lundi 20 décembre 2021

Bloomberg : les salaires canadiens stagnent en raison de l'immigration de masse alors que l'inflation grimpe fort (m à j)

L'Inflation réelle au Canada serait sous-estimée 

Comme sa consœur canadienne, la banque centrale britannique a le mandat de viser un taux d’inflation de 2 %. Or, en novembre l’Angleterre affichait un taux d’inflation annuel de 5,1 %.

Au Canada, la hausse des prix en novembre s’est établie à 4,7 %, d’après Statistique Canada. Mais selon M. Derek Holt, économiste de la Banque Scotia, elle serait plutôt de 6 % si le Canada calculait l’inflation comme le fait l’Angleterre.

En Angleterre comme aux États-Unis, les statisticiens tiennent compte des variations des prix des véhicules d’occasion, ce qui n’est pas le cas au Canada.

Il existe différentes mesures du marché des véhicules d’occasion. Un indice publié par le Canadian Black Book montre que la valeur des voitures d’occasion a bondi de 9,5 % rien qu’en novembre et de 38 % par rapport à l’année précédente — dans les deux cas des valeurs historiques. À l’aide de cette source de données, M. Holt estime que l’inflation annuelle augmenterait d’environ 1,3 point de pourcentage, portant le taux à 6 pour cent contre 4,7 pour cent.

En outre, la hausse du prix des aliments serait sous-estimée par Statistique Canada d’après les analyses de Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de recherche est science analytique agroalimentaire à l’Université Dalhousie.

« J’ai peu confiance aux données de l’inflation canadienne », critique M.Holt. Pour lui, il est clair que la hausse des prix est sous-estimée. Une action rapide de la banque centrale est donc d’autant plus importante à ses yeux.

« La question est extrêmement importante à une époque de sensibilité accrue aux pressions inflationnistes », a-t-il déclaré. « Beaucoup de choses dépendent de lectures précises de l’inflation, mais au Canada, les marchés, les commerces de rue et les consommateurs ne sont pas bien servis par cette omission continue. »

Par exemple, certaines personnes voient leur salaire et leurs avantages sociaux liés aux variations de l’Indice des prix à la consommation (IPC).

« Les décisions de politique monétaire affectant le coût d’emprunt nécessitent aussi une mesure précise de l’inflation », a ajouté M. Holt.

Statistique Canada tient compte des véhicules d’occasion lorsqu’il construit sa pondération des biens et services dans l’IPC. Cependant, il utilise les prix des voitures neuves comme approximation du marché de l’occasion. En novembre, le prix de ces véhicules neufs a augmenté de 6,1 % par rapport à l’année précédente. Aux États-Unis, ces prix ont bondi de 11,1 %.

Statistique Canada a déclaré évaluer des sources de données et des méthodes alternatives pour inclure le prix des voitures d’occasion dans l’IPC.

Sources : TVA et Globe and Mail


Les salaires au Canada diminuent sous le double coup de l’immigration et de l’inflation, selon un article de Bloomberg News.

 

 

Aucun gouvernement (ni PLQ, ni PQ) n’aura accueilli autant d’immigrants (permanents + temporaires) que celui de François legault. Aucune mesure nataliste à l’horizon.

Le Canada, contrairement aux États-Unis, a rapidement recommencé à accueillir des travailleurs et des étudiants étrangers après un bref arrêt dû à sa gestion de la pandémie dans le cadre d’une politique pro-immigration de masse.

Environ 1,9 million de nouveaux arrivants sont entrés dans le pays au cours des cinq années précédant décembre 2021, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport aux cinq années précédentes.

Selon Bloomberg, « Les résultats sont à la fois formidables et problématiques : les entreprises ont pourvu les postes à un rythme effréné ces derniers mois, repoussant la masse salariale au-dessus des niveaux d’avant la pandémie et leur permettant d’augmenter la production. Avec une moindre rareté de la main-d’œuvre [par rapport aux États-Unis], les travailleurs canadiens n’obtiennent que de minuscules augmentations de salaire — actuellement de 2 % en moyenne — qui les laissent plus pauvres quand on prend en compte l’inflation de près de 5 %. »

Moins de pression
Hausse des salaires plus forte aux États-Unis qu’au Canada


Il y a eu une « augmentation de la population d’âge actif au Canada », explique Avery Shenfeld, économiste en chef à la Banque Canadienne Impériale de Commerce. Ces nouveaux immigrants, dit M. Shenfeld, sont « moins susceptibles de dire “Allez vous faire voir !” et préférer travailler dans les secteurs où les pénuries sont les plus aiguës ».

Les différences de politique d’immigration entre les pays voisins sont aujourd’hui si marquées que ces deux situations peuvent servir à une sorte d’expérience économique.

Les États-Unis jusqu’en 2020 ont orchestré une forte baisse de l’immigration, le marché du travail est soumis à des conditions inverses : les travailleurs bénéficient des plus fortes augmentations de salaire depuis des décennies — équivalant presque à la flambée de l’inflation — alors que les employeurs ne trouvent pas assez de personnel pour fonctionner à pleine régime, ce qui bride l’expansion économique.

À Ottawa, le gouvernement de Justin Trudeau parie que sa formule d’une forte immigration accompagnée d’une importante création d’emplois parviendra à apaiser les pressions inflationnistes et à créer le genre de reprise uniforme et durable qui fera oublier aux Canadiens à quel point ils ont perdu une partie de leur pouvoir d’achat en 2021.

Prêts à travailler
La reprise a attiré de nombreuses personnes nées à l’étranger dans la population active du Canada


La moindre augmentation des travailleurs nés à l’étranger aux États-Unis reflète des politiques plus restrictives lancées sous l’administration de Donald Trump.

Le Canada, quant à lui, demeure « ambitieux » sur le plan de l’immigration. Après avoir vu les niveaux d’immigration chuter de plus de la moitié l’année dernière en raison de la gestion canadienne de la pandémie, le gouvernement Trudeau prévoit de compenser entièrement cette baisse en augmentant ses objectifs annuels à l’avenir.

Les étudiants internationaux recommencent déjà à affluer. Le Canada a délivré environ 354 000 permis d’études à des étrangers au cours des neuf premiers mois de l’année 2021, en hausse de 63 % par rapport à la même période en 2020.

« Cibler un bassin de talents qui existe à l’échelle mondiale pour combler la rareté de la main-d’œuvre canadienne doit faire partie de la stratégie », a déclaré Sean Fraser, le nouveau ministre de l’Immigration de Trudeau, lors d’une interview la semaine dernière. S’exprimant dans une interview avec Bloomberg, Fraser a déclaré qu’il était même prêt à augmenter la cible du nombre d’immigrants — actuellement fixés à 411 000 pour l’année prochaine — s’il jugeait que de nouveaux arrivants supplémentaires étaient nécessaires pour combler les pénuries de main-d’œuvre.

Voir aussi

Canada, champion de l'augmentation du prix du logement depuis 2000, aussi un pays à très forte immigration...


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