française en multipliant les points médians et autres signes inconnus des grammaires.

On pouvait notamment y lire que « le.la Directeur·trice du Service des Langues est élu·e pour 5 ans au scrutin secret. Il.elle est élu·e au premier tour à la majorité absolue des membres élu·e·s, aux tours suivants, il·elle est élu·e à la majorité relative. » Je vous épargne la suite.

Le tribunal réagissait ainsi à la plainte déposée par un professeur agrégé d’anglais. Il estimait que ce texte enfreignait la Constitution puisque celle-ci stipule que « la langue de la République est le français ». À la surprise générale, les juges lui donnèrent raison au nom d’une jurisprudence selon laquelle les actes administratifs doivent répondre à un principe de « clarté et d’intelligibilité ». Tout document serait donc tenu d’avoir « un niveau de clarté propre à garantir son accessibilité immédiate ». La démocratie serait à ce prix.
 
« Als », « ouvertx », « reconnux » : un examen rédigé dans une écriture inclusive extrême fait polémique à l’université Lyon II

Dans son jugement, le tribunal s’appuie sur une déclaration de l’Académie française datée du 26 octobre 2017 qui affirme que « la multiplication des marques orthographiques et syntaxiques » de cette écriture « aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».

Les Immortels ne croyaient pas si bien dire. Car au-delà du débat juridique et linguistique, ce jugement met en évidence ce que l’on pourrait désigner comme une forme de sécession de plus en plus manifeste des nouvelles élites intellectuelles et universitaires.

En effet, les membres du conseil d’administration de l’Université de Grenoble n’ont pas décidé de proposer une réforme linguistique, de convaincre la majorité de leurs idées, d’envoyer un mémorandum au gouvernement ou à l’Académie française. Ils ont décidé d’écrire comme bon leur semble. Qu’on se le tienne pour dit !

Peu importe que pratiquement personne n’écrive ainsi, que cette langue soit en réalité « excluante » puisqu’elle n’est enseignée nulle part et n’a ni grammaire ni règles connues de tous. Peu importe que, selon un sondage de l’IFOP réalisé en 2021, 63 % des Français en réprouvent l’usage et 42 % n’en aient même jamais entendu parler. Au nom de leurs bons sentiments et d’un féminisme dévoyé, ces élites se sont levées un beau matin et ont décidé que la langue commune que parlent plus de 300 millions de francophones dans le monde ne faisait plus leur affaire et qu’il fallait la changer. Comme si elle était leur propriété privée.

Voilà bien ce qu’on appelle faire sécession. Si les néoféministes agissent ainsi, pourquoi chacun n’utiliserait-il pas demain ses propres règles linguistiques, qui au nom de l’écologie, qui au nom de l’antiracisme, qui au nom de la simplification de la grammaire ? Quant aux partisans de la paix universelle, ils pourraient écrire en espéranto — certains n’en sont d’ailleurs pas très loin. Quid alors de la langue commune ?

Au-delà du délire inhérent à ce mode d’écriture abscons et totalement idéologique, l’exemple de l’Université de Grenoble illustre combien nos nouvelles élites « éclairées » vivent de plus en plus dans leur propre univers avec leurs propres références culturelles. Et donc, pourquoi pas leur propre langue ? C’est ce qu’avait décrit avant tout le monde l’historien et sociologue américain Christopher Lasch, décédé en 1994. Ce ne sont plus les masses, le prolétariat ou le peuple qui se révoltent, disait-il, mais les élites instruites, celles qui ont accès à l’université et inondent les médias, qui, au nom du Bien, ont décidé de faire sécession et d’en finir avec ce peuple qui serait de toute façon raciste, sexiste, pollueur et misogyne.

Contrairement à la vieille bourgeoisie nationale qui s’était résolue à « faire nation », nos nouvelles élites mondialisées se sont « retirées de la vie en commun », a écrit Lasch. Elles ont plus en partage avec les classes favorisées qui vivent à des milliers de kilomètres de là qu’avec les gens qui font leur ménage et ramassent leurs poubelles. Ce séparatisme élitaire explique toute une série de phénomènes étranges qui, autrement, demeureraient incompréhensibles. Qu’on pense aux discours exaltés, irrationnels et parfois même antiscientifiques sur les minorités sexuelles, raciales ou ethniques. Des discours à ce point extrémistes qu’ils dépassent l’entendement de la majorité. Et empêchent donc de faire société.

Quand on ne veut plus partager la langue du plus grand nombre, cela en dit long sur le degré de dissolution de la société. Récemment, deux professeurs de l’Université Lyon 2, convaincus de leur supériorité morale, n’ont pas hésité à imposer un examen de droit rédigé en sabir « inclusif ». On y trouvait des graphies comme « touz », « als », « appelae » et « reconnux ». À ceux qui s’estimaient lésés par un énoncé « illisible », l’université répliqua que la « liberté pédagogique » était sacrée. Le reste de l’humanité n’avait qu’à aller se rhabiller.

Le ministre français du Numérique se déclare prêt à « bannir » Twitter

Le réseau social d’Elon Musk (ci-contre) est sorti samedi du « code européen de bonnes pratiques contre la désinformation en ligne. »

Twitter « sera banni » de l’Union européenne en cas d’infraction à ses règles, a déclaré lundi le ministre français délégué au numérique Jean-Noël Barrot, qui s’est parallèlement inquiété d’une future régulation européenne « excessive » en matière d’intelligence artificielle (IA). « Twitter, s’il ne se conforme pas à nos règles, sera banni, en cas de récidive, de l’Union européenne », a martelé sur Franceinfo le ministre Jean-Noël Barrot.

Cette déclaration survient après la sortie officielle de Twitter du code de bonnes pratiques de l’Union européenne contre la désinformation en ligne, annoncée samedi par le commissaire européen à l’Industrie Thierry Breton. Ce dernier avait rappelé dans un message sur Twitter que le réseau social, dirigé par le milliardaire américain Elon Musk, demeurait assujetti légalement au respect des règles européennes.

« Twitter joue un rôle important dans le débat public, mais nous ne pouvons pas prendre le risque qu’un réseau social tel que Twitter se laisse prendre en otage par les partisans de la désinformation et que, par conséquent, notre débat public, notre démocratie soient affectés », a insisté Jean-Noël Barrot. « C’est la raison pour laquelle nous avons établi des règles claires et il faudra que Twitter s’y conforme », a-t-il ajouté.
 
Twitter avait déjà accepté un test de simulation de crise dans le cadre de la mise en place de ce Code, et M. Breton a déclaré que lui et son équipe se rendraient au siège de l’entreprise à San Francisco à la fin du mois de juin de cette année pour effectuer l’exercice de simulation volontaire. M. Breton n’a pas précisé en quoi consisterait ce test.
 
Garde-fous

Il existe des garde-fous pour les contenus générés par l’intelligence artificielle, tels que les vidéos « hyper truquées » (deep fake/contrefaçon profonde) et les images de synthèse, qui devront être clairement identifiés lorsqu’ils apparaîtront dans les résultats de recherche, a déclaré M. Breton. Il a également indiqué qu’en vertu de la loi sur les services numériques, les infractions pourraient être sanctionnées par de lourdes amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise.

Les plateformes devront « revoir complètement » leurs systèmes afin de garantir un niveau élevé de confidentialité et de sécurité pour les enfants, notamment en vérifiant l’âge des utilisateurs, a déclaré M. Breton.

Les grandes entreprises technologiques devront également réorganiser leurs systèmes pour « empêcher l’amplification algorithmique de la désinformation », a-t-il ajouté, se disant particulièrement préoccupé par les systèmes de modération de contenu de Facebook à l’approche des élections de septembre en Slovaquie.

La société mère de Facebook a déclaré qu’elle soutenait la nouvelle directive européenne sur les services numériques. « Nous prenons des mesures importantes pour lutter contre la diffusion de contenus préjudiciables sur Facebook et Instagram dans l’UE », a déclaré Meta il y a plusieurs semaines. « Bien que nous le fassions tout au long de l’année, nous reconnaissons que c’est particulièrement important pendant les élections et les périodes de crise, comme la guerre en cours en Ukraine. »

Critiques du Code

 
Jacob Mchangama, historien danois, a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la loi sur les services numériques à la fin de 2022, écrivant dans un article d’opinion que ce plan pourrait bien être un « remède » serait « pire que la maladie ».

« Mais lorsqu’il s’agit de réglementer la liberté d’expression, les bonnes intentions n’aboutissent pas nécessairement à des résultats souhaitables », a-t-il écrit pour le Los Angeles Times. « En fait, il y a de fortes raisons de croire que la loi est un remède pire que le mal, susceptible d’entraîner de graves dommages collatéraux à la liberté d’expression dans toute l’UE et partout où les législateurs tenteront de l’imiter. »

Bien que « la suppression de contenus illégaux semble assez innocente », il écrit que « ce n’est pas le cas ». Ce terme — « contenu illégal » — est « défini de manière très différente en Europe », a-t-il déclaré. « En France, des manifestants ont été condamnés à des amendes pour avoir dépeint le président Macron en Hitler, et les discours de haine illégaux peuvent englober l’humour offensant, tandis que l’Autriche et la Finlande criminalisent le blasphème. »

Direction sur l’intelligence artificielle excessive

Interrogé sur la future réglementation européenne en matière d’intelligence artificielle générative (l’« IA Act » [franglais (ce serait AI Act en anglais) typique et croissante des instances européennes, ses règlements n’étant en outre pas des actes [lois]…]) actuellement en discussion, le ministre français, tout en reconnaissant la nécessité de « donner un cadre » au développement de l’IA, a taclé le positionnement du Parlement européen qui risque de « faire sortir l’Union européenne de l’histoire technologique ».

« À ce stade, la position du Parlement européen est excessive, car elle impose des obligations d’audits, des obligations de transparence qui sont excessives pour ce type de modèles », à l’image de ChatGPT, a-t-il estimé. Ces modèles d’IA « font l’objet d’une course effrénée dans laquelle nous ne devons pas nous laisser distancer, sans quoi nous nous enfermerions dans des décennies d’assujettissement et de dépendance technologique », a-t-il poursuivi, appelant à « investir » dans le domaine.

« Il est impératif de disposer dans les mois qui viennent de modèles tels que ceux qu’ont développés ces géants américains », a-t-il conclu, rappelant que Google avait pour l’heure renoncé à déployer son IA Bard dans l’UE, face aux contraintes réglementaires.

Voir aussi

Macron bloque Rumble et Odysee en France (novembre 2022)


Nudité et discours anti peau blanche au Musée de la civilisation de Québec

Nous ne savons pas ce qu'est « la peau blanche privilégiée, la peau blanche émaculée [sic] »... Un croisement woke entre émasculée et immaculée ? 
 
L'exposition, parrainée par la banque TD, se tiendra jusqu'en avril 2024.
 

 
 
Gratuit les bambins, prix spécial pour les familles...



Aucune nudité annoncée dans cette invitation sur Facebook:





 Sophie Durocher commentait par ailleurs la politisation des musées du Canada:
 
Vous pensiez que le rôle des musées canadiens était de préserver le patrimoine? Qu’on allait au musée pour être bouleversé, touché, pour être en contact avec le beau, la création?

Mon Dieu que vous êtes dépassé!

Dans le Canada de Justin Trudeau, les musées financés par les fonds publics sont là pour promouvoir une idéologie, militer pour une cause et rééduquer le pauvre contribuable ignare et arriéré que vous êtes.

LE CANADA A CHANGÉ

Si vous ne me croyez pas, allez consulter en ligne le «Guide de discussion» pour le «Renouvellement de la Politique muséale du Canada», une consultation qui se poursuit jusqu’en juin pour mettre à jour la politique muséale qui date de 1990.

«Depuis, la société canadienne a changé, et de nouvelles priorités sont apparues», lit-on dans le document. «La version de la Politique de 1990 ne tient pas compte de ces nouvelles priorités, comme la réconciliation avec les peuples autochtones, le traitement des questions d’équité, de diversité et d’inclusion, ou la transformation numérique en cours.»

Il se bâtit au Canada entre 200 000-300 000 unités de logement par an, en 2022 1 million de personnes s'est ajouté à la population

Bon an mal an, il se bâtit au Canada entre 200 000 et 300 000 unités de logement. Cette année, à cause des taux d’intérêt plus élevés, du prix des matériaux gonflé et de la pénurie de main-d’œuvre, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prédit qu’il ne s’en construira que 214 000. 
 

Or, selon Statistique Canada, de janvier 2022 à janvier 2023, il s’est ajouté 1,05 million de personnes sur le territoire, dont 95,9% provenaient de l’immigration. Le double du seuil officiel. Et oui! Au Canada comme au Québec, les seuils ne représentent qu’une partie du nombre total de personnes arrivant par divers canaux migratoires. 
 
Ainsi, alors qu’une grave pénurie de logements sévit déjà, les nouvelles constructions seront insuffisantes pour couvrir les nouvelles arrivées. La pénurie ne fera que s’aggraver.
 

Entre mai 2022 et mai 2023, le coût des loyers a explosé de 16,8 % à Vancouver, selon les données de Rentals.ca. À Toronto, la hausse était encore plus élevée, atteignant même 21,2 %. En comparaison, les loyers montréalais ont enregistré une hausse moyenne de 10,7 % .

Mais quand on regarde les projections de la SCHL qui montrent que les loyers montréalais pourraient augmenter de 30 % d’ici cinq ans, les experts vont dans le même sens : Montréal est en train de prendre la même trajectoire.

La crise du logement est loin de s’arrêter à la frontière de la métropole. Que ce soit à Gatineau, Rimouski ou Sherbrooke, par exemple, la flambée des prix des loyers et la baisse des taux d’inoccupation inquiète à travers la province.
 
En mai 1973, il y a 50 ans, un appartement 4 1⁄2 [2 chambres à coucher, une cuisine, un salon et une salle de bain] sur l'avenue Papineau, en face du parc La Fontaine à Montréal, était disponible pour 120$ par mois. Ce montant incluait le chauffage, l’eau chaude, ainsi qu’une cuisinière et un réfrigérateur. 


La crise du logement mine la natalité

La crise du logement affecte le taux de natalité. En augmentant l'immigration de façon débridée, le gouvernement fait baisser le taux de natalité; le serpent se mord la queue. La cherté des logements influence même la « planification familiale », selon Desjardins. Certains jeunes retardent leur projet de fonder une famille et des femmes décident d’avoir moins d’enfants que souhaité pour des raisons financières.

Voir aussi

Canada — programme de financement du logement fondé sur la race 

Forte baisse de la fécondité au Québec en 2022 : 1,49 enfant/femme (-7,7 % pour les « langue maternelle français »)

Canada, champion de l'augmentation du prix du logement depuis 2000, aussi un pays à très forte immigration... 

Bloomberg: les salaires canadiens stagnent en raison de l’immigration de masse alors que l’inflation grimpe  

Crise du logement : le tabou des seuils d’immigration trop élevés

Immigration de masse : le Canada connaît la plus forte croissance démographique du G7

L’augmentation de l’immigration a amplifié la crise du logement

Canada — Faire passer l’immigration de 300 000 personnes par an à un million

L'initiative du Siècle (dont un des cofondateurs est Dominic Barton, actuellement ambassadeur du Canada en Chine populaire). En anglais uniquement.

Le patronat québécois reprend de plus belle sa campagne en faveur de l’immigration massive : 64 000 par année au Québec ! (1er avril 2021, ce n’est hélas pas un poisson d’avril)

On a consulté des circulaires [publicités] d’épicerie de 1999 et ça fait mal au cœur