lundi 31 juillet 2023

Étude — Plus une personne est riche, urbaine et de gauche, moins elle accepte les gens qui ont une autre vision du monde

La population citadine, que l’on croit ouverte sur le monde, accepterait en fait bien moins les opinions des autres que la droite campagnarde, supposée pourtant plus étroite d’esprit, selon une étude européenne.

Une large étude montre que plus une personne est éduquée, riche, urbaine et de gauche, moins elle accepte les personnes qui ont une autre vision du monde.

Une large étude montre que plus une personne est éduquée, riche, urbaine et de gauche, moins elle accepte les personnes qui ont une autre vision du monde.

Les conclusions d’une grande étude européenne risquent de faire grincer pas mal de dents du côté de la gauche politique. En effet, l’enquête tord le cou au cliché qui affirme que la population urbaine, de gauche, serait plus ouverte d’esprit que la population campagnarde, de droite, qui n’accepte pas d’autres opinions politiques. Car dans la réalité, ce serait tout l’inverse.

L’étude, menée par le « Mercator Forum Migration une Demokratie » à Dresde (D), conclut que plus une personne est éduquée, riche, urbaine et de gauche, moins elle accepte les personnes qui ont une autre vision du monde. À l’inverse, les personnes qui ont une attitude conservatrice, qui vivent à la campagne et qui ont moins d’argent et d’éducation, sont plus ouvertes envers ceux qui pensent différemment.
Division et compromis difficile

Et les auteurs de l’étude sont sévères : l’intolérance de la gauche vis-à-vis des autres opinions a des conséquences, selon eux. Elle conduit à cette société divisée que l’on déplore des États-Unis, à l’Allemagne, en passant par Israël et la Suisse.


Pourtant, la polarisation n’est pas une mauvaise chose en soi, estiment-ils. Le fait qu’il existe des opinions politiques différentes, voire contradictoires, est indispensable aux démocraties, selon eux. « Ce qui est décisif, c’est la tolérance vis-à-vis des opinions divergentes, qui fait partie des fondements d’une démocratie moderne. Et c’est justement cette tolérance que la gauche semble perdre », critiquent-ils sévèrement.

Conséquence, selon l’étude : il devient toujours plus difficile de trouver des compromis politiques. La raison en est qu’une certaine vision du monde n’est plus seulement considérée comme une attitude politique, mais de plus en plus comme une partie de l’identité personnelle. Tout devient alors personnel. Corollaire : celui qui pense autrement est rapidement perçu comme une menace. La réaction est alors le scepticisme, la défense et l’exclusion. En d’autres termes : « On ne supporte plus les adversaires aux opinions différentes ».

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Sondage — Justin Trudeau, pire Premier ministre canadien des 55 dernières années

Trois Canadiens sur dix estiment que Justin Trudeau est le pire Premier ministre que leur pays ait jamais eu, selon un nouveau sondage de l’institut canadien Research Co. révélant les meilleurs et les pires Premiers ministres du pays depuis 1968, sur la base d’un échantillon national de 1 000 personnes.

 L’aversion pour Trudeau est forte

Research Co. a noté dans une analyse des résultats de son enquête que l’animosité ressentie à l’égard de Justin Trudeau et de son mandat s’était aggravée au cours de l’année précédente. Néanmoins, l’institut de sondage précise que cette haine à l’égard de l’actuel Premier ministre n’était nulle part aussi forte que dans la province de l’Alberta, située à l’ouest du pays.

Les Albertains détestent Justin Trudeau

« L’animosité à l’égard de Justin Trudeau est décidément très forte dans l’une des provinces canadiennes », a déclaré Mario Canseco, président de Research Co. dans un communiqué de l’institut de sondage. « Près de la moitié des Albertains (49 %) considèrent qu’il est le pire Premier ministre récent. »

Et les autres Premiers ministres ?

Si 30 % des Canadiens considèrent comme Trudeau comme le pire, pour les 70 % restants leur aversion se divise en aversion parmi les 7 autres Premiers ministres depuis 55 ans. Le trio des pires Premiers ministres, loin derrière Trudeau, est Stephen Harper, Kim Campbell et Brian Mulroney. Le prédécesseur de Justin Trudeau, Stephen Harper, a recueilli 18 % des voix. Selon le sondage, 7 % des Canadiens considèrent que Kim Campbell, Première ministre du Canada de juin à novembre 1993, a été la pire dans cette fonction. Premier ministre du Canada de septembre 1984 à juin 1993, Brian Mulroney a obtenu 6 % des votes.

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samedi 29 juillet 2023

Publicité pro-trans des Cafés Starbucks crée la controverse en Inde


Alors que la question de la légalisation du mariage homosexuel est toujours en suspens devant la Cour suprême de l’Inde, suscitant l’impatience et l’inquiétude de la communauté LGBTQ, Starbucks a récemment publié une publicité qui a suscité la controverse.

La publicité de Starbucks met en scène, dans un café, un couple de citadins qui attend leur garçon, Arpit, qui s’est transformé en femme et se fait désormais appeler Arpita. Le père semble contrarié par la décision de leur enfant, tandis que la mère tente de le calmer en lui disant : « Écoute, ne te mets pas en colère cette fois-ci. »

Arpita arrive ensuite au café et embrasse chaleureusement sa mère avant de s’approcher de son père. Tous deux échangent un sourire discret.

S’exprimant à moitié en anglais, le garçon s’adresse à son père : « Je sais que cela fait des années, mais tu comptes toujours énormément pour moi ». Son père réfléchit un instant, se lève avec détermination et lui demande s’il a envie d’un café, ce à quoi « Arpita » répond par un signe de tête. Le père passe la commande, revient à la table et cherche à entamer une nouvelle conversation avec Arpita. C’est à ce moment-là que le préposé au café annonce : « 3 cafés froids pour Arpita ».

Arpita est interloqué lorsqu’il entend son nouveau nom prononcé publiquement. Il se retourne ensuite vers son père.

L’entreprise américaine a partagé la vidéo sur Twitter avec un message soulignant que le nom d’une personne définit qui elle est, qu’il s’agisse d’Arpit ou d’Arpita. Starbucks affirmerait son amour et son acceptation de tous les individus qui s’assument pleinement.

Alors que la Cour suprême de l’Inde délibère toujours sur les requêtes visant à obtenir la reconnaissance légale du mariage homosexuel, le gouvernement central a révélé que trois États de la fédération indienne avaient exprimé leur opposition à cette mesure.

Le solliciteur général Touchar Mehta a déclaré que les gouvernements d’Assam, d’Andhra Pradech et du Radjasthan avaient exprimé leur désapprobation à l’égard de la reconnaissance légale du mariage entre personnes de même sexe. Le Maharachtra, l’Outtar Pradech, le Manipour et le Sikkim ont quant à eux demandé un délai supplémentaire pour fournir une réponse.

Et dire que, depuis les sanctions économiques qui visent la Russie, les Russes sont privés de cette rééducation LGBTQ ! (Croissance de la Russie prévue cette année selon le FMI : +1,5 %, récession prévue dans la très politiquement correcte Allemagne)

Histoire — Regards sur le Bas-Canada par Alexis de Tocqueville

Paru chez Typo Éditeur.

Claude Corbo présente l'ensemble des observations que l'académicien Alexis de Tocqueville a rédigées sur la nation française nord-américaine lors de son voyage en territoire nord-américain, au mois d'août de 1831. Il en ressort le jugement paradoxal de l'aristocrate humaniste constatant, ainsi que Corbo le résume, que « les Français sont le peuple vaincu », mais observant néanmoins une «puissante progression démographique des Canadiens français » (p. 40) et « une santé économique et morale de la paysannerie » (p. 43). Des textes sur la Louisiane de 1832 ont été ajoutés par l'éditeur.

Les écrits qu'Alexis Charles de Tocqueville a consacré au Bas-canada lors de son voyage au Nouveau Monde constituent un document unique. Claude Corbo présente longuement la série des observations et lettres du « penseur considérable » que fut Tocqueville sur la nation française habitant l'Amérique septentrionale.

Cette présentation donne le contexte du voyage de Tocqueville, accompagné de son ami Gustave de Beaumont : contexte politique d'abord mais aussi contexte culturel abondamment relevé par Tocqueville, qui considérera la survivance de la nation française alors en pleine expansion démographique comme l'une des découvertes importantes de sa mission. Il écrit le 26 novembre 1831: « Je viens de voir dans le Canada un million de Français braves, intelligents, faits pour former un jour une grande nation française en Amérique, qui vivent en quelque sorte en étrangers dans leur propre pays » (p. 43).

Claude Corbo analyse en détail l'itinéraire de Tocqueville au Bas-Canada (reproduit ci-dessous)  il souligne d'une part la philosophie de Tocqueville qui se préoccupe surtout de « l'égalité des conditions » (p. 14) et d'autre part son émotion « de retrouver au Bas-Canada une population française de langue, de tradition, de culture qui apparaît profondément rattachée à son identité, portée par une démographie généreuse et qui semble résolue malgré une conscience politique qui ne s'affirme pas toujours explicitement à demeurer elle-même » (pp. 41-42).

Extrait

« Les avocats que je vis là, et qu’on dit des meilleurs de Québec, ne firent preuve de talent ni dans le fond des choses ni dans la manière de les dire. [...] Leur style est vulgaire et mêlé d’étrangetés et de locutions anglaises. [...] L’ensemble du tableau a quelque chose de bizarre, d’incohérent, de burlesque, même. Le fond de l’impression qu’il faisait naître était cependant triste. Je n’ai jamais été plus convaincu qu’en sortant de là que le plus grand et le plus irrémédiable malheur pour un peuple c’est d’être conquis ».

Chronologie du séjour de Toqueville au Bas-Canada
Regards sur le Bas-Canada, pp. 35-36.

20 août 1831 Départ de Buffalo (New York) à bord du vapeur Great Britain; traversée du lac Ontario et navigation sur le Saint-Laurent.
23 août 1831Arrivée à Montréal.
24 août 1831Montréal. Rencontre avec l'abbé Joseph-Vincent Quiblier, supérieur du Grand Séminaire.Rencontre avec les frères Dominique et Charles Mondelet, avocats. Départ en soirée pour Québec à bord du vapeur John-Molson.
25 août 1831Arrivée à Québec en fin de journée.
26 août 1831Québec. Rencontre avec un marchand anglais (demeuré anonyme). Visite à un tribunal civil.
27 août 1831Québec. Rencontre avec John Neilson, député à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada. Visite à un « cabinet de lecture » ; lecture de journaux (Gazette de Québec, Le Canadien). Visite à un tribunal civil. (Note : Gustave de Beaumont, pour sa part, date la rencontre avec Neilson du 26 août.)
28 août 1831Québec. Excursion avec John Neilson dans la campagne environnante (dont le village huron de L'Ancienne-Lorette, bien que cette visite ait pu avoir eu lieu la veille).
29 août 1831Québec. Tocqueville et Beaumont visitent la campagne qui environne Québec, mais sans guide; ils se rendent jusqu'à Beauport. (Note : Beaumont date cette excursion du dimanche 28 août.)
31 août 1831Québec. Avec John Neilson et Denis-Benjamin Viger, Tocqueville et Beaumont se rendent sur la rive droite du Saint-Laurent jusqu'au village de Saint-Thomas-de-Montmagny. Départ pour Montréal à bord du vapeur Richelieu.
2 septembre 1831 Après un bref séjour à Montréal, départ pour Albany et Boston.

Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

vendredi 28 juillet 2023

Le 28 juillet 1755 — Le Grand Dérangement

Le peuple acadien naît tout au début du XVIIe siècle, lors de la fondation de Port-Royal en 1604, et s’implante principalement dans la Nouvelle-Écosse actuelle. Des Acadiens vont aussi s’établir sur l’Île-du-Prince-Édouard et le Cap-Breton (appelées respectivement, à l’époque, île Saint-Jean et île Royale). En 1713, à l’issue du traité d’Utrecht, les Français cèdent l’Acadie aux Anglais, mais conservent l’île Royale. La majorité des Acadiens demeurent sur place, mais exigent de rester neutres en cas de conflit contre la France. Pas question de tuer des soldats français.

Les historiens ont l’habitude de retenir 1755 comme la date charnière de l’histoire des Acadiens. Mais replacé dans le contexte global des provinces maritimes, le phénomène de la « Déportation » apparaît plutôt comme la suite d’une série d’événements remontant au moins à 1749, c’est-à-dire à la fondation de Halifax (Nouvelle-Écosse) par les Britanniques. Fondation qui enflamme les Micmacs. Ces derniers sentent que les Anglais se sont approprié leur territoire sans leur consentement, contrairement au traité de 1725/1726, et les officiers anglais refusent au départ la coutume qui veut que l’on échange des présents pour l’utilisation des terres. Cornwallis veut mettre le peuple micmac sous son autorité, mais essuie un refus. Par représailles, il offre des récompenses pour les scalps des micmacs. Les Micmacs répondent en déclarant la guerre aux Anglais en 1749.

Depuis 1749, « britanniser » l’Acadie

Wikipédia et le gouvernement britannique auraient décidé de censurer le débat sur le climat

Un projet de communication a été discrètement lancé ces dernières semaines, sous les auspices de l’objectif de développement durable n° 13 (ODD 13) des Nations unies, afin de « prendre d’urgence des mesures pour lutter contre le changement climatique et ses conséquences ». 

Il s’agit d’un effort concerté pour policer les entrées les plus consultées de Wikipédia relatives au changement climatique, en reflétant principalement les perspectives et les informations approuvées par les Nations unies sur le sujet. Selon le communiqué de presse officiel, les rédacteurs de l’encyclopédie en ligne travailleront en tandem avec des « experts en contenu » issus notamment du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et de l’Institut de l’environnement de Stockholm, financé par les gouvernements occidentaux.

Jusqu’à la mi-2024, ces groupes surveilleront et modifieront les articles de Wikipédia dont le nombre de pages consultées quotidiennement est important. Notant que les entrées du site « apparaissent généralement en tête des résultats de recherche sur internet », Wikipédia est appelée à jouer un « rôle clé dans la promotion des connaissances sur le changement climatique ». S’il existe un quasi-consensus sur le fait que le changement climatique est en cours, la manière dont les individus et les gouvernements doivent répondre au problème est loin d’être réglée — pourtant, les Nations unies sont déterminées à suggérer le contraire.
Les membres d’Extinction Rebellion manifestent dans le centre de Londres ce mois-ci

S’exprimant lors d’une table ronde du Forum économique mondial sur la lutte contre la désinformation à l’automne dernier, la sous-secrétaire générale des Nations unies chargée de la communication mondiale, Melissa Fleming, s’est vantée des talents de son employeur en matière de contrôle narratif. Elle a révélé que l’ONU s’était « associée » aux principaux moteurs de recherche et plateformes de médias sociaux pour influencer le contenu que les utilisateurs voient ou ne voient pas en rapport avec le changement climatique. « Nous devenons beaucoup plus proactifs », a expliqué Mme Fleming. « Nous possédons la science et nous pensons que le monde devrait la connaître, et les plateformes elles-mêmes le font également.

L’édition de Wikipédia n’est donc que le dernier front en date de la guerre que se livrent les Nations unies pour contrôler les récits en ligne sur le changement climatique. Des indices inquiétants montrent que le gouvernement britannique mène des activités similaires. En mars, l’Institute for Strategic Dialogue (ISD) a commencé à travailler sur un contrat gouvernemental de trois mois, attribué par le Department for Digital, Culture, Media and Sport (DCMS) pour “analyser la désinformation liée au climat sur les médias sociaux”.

L’ISD reçoit des fonds d’un grand nombre de gouvernements occidentaux, de fondations et de géants de la technologie, soi-disant pour éradiquer la “désinformation” sur des sujets particuliers. Tout au long de la pandémie, l’Institut a publié des rapports alarmistes sur la “désinformation” concernant le coronavirus. Ces publications qualifiaient d’” anti-vaxxistes” tous ceux qui critiquaient la réponse de Whitehall à la grippe Covid-19, tandis que les « anti-vaxxistes » eux-mêmes étaient dépeints comme une vaste cinquième colonne d’extrême droite, potentiellement terroriste

À chaque étape, ces déclarations douteuses ont été amplifiées par la BBC, ainsi que par la « journaliste spécialisée en désinformation » de la société, Marianna Spring. Spring a pris ses fonctions en mars 2020, précisément au moment où la DSI a commencé ses enquêtes sur la « désinformation » de Covid.

Puis, en novembre 2021, la commission de l’environnement et du changement climatique de la Chambre des Lords a publié un rapport sur le « changement de comportement pour les objectifs climatiques et environnementaux ». Ce rapport examine les mécanismes par lesquels les citoyens britanniques pourraient être incités à se conformer aux mesures préventives, qui peuvent prétendument permettre d’atteindre l’objectif Net Zero d’ici 2050.

Le rapport affirme que l’analyse par la DSI de la « désinformation » publiée sur Facebook pendant la conférence COP26, le même mois, a nécessité l’élargissement du projet de loi très controversé sur la sécurité en ligne pour couvrir le changement climatique. L’Institut a conclu que pendant les deux semaines de la conférence, « les contenus sceptiques ont suscité 12 fois plus d’engagement que les sources faisant autorité sur la plateforme ». On pourrait penser que c’est choquant, sauf que la majeure partie de cette prétendue « désinformation » a pris la forme de critiques à l’égard de Greta Thunberg et de l’hypocrisie des participants arrivant en jet privé, ce qui est destructeur pour l’environnement.

Par ailleurs, Steve Smith, un « témoin expert » consulté par la Commission, a affirmé que les « radiodiffuseurs traditionnels » tels que la BBC « doivent jouer un rôle important en tant que sources fiables dans un paysage de désinformation en ligne ». Par ailleurs, il a suggéré que le gouvernement britannique réutilise les techniques de communication déployées lors de la pandémie de Covid-19 pour lutter contre le changement climatique :

On a utilisé des techniques de communication très efficaces lors de la pandémie de Covid, et nous pouvons en tirer des enseignements, comme le fait que, lorsque nous pensons vraiment qu’il s’agit d’une crise, le gouvernement peut changer d’un jour à l’autre. Mais avec le changement climatique, ce n’est pas encore le cas, n’est-ce pas ?
— Steve Smith
Steve Smith est un cadre supérieur de Picture Zero, une société de production cinématographique et télévisuelle spécialisée dans les « histoires humaines sur le changement climatique ». Il est l’un des nombreux « experts » n’ayant aucune formation en sciences de l’environnement — notamment des spécialistes du marketing, des militants écologistes et des sondeurs — dont les témoignages ont largement contribué à l’élaboration des conclusions et des recommandations du rapport. L’un après l’autre, ils ont exhorté la commission à « appliquer les leçons de la pandémie de Covid pour susciter un changement de comportement généralisé ».

Il semble que le déploiement par les gouvernements d’une guerre de l’information contre leurs propres citoyens n’ait pas pris fin avec la réouverture du Covid-19 : influencer le public sur l’agenda climatique est le prochain domaine d’action.

Source : Unherd

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Co-fondateur de Wikipédia : je ne fais plus confiance au site que j’ai créé

Wikipédia et les GAFAM : parti pris et désinformation sur le « grand remplacement »

Article de Larry Sanger sur la partialité croissante de Wikipédia avec exemples (en anglais)

Un professeur « pourrit la Toile » et piège ainsi ses élèves

Le cas de Bret Weinstein (PhD en biologie, ancien professeur d’Evergreen college) et de l’article qui lui est consacré sur Wikipédia  

John Clauser s'est vu décerné le prix Nobel de physique en 2022. Il était invité à présenter un séminaire ce moins de juillet sur les modèles climatiques au Fonds monétaire international. Mais son invitation a été « suspendue » (sic) parce qu’un activiste écologiste a fait remarquer par courriel au directeur du Bureau d'évaluation indépendant (sic) du FMI, Pablo Moreno, que John Clauser avait dit il y a un mois au « Quantum Corea » : « Je ne crois pas qu’il y ait une crise du climat ». Pablo Moreno a aussitôt supprimé l’invitation à John Clauser. Lequel avait déjà publiquement rejeté les dogmes du GIEC et critiqué la politique climatique de Joseph Robinette Biden, et a rejoint cette année la « Coalition CO2 » qui est non seulement climatosceptique mais plaide pour une utilisation accrue du  CO2, nécessaire à la vie. (Source)

jeudi 27 juillet 2023

Étude — dix fois plus de morts par le froid que par la chaleur en Europe


Les vagues de chaleur sont mortelles et pourraient devenir plus fréquentes à cause du « changement climatique ».

Mais nous sommes mal informés quand les médias (et nos écoles) passent sous silence :

  • 1) qu’il existe des solutions pour les prochaines décennies : la climatisation, l’énergie à bon marché, villes plus résistantes à la chaleur (plus d’espaces verts, moins de surfaces sombres, etc.)
  • 2) qu’il y a environ 10 fois plus de décès dus au froid et qu’encore une fois, la solution est l’énergie à bon marché pour se chauffer adéquatement.

Notons que les décès dus à la chaleur et au froid ne sont pas principalement dus à l’hyperthermie ou à l’hypothermie, mais à des risques de décès plus élevés lorsqu’il fait plus chaud ou plus froid que la température la moins mortelle.

Pour la chaleur, il s’agit par exemple de la déshydratation, du déséquilibre électrolytique, de l’accident vasculaire cérébral.

Pour le froid, il s’agit notamment de la constriction des vaisseaux sanguins, d’une hypertension artérielle, d’un accident vasculaire cérébral.

Pourquoi le froid est-il plus dangereux ? Parce qu’il provoque une constriction des vaisseaux sanguins externes pour conserver la chaleur du corps, ce qui fait monter la tension artérielle.

Le graphique ci-dessous montre plus de 2 millions de mesures, dans 6 villes des États-Unis. Les valeurs supérieures à 130 sont considérées comme de l’hypertension artérielle.




Source : The Lancet


mercredi 26 juillet 2023

26 juillet 1686 — Pierre Le Moyne d’Iberville capture le fort Albany sur la baie d’Hudson

Pierre Le Moyne, sieur d’Iberville, était très bon canotier et manœuvrier. Il commença sa carrière militaire en 1686, sous les ordres du chevalier Pierre de Troyes à la baie d’Hudson. 
 
 
Il est accompagné de deux de ses frères, Jacques, sieur de Sainte-Hélène, et Paul, sieur de Maricourt. Ils prennent part à l’expédition organisée contre les postes anglais dans la région de la baie d’Hudson. La troupe d’une centaine d’hommes partit de Montréal, remonta la rivière des Outaouais et arriva à la baie de James. Les Français étaient accompagnés de guides indiens. Ils emportaient avec eux trente-cinq canots et vingt-sept traîneaux à chiens. Inspirés par la fougue et la bravoure de Pierre, ils attaquèrent le fort Monsoni (l’actuel Moose Factory en Ontario) sur le bord de la rivière de même nom (aujourd’hui la rivière Moose), qu’ils capturèrent.

De Troyes passa ensuite à l’attaque des trois autres postes anglais de la baie James : le fort Charles, le fort Albany et un entrepôt dans l’île Charlton. De Troyes et Sainte-Hélène prirent le fort Charles, le 3 juillet, tandis qu’Iberville capture le Craven, navire de la Compagnie de la Baie d’Hudson ancré dans le port. 
 
Les défenseurs du Fort Albany se rendirent sans condition le 25 juillet. Ce fort se situe en Ontario aujourd’hui, à 950 km à vol d’oiseau de Montréal. Le 26 juillet Pierre Le Moyne d’Iberville prit possession du fort, rebaptisé Fort Saint-Anne. Les honneurs de la guerre sont accordés aux vaincus, et l’on boit à la santé des rois de France et d’Angleterre. Après quoi, Paul Le Moyne de Maricourt prit le commandement du fort.
 
La conquête achevée, de Troyes part en laissant d’Iberville et une troupe de quarante Français sur place. Celui-ci était désormais gouverneur des trois postes capturés qui furent rebaptisés l’un Saint-Louis (Moose), l’autre Saint-Jacques (Rupert) et le troisième Sainte-Anne (Albany). Dans les années qui suivent, il continuera à guerroyer dans la région.
 


Comptabilité woke de la part de la candidate préférée de Québec Solidaire

Selon le Journal de Montréal : «

La professeure de l’Université Laval Christine Gilbert a confirmé au Journal qu’elle souhaite porter les couleurs de la formation [Québec solidaire] lors de l’élection partielle rendue nécessaire par la démission-surprise de Joëlle Boutin. 

Mme Gilbert était candidate de Québec solidaire dans Lotbinière-Frontenac, le comté où elle réside, lors des dernières élections générales. Elle avait terminé loin derrière, avec un peu plus de 9 % des voix. 

Il s’agit d’une candidature économique pour la formation de gauche. La professeure agrégée en comptabilité est notamment spécialisée dans les questions de dette publique. »

Gabriel Nadeau-Dubois (au centre)  sous le regard sévère de Christine Gilbert lors de la campagne électorale de 2022

 Elle semble surtout être une féministe très à gauche. Il suffit de consulter sa très maigre publiographie :

  • Gilbert, C. (2022). A Herstory of Accounting: Reconsidering the relationship between accounting and capitalism through the lens of matriarchal societies. Conférence A-CEASAR, Wellington, Nouvelle Zélande. (recyclée en 2023 en Colombie)
  • Gilbert, C. (2022). Countering Neoliberal Hegemony: The Use of Accounting in Public Space. AARG Seminar, Royaume-Uni. (recyclée deux fois)
  • Gilbert, C. (2022). Investigación contable: ¿Para quién? ¿ Para qué?: El papel del los académicos para el cambio social. Keynote speaker principal à la Conférence QRCA, Medellin, Colombie.
  • Gilbert, C. (2022). Resistance, hegemony, and critical accounting interventions: Lessons from debates over government debt. European Accounting Association Conference
Aucune communication en français. Elle est pourtant professeur/professeure/professoresse/professeuse dans une université francophone.
 
« Herstory » est un néologisme de l’extrême gauche féministe anglo-saxonne analysant (ou feignant d’analyser) le mot anglais history (issu du grec Ἱστορία à savoir « enquête »),  comme une histoire centrée sur l’homme (his),  son « histoire à lui », par opposition à la femme (her), son « histoire à elle ». « An accounting herstory » serait donc une histoire de la comptabilité d’une perspective féministe. Le reste du titre de la communication signifie : « Reconsidérer la relation entre la comptabilité et le capitalisme à travers le prisme des sociétés matriarcales ».
 

Barbie, un film de propagande néoféministe et misandre ?

Texte d’Anne Guerry est élève à l’École normale supérieure de Lyon, paru dans Le Figaro.

En mêlant combat féministe et hypersexualisation de la femme, la réalisatrice Greta Gerwig signe un film à charge contre les hommes qui manque cruellement de subtilité.

Ces derniers jours, certains passants ont pu voir des files parfois interminables devant les cinémas, mais ce n’était pas pour le nouveau film de Christopher Nolan, Oppenheimer, sur l’invention de la bombe atomique aux États-Unis.

Les deux acteurs principaux du film Barbie, Ryan Gosling et Margot Robbie

Ces files d’attente géantes étaient plutôt parsemées de perfectos rose bonbon, de minijupes tape-à-l’œil et de dessus pailletés, à l’image du style vestimentaire de la célèbre poupée Barbie commercialisée en 1959 par la société américaine Mattel. 64 ans plus tard, la société américaine commande un film pour faire la promotion de sa poupée, et confie le projet à la réalisatrice féministe Greta Gerwig. Après une promotion forcenée (on a pu voir une maison Barbie sur Airbnb, des collaborations avec de nombreuses marques de vêtements, des menus roses chez Burger King, une page Google qui s’affiche en rose lors des recherches en rapport avec le film), l’objectif semble donc atteint : la poupée bimbo fait à nouveau parler d’elle.

Pourtant, outre l’ampleur hors du commun de la promotion du film, l’histoire, elle, est on ne peut plus commune : Barbie mène une vie parfaite à Barbieland, monde dans lequel les femmes ont accès à tous les métiers et à toutes les responsabilités, et où les Ken (les poupées masculines), cherchent désespérément à attirer l’attention d’une d’entre elles en se pavanant sur la plage. Le ton est donné. Mais, après un voyage dans le « vrai monde », Ken s’inspire du patriarcat qu’il y a observé et l’applique à Barbieland. Les Barbies sont alors réduites à servir les hommes, jusqu’à ce qu’elles se révoltent et obtiennent pour de bon le pouvoir.

Dans le « vrai monde », les hommes sont tous machos et grossiers, ils méprisent les femmes et aucune d’elles n’a de responsabilités. À Barbieland, les Ken sont profondément stupides et superficiels, totalement dépendants des Barbies, alors que ces dernières n’ont que faire de leurs partenaires masculins. Le message est clair : la femme n’a pas besoin de l’homme, et c’est en se passant de lui qu’elle pourra s’émanciper et être pleinement femme. L’homme est une charge, si ce n’est une menace, pour la femme. Bien loin d’une histoire d’amour, la relation entre Barbie et Ken s’achève par un Ken en pleurs, qui regrette le patriarcat et qui accepte finalement le pouvoir des Barbies. Ce final grotesque et caricatural est à l’image de l’ensemble du film, ponctué de références peu subtiles et de tirades victimaires dans lesquelles les femmes expliquent la difficulté qu’elles éprouvent dans un monde phallocentré.
 

Mais alors que le pouvoir est donné aux femmes et que les hommes sont tournés en dérision permanente, il faut encore déconstruire l’image stéréotypée de la poupée hypersexualisée. Pour dissimuler le paradoxe de la féministe privilégiée blonde, blanche, grande et mince qu’incarne Margot Robbie, la réalisatrice l’accompagne d’autre Barbies de toutes ethnies et de toutes morphologies confondues. C’est également la ligne adoptée par Mattel pour commercialiser ses poupées aujourd’hui : en faire des emblèmes d’inclusion ! Mais on peut s’interroger à raison sur l’opportunisme de cette démarche, où le libéralisme culturel est mis au service du capitalisme consumériste.

Bref, malgré l’enthousiasme de la critique, qui parle de « comédie féministe inspirante » (L’Humanité), et de film « captivant et drôle » (Marie Claire), il s’agit plutôt d’un film parfaitement attendu, qui coche toutes les cases d’un néoféminisme méprisant les hommes, qui tend à diffuser un message d’inclusion envers les femmes n’ayant désormais plus besoin d’être belles pour être valorisées — le tout incarné par la magnifique Margot Robbie, qui reste une icône de beauté même quand elle aura renoncé à être Barbie — et qui se veut drôle, mais qui manque pourtant cruellement de subtilité.

Ce film peut cependant nous questionner sur l’état de notre société, qui voit en ce genre de production cinématographique au ras des pâquerettes une chance d’« empowerment » pour la gent féminine. Les femmes peuvent désormais reproduire tous les stéréotypes de genres que véhiculent les traditionnelles Barbie, car les talons hauts et les brushings ne sont plus le signe d’une injonction du patriarcat, mais plutôt le symbole de la victoire féministe, puisque désormais Barbie a fait disparaître Ken. On assiste donc à un nouveau paradoxe : la convergence entre les symboles ultras « genrés » (le rose, les talons, les paillettes) et la libération de la femme.

En réalité, le succès que remporte le film de Greta Gerwig est inquiétant : l’anéantissement de l’homme ne semble pas faire débat dans notre société, du moins chez les femmes ; il suscite au contraire l’enthousiasme. Les clichés ne choquent personne, à condition qu’ils s’appliquent aux hommes. Le pouvoir ne doit pas être partagé, à condition qu’il revienne aux femmes. À en croire Barbie, la lutte féministe n’aspire plus à une égalité des sexes, désormais ringarde, mais plutôt à une revanche des femmes qui pourraient désormais écraser les hommes en toute impunité, dans un mépris non dissimulé et même revendiqué.
 
 
Pour Radio-Canada : film féministe réussi, un peu fou, brillant et même touchant
 
Voici la chronique culture de la SRC sur le film. Extraits.

La commande était risquée : comment proposer au cinéma une Barbie féministe ? Comment prendre en compte les critiques adressées au fil des ans à la célèbre poupée — sur des questions de diversité corporelle notamment — pour produire un film qui ne fait pas que perpétuer des idéaux de beauté inatteignables ?

Le long métrage signé Greta Gerwig, coécrit avec son conjoint, le cinéaste Noah Baumbach, réussit ce tour de force. Le résultat est un peu fou, brillant et même touchant. […]
 
Nous voici donc à Barbieland, monde où vivent les Barbie dans une société menée par des femmes exceptionnelles et où s’enchaînent les excellentes journées sous le soleil. Ken, lui, ne passe une bonne journée que si Barbie lui donne de l’attention.

Mais voilà que notre Barbie stéréotypée, la belle blonde sans talent spécial (Margot Robbie), commence à penser à la mort et à faire de la cellulite : pire, elle a perdu la célèbre arche de son pied et son talon touche le sol pour une première fois. Elle décide donc de partir pour le vrai monde afin de trouver les réponses à ses questions, accompagnée de Ken (Ryan Gosling) et de ses patins à roues alignées.

Sur les plages de Californie, c’est le choc pour Barbie. Elle constate qu’elle et ses consœurs n’ont pas changé le monde, loin de là. L’Amérique est toujours majoritairement menée par les hommes, le sexisme est omniprésent et les Barbie sont considérées comme ringardes et toxiques par plusieurs. De son côté, Ken découvre aussi quelque chose dont il n’avait jamais soupçonné l’existence et qui lui semble la solution à tous ses problèmes : le patriarcat.
 
[…]
 
Ken est ridicule dans le film
 
Si Ken est ici le personnage secondaire, Ryan Gosling vole toutefois largement la vedette en jouant son blond personnage avec un intense dévouement et une absence de peur du ridicule qui lui permet de s’imposer comme la grande force comique du film. Derrière lui, une armée de parfaits Ken, dont ses compatriotes canadiens Simu Liu et Michael Cera, qui lui se démarque dans le rôle du seul et unique Allen, poupée rapidement discontinuée [sic, bel anglicisme] par Mattel.

Entourée des Barbie non stéréotypées [il s’agit en fait de stéréotypes diversitaires] Issa Rae [noire, plutôt trop forte à ses yeux pour incarner une Barbie], Kate McKinnon [excentrique, fofolle] et Hari Nef [homme qui se dit femme, un transsexuel], Margot Robbie, aussi productrice du film, infuse pour sa part un côté plus tendre et lumineux à sa poupée en perte de repères et en pleine crise existentielle. Il y a quelque chose de bouleversant à voir Barbie pleurer. […]
 
Film critiqué par la droite conservatrice américaine
 
La semaine dernière, une critique du site chrétien Movieguide a critiqué le film pour avoir inclus des personnages homosexuels.

« Le nouveau film Barbie oublie son public de base, les familles et les enfants, tout en s’adressant aux adultes nostalgiques et en poussant les histoires de personnages lesbiens, gays, bisexuels et transgenres », peut-on lire dans l’article intitulé « AVERTISSEMENT : N’emmenez pas votre fille voir Barbie ». Fox News a depuis cité l’article.

Ginger Gaetz, l’épouse du représentant américain Matt Gaetz (républicain de Floride.), a critiqué le film après avoir assisté à sa première cette semaine, déclarant qu’il « négligeait malheureusement d’aborder toute notion de foi ou de famille ». Elle a ensuite qualifié le portrait de Ken de « décevant et faible en T » — suggérant un faible taux de testostérone — et de mâle « bêta », et non pas alpha. 

Le multimilliardaire Elon Musk s'est moqué des tics verbaux de Barbie


 

Pape François : convertir au Christ ou à la religion diversitaire ?

Texte de Laurent Dandrieu paru dans Valeurs actuelles le 22 juillet.

La nouvelle liste de cardinaux dévoilée par le pape François recèle quelques surprises, dont certaines ne sont pas rassurantes pour l’avenir de l’Église. 
 

Le pape François François déroge très largement à la tradition non écrite selon laquelle le pape crée des cardinaux de toutes sensibilités.

Il faut reconnaître au pape François une inlassable capacité à surprendre. Alors que le quorum de cardinaux nécessaire à l’élection d’un nouveau pape, fixé à 120, était déjà atteint après la dernière « fournée » d’août 2022, l’annonce, ce 9 juillet, de la création de 21 nouveaux cardinaux — dont 17 de moins de 80 ans, donc électeurs en cas de conclave — porte le nombre de ceux-ci à 137, dont plus de 70 % auront été choisis par le pape François.

S’il y a des exceptions (Mgr Bustillo, évêque d’Ajaccio, franciscain que tout le monde s’accorde à décrire comme « classique », en fait partie), François déroge très largement à la tradition non écrite selon laquelle le pape crée des cardinaux de toutes sensibilités pour choisir au contraire des hommes qui lui ressemblent. Dans certaines démocraties, on appelle cela « bourrer les urnes ». Dans l’esprit du pape François, cela revient à rendre les évolutions qui auront marqué son pontificat « irréversibles ».

Parmi ces nominations, deux au moins interrogent. L’une est celle d’Américo Aguiar. Âgé de seulement 49 ans, l’évêque auxiliaire de Lisbonne est responsable des JMJ qui s’y tiendront au mois d’août. Quelques jours avant d’être créé cardinal, il a déclaré que ce rassemblement n’avait pas vocation à « convertir à tout prix les jeunes au Christ, à l’Église catholique ou à quoi que ce soit d’autre », mais qu’il devait « transmettre le goût et la joie de connaître ce qui est différent ».

Qu’est-ce qu’une Église qui ne cherche pas à convertir au Christ, mais à ouvrir à la différence, sinon une ONG de plus ? 
 
En des temps pas si lointains, une telle déclaration lui aurait valu un rappel à l’ordre. Aujourd’hui, ce pape qui n’a jamais de mots assez durs contre le « prosélytisme » le crée cardinal. Plus attendu, le choix de Mgr Víctor Manuel Fernández paraît logique puisque l’archevêque de La Plata avait été nommé quelques jours plus tôt préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, l’un des postes les plus importants du gouvernement de l’Église. Mais la montée en puissance de ce proche de François, l’un de ses principaux conseillers et sa principale plume, n’en suscite pas moins la polémique, en raison des positions théologiques très modernistes de ce prélat.

L’un de ses prédécesseurs, le cardinal Gerhard Müller, n’a pas hésité à le qualifier de « théologien du dimanche » et certaines de ses prises de position d’« hérétiques ». Affirmant que « la compréhension de la doctrine catholique a changé et continuera de changer » (ce qui est un bon alibi pour lui faire dire ce que l’on veut), le nouveau préfet s’est vu confier par François la feuille de route suivante : ne plus condamner d’« éventuelles erreurs doctrinales » (attitude que le pape a attribuée à des temps révolus), mais favoriser la « recherche théologique ».

Ce sont bien deux conceptions radicalement différentes du catholicisme qui sont aujourd’hui face à face.

​Une Église en révolution permanente, où la doctrine est censée s’adapter à tout moment aux impératifs de la pastorale et qui préfère la différence à la conversion, ou bien une Église dont « l’enseignement n’est pas un programme à améliorer et à mettre à jour par les hommes, mais le témoignage fidèle et complet de la révélation eschatologique de Dieu en son Fils incarné » : ce sont bien deux conceptions radicalement différentes du catholicisme qui sont aujourd’hui face à face.

mardi 25 juillet 2023

Immigration et niveau de vie ne riment pas

Le Devoir a commenté mardi 25 juillet l'étude de la banque TD dont nous avons parlé il y a deux semaines : « Malgré » une forte immigration, le niveau de vie au Canada est à la traîne : rapport de la TD, Cette même étude faisant l'étude à d'autres de la même veine, voir liens connexes ci-dessous.

Le Canada est à la traîne des économies développées au chapitre du niveau de vie de sa population, qui, par surcroît, ne cesse de se dégrader depuis 2014. On parle ici d’un indice — le PIB réel par habitant — dont la croissance anémique condamne le Canada à se classer bon dernier parmi les membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Si le dénominateur, gonflé par une porte désormais grande ouverte à l’immigration, n’explique qu’en partie cette baisse, se veut-il une réponse inappropriée à la faiblesse chronique du numérateur ?

Dans sa lecture canadienne publiée en mars, l’OCDE résumait que l’accroissement de la population, soutenu par des niveaux élevés d’immigration, continuera d’être un important moteur de la croissance de l’économie dans les années à venir. Mais l’amélioration à long terme du niveau de vie fait plutôt appel à une productivité plus élevée. « La faible croissance de la productivité depuis 2015 a entraîné un élargissement des écarts de PIB par habitant entre le Canada et les économies plus performantes. »

En effet, la natalité a encore baissé en 2023 : Québec — janvier-avril 2023, baisse de 5,6 % des naissances p/r à 2022, plus de décès que de naissances


Comment un honnête homme, directeur d'école, fut broyé par l’antiracisme délirant

Si vous voulez une illustration du délire qui balaie le monde de l’éducation, intéressez-vous à l’affaire Richard Bilkszto, qui fait grand bruit au Canada anglais, et dont je n’aurais pas entendu parler si une lectrice ne m’avait pas alerté. 

Pendant 24 ans, Richard Bilkszto fit carrière dans le réseau scolaire public de Toronto. Au moment des faits, il était directeur d’école.

Tous les témoignages le dépeignent comme un défenseur acharné de l’éducation publique et de l’intégration des minorités.

Faits

En 2021, il participe à un atelier donné par le KOJO Institute pour « sensibiliser » les cadres du milieu scolaire à l’importance d’adopter le discours et les comportements de la doctrine EDI (équité, diversité, inclusion).

Le KOJO Institute est une firme de consultants qui vend des séances de formation. C’est une de ces innombrables nouvelles entreprises qui ont compris que l’antiracisme peut se transformer en une très lucrative occasion d’affaires.

Pendant une séance, M. Bilkszto lève la main et intervient pour dire qu’il n’est pas d’accord avec ce qui vient d’être dit par l’animateur : que le Canada serait plus raciste que les États-Unis.

Le Canada n’est pas parfait, fait-il valoir, mais ce n’est pas un enfer et c’est moins grave que les États-Unis.

Pendant tout le reste de l’atelier, ce propos fut repris par le formateur comme illustration d’un propos typique du « suprémacisme blanc ».

Le conseil scolaire, c’est-à-dire l’employeur de M. Bilkszto, prend immédiatement ses distances au lieu de chercher à établir les faits.

Ébranlé, M. Bilkszto fait une dépression et arrête de travailler durant un mois.

Pendant son absence, l’association des cadres scolaires demande au conseil scolaire d’étudier l’incident. La commission refuse.

Quand il revient au travail, le conseil scolaire refuse de lui redonner son ancien poste. Elle annule son contrat de travail pour l’année suivante et lui retire une invitation pour assister à une remise de diplômes.

M. Bilkszto joue sa dernière carte : il poursuit le conseil scolaire devant les tribunaux.

Évidemment, tout cela traîne en longueur et mine sa santé mentale.


 Richard Bilkszto s’est suicidé le 13 juillet dernier.

Avait-il une fragilité particulière antérieure aux faits qui enclenchèrent cette spirale fatale ?

On ne le saura jamais, mais rien ne pointe dans cette direction.

M. Bilkszto était spécialisé dans le retour aux études d’adultes, des cas souvent lourds.

Il ne comptait pas ses heures, et son énergie, sa compassion et son enthousiasme sont évoqués dans tous les témoignages disponibles.

Ironie cruelle, il était membre du chapitre torontois de la Foundation Against Intolerance & Racism (FAIR), dont il avait été un des fondateurs.

Pendant sa descente aux enfers, son employeur, le conseil scolaire, l’a laissé seul, complètement seul.

Enquête

Ses proches demandent aujourd’hui une enquête.

La journaliste qui rapporte les faits, Jamie Sarkonak du National Post, relate d’autres incidents illustrant le manque de soutien du conseil scolaire envers ses employés dès qu’une accusation de racisme est lancée.



Source : Journal de Québec

États-Unis — Baisse d'appui envers la politique diversitaire dans les entreprises

Il y a deux ans, les responsables de la diversité figuraient parmi les recrues les plus en vue dans les rangs de la direction. Aujourd’hui, ils ont de plus en plus l’impression d’être laissés pour compte.

Des entreprises telles que Netflix, Disney et Warner Bros. Discovery ont annoncé que des responsables de la diversité, de l’équité et de l’inclusion très en vue allaient quitter leur poste. Des milliers de personnes travaillant dans le domaine de la diversité ont été licenciées depuis l’année dernière, et certaines entreprises réduisent leurs engagements en matière de « justice raciale ».

Les postes liés à la diversité, à l’équité et à l’inclusion — ou DEI — ont été mis dans le collimateur des entreprises qui ont réexaminé leurs effectifs de direction lors de la crise du secteur technologique à l’automne dernier. Certains responsables de la diversité affirment que leur travail fait l’objet d’un examen encore plus minutieux depuis que la Cour suprême a invalidé la discrimination positive dans les admissions à l’université et que les entreprises se préparent à d’éventuelles poursuites judiciaires. Le travail des DEI est également devenu une cible politique.

 

« Il y a une combinaison de chagrin, de fatigue et, dans certains cas, de surmenage », déclare Miriam Warren, responsable de la diversité chez Yelp, à propos des défis auxquels sont confrontés les cadres dans ce domaine. Selon Miriam Warren, la crainte que les engagements de l’entreprise soient mis en péril l’incite, ainsi que d’autres, à se sentir « plus engagés que jamais dans leur travail ». Le budget DEI de Yelp a augmenté au cours des cinq dernières années.

Lors d’entretiens, des responsables en chef de la diversité, en poste ou ayant occupé ce poste, ont déclaré que les dirigeants d’entreprise ne voulaient parfois pas modifier les processus d’embauche ou de promotion, bien qu’ils aient initialement déclaré aux responsables en chef de la diversité qu’ils avaient été engagés pour améliorer le vivier de talents. Cette volte-face montre que l’enthousiasme des entreprises pour les initiatives en faveur de la diversité ne s’est pas toujours avéré durable, ce qui a conduit certains responsables de la diversité à s’interroger sur leur plan de carrière.

À la suite du meurtre de George Floyd en garde à vue en mai 2020, les entreprises se sont empressées d’embaucher des responsables de la diversité. En 2018, moins de la moitié des entreprises de l’indice S&P 500 employaient un responsable de la diversité, et en 2022, trois entreprises sur quatre avaient créé un poste, selon une étude de Russell Reynolds, un cabinet de recrutement de cadres.

lundi 24 juillet 2023

24 juillet 1967, le Gal de Gaulle remonte la Chemin du Roy et prononce « Vive le Québec libre ! »

Il y a 50 ans aujourd’hui, lundi le 24 juillet 1967 décrété jour férié, le Président de la République française, le général Charles de Gaulle parcourrait le « Chemin du Roy » de Québec à Montréal en compagnie du Premier Ministre Daniel Johnson, père, et d’un long cortège. À 19 h 42, le président français apparaît au balcon de l’hôtel de ville de Montréal devant 15.000 Québécois. C'est là qu'il prononcera son célèbre « Vive le Québec libre ! »

Le général de Gaulle à Trois-Rivières le 24 juillet 1967

Extraits de l’article de Christian Rioux à cette occasion dans le Devoir :

C’était il y a 50 ans à peine. Le 23 juillet 1967, le général de Gaulle débarquait à l’Anse-au-Foulon pour une visite de trois jours qui allait changer la face du Québec. Entre Paris et Montréal, Le Devoir retrace la genèse de ce moment aujourd’hui inscrit dans tous les livres d’histoire. Premier article d’une série de trois.

Ce matin-là, Jean-Paul Bled était à Saint-Malo. On n’imagine pas un lieu plus symbolique pour apprendre que, la veille, le général de Gaulle a provoqué tout un branle-bas de combat diplomatique en lançant « Vive le Québec libre ! » du haut du balcon de l’hôtel de ville de Montréal, le 24 juillet 1967. « En plus, c’était le jour de mon mariage ! dit l’historien. Le moment resta gravé à jamais dans ma mémoire. »

Mais au fond, dit-il, ce geste n’avait rien de si étonnant. Il était dans le prolongement direct de ce qu’avait été le général de Gaulle depuis qu’il avait pris la direction de Londres et lancé l’appel du 18 juin 1940, devenant ainsi le symbole vivant de la Résistance française.

[...]

L’homme qui débarque au Québec en 1967 pour payer la dette de Louis XV n’est pas seulement le libérateur de la France. Il n’est pas seulement le président revenu au pouvoir en 1958 pour sortir le pays de la guerre d’Algérie. À cette date, il est devenu un véritable symbole de la lutte anticoloniale.




[...]


À partir de 1958, les événements vont se précipiter. Avant même la fin de la guerre d’Algérie, la France se dote de l’arme nucléaire, ce qui assure son indépendance militaire des États-Unis. En 1964, elle reconnaît la Chine populaire. La même année, de Gaulle enfreint la doctrine Monroe qui veut que, du nord au sud, l’Amérique demeure une chasse gardée des États-Unis. Le général fait un voyage triomphal en Amérique latine, où il est reçu et acclamé en « Libertador ». Un an seulement avant de fouler le sol québécois, la France se retire du commandement intégré de l’OTAN sans pour autant condamner l’alliance atlantique. Mais ce que de Gaulle rejette, c’est la domination militaire américaine. La même année, il prononce son célèbre discours de Phnom Penh contre la guerre du Vietnam. Un mois avant d’arriver à Québec, il condamne l’attaque israélienne en Palestine. Toujours au nom de l’autodétermination des peuples.




[...]


Car, chez les De Gaulle, on n’a pas oublié cette époque. Fils d’un professeur d’histoire, de Gaulle baigne depuis toujours dans l’histoire de son pays. « C’est quelqu’un qui assume toute l’histoire de France, celle de la monarchie comme celle de la Révolution », dit le professeur d’histoire Gaël Nofri, aujourd’hui conseiller municipal de la Ville de Nice. La preuve : en 1913, lorsqu’à 23 ans il prononce une conférence sur le patriotisme devant le 33e régiment d’infanterie, il l’illustre par les exemples de Jeanne d’Arc, Du Guesclin et… Montcalm ! La fin du XIXe siècle a d’ailleurs été marquée par la publication de nombreux ouvrages sur le malheureux combattant des plaines d’Abraham.

On sait par le témoignage de son fils, Philippe, que de Gaulle avait lu Maria Chapdelaine, le roman fétiche de Louis Hémon paru en 1921 qui raconte l’histoire malheureuse de ce peuple poussé à l’exil après avoir été abandonné par la France. Nofri est convaincu que la vision qu’a de Gaulle du Canada est marquée par l’œuvre de l’historien Jacques Bainville. Ce catholique monarchiste, mais qui n’était guère nationaliste, déplore que, « malgré une glorieuse résistance », la France n’ait plus manifesté d’intérêt pour le Canada après la Conquête. Avant de partir, le général confie d’ailleurs à son ministre Alain Peyrefitte que son voyage « est la dernière occasion de réparer la lâcheté de la France ».

« C’est cette dette que veut payer de Gaulle, dit Nofri. Pour lui, c’est la France qui a fondé le Canada. C’est pourquoi d’ailleurs il ne saurait être question d’aller fêter le centenaire de la Confédération. Dans sa vision, les Québécois sont une branche de l’arbre français. C’est pourquoi il parle toujours des Français du Canada. Il n’y a là aucune volonté hégémonique. Seulement une vision de la France comme une civilisation qui s’inscrit dans le temps long de l’Histoire. Comme quelque chose qui a existé, qui existe et qui a vocation à exister. »

Un combat culturel

De Gaulle ne cache pas que son combat contre l’hégémonie américaine est aussi un combat culturel contre l’hégémonie anglo-saxonne. C’est le message qu’il a livré à Phnom Penh et à Mexico, dit Nofri. « Au Québec, il cible évidemment les Anglo-Saxons. Pour lui, c’est un combat de civilisation. Il perçoit déjà le danger de cette hégémonie anglo-américaine et la menace qu’elle fait peser sur la culture et la langue. Et donc sur les libertés ! »

Car la liberté pour De Gaulle, précise l’historien, n’est pas celle des existentialistes ou de l’épanouissement personnel. « C’est la liberté des Classiques. Celle qui est donnée à chacun pour remplir son devoir. Celui de donner sens à ce qu’il a été, à ce qu’il est et ce qu’il devrait être. C’est un combat pour la civilisation. »

Pour Gaël Nofri, le message que livre de Gaulle à Montréal, à Mexico et à Phnom Penh demeure éminemment moderne et actuel. « Certes, le monde a beaucoup changé depuis, dit-il. Mais ce qu’il dit de la nation et des rapports entre les nations est d’une extrême modernité à l’époque de la lutte contre la mondialisation. »




Recension du roman La Traversée du Colbert par Mario Girard :

Quatre mots. C’est tout ce qu’il a fallu pour créer l’une des plus grandes commotions de l’histoire moderne du Québec. Ces quatre mots ont secoué, ont nourri le rêve, ont ravivé l’espoir. Mais ils ont aussi divisé, déçu et mis à mal le sacrosaint jeu diplomatique.

Quand, le 24 juillet 1967, à 19 h 42, le président français Charles de Gaulle apparaît sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal, la foule présente d’environ 15 000 personnes est en liesse. Toute la journée, de Québec jusqu’à la métropole, le général a reçu un accueil digne de la Libération (ce sont ses mots) tout au long de son parcours sur le chemin du Roy.

Quand, quelques minutes plus tard, il couronne son discours par le mythique et retentissant « Vive le Québec libre », la même foule ne se contrôle plus. Elle exulte de joie, de fierté. Elle attendait ses paroles, elle les espérait. Elle les a eues.

Autour du général, c’est la consternation. On croit halluciner. Du côté français, déjà on pense à la manière de limiter les dégâts. Dans le clan des fédéralistes, on encaisse durement le coup. Chez les nationalistes, l’émotion étreint tout.

Depuis maintenant 50 ans, on ne cesse d’analyser la nature et la portée de ces quatre mots. Ont-ils été improvisés, comme certains continuent de le croire ? Pour mon collègue André Duchesne, auteur de l’essai La traversée du Colbert, il ne fait aucun doute que de Gaulle savait exactement ce qu’il faisait et que tout dans ce discours avait été prémédité.

Le vieux général n’avait-il pas dit à son entourage, juste avant son départ, que, s’il venait au Québec, il allait faire des « vagues » ?

Et n’avait-il pas confié à son chef d’état-major, Jean Philippon, lors de sa traversée, qu’une fois rendu au Québec, il ferait un grand coup d’éclat ?

« Oui, je suis maintenant persuadé qu’il avait cela en tête avant son départ, dit André Duchesne. Et je crois que malgré la tempête que cela a causée, il n’a jamais regretté son geste. Son entourage, par contre, a dû faire des prouesses pour rattraper tout cela. »

Une traversée dans l’histoire

André Duchesne a décidé de faire graviter le récit de son livre, auquel il a travaillé pendant plus de trois ans, autour du navire Le Colbert, ce croiseur antiaérien de 11 300 tonnes qui amena de Gaulle et son épouse, Yvonne, en « Nouvelle-France ». « Cette traversée de l’Atlantique est aussi une traversée dans l’histoire, dit l’auteur. Et cette traversée représente la montée en puissance de toute une organisation. »

Le Colbert est en effet le symbole de ce périple. Le choix d’une arrivée par bateau, plutôt que par avion, témoigne de la ténacité du général de Gaulle à ne pas vouloir se plier aux volontés d’Ottawa. De Paris, le président français avait compris l’incroyable bras de fer que se livraient Québec et Ottawa afin de s’emparer du contrôle de sa visite dans le cadre d’Expo 67.

Si de Gaulle était venu par avion, il aurait dû d’abord atterrir à Ottawa, ce dont il n’avait pas du tout envie. La proposition du bateau l’a donc séduit. De plus, elle lui permettait de faire un arrêt, le premier d’un président de la République, dans l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon.

« Je savais qu’il y avait une terrible guerre entre les deux capitales, mais pas à ce point », ajoute André Duchesne. C’est en prenant connaissance des résumés des réunions que Lester B. Pearson a eues à deux reprises avec son cabinet dans les heures qui ont suivi la fracassante déclaration du général de Gaulle que l’auteur a saisi l’ampleur de ce gâchis diplomatique.

Mais revenons à l’arrivée du président français à Québec. Ottawa s’arrangea pour déléguer le gouverneur général Roland Michener afin d’accueillir le général de Gaulle. Ce dernier fut de glace avec cet hôte symbolisant la conquête des Anglais et a été au contraire très chaleureux avec le Premier ministre québécois Daniel Johnson, avec qui il a passé le plus clair de son voyage. Il fera notamment avec lui la fameuse balade sur le chemin du Roy, car de Gaulle avait fait part à ses conseillers de son envie de « voir des gens ».

Un véritable roman à sensation

L’essai d’André Duchesne, qui se lit comme un véritable suspense, fourmille de détails et d’anecdotes savoureuses. Cela nous permet de voir à quel point un grand stress régnait sur l’organisation de cette visite. On y apprend que la première voiture qui fut soumise aux organisateurs était une Cadillac bleu poudre dotée d’un intérieur blanc.

Devant ce véhicule jugé « quétaine » pour un chef d’État, on opta pour une Lincoln noire que Jean O’Keefe, un logisticien dans l’entourage de Daniel Johnson, surnommé Monsieur Urgence, dénicha à Oakville. Cela fait écrire à André Duchesne : « Donc, le président de la France, en voyage au Québec, se déplacera dans une voiture américaine dénichée en Ontario. C’est ça, le Canada. »

Pour tous les organisateurs, cette visite revêtait une importance grandiose. « Au fil de mes recherches, j’ai compris l’importance du rôle de la Société Saint-Jean-Baptiste dans cette opération », explique André Duchesne.

C’est en effet cette organisation qui s’est assurée que, partout sur le passage de Charles de Gaulle, de Donnacona à Montréal, en passant par Trois-Rivières, des Québécois puissent exprimer leur admiration au général et à la France en agitant des drapeaux québécois et français.

Le fameux micro

Quant à savoir si le fameux discours du président français sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal avait été prévu ou pas, un flou continue de persister. Un micro avait été installé, en tous les cas. Dans l’après-midi, Jean Drapeau, voyant aux derniers détails, avait demandé qu’on le retire, précisant que de Gaulle allait parler aux dignitaires sur la terrasse arrière de l’hôtel de ville, mais pas à la foule.

Le responsable se contenta de le débrancher tout simplement. Si bien que, lorsque le général monta sur le balcon et vit le micro, il demanda de s’en servir. Un technicien de Radio-Canada, également organisateur politique du député libéral Jean-Paul Lefebvre, qui était sur place, s’empressa de s’acquitter de cette tâche.

« Il n’y avait pas seulement un micro, il y avait des enceintes acoustiques, explique André Duchesne. Que faisaient-elles là ? Il est très difficile de faire le tri dans les notes provenant de la Ville de Montréal, du gouvernement du Québec et de celui de la France. Certaines font allusion à une allocution et d’autres pas. »

Quoi qu’il en soit, de Gaulle avait un but précis en venant ici. Nous n’avons qu’à écouter le discours qu’il a fait à Québec, au Château Frontenac, lors de son arrivée, et celui qu’il a prononcé lors du déjeuner à l’hôtel de ville de Montréal, le jour de son départ. Il voit dans le Québec un peuple qui doit devenir « maître de lui » et aller « au fond des choses ». Et il passe ce message clairement.

Comme on le sait, la visite de Charles de Gaulle s’est terminée plus tôt que prévu, car Ottawa a pris la décision de ne pas l’accueillir comme cela devait se faire. Le président est donc reparti le 26 juillet à bord d’un avion.

Sur le tarmac, pendant qu’une fanfare jouait Vive la Canadienne, un conseiller du Quai d’Orsay glissa à l’oreille du président : « Mon général, vous avez payé la dette de Louis XV. »

Quant au Colbert, il s’engagea dans le Saint-Laurent le 30 juillet pour regagner la mer et retourner à Brest avec son équipage. Après avoir été transformé en musée maritime à Bordeaux pendant une quinzaine d’années à partir du milieu des années 90, il a été remorqué au cimetière des navires de Landévennec.

Le Colbert vit actuellement ses derniers jours. Il repose à Bassens en attendant d’être découpé en morceaux (si j’étais le Musée de la civilisation ou celui de Pointe-à-Callière, je m’empresserais de faire une demande à la France afin d’obtenir un fragment de ce bateau).

Le Colbert n’a pas eu la même chance que ce discours, celle de passer à la postérité. Mais il a eu le privilège de transporter le rêve qui était également du voyage.


La traversée du Colbert
par André Duchesne,
paru chez Boréal,
en juin 2017,
320 pages
ISBN Papier 9782764624807
ISBN PDF 9782764634806

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