jeudi 10 juin 2021

Les accusations d'attouchements sur de jeunes garçons mineurs se multiplient

Jérôme Pernoo, un enseignant de musique, a été suspendu mi-mars. Plusieurs accusations similaires ont émaillé l'actualité dernièrement, interrogeant une nouvelle fois les méthodes d'enseignement au sein des conservatoires de musique.

Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse  (CNSMD) de Paris, bien laïque, a suspendu mi-mars le professeur de violoncelle Jérôme Pernoo à la suite d'accusations de violences sexuelles, révèle Mediapart dans une longue enquête sur laquelle son auteur, Antoine Pecqueur, reviendra sur France Musique ce jeudi 10 juin dans Musique Matin. Dans le cadre d'une enquête interne, consultée par Mediapart, sont décrits des attouchements envers de jeunes garçons mineurs. Le parquet de Paris confirme au média d'investigation qu'une enquête préliminaire a été ouverte le 20 avril 2021 du chef d' "agression sexuelle sur mineur", enquête menée par la Brigade de protection des mineurs. Les faits présumés auraient eu lieu en dehors du conservatoire et se seraient déroulés sur plus d'une dizaine d'années. Jérôme Pernoo enseigne au CNSMD de Paris depuis 2005. Nous avons essayé de le joindre, sans succès.

Selon les sources de Mediapart, au cours de l'enquête interne visant Jérôme Pernoo, une cinquantaine de témoignages ont été recueillis, qui ne se limitent pas seulement au professeur de violoncelle. L'article évoque également le nom d'Yves Petit de Voize, figure réputée du monde musical, qui, selon les informations de Mediapart, fait l'objet d'un signalement au procureur de la République, suite à un récit décrivant une agression sexuelle. 

 

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« Faire face à l’occidentalophobie »

Le poisson pourrit toujours par la tête. L’expression est souvent employée pour désigner la faillite des élites. En l’occurrence, elle est parfaitement adaptée au problème posé par le numéro 174 de la revue Commentaire. […]

Trois articles reviennent sur la dérive du féminisme (Nathalie Heinich), de l’islamogauchisme (Philippe Raynaud) et sur la décadence universitaire aux États-Unis (Arnaud Laferrère). Il est urgent en effet de déconstruire les déconstructeurs, et de fourbir les arguments qui fortifieront ceux qui aujourd’hui refusent de se soumettre à la novlangue du « wokisme ». 

Dans un entretien accordé au Figaro (voir ci-dessous), l’universitaire américaine d’origine palestinienne Lama Abou-Odéh, professeur de droit à Georgetown, compare la prise de pouvoir idéologique de la nouvelle gauche radicale sur les campus américains au noyautage des universités des pays arabes par les fondamentalistes musulmans. Personne n’y prend garde, et soudain, la liberté d’enseigner a disparu.

L’Université est souvent plus faible qu’il n’y paraît, et elle peut très vite se mettre au service d’une minorité agissante, au point d’oublier ce qui la définit en propre : la liberté de la recherche, la liberté d’opinion, et d’expression de ces opinions. C’est ce qui est en train de disparaître des universités américaines, soumises à la surenchère dévergondée d’un nouveau conformisme diversitaire.

Ce genre d’affrontements est-il si nouveau que ça ? Le philosophe Philippe Raynaud [...] nous met en garde contre l’impression que les événements d’aujourd’hui ne sont qu’une répétition de ceux d’hier. « Il y avait le gauchisme étudiant d’une part, et d’autre part, un monde académique assez stable. Aujourd’hui, les autorités universitaires estiment nécessaire de sanctionner ceux des professeurs qui ne se soumettent pas à la nouvelle doctrine en cours ». 

Les universités américaines ne sont pas les seules submergées par cette nouvelle poussée occidentalophobe. En France, au Collège de France, Science Po, les écoles normales, l’EHESS sont tentés d’embrasser le nouveau dogme décolonial. C’est le mantra qui précède toute intervention sur les sujets migratoires, historiques, philosophiques. Tout est bon dans le jambon de la déconstruction tant qu’il confirme le démembrement général de la matrice spirituelle (osons ce mot daté) de l’Occident. 

[...] Dans son ensemble, l’Occident se réjouit d’ailleurs de cette nouvelle polyphonie qu’il a lui-même suscitée. Mais désormais, c’est la santé mentale de cette admirable civilisation qu’il faut protéger, et les articles de Commentaire, dans la vieille et bonne tradition aronienne, n’en font pas mystère.

Professeure de droit de Georgetown parle des mauvais résultats de ses étudiants noirs, elle sera licenciée

 

À vrai dire, paradoxalement, c’est aux États-Unis, et non en Europe, que le phénomène a pris naissance, et c’est là-bas que l’occidentalophobie ronge de l’intérieur l’âme désormais désarmée de l’université américaine. 

Pourquoi un tel tête-à-queue ? Parce que le passé esclavagiste des États-Unis est beaucoup plus lourd à porter, et parce que l’intelligentsia américaine a longtemps cru qu’elle détenait une part de la légitimité anti-coloniale. Or ce petit jeu géopolitique a fait boomerang.  

« Romain Gary avait répondu sèchement sur ce point à ses interlocuteurs américains qui lui faisaient un cours de morale sur la France en Algérie : ne vous racontez pas d’histoires, vous n’êtes rien d’autre que des pieds-noirs qui ont réussi ! », se souvient Philippe Raynaud […]. 

La dénonciation du passé colonial européen a donc nourri bien des opérations de déstabilisation de la CIA, qui n’était pas gênée d’affaiblir ce qui restait des prétentions hégémoniques du Vieux Continent en rejoignant les combats des gauches anti-coloniales.

Aujourd’hui, la gauche radicale est ravie de s’allier, non plus à l’Amérique bien pensante, mais à l’islam politique. Ils sont d’accord pour confondre l’Occident avec l’esclavage et les colonies. « Ce réductionnisme est aussi peu convaincant que celui qui consiste à réduire Colbert au code noir et Bonaparte au rétablissement de l’esclavage. » On singularise les injustices commises par l’Europe et les États-Unis, et on minore les horreurs commises par tous les autres — faut-il revenir, encore une fois, sur l’esclavage en Afrique ? Les opinions occidentales finissent par s’habituer à l’idée, comme le souligne Raynaud, que « l’inconscient occidental est forcément mauvais ». Pour compléter ce tableau, la destruction de l’environnement ruine définitivement la prétention occidentale à quoi que ce soit d’autre que disparaître définitivement de l’Histoire. C’est l’avantage du procureur qui n’instruit qu’à charge.

Parmi les sophismes de l’islamo-gauchisme, relayés par un François Héran, professeur au Collège de France, il y a cette idée que les études intersectionnelles et décoloniales forceront la société française à ne plus discriminer à l’embauche. « Il y a bien sûr des préjugés, admet Raynaud, mais cette hypothèse d’une discrimination a un faible pouvoir explicatif. Il est beaucoup plus efficace de postuler la tendance de toute société à se reproduire, à persévérer dans la manière d’être. » [...]
 

Raynaud relève aussi que « la laïcité française n’a cessé d’aménager une place à l’islam — des salles de prière aux mosquées ». Il est aussi indéniable que « les actes antisémites se multiplient depuis longtemps, les actes de vandalisme antichrétiens augmentent, mais les actes antimusulmans restent stables ». Ajoutons encore, qu’étant donné la répétition d’attentats spectaculaires sur le sol français depuis dix ans, on peut dire, sans exagération, que les Français sont tout sauf islamophobes. Philippe Raynaud, il y a trois camps. Le premier est nostalgique des nations d’hier. Il est ultraminoritaire : on ne reviendra pas en 1911. Le second est prêt à tout pour accélérer la désoccidentalisation du monde et il rassemble dans le même effort l’extrême gauche antilibérale et l’islamisme radical. Le troisième est sur la défensive. Il a peur d’affirmer que l’Occident n’est pas le mal radical, mais bien plutôt, malgré tout, le meilleur des mondes possibles. Citer Leibniz à ce sujet ce n’est pas faire du Pangloss. La lucidité et l’autocritique sont l’une des grandes vertus occidentales, ne les confondons pas avec la haine de soi et le masochisme.

Herī des Beatuli, apprendre le latin par la chanson

Cette traduction et cette interprétation conservent le rythme de la musique d’origine et l’allient au rythme latin correct correspondant (syllabes longues et courtes) tout en maintenant les rimes ! On le fait rarement, mais c’est important, car le rythme naturel du latin est au cœur de la langue. Les rimes, quant à elles, ne sont là que pour le plaisir ! Ut vos hoc opusculum juvet !

Traduction littérale

 
Ō, herī Oh, hier,
omnēs cūrae distābant mihī  
Tous les soucis étaient loin de moi,
at labōrēs sunt mānsūrī  
Mais les souffrances sont là pour rester.
ō, ipse crēdō in hoc herī. 

Oh, je crois en ce « hier ».

Et statim  
Et soudain
nōn sum tantus vir quem nōverim  
Je ne suis plus le grand homme que j’ai connu.
umbrae pendentēs crēscunt sēnsim  
Des ombres planent et croissent peu à peu,
ō dī, herī coit statim. 

Ô dieux, hier est soudain apparu.

Cūr mē rēlīquit,  
Pourquoi m’a-t-elle quitté ?
nēmō scit, nōn dīxit mī  
Nul ne le sait, elle ne m’a rien dit.
dīxī rem prāvam  
J’ai dit quelque chose de travers.
jam cupiam‡ uti sit herī. 

J’aimerais que ce soit hier.

Ō, herī Oh, hier,
lūdēbāmus amōre facilī
Nous jouions à l’amour facile,
at nunc volō modo cēlārī
désormais, je veux uniquement me cacher,
ō, ipse crēdō in hoc herī. Oh, je crois en ce « hier ».
 

‡ Notez l'élision du m final : cupiam uti → cupjam‿uti. En effet, toute syllabe finale terminée par une voyelle, une diphtongue ou un m s’élide devant un mot commençant par une voyelle, une diphtongue, ou un h.