lundi 22 septembre 2008

Un enseignant sort de son silence devant le pluralisme et le multicularisme imposés par l'État

Antoine Brunet, enseignant dans la ville de Québec, sort de son silence pour dénoncer, dans le Soleil, le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse imposé au nom du pluralisme et du multiculturalisme.

Quelques extraits de cette lettre d'opninion ci-dessous, les intertitres sont de nous.

Séance de novlangue

Au mois de février de l'an dernier, lors d'une journée pédagogique, nous avons reçu la visite des pédagogues de notre commission scolaire travaillant au nom du Ministère de l'Éducation. Ils venaient instruire notre équipe d'enseignants sur le contenu du programme Éthique et culture religieuse afin que nous puissions bien le comprendre et, qu'à travers de petits ateliers, nous soyons mieux préparés à l'appliquer ou « l'adapter » à la réalité de la classe. Bref, ils étaient là pour nous familiariser avec la « novlangue » ou le nouveau discours du ministère en matière de morale et de religion.

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Multiculturalisme obligatoire pour tous

Au nom du multiculturalisme, et dans l'esprit idéologique qui règne au Ministère de l'Éducation, le gouvernement du Québec expose maintenant les jeunes du primaire à une pluralité de religions, et ce, dès la première année du primaire.

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Malléables comme de la pâte à modeler

Mais qui sommes-nous véritablement ? Comment nous identifions-nous par rapport aux autres ? Qu'est-ce que la nation québécoise ? Nos esprits sont-ils aussi malléables que de la pâte à modeler, acceptant de nous modeler selon ce que nous propose la mode du jour ou le parti au pouvoir ? Suivrons-nous le dogme postmoderne de l'ouverture qui dit que toutes les valeurs se valent ? Serons-nous à l'image de ces petits bouddhas en pâte à modeler que fabriquent nos enfants ? Nos petits, avec leurs esprits encore plus malléables, sont-ils suffisamment enracinés dans leur propre culture pour être abandonnés devant cette vitrine de réalités qui leurs sont étrangères ? À quoi s'attend-on de leur part, à la fin d'un tel cours ? Retiendront-ils les différentes notions sur ces religions à la manière d'automates ? Quel progrès ! En vérité, ce cours de « culture » religieuse ne les rendra pas plus cultivés. Les enfants n'étudieront ces religions qu'en surface, sans véritablement baigner dans aucune d'entre elles. Et toutes ces religions seront considérées sur le même pied d'égalité dans un heureux relativisme. Nos enfants, dont l'identité est encore fragile et qui connaissent mal leur héritage, seront noyés dans cette multitude.

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Comparer sans avoir une base de comparaison ?

Ces petits ne sont pas encore enracinés dans leurs propres traditions et ne possèdent pas leurs propres points de repères fermes ! Plutôt, on exige d'eux qu'ils puissent se comparer aux autres traditions religieuses, et encore, de pouvoir comparer ces religions étrangères entre elles. Il me paraît évident qu'ils doivent d'abord grandir et approfondir leurs propres racines avant de s'aventurer dans le monde de la diversité religieuse. N'est-ce pas en s'appuyant sur son propre patrimoine culturel qu'on apprend à se tenir debout devant l'autre pour mieux le comprendre ? Il semble que l'État n'ait pas voulu choisir et s'affirmer, de peur de se faire taxer de conservatisme ou de xénophobie. C'est bien plus simple d'accepter la pluralité comme fondation de notre mosaïque québécoise que de défendre une position de principe. On demande donc aux Québécois d’élargir toujours plus leurs horizons... mais avec le risque de perdre de vue de ce que nous sommes nous-mêmes ! Il est proche le jour où certains de nos enfants, des enfants du Québec de demain, dénonceront leurs propres parents parce que ceux-ci ont été intègres ou parce qu'ils n'ont pas voulu suivre l'idéologie relativiste du parti ! Nous aurions alors à craindre nos propres enfants à cause du mal qu'on leur a fait en demeurant passifs.

Restaurons enfin l'éducation

Personnellement, je suis plus qu'incommodé par l'enseignement d'un tel cursus. À mon avis, on ne rend justice à personne dans ce programme : ni aux petits ni aux étrangers nouveaux venus, sûrement pas à la nation québécoise (dont la grande majorité est culturellement chrétienne) et certainement pas aux religions qui n'y sont étudiées qu'en surface. Que faire, donc ? D'abord, manifestons notre opposition à ce programme du ministère. Ensuite, comme le dit si bien le jeune intellectuel Mathieu Bock-Côté, « profitons du malaise que le programme Éthique et culture religieuse génère pour formuler un tout autre discours sur l'éducation qui permettra enfin d'ouvrir le chantier de sa restauration. » Si chacun met la main à la pâte, il sera possible d'espérer que demain, deux et deux font quatre.

Rencontres lénifiantes devant des salles vides

Extraits d'un article de L'Action week-end de Joliette du 21 septembre 2008. Les intertitres sont de nous.

Manque d'intérêt des parents pour les séances organisées par l'État

Les assemblées publiques mise de l'avant par la Commission scolaire des Samares afin de répondre aux questions des parents concernant le nouveau cours éthique et culture religieuse ne passeront pas à l'histoire comme des succès de foule. Quatorze parents ont répondu à l'invitation à Sainte-Julienne mardi. Mercredi, neuf parents ont écouté les explications présentées à l'auditorium de la polyvalente L'Érablière de Saint-Félix-de-Valois. [Le 3 mai, seules seize personnes avaient assisté à une réunion similaire à Westmount, les fonctionnaires avaient alors balayé du revers de la main les questions relatives aux droits des parents.]

Préparer les enfants à un marché du travail international ?

Conseillère pédagogique du cours éthique et culture religieuse, Johanne Domaine a, pendant plus de 30 minutes, exposé la démarche provinciale entreprise il y a des années. Peu importe la matière, dit-elle, nos écoles préparent les élèves pour le marché du travail dans 20-25 ans. « Nos enfants voyageront sans doute plus que leurs parents. Ils côtoieront des travailleurs d'ethnies différentes. L'objectif du programme, c'est apprendre à vivre ensemble avec nos différences », a-t-elle mis en relief.

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« Une théorie superbe mais j'ai des doutes au niveau de l'application. Les élèves au secondaire font preuve de jugement. Par contre, au primaire, tout ce que dit l'enseignant est force de loi », a fait valoir une mère de famille.

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Quand avez-vous consulté les parents  ?

« Oui, mais quand avez-vous consulté les parents ? », a demandé une intervenante mercredi.