Extraits d’un article du Soleil de Québec sur des données inédites qui confirment les études suédoises, finnoises et suisses : les enfants sont peu atteints par la Covid=19 et peu contagieux. Ces études sont parfois remises en question notamment parce que la COVID-19 ne provoque souvent aucun symptôme chez les enfants, ce qui fait qu’on les teste moins. Une bonne partie des « cas pédiatriques » auraient donc pu passer inaperçus, ce qui aurait fait conclure (erronément apparemment) à certaines études que les écoles ne sont pas des lieux de contagion significatifs.
À cet égard, cependant, la Santé publique du Québec a effectué quelques opérations de dépistage systématique dans des écoles qui permettent de contourner ce problème méthodologique. Quand il semblait y avoir une éclosion sérieuse dans un établissement, la Santé publique a souvent envoyé des équipes sur place pour tester tous les élèves de l’école, ou du moins ceux de plusieurs classes. Il peut certainement y avoir eu des enfants qui sont passés entre les mailles de ce filet — par exemple parce que leurs parents n’ont pas rempli le formulaire autorisant à tester leurs enfants —, mais cela donne quand même des statistiques qui sont largement indépendantes de la présence de symptômes, et possiblement le plus solide indicateur que l’on ait de la transmission dans les écoles.
C’est grosso modo la lecture qu’en font Mme Granvaux et Dre Quach. « Pour réussir à voir combien d’enfants ont été infectés par le cas index [NDLR : la première personne qui amène le virus dans un milieu], le seul moyen est de tester tout le monde à un moment précis », dit cette dernière.
Malheureusement, ni la Santé, ni l’Éducation, ni la plupart des directions régionales de santé publique n’ont pris soin de noter le résultat de ces dépistages systématiques, a constaté Le Soleil en frappant à toutes ces portes. C’est particulièrement dommage dans le cas de Montréal, où se trouve la majorité des cas de COVID-19, dit Dre Quach.
Mais dans les quelques cas où des chiffres (ne serait-ce que partiels) sont disponibles, le portrait qui s’en dégage est plutôt rassurant. Si la propagation était importante dans les écoles, on s’attendrait à trouver des cas en « grappes », concentrés dans les mêmes quelques classes. Mais comme le montre notre tableau ci-dessus, ces opérations de dépistage systématique n’ont généralement trouvé que des cas très uniformément répartis, à raison d’un ou deux par classe.
Il y a eu, soulignons-le, quatre classes en Outaouais où il semblait y avoir eu des véritables éclosions, soit de quatre à six cas par groupe, ce qui montre qu’il peut y avoir de la contagion à l’école. Mais dans les 15 autres classes où le CISSS de l’Outaouais a fait des dépistages systématiques, on ne trouvait qu’un cas (huit classes), deux cas (quatre classes) ou trois cas (trois classes).
Dans l’ensemble, commente Mme Grandvaux, « ces chiffres-là sont quand même rassurants » puisque sans être une preuve formelle ils suggèrent que les écoles ne sont pas des foyers d’infection, mais que la transmission qui s’y produit est plutôt le reflet de ce qui circule dans la communauté en général. Dre Quach interprète ces chiffres essentiellement de la même manière.
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