samedi 20 juillet 2013

La tyrannie des petits pas : éducation préscolaire obligatoire en Nouvelle-Zélande ?

Un amendement à la Loi sur la sécurité sociale approuvée le 9 avril 2013 par le parlement néo-zélandais oblige les parents qui reçoivent des prestations sociales à envoyer leurs enfants d’âge préscolaire à un fournisseur de services d’éducation à la petite enfance agréé, d’inscrire leurs enfants auprès d’un professionnel de la santé et s’assurer qu’ils participent à un programme gouvernemental de suivi pour les enfants, sous peine d’une sanction d'une réduction de 50 % des prestations accordées, ainsi qu’une intervention des services sociaux.

Bien que les parents aient réussi à obtenir quelques concessions au projet de loi initial, notamment le droit ceux-ci de percevoir des prestations et d'éduquer leurs enfants d’âge préscolaire à la maison s'ils utilisent un programme d’enseignement agréé par le gouvernement, de nombreux parents appuyés par la HSLDA se sont dits déçus de son adoption en assemblée parlementaire le 9 avril 2013, et ce par deux voix seulement.

Il est très décevant que l’éducation préscolaire approuvée par le gouvernement soit dorénavant obligatoire pour tous les enfants d’âge préscolaire dont les parents reçoivent des prestations. Comme l’avocate Ruby Harrold-Claesson l'avait déclaré lorsqu’elle était en Nouvelle-Zélande : il s’agit de « la tyrannie des petits pas ». La HSLDA se dit préoccupée que le gouvernement ne rende l'éducation préscolaire obligatoire pour tous les enfants et pas seulement pour ceux dont les parents reçoivent des prestations. Ces craintes dont d'autant plus justifiées qu'un des objectifs avoués du gouvernement est que la quasi-totalité des enfants entre 3 et 5 ans soient envoyés dans des établissements agréés par l'État. Le Ministère du Développement social, qui a parrainé le projet de loi, a déjà annoncé une nouvelle politique concernant les enfants vulnérables. Cette politique a présenté un certain nombre d'objectifs, notamment un taux de participation à l'école prématernelle de 98 % d'ici 2016. Il est évident que le gouvernement néo-zélandais pense que tous les enfants valides devraient se retrouver dans une école prématernelle approuvée par celui.

En outre, il faut déplorer que cette législation crée un précédent en Nouvelle-Zélande puisque le gouvernement peut désormais décider quels sont les programmes d'instruction à la maison qui lui agrée.

Comment les familles les moins nanties et les familles monoparentales qui voudront instruire leurs jeunes enfants à la maison, mais qui perdront leurs prestations parce que leur programme d'éducation maternelle n'est pas approuvé par l'État pourront-elles résister à la pression gouvernementale ? Qui défendra leurs droits alors que nous voilà avachis, nourris au biberon de l'État-nounou, habitués à un État qui pourvoit à tous nos besoins et impose de plus en plus l'avis des experts et assume le rôle de « co-parent » professionnel.





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