mardi 27 février 2024

Canada : 4 millions de dollars à l'Ukraine pour « une action antimines transformatrice en matière de genre »

Dans le jargon inimitable de la Trudeaupie:

Activités de déminage tenant compte des sexospécificités pour un avenir durable en Ukraine
Financement : 
4 millions de dollars
Ce projet de HALO Trust vise à protéger la vie et les moyens de subsistance des Ukrainiens, y compris les femmes et les personnes déplacées à l’intérieur du pays, en s’attaquant à la menace que posent les munitions explosives présentes dans de vastes régions du pays. Les activités du projet comprennent : la réalisation d’enquêtes non techniques dans les communautés ciblées et le déminage manuel de celles-ci par la suite; le renforcement des capacités des principaux acteurs nationaux; la création d’un groupe de travail sur l’égalité des sexes et la diversité afin de promouvoir une action antimines transformatrice en matière de genre en Ukraine.


 

Japon — Deux fois plus de décès que de naissances en 2023

Le nombre de naissances au Japon a chuté pour la huitième année consécutive pour atteindre un nouveau record en 2023, indiquent des données préliminaires du gouvernement japonais mardi, soulignant la tâche ardue à laquelle le pays est confronté pour tenter d’endiguer la dépopulation.

Le nombre de naissances en 2023 est tombé à 758 631, soit une baisse de 5,1 % par rapport à l’année précédente, tandis que le nombre de décès a atteint un niveau record d’environ 1,59 million, soit la troisième année consécutive d’augmentation, selon le ministère de la Santé, du Travail et de la Protection sociale.

Le nombre de mariages a également baissé de 5,9 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 489 281. C’est la première fois en 90 ans que ce chiffre passe sous la barre des 500 000, selon le radiodiffuseur public NHK. La même année, les divorces ont également augmenté de 2,6 % pour atteindre 187 798 couples, selon les données officielles.

Taux de natalité

Un père et son fils regardent le match de Sumo « Baby-cry »

Les données reflètent le défi démographique croissant auquel est confronté le Japon, qui a l’un des taux de natalité les plus bas du monde et l’une des espérances de vie les plus élevées. Il doit notamment faire face à une population âgée croissante, à une diminution de la main-d’œuvre et à un manque de jeunes pour combler le fossé.

 Selon le Japon, un habitant sur dix est âgé de 80 ans ou plus, alors que la nation vieillit.

Les experts évoquent plusieurs facteurs pour expliquer le faible taux de natalité, notamment le coût élevé de la vie au Japon, la forte urbanisation et l’exil rural qui menacent de désertification une partie du pays, le prix des logements en ville pour les familles, l’absence de services de garde d’enfants dans les villes et l’évolution des mentalités à l’égard du mariage et de la famille.

Mesures sans précédent

Le gouvernement a lancé un certain nombre d’initiatives pour remédier à ce déclin, notamment de nouvelles politiques visant à améliorer les services de garde d’enfants, à améliorer les logements pour les familles et, dans certaines villes, à payer les couples pour qu’ils aient des enfants.

L’été dernier, le Premier ministre Fumio Kishida a lancé un avertissement sévère concernant la crise démographique, déclarant que le pays était « sur le point d’être incapable de maintenir les fonctions sociales » en raison de la baisse du taux de natalité.

Interrogé sur ces dernières données, le porte-parole du gouvernement japonais a déclaré que le gouvernement prendrait des « mesures sans précédent » pour faire face à la baisse de la natalité, notamment en développant les services de garde d’enfants et en encourageant les hausses de salaire pour les jeunes travailleurs.

« La baisse de la natalité est dans une situation critique », a déclaré le secrétaire général du cabinet, Yoshimasa Hayashi, aux journalistes.

« Les six prochaines années environ, jusqu’en 2030, lorsque le nombre de jeunes diminuera rapidement, seront la dernière chance d’inverser la tendance », a-t-il ajouté.

Conscient de l’impact social et économique potentiel et des tensions sur les finances publiques, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a qualifié cette tendance de « crise la plus grave à laquelle notre pays est confronté » et a dévoilé une série de mesures visant à soutenir les ménages en âge de procréer à la fin de l’année dernière.

La population du Japon devrait diminuer d’environ 30 % pour atteindre 87 millions d’habitants en 2070, avec quatre personnes sur dix âgées de 65 ans ou plus, selon les estimations de l’Institut national de recherche sur la population et la sécurité sociale.

Ségrégation raciale croissante dans les universités canadiennes

Ces derniers mois, une vague de salons, d’espaces d’étude et d’événements réservés aux Noirs a vu le jour dans les universités canadiennes, ce qui aurait été impensable il y a seulement quelques années.

Des étudiants marchent sur le campus de l’Université métropolitaine de Toronto. L’Université métropolitaine de Toronto a déclaré que son salon pour les étudiants noirs est conçu comme un lieu où les étudiants peuvent « guérir » et « se ressourcer » de l’oppression institutionnelle colonialiste.


Deux fois par semaine, le centre sportif de l’université de Waterloo suspend son calendrier habituel de cours de natation en milieu de matinée et réserve sa piscine de 25 mètres à l’usage exclusif d’un groupe démographique qui, selon ses dires, n’a pas une bonne « relation avec l’eau ».

« L’objectif est d’amener plus de Noirs dans un espace où ils n’ont pas toujours été les bienvenus », peut-on lire dans la description officielle de la « baignade des Noirs », une séance de 60 minutes réservée aux Noirs. Les utilisateurs peuvent faire des longueurs, s’entraîner à plonger ou s’inscrire à une leçon. Mais ils doivent être des « Black Folx », tout comme les instructeurs. Folx est une graphie progressiste (eh, oui !) de folks (les gens) censément inclusive.

« Ce temps est réservé à la construction d’une meilleure relation avec l’eau pour la communauté noire », peut-on lire en caractères gras sur la page web du Black Folx Swim.

L’université de Waterloo accueille plus de 30 000 étudiants étrangers. De nombreux nouveaux arrivants au Canada ne possèdent pas les compétences de base en natation et courent un risque élevé de noyade. C’est pourquoi de nombreuses sociétés de sauvetage ciblent spécifiquement les nouveaux Canadiens pour les cours de natation.

Mais à part une nage hebdomadaire adaptée aux transgenres et quelques événements épars réservés aux femmes, le Black Folx Swim est le seul moment de nage de l’université qui soit spécifique à un groupe démographique, et le seul qui s’adresse aux étudiants d’une origine ethnique particulière.

Et Waterloo n’est pas la seule dans ce cas. Alors que l’idée d’espaces explicitement réservés aux Noirs dans les universités canadiennes aurait été impensable il y a seulement quelques années, on a assisté ces derniers mois à une vague de salons, d’espaces d’étude et d’événements réservés aux Noirs dans les établissements d’enseignement post-secondaire canadiens.

L’université de Colombie-Britannique a récemment inauguré un espace réservé aux étudiants noirs, qui comprend des douches, des casiers et même une salle de sieste.  Pour y accéder, les étudiants doivent faire une demande et affirmer qu’ils font partie de l’une des catégories suivantes : « Noirs d’origine africaine, Afro-Américains, Afro-Canadiens, Afro-Caraïbes, Afro-Latins et Afro-Indigènes ».

L’Université métropolitaine de Toronto (TMU), anciennement l’université Ryerson, a ouvert un salon pour les étudiants noirs en 2022. Cet espace se veut un refuge contre « les méfaits du racisme institutionnel ». Dans de nombreuses déclarations publiques, la TMU s’est qualifiée de foyer d’oppression institutionnelle colonialiste, et le salon se veut un lieu où les étudiants peuvent « guérir » et « se ressourcer » de cette oppression, et « promouvoir l’épanouissement des Noirs ».

L’Université de Toronto dispose d’un bureau consacré à la participation des étudiants noirs (Black Student Engagement) qui organise une série d’événements d’initiation et d’orientation réservés aux Noirs. S’il existe des programmes d’« intégration » sanctionnés par l’université pour les étudiants d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est, ils se limitent pour l’essentiel à des rendez-vous de mentorat et à des ateliers.

L’université de Toronto n’est pas la seule à organiser des événements réservés aux Noirs. Comme l’indique un article de VICE, il n’y a pas si longtemps, en 2015, le Canada ne comptait pas un seul baptême estudiantin (bizutage) réservé aux Noirs. Mais après que les universités d’Ottawa ont lancé le Bizutage Black like me (« noir comme moi ») cette année-là, la pratique s’est rapidement banalisée.

Les campus universitaires canadiens ont toujours abrité des sociétés ou des cercles d’étudiants dont l’appartenance est déterminée par des caractéristiques nationales ou ethniques.

L’université McGill, par exemple, compte plus de 40 « cercles culturels » sur le campus, qui s’adressent à des groupes d’étudiants allant des Tamouls aux Marocains en passant par les « Asiatiques nés en Amérique du Nord ».

Mais les nouveaux « espaces noirs » sont différents dans la mesure où leur objectif explicite est de délimiter des zones réservées aux Noirs dans le but de créer des « espaces inclusifs ».

Lorsque l’université Simon Fraser a annoncé son intention de construire un centre pour les étudiants noirs, les administrateurs ont déclaré que le projet découlait directement de l’adoption de la Charte de Scarborough sur le racisme anti-Noir, un document datant de 2021 signé par 46 universités canadiennes.

La charte stipule que les Noirs sont sous-représentés dans les universités canadiennes en raison d’un écheveau de racisme institutionnel anti-Noir.


En tant que telle, elle préconise de suivre de près les caractéristiques ethniques des étudiants et des enseignants des universités canadiennes et de mettre en œuvre un certain nombre de « processus délibératifs » pour s’assurer qu’un nombre représentatif d’entre eux soient des Noirs.

L’un de ces processus est la construction d’« espaces d’affirmation et d’accessibilité […] qui favorisent l’appartenance à la communauté noire ».

À la TMU, le salon des étudiants noirs est le fruit d’un rapport publié en 2020 et intitulé « Anti-Black Racism Campus Climate Review » (examen du climat raciste anti-Noir sur le campus).

Les auteurs concluaient que même après dix ans d’efforts concertés de lutte contre le racisme, l’université était toujours en proie au racisme anti-Noir, qui, selon le rapport, se manifestait principalement de manière « intuitive », par exemple par un « sentiment de non-appartenance » et un « manque de représentation dans les programmes d’études ».

Le rapport recommandait notamment la création d’un « espace réservé aux étudiants noirs sur le campus, doté des ressources nécessaires pour qu’ils se sentent en sécurité ».

« Les universités ont toujours été des lieux peu sûrs pour les étudiants noirs. Le salon n’est qu’une étape vers le démantèlement de cette réalité néfaste », a déclaré Eboni Morgan, animatrice du soutien aux étudiants noirs, lors de l’inauguration de l’espace.