samedi 15 août 2020

Université — Liste de lecture anti-blanche de Sciences Po fait polémique

L’école de Sciences politique a partagé sa liste de livres anglais à lire pour l’été 2020. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est très orientée idéologiquement.

Sciences Po a partagé une drôle de liste de lectures sur son compte Instagram officiel. Fidèle aux préoccupations de l’année, on y retrouve des œuvres relatives à la race — George Floyd et Adama Traoré obligent — et seulement relatives à... La couleur de peau. Problème : c’est toujours à charge anti-blanc.

La liste des lectures de l’été de la prestigieuse (à la réputation surfaite à notre avis) école a, certes, été constituée par les abonnés au compte de l’école — comme précisé sur la légende, sur leurs recommandations de lecture — mais ce n’est pas tout.

Le compte de l’école assume son parti pris idéologique, en proclamant que la liste de livres « célèbre le militantisme, l’action, la diversité, et la jeunesse », avant de remercier ses abonnés pour ces bons conseils. Hélas, l’esprit critique n’est pas à l’ordre du jour : les lectures recommandées font la part belle à l’antiracisme, au militantisme de déconstruction du privilège blanc et autre... 

Au détriment même des personnes de peau blanche. Nous pouvons trouver dans cette liste prétendument éclairée : How To Be An Antiracist (Comment être antiraciste, en français), Me and White Supremacy (que l’on peut traduire par : Moi et la suprématie blanche), Why I'm No Longer Talking to White People About Race (Pourquoi est-ce que je ne parle plus de race à des Blancs, NDLR), ou encore White Fragility (La fragilité blanche, en français). Un parti pris particulièrement catégorique pour une école d’une telle envergure...

Une autre preuve de l’américanisation (et de la fascination de l’anglais) de la France.

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Covid-19: le système immunitaire a la mémoire longue

Pour mieux comprendre la mise en place de cette mémoire immunitaire, Simon Fillatreau, de l’Inserm, met en place un suivi de l’évolution des lymphocytes mémoire chez trente patients guéris. 
 
 Cellule infectée par la Covid 2019

Le fait que la majorité des populations infectées par le Sars-CoV-2 ne présente pas de symptômes notables pourrait être dû à la bonne mémoire de notre système immunitaire, selon plusieurs études indépendantes dont deux sont publiées dans la revue Nature. Ces travaux menés à Singapour, en Allemagne, aux Pays-Bas ou aux États-Unis ont découvert que le système immunitaire de 10% à 50% des personnes n’ayant jamais été en contact avec le virus était capable de le reconnaître. 

 Cette mémoire se met en place quand des lymphocytes T, cellules immunitaires dans le sang et la lymphe, se spécialisent pour reconnaître des parties du virus à la surface des cellules infectées. Pivots de la réponse immunitaire adaptative, ils activent alors les lymphocytes B, producteurs d’anticorps contre le virus, et d’autres lymphocytes T, chargés de tuer les cellules infectées. Une fois l’infection éradiquée, des lymphocytes B et T vétérans vont perdurer dans l’organisme et former la mémoire immunitaire contre le virus, prêts à intervenir rapidement en cas de nouvelle infection.

Lymphocytes vétérans

De tels lymphocytes T capables de reconnaître le Sars-CoV-2 ont bien été trouvés par les chercheurs chez des personnes vierges de tout contact avec ce virus. Ces cellules réagissaient à des parties du virus communes à quatre autres coronavirus qui circulent chaque hiver et sont responsables d’environ 20 % des rhumes. Une telle réaction croisée pourrait expliquer pourquoi le système immunitaire n’est pas toujours pris au dépourvu par le Sars-CoV-2.

Ce type de mémoire immunitaire s’avère aussi très stable dans le temps. À Singapour, par exemple, les chercheurs ont trouvé que les personnes infectées par le SarsCoV-2 en 2003 portaient encore des lymphocytes T «mémoires» capables de s’activer en présence de ce virus, soit dix-sept ans plus tard. Pour mieux comprendre la mise en place de cette mémoire immunitaire, Simon Fillatreau, de l’Inserm, met en place un suivi de l’évolution des lymphocytes mémoire chez trente patients guéris.

L’enjeu est important car leur détection s’avère une marque plus fiable d’une exposition passée au Sars-CoV-2 que celle des anticorps. C’est ce qui se dégage d’une étude mise en ligne sur le site MedRxiv menée par l’équipe du Pr Samira Fafi-Kremer, des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. « Nous avons trouvé que des personnes exposées au sein de leur couple ont eu des symptômes typiques du Covid-19 en moyenne sept jours après leur partenaire, puis développé une réponse T spécifique, mais sans produire d’anticorps », précise la chercheuse. Cette absence a été aussi rapportée par une étude chinoise montrant que certains malades peu symptomatiques du Covid-19 ne développent pas ou que très peu d’anticorps contre le virus. Des éléments qui suggèrent que la détection des anticorps dans le sang n’est pas un moyen très fiable de recenser la majorité des personnes ayant été infectées.

Deux conclusions se dégagent de l’ensemble de ces résultats. D’une part, le développement d’une immunité durable contre le Covid-19 repose en premier lieu sur la réponse des lymphocytes T mémoire. D’autre part, «le succès des vaccins anti-Covid-19 en cours de test clinique dépendra de leur capacité à induire non seulement des anticorps neutralisants mais aussi une réponse immunitaire T robuste contre le virus », souligne le Pr Fafi-Kremer. 

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Confinement : des effets parfois dramatiques sur les enfants

Un texte de Gaël Campan, économiste principal à l’IEDM, et Alexandre Massaux, chercheur associé à l’IEDM. Ils signent ce texte à titre personnel.

Greta Thunberg et les grèves pour le climat ont mis en avant les jeunes. Pourtant dans la crise du Covid-19, la jeunesse semble avoir été ignorée et même sacrifiée. Pas un jour ne passe sans que les actualités n’évoquent les décès de la Covid-19.

Un des principaux leitmotivs qui a dirigé la conduite de cette crise a été que la santé devait primer sur l’économie. Une approche qui a poussé à un confinement sévère et généralisé.

Terrain de jeu fermé pour cause de coronavirus

Néanmoins, ce dernier démontre des effets néfastes en matière sanitaire et particulièrement auprès des populations vulnérables. Selon l’UNICEF, 99 % des enfants et adolescents de moins de 18 ans vivent dans un environnement où des restrictions ont été adoptées et 60 % vivent dans des pays ayant pris des mesures de confinements.

Un confinement aux effets désastreux sur les enfants

Un certain nombre de données démontrent que le confinement a des effets dramatiques sur les enfants. Au niveau mondial, l’ONU prévient qu’avec la fermeture des classes, ce sont 310 millions d’enfants dépendants des cantines scolaires qui vont être sous-alimentés.

Du fait de l’arrêt partiel de l’économie globale et de la concentration des efforts médicaux sur l’épidémie, les campagnes de vaccinations contre la polio, qui concernent 80 millions d’enfants, sont interrompues, anéantissant les progrès des deux à trois dernières années en ce qui concerne la réduction de mortalité infantile.

Le directeur de la santé de l’UNICEF considère que les confinements généralisés sont inadaptés et contreproductifs. Pire, ces mesures et l’obsession des services de santé vis-à-vis du Coronavirus peuvent causer davantage de décès en empêchant l’accès aux soins pour combattre pneumonie, diarrhée et rougeole.

En outre, il ne faut pas croire qu’un tel phénomène touche uniquement les pays pauvres et en voie de développement. En Italie, 700 000 enfants rencontrent des difficultés alimentaires. Ainsi au cœur de l’UE et au sein de la troisième économie européenne, les mesures de lutte contre la pandémie ont réussi à créer une situation de grande précarité.

Au-delà de ces aspects dramatiques, d’autres effets pervers du confinement commencent à être relevés. L’American Academy of Pediatrics révèle que la fermeture des écoles a renforcé de nombreux risques psychologiques et physiques pour les enfants et adolescents comme les abus physiques ou sexuels, la toxicomanie, l’anxiété, la dépression et les idées suicidaires.

Ces éléments risquent de marquer à long terme, voire à vie, les enfants et les jeunes. Ainsi, sous prétexte de sauver des vies, on a sous-estimé les coûts cachés de cette lutte contre la pandémie pouvant aboutir à des conséquences dévastatrices.

Laissons la jeunesse s’épanouir

Ce sont les enfants d’aujourd’hui qui construiront le monde de demain. Le fait qu’ils soient peu concernés par la dangerosité du virus doit pousser les décideurs à ne pas sacrifier leur avenir.

De plus, maintenir une approche indifférenciée au sein de la population risque de provoquer une réaction de la jeunesse et des tensions sociales profondes. Et celles-ci ont peut-être déjà commencé.

Avoir fait subir le confinement à la jeunesse peut, en partie, expliquer l’importance des mouvements sociaux après la mort de George Floyd.

Comme le fait remarquer Timothy P. Carney de l’American Entreprise Institute : « Des millions de jeunes sont sans écoles. Les bars, les restaurants et les cafés sont fermés. Les villes ont retiré les jantes des terrains de basket et menacé d’infliger des amendes pour s’être réunies avec trop d’amis. Sans loisirs ni travail, coupés de leurs amis, et sans rien à faire, les gens seront plus à cran. L’oisiveté poussera également les gens à des actions extrêmes et imprudentes. »

Une analyse qui devrait faire réfléchir les dirigeants, et qui doit se concrétiser par la nécessité de trouver des moyens de luttes contre la pandémie autre que le confinement sévère et généralisé.

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