jeudi 29 juillet 2010

Les études sur l'homoparentalité seraient truffées d'erreurs

Relevé dans la lettre trimestrielle de Famille et liberté :
« le docteur Sharon Quick a produit un mémoire [pdf en français de 33 pages], daté du 23 mai 2007, fruit de cinq années d’examen des études sur l’homoparentalité. Son travail comporte deux aspects : Sous le premier, elle recense les erreurs de conception (méthodologiques) et les erreurs d’interprétation qu’elle a décelées dans ces études. Ce type de travail [...] porte sur toutes les études publiées en anglais sur le sujet entre 1980 et 2006, alors que les travaux antérieurs ont moins d’étendue. Les résultats de cette expertise contredisent l’affirmation que les recherches sur le sujet n’auraient montré aucune différence significative entre les enfants élevés par des couples homosexuels et ceux de couples hétérosexuels. [...]

L’autre aspect, plus original, de son travail a porté sur la vérification de l’exactitude des références aux études passées en revue dans deux articles publiés dans la revue Pediatrics de l’American Academy of Pediatrics, l’un désigné sous le nom de Rapport technique, en 2002, et l’autre, qui reprend de larges parties du premier, dénommé Article spécial, en 2006. Le Rapport technique a été utilisé dans plusieurs instances politiques ou juridiques pour justifier des décisions favorables à l’homoparentalité. [...] Sharon Quick a constaté que 57 % de ces références étaient fausses. [...] Ces erreurs de référence consistent, selon les cas, à omettre de rapporter les conclusions d’une étude allant à l’encontre de la thèse des auteurs du Rapport technique, à tirer d’une étude des conclusions qui n’y figurent pas ou à lui faire dire le contraire de ce qu’elle dit. Allant toujours dans le sens favorable à l’homoparentalité, comme le montre la Pièce à conviction jointe au mémoire de Sharon Quick, il est permis de penser que ces erreurs ne sont pas fortuites. Elles remettent en tout cas en cause les conséquences qui en ont été tirées.

Sharon Quick a montré, d’une façon qui nous paraît convaincante, que le Rapport technique n’apporte pas la preuve qu’il n’y a pas de différences entre les enfants élevés par des couples homosexuels et ceux de couples hétérosexuels parce que :
  • Les études passées en revue ne donnent pas, comme leurs auteurs le signalent d’ailleurs eux-mêmes assez souvent, les garanties suffisantes pour en tirer des conclusions valides.
  • Les erreurs de références du Rapport technique sont trop nombreuses et trop systématiquement orientées pour qu’on lui fasse confiance.
Il faut ajouter aux critiques formulées par Sharon Quick que la grande majorité de ces études porte sur des enfants impubères ou sur des adolescents nés d’une union entre un homme et une femme [comprendre : pas inséminé artificiellement]. Une absence de « différence significative » constatée sur ces bases ne permet pas de présumer de l’absence de différences chez les mêmes enfants une fois parvenus à l’âge adulte ou de l’absence de différences chez des enfants adoptés par deux hommes ou deux femmes ou conçus à leur intention par insémination artificielle. Il ressort des documents étudiés que la justification habituelle de l’adoption par les homosexuels par l’absence de différences significatives entre les enfants objets d’une telle adoption et les autres n’est nullement démontrée. En résumé, les critiques les plus fréquentes que l’on peut adresser aux études sur l’homoparentalité portent sur les points suivants :
  • La constitution d’échantillons sur la base du volontariat, en faisant appel à des militants de la cause homosexuelle.
  • L’administration de questionnaires aux enfants sur l’éducation qu’ils reçoivent par ceux qui en ont la charge.
  • Le fait que la plupart des études portent sur des enfants de couples hétérosexuels séparés dont la mère vit avec une autre femme et non sur les enfants de deux femmes ou de deux hommes.
  • Le manque d’études longitudinales mesurant les conséquences d’avoir été élevés par un couple homosexuel chez des sujets parvenus à l’âge adulte.
  • Le recours abusif à des calculs statistiques faits pour l’industrie, aboutissant à l’affirmation mensongère qu’il n’y a pas de « différences statistiquement significatives » entre les enfants élevés par des couples homosexuels et les autres, alors que cette différence est réelle. »




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mardi 27 juillet 2010

Entretien avec Daniel Neuhaus, directeur du Bureau francophone de l’Association internationale des écoles chrétiennes

Entretien avec Daniel Neuhaus, directeur du Bureau francophone de l’Association internationale des écoles chrétiennes, association protestante et évangélique qui regroupe dans une centaine de pays avec plus de 5000 écoles membres, 70 000 enseignants et plus de 1,2 million d’élèves.

Comment est perçue l’ACSI par les autorités françaises ?

Daniel Neuhaus : Il faut le leur demander… (rire) ! En tant qu’association de Loi 1901, nous ne faisons pas de politique ni de prosélytisme, mais il va de soi que notre vision de l’éducation (Dieu au centre de l’école) est aux antipodes de celle de l’Education Nationale (Dieu hors de l’école) ! Les écoles évangéliques françaises profitent de la liberté d’enseigner en tant qu’établissements privés, mais ne sont pas, à ce jour, sous contrat d’association avec l’État.

[Le fait de ne pas être sous contrat signifie qu'elles sont nettement plus libres que les écoles québécoises du même genre, elles doivent enseigner un programme de base, mais pas un programme détaillé avec une pédagogie donnée comme au Québec, où le cours ECR est obligatoire et doit être enseigné de manière « neutre » partout même, avant la décision Loyola, dans les écoles qui ne se disent pas neutres ! La liberté des écoles françaises hors contrat a été remise en cause par la fermeture d'une école catholique à Bordeaux, l'affaire est portée devant les tribunaux.]

Lire l'entretien.





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Allemagne — difficultés d'intégration des immigrés

Dans certaines écoles allemandes, les élèves allemands sont désormais minoritaires, cette situation n'est pas sans causer des difficultés d'intégration.


Vidéo n° 1 sur 5




vendredi 23 juillet 2010

Les autochtones veulent maîtriser leur système d'éducation


 Le Chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn A-in-chut Atleo, de même que les Chefs et les délégués des Premières Nations de partout au Canada ont annoncé le lancement d'un nouveau programme complet visant à répondre aux besoins criants des communautés des Premières Nations dans le domaine de l'éducation.

« Il est temps pour nos membres de prendre les devants plutôt que de se fier à des rapports externes. Nous exhortons le gouvernement du Canada à travailler en étroite collaboration avec nous, conformément à son engagement, pour renforcer et réformer l'éducation au sein des Premières Nations. »
Le document rendu public aujourd'hui, Le Contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations 2010, est un plan de changement détaillé. Il reflète l'important point de vue énoncé par les dirigeants et les pédagogues des Premières Nations en 1972 dans le rapport La maîtrise indienne de l'éducation indienne. Depuis le dépôt de ce rapport, le système d'éducation des Premières Nations s'est amélioré : plus de 500 écoles ont été financées par les contribuables canadiens et québécois parmi les communautés des Premières Nations et plus de 40 instituts autochtones d'enseignement supérieur ont été fondés, lesquels ont attribué un diplôme d'études postsecondaires à des milliers d'étudiants des Premières Nations.
« À l'heure actuelle, le système d'éducation se satisfait du statu quo; or, il est temps d'élaborer nos propres programmes d'enseignement et de les mettre en œuvre. Le contrôle par les Premières Nations de l'éducation des Premières Nations est un plan de changement visant à ramener l'éducation à l'essentiel, c'est-à-dire enseigner, apprendre et créer des débouchés aux gens de ma génération, aux plus jeunes et à ceux qui nous ont précédés. Nous devons susciter la participation de nos aînés, leur donner voix au chapitre pour qu'ils nous enseignent leurs langues et nous racontent leurs histoires. Les Premières Nations comme l'ensemble des Canadiens en profiteront, et le système d'éducation en sera enrichi pour le bien de tous. »

Rappelons que les autochtones bénéficient déjà de nombreuses libertés par rapport aux parents non autochtones : leurs enseignants ne sont pas soumis aux mêmes critères de sélection et leur régime pédagogique ne comprend pas par exemple le cours d'éthique et de culture religieuse imposé à tous les autres écoliers du Québec.




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mercredi 21 juillet 2010

Primeur — Québec pour le libre choix en éducation

Oui, vous avez bien lu.

Dans un entretien téléphonique, la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre a soutenu que le libre choix et l'apprentissage de nombreuses langues au collégial correspondent à l'ouverture sur le monde. « Le cégep français obligatoire équivaut au repli et à la fermeture ». Le libre choix devrait prévaloir.

Elle parlait là en réalité uniquement de l'anglais au cégep comme langue d'enseignement, car il n'est pas question d'ouvrir un réseau public d'écoles ou de cégeps au Québec qui enseignent en mandarin, en portugais ou en arabe pour garantir cette « ouverture sur le monde » tarte à la crème.

Ouverture donc uniquement sur l'anglais alors que la société québécoise est de plus en plus anglicisée et américanisée dans une Amérique du Nord linguistiquement de plus en plus homogène.

Évidemment le « libre choix » cela marche au PLQ pour la langue d'enseignement, mais pas les programmes ou les pédagogies utilisées dans l'enseignement au Québec, ne parlons pas plus de liberté de choix dans un domaine pourtant protégé jusqu'à récemment : l'enseignement moral et religieux.

Comment prendre au sérieux ce gouvernement ?






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Supplément ECR : est-ce que le chômage et la pauvreté expliquent la délinquance ?

Apparemment pas, chiffres à l'appui car la délinquance en France ne se concentre pas dans les zones les plus pauvres et les plus démunies, mais dans des villes nouvelles assez bien desservies en services publics et dont le revenu est plus élevé que des zones nettement plus calmes et moins sujettes à la violence et la délinquance.





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Loyola a publié une partie de son programme d'ECR

Le collège Loyola qui a gagné récemment son procès contre le Monopole de l'Éducation du Québec a publié plus de détails sur le programme équivalent au cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) qu'il enseigne.

Pour voir ce programme, cliquez ici.

On verra qu'il est très complet et aborde de nombreuses notions d'éthiques, les religions du monde et même en dernier année de grands philosophes et théologiens.




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mardi 20 juillet 2010

Délit de parents trop originaux... Québec serre la vis aux parents qui instruisent leurs enfants à la maison

La HSLDA dans son dernier numéro de Court Report révèle que les commissions scolaires québécoises continuent d'adopter une ligne intransigeante quant aux choix de programmes qu'elles sont prêtes à accepter et au processus d'évaluation des enfants instruits à la maison.

La Direction de la « protection » de la jeunesse (DPJ) ne ménagerait pas ses menaces et ses interventions. Le fruit de certaines de ces interventions est désormais devant les tribunaux et d'autres actions pourraient bientôt être portées en justice.

Quand les parents optent pour un programme d'études qui n'est pas « approuvé » par la commission scolaire ou refusent les évaluations faites en fonction du programme officiel du Monopole de l'Éducation du Québec (MELS), les administrateurs hésitent de moins en moins à faire intervenir la DPJ.

L'intérêt de l'enfant interprété par l'État juge et partie

Quel est le prétexte invoqué pour cette rigidité ? L'« intérêt de l'enfant » ! Il faut que l'enfant reçoive à la maison une instruction aussi proche  que possible de celle donnée dans les écoles publiques du Québec (que beaucoup de parents fuient précisément parce que cette instruction leur déplaît) et cela parce que ce serait dans le meilleur intérêt de l'enfant qu'il puisse  retourner à tout moment au secteur public. L'État, ici les commissions scolaires, juge donc que le meilleur intérêt de l'enfant c'est de pouvoir suivre le programme de l'État dans les écoles de l'État. Juge et partie. Voilà pourquoi, parents, vous n'avez plus besoin de choix.

Quelle est la prochaine étape ? Quand l'État interviendra-t-il pour décider du meilleur collège ou de l'université pour vos enfants ? Ces enfants devraient-ils oui ou non aller à l'église le dimanche ? Est-ce vraiment dans leur intérêt ? L'État recourra-t-il à des experts qu'il rétribuera pour en décider à la place des parents ?

De plus en plus de menaces suivies d'effet

Un nombre croissant des menaces proférées par les commissions scolaires seraient exécutées. La HSLDA précise que, pour elle, il semble « parfois plus facile de faire affaire avec les représentants de la DPJ que les administrateurs des commissions scolaires ». À plusieurs reprises, les dossiers de plainte provenant des commissions scolaires auraient été clos une fois que les parents eurent démontré à la DPJ qu'ils ne négligeaient pas l'instruction de leurs enfants (même si le programme qu'ils suivaient n'était pas rigoureusement celui du MELS).

Volonté d'imposition de « contrats » aux parents

Une commission scolaire, tristement célèbre pour signaler systématiquement à la DPJ des familles qui instruisent à la maison ces deux dernières années, l'a encore fait cette année. Cette fois-ci, toutefois, les anciens agents de la DPJ ont été remplacés par de nouveaux résolus à faire signer aux parents des « contrats » concoctés par la commission scolaire qui leur imposeraient que leurs enfants soient évalués par la commission scolaire en fonction du programme du MELS alors que les parents veulent fournir des évaluations faites par des organismes autonomes ou des experts tiers sur la base d'un programme américain.

La commission scolaire demeure intraitable et la DPJ a donc déposé une accusation de négligence contre une famille devant le tribunal. L'action en justice est toujours en cours.

Inspection systématique sur la base du choix éducatif

Ailleurs, un groupe de familles avait commencé à instruire leurs enfants à la maison après que le Monopole de l'Éducation ait décidé de fermer leur école « illégale » il y a quelques années.

L'hiver dernier, des travailleurs sociaux ont commencé à frapper à toutes les portes des parents de la région connus pour avoir envoyé leurs enfants à cette école. Ils ont alors poursuivi leur enquête sous le prétexte que le développement des enfants pouvait être compromis étant donné que les enfants « étaient surprotégés » à la maison et dans leur communauté. Pas assez d'exposition aux drogues, à l'intimidation à l'école et à la violence sans doute...

Fuite vers les écoles privées et les autres provinces

Les pressions constantes de la commission scolaire et de la DPJ à se conformer ont poussé plusieurs familles nombreuses à déménager au loin (parfois pour fuir le Québec) au grand désespoir des commerçants locaux. Plusieurs parents en ont profité pour inscrire leurs enfants dans des écoles privées. Depuis lors, la plupart des poursuites ont été suspendues. Faire fuir des familles nombreuses, un grand gain pour le Québec ! Ceci n'est pas sans rappeler le départ des mennonites de Roxton Falls (voir ici et ).

Deux litiges bientôt devant les tribunaux

Deux litiges concernant ces parents devraient probablement se retrouver devant les tribunaux. Deux avocats de la HSLDA planchent sur ces affaires.

Lors d'audiences interlocutoires, les tribunaux ont reconnu que les agents sociaux sont responsables et doivent agir raisonnablement. Il semble que ces décisions judiciaires expliquent l'interruption du harcèlement de ces travailleurs sociaux auprès de ces familles qui instruisent leurs enfants à la maison dans cette région. En effet, ce que ces décisions établissent c'est que des parents ne peuvent pas être harcelés et soumis à des enquêtes approfondies par les services sociaux uniquement sur la base de leur appartenance à une communauté particulière (ici les parents qui instruisent à la maison dans cette région).




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« Sans transparence, on ne peut faire confiance à la science du climat »

Article tiré de l'hebdomadaire scientifique britannique The New Scientist :
Le Climategate est-il enfin terminé ? Ce devrait être le cas avec le troisième rapport britannique sur les fameux courriels divulgués de l'Unité de recherche climatique (CRU) de l'Université d'East Anglia (Anglie orientale). Chose incroyable, aucun ne s'est préoccupé de la qualité scientifique en tant que telle.

L'enquête du premier ministre — parue précipitamment peu avant les élections générales britanniques du 6 mai — a éludé la question scientifique parce que l'université avait déclaré qu'elle mettait sur pied une « commission d'évaluation scientifique indépendante » présidée par le géologue Ron Oxburgh.

En publiant son épître de cinq pages, Ron Oxburgh déclara : « l'aspect scientifique n'est pas l'objet de notre étude ». Enfin, la semaine dernière vit la publication de l'ancien fonctionnaire Muir Russel, long de 150 pages. Comme les autres, il fustige le CRU pour sa pratique du secret, mais a conclu à son intégrité tout en affirmant que son enquête « ne porte pas sur... le contenu ou la qualité du travail scientifique [du CRU] ». (Voir « Les scientifiques répondent au rapport Muir Russell »).

Bien qu'il existe toujours de bonnes raisons pour réduire l'émission des gaz à effet de serre, cette omission a son importance. Comment pouvons-nous savoir si les chercheurs du CRU ont exercé correctement leur jugement ? Sans plonger dans la science, comment Russell pourrait-il établir que les gens du CRU n'ont pas abusé de leur pouvoir et influence pour rejeter les publications qui allaient à l'encontre de leur propre recherche ou pour éliminer les résultats des climatosceptique des rapports du GIEC ?

[La troisième enquête :] Le rapport Russell a été beaucoup plus sévère sur le secret entourant les données [du CRU], concluant à « un manque de transparence chronique ». Des données clés pour le public - comme celles assemblées par le CRU sur les 160 années de mesures thermométriques terrestres - ne peuvent pas être considérées comme des biens privés. Malgré cela, il aurait dû se joindre à Oxburgh pour exiger une meilleure documentation des décisions d'ordre subjectif utilisées pour transformer les données brutes en graphiques de températures moyennes mondiales. La manipulation des données est l'essence même de la science, mais celle-ci doit être aussi ouverte et transparente que les données elles-mêmes.

Les données sur les 160 années de mesures de température planétaire ne peuvent pas être considérées comme des biens privés.

L'équipe de Russell a omis de se poser certaines questions. C'est ainsi qu'elle a décidé de ne pas analyser par le menu les courriels qui avaient fui dans le domaine public. Elle ne se s'est penchée que sur trois cas d'abus possibles du processus de relecture par les pairs, et seulement deux cas où les chercheurs du CRU auraient abusé de leur rôle en tant qu'auteurs des rapports du GIEC. Il y en avait bien d'autres. Les membres de la commission Russel n'ont pas étudié les centaines de milliers de courriels non publiées du CRU. De toute évidence, la transparence exigerait pourtant leur publication.

Si l'on ajoute à cela l'incapacité à vérifier si des courriels avaient été supprimés pour empêcher leur divulgation en vertu des lois sur l'information, rend peu crédible la conclusion de Russell que « la rigueur et l'honnêteté des scientifiques concernés ne sont pas de doute ».

Certains diront qu'il est temps d'oublier le Climategate. Mais il est difficile de justifier la conclusion d'Edouard Acton, vice-chancelier de l'Université d'East Anglia, que le CRU a été « totalement disculpé ». La divulgation des données, même à vos critiques, est une obligation légale.

Mais qu'est donc devenue l'honnêteté intellectuelle — en particulier celle qui consiste à reconnaître les lacunes de ces enquêtes et à discuter franchement de la façon dont la science a été pratiquée ? Sans franchise, la confiance du public dans la science du climat ne peut être rétablie et elle ne devrait d'ailleurs pas l'être.

Le New Scientist est un magazine scientifique international hebdomadaire qui s'intéresse aux développements de la science et de la technologie. Il est publié à Londres chaque semaine à 170 000 exemplaires.

Voir également le scepticisme de la BBC et du Guardian face à ces enquêtes. Il est amusant et révélateur de comparer ces articles avec celui, enthousiaste, de Radio-Canada traitant du même sujet.




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Le gouvernement du Québec fait appel du jugement Loyola

On se rappellera que M. Charest avait promis que le gouvernement ferait probablement appel pour imposer sa vision du programme ECR au collège privé Loyola : « Il nous semble assez évident que le gouvernement ira en appel du jugement dans l'affaire Loyola compte tenu de l'enjeu ». Sans qu'on en sache plus sur cet enjeu — le monopole non seulement des programmes mais des méthodes pédagogiques dans les écoles privées ? — et sans qu'un journaliste le presse de questions à ce sujet.

Eh bien, c'est confirmé. Le gouvernement québécois a bien fait appel dans l'affaire Loyola High School c. Michelle Courchesne. Vos impôts à l'œuvre.

Le PLQ et QS doivent pousser un soupir de soulagement.





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samedi 17 juillet 2010

Dictionnaire écrit par des enfants publié à des milliers d'exemplaires

L'Académie de Créteil [l'équivalent d'une grande commission scolaire en France] a fait rédiger par les élèves de 700 classes de CE2 (8-9 ans), CM1 (9-10 ans) et CM2 (10-11 ans) un dictionnaire de 7 000 mots, histoire de dépoussiérer un peu la langue française. Et sans intervention des instituteurs. Le résultat est à la hauteur des espérances : un nouveau désastre à mettre au crédit du pédagogisme.

[...]

L’affaire du « Dictionnaire des élèves » de l’Académie de Créteil constitue l’un de ces modèles de transparence révélant à quel point l’idéologie pédagogiste reste puissante à tous les niveaux de l’appareil éducatif, se montrant toujours aussi déterminée sur ses objectifs qu’aveugle sur ses résultats. Tous ses poncifs – l’élève au centre du système, l’enseignement par le jeu, la soumission des contenus au monde extérieur, le jeunisme - étaient en effet réunis dans cette opération consistant à doter les élèves d’un dictionnaire écrit par eux-mêmes pour leur donner un outil plus moderne que tous ces vieux dictionnaires d’adultes qu’ils ne comprennent pas.

[...]

« Nous avons décidé d’explorer cet outil parce que nous avions besoin d’un projet-phare pour dynamiser les pratiques en classe », a expliqué de son côté le rectorat. Le raisonnement est imparable : de plus en plus d’élèves ont des difficultés en Français ? Au diable l’instruction, vive l’autogestion : le meilleur moyen de leur permettre d’être au niveau est de ne pas les intimider par le vocabulaire qu’ils ne connaissent pas et de les laisser définir eux-mêmes leur langage.

Mais en faisant fonctionner l’institution éducative à l’envers – non pas défaire les préjugés et l’ignorance par l’accès à la connaissance commune mais donner à ces préjugés valeur de savoirs légitimes – l’on aboutit inévitablement à des petits problèmes, d’autant plus que ce dictionnaire si moderne fut évidemment mis en ligne sans interférence pour conserver la pureté de l’expérience. Comme l’expliquait au Figaro le rectorat de Créteil : « Nous avons pris les mots les plus courants de la langue française. Il ne faut pas lire les définitions avec nos yeux d’adultes, ce sont les enfants qui les ont élaborées. Le rectorat n’est quasiment pas intervenu sur le sens, pour conserver cet aspect ».

Cela se voit. L’on a ainsi pu lire que le « pape » est « le représentant de Dieu sur terre ». Les exemples pour « fille » et « femme » sont conformistes ou étranges : « cette femme est belle », « cette fille me donne froid au dos », « j’ai trouvé une jeune fille dans la forêt ». Pour « chrétien », l’exemple retenu est : « les chrétiens partent en croisade pour défendre le tombeau du Christ en Terre sainte ». Pour « juif » : « un juif va s’installer dans notre immeuble ». Et « Arabe » figure avec la connotation essentialiste propre aux intégristes et aux racistes (« je suis arabe et je fais l’aïd »). Mais l’on ne trouve pas trace, dans ce dictionnaire de l’enseignement public, du mot « laïcité ». Sans parler d’« athée » ou « homosexuel ». [L'article est tiré du journal de gauche Marianne, cela explique sans doute ces regrets...]

[...]

Après avoir été légèrement expurgé des détails les plus gênants, une version papier de ce dictionnaire nombriliste va être tirée à plusieurs milliers d’exemplaires pour que chaque classe de l’Académie de Créteil puisse disposer dès la rentrée de cet outil indispensable à la poursuite du désastre scolaire.

Source



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vendredi 16 juillet 2010

France — François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon virés des manuels d'histoire

La lecture des 116 pages des nouvelles instructions officielles pour les programmes scolaires est surréaliste pour ne pas dire affligeante !

François Ier, Henri IV, Louis XIV et Napoléon vont être réduit à leur plus simple expression dans les programmes de l’année prochaine au profit des empires africains Songhaï et du Monomotapa !

Cette décision officielle a été prise cette année au nom de « l’ouverture aux autres civilisations de notre monde » et n’a pour l’instant était que très peu ébruitée. Cette nouvelle ahurissante bouleverse les grands repères et les bases de l’enseignement des jeunes Français et laisse les historiens sans voix…

L’étude de la Révolution et l’Empire sont sacrifiés pour mieux pouvoir étudier les grands courants d’échanges commerciaux au XVIIIe et XIXe comprenant les traites négrières et l’esclavage.

Le nouveau programme de 4e revient donc une nouvelle fois sur les traites négrières auxquelles il propose de consacrer 3 heures alors que toute l’histoire de la Révolution et l’Empire est expédiée en moins de 8 heures… contre 12 heures auparavant.

Pire encore, le programme donne la possibilité de traiter la période de la Révolution uniquement jusqu’en 1799. Libre alors au professeur de s’abstenir totalement d’évoquer le Consulat et l’Empire de 1799 à 1815, éludant ainsi de nombreux évènements fondamentaux de notre histoire !

Enfin, le summum d’absurdité ; dans le seul chapitre consacré à la Révolution et l’Empire : « La fondation d’une France moderne », l’étude doit être mené à travers un sujet donné. Il y a 5 propositions dont 3 excluent totalement la période impériale :
  1. Invention de la vie politique ;
  2. Le peuple dans la Révolution ;
  3. La Révolution et les femmes ;
  4. La Révolution, l’Empire et les religions ;
  5. Les grandes figures de la Révolution et de l’Empire.

Ainsi, le grand fil de notre mémoire nationale, de Valmy à Waterloo en passant par Austerlitz, est totalement passé sous silence et ne sera jamais porté à la connaissances des élèves !!!

Autre exemple édifiant, Louis XIV qui constituait un temps fort du 1er trimestre de 4e est remplacée par un thème appelé l’ « Émergence du roi absolu ». Le Roi Soleil est désormais renvoyé en 5e à la fin du mois de juin, au terme d’un énorme programme sur lequel on se sera longuement attardé sur les civilisations africaines du Monomotapa et Songhaï et sur la traite orientale. Le risque pour Louis XIV d’être totalement passé sous silence est donc évident !

On voudrait faire disparaître Louis XIV et Napoléon dans les oubliettes de l’Histoire que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

Petit immigré corse

Et pourtant Napoléon est et a longtemps été à travers le monde l’expression même du goût de l’effort, de l’énergie, de la volonté, de la créativité et du sens de l’organisation. Qu’un petit immigré qui ne parle pas un seul mot de français jusqu’à l’âge de 10 ans, puisse arriver aussi jeune et aussi rapidement au sommet, par la seule force de son caractère, de sa volonté et de son talent, est un formidable exemple d’intégration. Assurément il y a chez lui du « petit immigré déraciné et intégré » qui épouse totalement le sentiment national.

Une véritable déconstruction nationale

La déconstruction de notre histoire est rampante et les tenants de ces théories révisionnistes creusent lentement leurs sillons. Sans que personne ne réagisse. De plus en plus tournée vers la seule lecture culpabilisante du passé et cet éternel esprit de repentance, la France multiplie les lois mémorielles (loi Taubira 2001). Nos hommes politiques sont-ils à ce point désemparés devant les enjeux du présent et les perspectives d’avenir pour se déchirer ainsi sur le passé ? Ont-ils une si noire vision de la France, de son héritage et de ses valeurs qu’ils s’acharnent à salir le pays pour plaire à leurs clientèles communautaires ?

Un peuple qui oublie son Histoire est un peuple perdu.

« Ceux qui ne frissonnent pas  à l’évocation du baptême de Clovis et de la fête de la fédération de 1790 ne comprendront jamais l’histoire de la France » a dit Marc Bloch. Il faut donc tout faire pour redynamiser l’apprentissage d’une Histoire avant tout faite par les hommes eux même. Il faut aussi savoir utiliser les immenses possibilités que nous offre le multimédia et les nouvelles technologies et cessé d’avoir une lecture culpabilisante du passé. Enfin il faut cesser ce que j’appelle la culture du dénigrement, spécialité des médias français, et bien comprendre que l’Histoire de notre pays est une des plus grandes histoires du monde et que tous les pays nous l’envient.

[Rappelons que Jack Lang, ministre socialiste, avait déjà fait éliminer toute référence à Champlain, la Nouvelle-France et le premier Empire colonial français du programme scolaire français.]

« Si tu veux marcher vers le futur retourne toujours à tes racines»
Machiavel

Dimitri Casali est historien, spécialiste du Ier Empire, auteur d’une trentaine d’ouvrages.

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mardi 13 juillet 2010

Cours ECR serait à l'origine de la faillite de la maison Fides

Le cours d'éthique et de culture religieuse (ECR) serait à l'origine des déboires de la maison d'édition Fides, qui a annoncé mardi s'être placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité.

C'est du moins ce qu'a affirmé le directeur de l'entreprise, Michel Maillé à la Presse Canadienne : « On a pensé, à l'époque, que c'était une bonne idée de produire du matériel pour ce cours. [...] Pour toutes sortes de raisons, cela s'est avéré très décevant, l'investissement a été très lourd et les retombées ont été minimes », a-t-il expliqué.

Ainsi, la maison d'édition a investi 1,5 million $ dans la production de manuels et de guides pour le cours enseigné dans les écoles primaires et secondaires de la province. Fides a également publié deux livres qui faisaient l'éloge du cours imposé d'ECR : Éthique, culture religieuse, dialogue. Arguments pour un programme de Georges Leroux et École, religions et formation du citoyen : transformations au Québec (1996-2009) de Stéphanie Tremblay. Georges Leroux a également participé à l'élaboration des manuels ECR de Fides. Enfin, rappelons que Guy Durand avait proposé son livre critique du programme ECR à Fides, son éditeur de longue date, mais que cette maison avait refusé de le publier. L'ouvrage a été publié par les éditions Guérin qui, aux dernières nouvelles, se portent bien financièrement.

Cependant, la concurrence d'autres maisons d'édition et les critiques formulées envers le cours par le milieu de l'enseignement et les parents d'élèves ont nui aux ventes dans les écoles, ce qui a empêché Fides de récupérer sa mise.

« Je pense qu'il y a beaucoup d'écoles qui hésitent à faire des achats sans trop savoir ce qu'il va advenir du programme [d'éthique et de culture religieuse] », a ajouté M. Maillé.

Les dernières statistiques de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec dans le secteur du livre indiquent que la part de marché des éditeurs québécois n’a pas fléchi, ce qui constitue une bonne nouvelle ; la littérature générale n’a pas perdu de terrain, au contraire. Ce sont les éditeurs scolaires, un secteur traditionnellement solide, qui s’affaiblissent. L’édition scolaire est un secteur dangereux : les maisons conçoivent et impriment des manuels, soumis en période d’essai à la bienveillance des enseignants qui en éprouvent la qualité en classe. Les changements de programme sont également des aléas constants, la remise en cause du programme ECR par le PQ et l'ADQ agit enfin comme une épée de Damoclès qui décourage l'achat de manuels.

Fides devra présenter d'ici le 30 août un plan de restructuration à ses créanciers, pour indiquer comment elle compte redresser ses finances. Un délai peut être accordé, advenant que le plan de redressement de l'entreprise ne soit pas tout à fait au point.

L'éditeur avait annoncé à la fin du mois de juin le licenciement de 13 employés. Ceux-ci quitteront leurs fonctions le 30 août prochain, après le préavis de huit semaines exigé par la loi, a indiqué M. Maillé, précisant qu'ils travaillent dans tous les secteurs d'activités de l'entreprise.

Le non-renouvellement par l'Université de Montréal d'une entente conclue avec Fides pour la gestion de ses éditions a également contribué aux déboires financiers de la maison d'édition montréalaise.

M. Maillé a, par ailleurs, bon espoir de s'entendre avec d'autres entreprises du secteur de l'édition pour assurer l'avenir de l'entreprise. Il a notamment indiqué être en pourparlers avec quatre éditeurs, mais n'a pas voulu préciser lesquels. Il y a quelques jours Le Devoir mentionnait parmi les acheteurs potentiels Bayard Canada, propriété d'une autre congrégation religieuse, de même que les éditions de Mortagne.

Fides, qui emploie présentement 21 personnes, est l'une des plus importantes maisons d'édition au Québec. L'éditeur Fides, autrefois propriétaire d'immeubles, de presses rotatives et d'un réseau de distribution possède encore un catalogue qui compte plus de 2 000 titres, certains considérés comme des classiques de la littérature québécoise. C'est un des catalogues les plus riches au pays. Fides a été fondée en 1937 par le père Paul-Aimé Martin.




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jeudi 8 juillet 2010

Ralentissement estival

Une grande partie de l'équipe de Pour une école libre étant absente, la mise à jour du carnet est fortement ralentie.



À la rentrée, deux dossiers juridiques nous attendent :
  1. la demande d'appel du gouvernement du Québec contre la décision du juge Dugré ;
  2. la réponse de la Cour suprême à la demande des parents de Drummondville d'être entendus.

Les commentaires ne seront pas approuvés en notre absence, il faudra attendre notre retour...





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Loyola — L'approche confessionnelle et l'équivalence

Pour Patrice Perreault de Granby qui se dit bibliste, le jugement Dugré est problématique. Il s'en offusquait récemment dans les colonnes du Devoir.
Un récent jugement concernant une demande de dérogation pour le cours Éthique et culture religieuse a reçu un verdict favorable. Selon le jugement Dugré, le cours d'enseignement religieux proposé par le collège Loyola, bien que s'inscrivant dans une perspective confessionnelle, équivaut au cours ECR, lequel prône une approche culturelle. Il s'avère difficile de saisir en quoi une orientation confessionnelle peut s'avérer équivalente à une approche culturelle, même si un programme confessionnel peut prétendre poursuivre les mêmes objectifs que le programme ECR.

[...]

Un autre enjeu est également soulevé: les enfants ont-ils la possibilité de découvrir autre chose — condition essentielle à la formation de l'esprit critique — que ce que leurs parents souhaitent leur transmettre ? Dans cette perspective, le jugement Dugré ne risque-t-il pas d'occasionner une dérive potentiellement dangereuse pour l'ensemble de la société ?
La réponse du chercheur en éducation, Roger Girard, est intéressante :
Monsieur Perreault ne se rend pas compte que le juge devait s’en tenir à ce qui est écrit dans le programme ÉCR et que «l’approche culturelle» n’en constitue pas un élément déterminant. En fait, l’expression ne figure même pas dans le programme. Les promoteurs et les partisans du programme parlent de cette «approche culturelle» comme de son caractère spécifique mais on n’en trouve aucune référence explicite dans le document officiel. Le juge ne pouvait prendre en compte des interprétations et des intentions, si valables soient-elles, qui ne se retrouvent pas dans le texte en question.

Lors les sessions de formation et des exposés publics, les responsables ont souvent mentionné que cette « approche culturelle » caractérisait le nouveau programme, mais ils ne l’ont guère définie autrement qu’en l’opposant « l’approche confessionnelle » ou en donnant certains exemples pas toujours évidents. Il n’est donc pas facile de percevoir clairement ce qu’il faut entendre par l’expression, même si elle évoque beaucoup de choses chez ceux et celles qui supportent le programme… Faute de bien situer les éléments devant guider les interventions pédagogiques, comme doit le faire tout programme d’étude, l’ÉCR fait appel à une adhésion bien subjective du personnel scolaire. Tout porte à croire que sous le couvert de nobles objectifs très généraux, les motifs profonds relèvent de l’organisation scolaire et d’une philosophie politique et non de la qualité de l’éducation des jeunes.

D’ailleurs, si l’on considère l’exemple donné par M. Perreault, les énoncés des derniers programmes d’EMRC [Enseignement moral et de religion catholique] du primaire tenaient d’une approche culturelle plutôt que confessionnelle.

Fier défendeur de la « méthode scientifique », M. Perreault devrait éviter de faire des extrapolations simplistes sur les conflits de celle-ci avec les croyances religieuses. Le mécanisme de reconnaissance des cours « équivalents » pour accorder l’exemption telle que demandée par Loyola ne permettrait pas d’accepter ce qui fait l’objet de ses craintes. Il suppose que les convictions religieuses et philosophiques viennent nécessairement contrecarrer une démarche scientifique ou une formation à cette démarche. S’il ne trouve pas au Québec de quoi le rassurer à cet égard, qu’il regarde ailleurs dans le monde, ne serait-ce que les universités américaines « confessionnelles » qui performent tout de même assez bien au plan scientifique. Que certaines tensions apparaissent à l’occasion avec les autorités religieuses ne doit pas faire oublier l’ensemble des résultats auprès des étudiants et dans la société. Il y a peut-être bien plus de conflits latents de nature économique et politique qui peuvent entraver le caractère «scientifique» de l’enseignement et de la recherche.

Enfin, s’il est « partisan du modèle de laïcité de reconnaissance », il devrait savoir que cette forme de laïcité s’applique à des pays admettant des enseignements religieux confessionnels à l’école publique, comme la Belgique et l’Allemagne (cf. Jean-Paul Willaime, «Europe : à chacun sa laïcité»).

Roger Girard



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Les trois enquêtes officielles sur le Climategate

Bon résumé de la BBC sur les trois enquêtes officielles sur le Climategate : mandat modifié en un « tour de passe-passe », liste d'articles à analyser choisie par les scientifiques impliqués dans le scandale, pas de question sur la « science », seuls les gens de l'Université sont interrogés, aucun critique extérieur.

Fred Pearce dans le Guardian fait remarquer que personne lors de ces commissions d'enquête n'a posé à Phil Jones la question pourtant fondamentale quant à savoir s'il avait supprimé des données ou des courriels. Par ailleurs, pour Fred Pearce, ce dernier rapport est loin d'être une exonération complète des scientifiques impliqués.

Résumé des conclusions de la dernière commission d'enquête (mise en place par l'Université impliquée).

Articles connexes :

Gare à l'hystérie climatique, par Richard S. Lindzen du MIT

Phil Jones à la BBC : pas de réchauffement depuis 1995

La police verte

L'unamisme grégaire en sciences

Complément ECR et les questions éthiques liées au climat : L'intox autour des glaciers himalayens





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Quebec — victoria de la libertad religiosa y de elección de los padres en la educación

Madre de QuebecEn la multicultural Quebec, la promoción del respeto a la diversidad se ha convertido en un lugar común. Por eso, a muchos quebequenses les ha sorprendido el empeño del gobierno por imponer a un colegio católico lo que deben pensar sus alumnos sobre la religión. En una sentencia clarificadora, un juez del Tribunal Superior de Quebec da la razón al colegio Loyola, de los jesuitas, y saca los colores al gobierno.

El pasado septiembre, la asignatura de Ética y Cultura Religiosa (ECR) pasó a convertirse en obligatoria para todos los alumnos de la provincia canadiense de Quebec. Su objetivo, según el gobierno, es promover el respeto a las diferencias culturales y religiosas de una población cada vez más diversa.

Ciertamente, la idea es atractiva. Pero en la práctica no todo es trigo limpio. De entrada, esta materia ha sustituido — sin pasar por un debate público — a la asignatura de religión en la escuela. Si antes existía la alternativa entre clase de religión (católica o protestante) y ética, ahora se enseña ECR a todos.

Otro aspecto polémico de esta materia es el relativismo religioso y ético que subyace a sus contenidos. Desde la guardería hasta el final de la secundaria, a los alumnos se les explica que todas las religiones, incluyendo el animismo pagano y las sectas, son igualmente verdaderas.

Según uno de los creadores de ECR, el curso “debe sacudir en los estudiantes una identidad demasiado sólida” de modo que experimenten “la divergencia y la disonancia” a través del “cuestionamiento”.

Sesgo totalitario

Contra esta curiosa forma de enseñar el pluralismo ha protestado el colegio católico Loyola, con sede en Montreal. El centro solicitó al gobierno de Quebec que le eximiera de impartir esa materia, dado que ya contaban con una asignatura que enseñaba la tolerancia de acuerdo con su ideario.

Pero el gobierno denegó la petición, alegando que una asignatura confesional no podía cumplir los objetivos que persigue ERC. La idea es que para enseñar el respeto a la diversidad es preciso pasar por el aro del relativismo, y punto.

Decisión del juez Gérard Dugré

“Una excelente noticia para los que creen en la libertad religiosa y de elección de los padres en la educación”. Así se refiere el periódico The Gazette a la decisión de la Corte Suprema de Quebec que da la razón a los padres del Catholic Loyola High School que se oponen a la materia obligatoria de “Ética y Cultura Religiosa” (ECR).

La ECR de Quebec pretende justificarse en la necesidad de enseñar a los jóvenes la tolerancia religiosa y la igualdad de todas las religiones en la esfera pública, pero, como ha declarado el juez Gérard Dugré, su imposición por el gobierno “asume un sesgo totalitario”. “El programa, según el mismo juez , tiene más que ver con la liberación de la religión que con la libertad religiosa”.

La mayoría de los padres del Catholic Loyola High School había pedido que se eximiera a sus hijos de esta asignatura por coherencia con la identidad católica de su colegio. La exención fue rechazada por el Gobierno y esto llevó al propio colegio a plantear una demanda en la Corte Suprema, que ahora da la razón a los padres.

Gana la libertad religiosa

La columnista Barbara Kay se ha sumado a la polémica en el diario canadiense National Post (22-06-2010): “Muchos padres comprometidos con la religión e instituciones como el colegio Loyola, fundado en 1848, creen que ‘la divergencia y la disonancia’ así como el ‘cuestionamiento’ (o sea, crear dudas sobre la propia identidad religiosa y cultural) es lo último que necesitan los niños”. 

“Esta estrategia pedagógica socava la serena interiorización de la identidad religiosa que los niños aprenden en casa”. Por otra parte, “asumir una identidad propia no excluye instruirse sobre otras religiones y culturas; algo que los alumnos y las instituciones educativas como el Loyola ya hacen. El problema es que ERC quiere ir más lejos: pretende obligar a las instituciones religiosas a enseñar que todas las visiones éticas son igualmente válidas”.

Kay celebra la sentencia del Tribunal Superior de Quebec como una victoria para la libertad religiosa. “Es una decisión ejemplar que envía un mensaje alto y claro: las instituciones seculares no pueden entrometerse y decir a los niños qué es lo que deben pensar sobre la religión”.

Neutralidad kafkiana

Para justificar la imposición de la asignatura de Ética y Cultura Religiosa a todos los alumnos de Quebec, el gobierno ha terminado utilizando argumentos que resultan kafkianos. Por ejemplo, cuando alega que los colegios confesionales no serían neutrales al enseñar el valor de la religión. Todo un descubrimiento.

Para Raymond J. De Souza, la idea de neutralidad que maneja el gobierno adolece del más elemental sentido pedagógico: “¿Cómo van a ser creíbles unos profesores a los que se les obliga a enseñar a sus alumnos que la fe católica — presumiblemente, el motivo principal que llevó a sus padres a decantarse por un colegio católico — no es mejor camino de salvación que la brujería [Wiccan] o el ateísmo?”, se pregunta en un artículo del National Post (24-06-2010).

Por otra parte, De Souza denuncia que la neutralidad exigida por el gobierno es cualquier cosa menos neutral. En realidad, se trata de “una forma de laicismo que despeja la cuestión religiosa, diciendo que las verdades de todas las religiones son relativas y que ninguna es verdad. Enseñar esto a un niño en contra de los deseos de sus padres y profesores es sencillamente un acto dictatorial”.

“La postura del gobierno de Quebec es que nadie, ningún colegio, ningún niño, por el motivo que sea, puedan ser eximidos de la enseñanza de esta materia incluso — o precisamente por eso — si vulnera la libertad religiosa. En nombre de la tolerancia hacia todas las confesiones, se enseña que todas ellas son falsas desde un punto de vista laicista”.

Decisión del juez (en francés)

Resumen de la decisión (en inglés)

Fuentes: Quebec: cuando el Estado quiere enseñar religión y Quebec: victoria de la libertad religiosa y de elección de los padres en la educación.




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Problème juridique complexe et délicat

Michel Lebel, ancien professeur des droits et libertés de la personne, a publié cet article sur le jugement Loyola.


L'abbé Raymond Gravel, dans un texte publié dans Cyberpresse le 28 juin, estime qu'il y a « un problème éthique de taille » dans le fait que deux jugements de la Cour supérieure arrivent à des conclusions différentes sur des affaires portant sur le Cours d'éthique et de culture religieuse(ECR). Je ne dirais pas que c'est « un problème éthique » mais plutôt un certain différend juridique entre deux magistrats, explicables en bonne partie en raison des faits distincts ayant donné naissance aux causes respectives. Sur le fond, il faut toutefois reconnaître qu'il y a des ressemblances entre les deux litiges. Il appartiendra aux cours d'appel, il faut le souhaiter, de réunir ces deux affaires.

La question centrale est ici la suivante : le cours ECR, obligatoire pour chaque année du programme des élèves du primaire et secondaire, viole-t-il la liberté religieuse de certains parents d'élèves et de certains professeurs ? Ma réponse est oui, parce que je ne crois pas que dans les faits pareil enseignement ne puisse pas brimer cette liberté religieuse. Séparer l'aspect culturel de celui de la croyance lors de l'étude du fait religieux par des enfants et des jeunes personnes me paraît une vue de l'esprit, une impossibilité pratique. Une vue de l'esprit tant pour les élèves que leurs professeurs. Je reconnais cependant d'emblée qu'une évaluation différente de ce cours puisse être faite. Seule une preuve sérieuse pourra amener à une conclusion précise à cet égard.

Ceci étant dit, je reconnais à l'État le droit de mettre sur pied un tel cours ECR, mais je reconnais aussi, au nom de la liberté religieuse, le droit des parents d'exempter leurs enfants de suivre pareil cours et des professeurs de le donner. La même règle devrait s'appliquer tant aux écoles publiques que privées. Si une mesure réparatrice limitée d'exemption s'avère juridiquement impossible, il faudra conclure à l'inconstitutionnalité, donc à la nullité du programme ECR.

Au nom de la séparation de l'Église et de l'État, je préférerais cependant que l'État s'abstienne de tout enseignement religieux, y inclus le cours ECR, dans les écoles publiques. Les écoles privées confessionnelles auraient toutefois le droit de donner un enseignement de leur religion, ce qui serait conforme à la Charte québécoise des droits et libertés et au droit international de la personne.

Tout ce sujet de l'enseignement religieux dans les écoles est fort complexe et délicat. Chaque pays a sa façon de traiter la question. Il appartiendra sans doute maintenant aux plus hauts tribunaux du pays d'y apporter un éclairage important.




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Le cours d'ÉCR II - Les hypothèses de solution

Lettre ouverte de Guy Durand publiée dans La Voix de l'Est.

Compte tenu de l'insatisfaction engendrée par l'actuel programme d'Éthique et culture religieuse (ÉCR), quatre voies, en partie complémentaires, sont à explorer en conformité avec le sens de trois notions modernes.

L'école commune vise à favoriser l'expérience de la mixité sociale et l'intégration à la culture commune. Elle n'est pas synonyme d'école uniforme: elle désigne plutôt une école basée sur des valeurs communes qui, en même temps, accepte la diversité et offre des parcours différents pour répondre aux aptitudes et centres d'intérêt divers des jeunes.

La laïcité n'est pas un concept univoque ou un modèle idéal à l'aulne duquel toutes les applications sont évaluées comme plus ou moins laïques. Elle admet plutôt des modèles multiples, y compris des options en enseignement religieux confessionnel, comme dans beaucoup de pays européens (Belgique, Allemagne, etc.), y compris une partie de la France (Alsace-Moselle et certains départements d'outre-mer). Le modèle idéal étant celui qui correspond le mieux à la sociologie, à l'histoire, aux traditions du pays, à la volonté des citoyens, voire des parents.

La mission de l'école est de favoriser le développement intégral de l'élève. La Loi sur l'instruction publique précise qu'elle doit «faciliter le développement spirituel de l'élève». L'école relève d'ailleurs d'une responsabilité partagée: État et parents. Ce qui ne donne pas tous les droits à l'État, ni aux parents tout en leur attribuant une responsabilité indéniable quant au choix de l'école et de ce qui s'y enseigne.

  1. La première voie à mettre en oeuvre urgente et facilement réalisable concerne le droit à l'exemption. Ce droit peut être fondé sur l'article 222 de la Loi sur l'instruction publique. Plus profondément, il repose sur la liberté de conscience et de religion, laquelle est d'abord un droit naturel, d'ordre éthique, inhérent à la personne du seul fait de son appartenance à l'humanité, fondé sur le respect de la dignité de chaque personne, lié ici à la responsabilité des parents vis-à-vis leurs enfants.
  2. La deuxième voie à explorer concerne les changements importants à apporter au programme actuel d'ÉCR, afin qu'il devienne plus clairement un cours d'éthique et de culture religieuse au vrai sens des mots, et qu'il tienne compte de la psychologie des jeunes et du rôle indispensable des maîtres. Entre autres: présenter les religions de manière continue de sorte que l'élève en ait une vision cohérente et puisse mieux les comprendre. Dans le volet éthique: expliciter davantage les valeurs ou les principes qui servent de base à l'éthique et donc à la formation morale.
  3. La troisième voie à explorer porte sur l'offre d'options confessionnelles, en parallèle avec le cours ÉCR, notamment au primaire où il faut protéger la cohérence avec la famille. Elle s'inspire d'un article du politologue et essayiste Jean-François Lisée. Au sein de l'école publique, les Églises ou groupes religieux disposeraient d'une case horaire disons, une heure le vendredi matin qu'ils aménageraient à leur gré. L'école ou les commissions scolaires exerceraient un certain contrôle des enseignements pour assurer l'ouverture au respect de l'autre, dont un certain pourcentage de temps accordé aux autres religions, par exemple 20 %. La perspective du cours serait différente de ce qu'elle est dans le programme actuel d'ÉCR: elle remplirait cependant partiellement le même objectif .
  4. Une dernière hypothèse consisterait à offrir une option portant sur la culture chrétienne ou l'histoire du christianisme: origine, évolution, éléments d'ordre anthropologique et artistique, valeurs, témoins. Cours axé sur la transmission d'un savoir et clairement distinct d'une approche catéchétique. Cours optionnel ouvert à tous (chrétiens ou non, immigrants ou de souche), destiné à présenter explicitement cette culture qui fait la richesse de l'Occident.

L'auteur, résidant de Dunham, théologien et juriste, est professeur retraité de l'Université de Montréal. Il est l'auteur du livre Le cours ÉCR, au-delà des apparences




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Secularism vs. Freedom of Religion?

A Radio debate on the Quebec Ethics and Religious Culture, the role of religion in the schools, the role of the State, freedom of religion and the public curriculum. The debate deals with the ruling on Loyola High School, a private school, allowing it to give an equivalent ethics and religious culture course from a Catholic perspective.

A panel discussion with host Rob Breakenridge and Jean Morse-Chevrier, president of the Association of Catholic Parents of Quebec and Michael Payton from the Canadian Secular Alliance.

The Rob Breakenridge Show, Corus Entertainment Radio
AM 770 CHQR Calgary, Alberta

Listen: (20 minutes)





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La dernière mode : la philosophie avant l'âge de raison

Paul Clavier est philosophe, professeur à l'École normale supérieure. Il a notamment publié La Cote Argus des valeurs morales (Presses de la Renaissance) et dernièrement Qu'est-ce que le bien ? (Vrin).

LE FIGARO LITTÉRAIRE — Que pensez-vous de cette volonté de mettre la philosophie à la portée des enfants ?

Paul CLAVIER — Cet engouement pour la philosophie, qui se décline à travers des livres intitulés La Philosophie pour les nuls, ou La Philosophie expliquée à ma fille, n'est pas mauvais en soi. En revanche une partie de cette littérature est trop bêtifiante. Les enfants, par leur naïveté et leur franchise, savent poser de bonnes questions. On leur propose des réponses infantiles. Je me souviens avoir lu un ouvrage de ce type sur le thème de la guerre, qui aboutissait à cette conclusion : « La guerre, il ne faut pas la faire. » Alors quoi, la “collaboration dans l'honneur” ? Si c'est cela faire de la philosophie, c'est bien dommage.

Ces ouvrages ne seraient donc pas nécessaires ?

Je ne veux pas avoir de mépris à leur égard. On a dit de Camus qu'il était un philosophe pour classes de terminale. Je trouve que L'Homme révolté est plus éclairant sur notre temps que bien des ouvrages de philosophie. Ce que je veux dire, c'est qu'il faut accepter que certaines réponses ne soient pas fournies sur le mode de l'immédiat : « Ceux qui font la guerre sont toujours méchants. » Et on ne rend pas forcément service aux enfants en leur faisant croire qu'ils vont avoir une réponse au bout de quarante pages.

N'est-ce pas plutôt le parent que l'on cherche à rassurer ?

On comble en effet une angoisse des parents. Ils ne se sentent plus légitimes pour répondre à des questions existentielles et s'en remettent donc à des experts. Dans ce cas, ils se cachent derrière l'autorité du philosophe. C'est une forme de démission, par rapport au devoir de transmission qui leur incombe. Du point de vue du marketing, par contre, c'est une véritable réussite.

Ces ouvrages ne remplissent-ils pas un rôle que pouvaient auparavant tenir en partie la leçon de morale républicaine ou le catéchisme ? Au-delà de la morale républicaine et du catéchisme, les enfants pouvaient commencer à construire certaines réponses à leurs questions dans les contes ou les grands récits de fiction. Or l'imaginaire proposé aux enfants a tendance à se réduire au virtuel ou aux effets spéciaux. S'interroger sur la mort à partir de Kill Bill ou en lisant Le Petit Prince, ce n'est pas tout à fait la même chose. On comprend que pour combler ce déficit d'imaginaire constructif, on veuille servir aux enfants une philosophie moins violente et plus appropriée à leurs jeunes estomacs.




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Espagne — Plainte contre l’éducation à la citoyenneté devant le parlement européen

ROME, Mardi 6 juillet 2010 (ZENIT.org) - Une délégation de l’association espagnole « Professionnels pour l’éthique », conduite par son président, Jaime Urcelay, a présenté mardi 29 juin, au siège du parlement européen, à Bruxelles, un rapport élaboré par l’association sous le titre « La version espagnole d’éducation à la citoyenneté  : une agression à la liberté d’instruction en Europe », expliquant la dimension européenne du conflit qui intéresse un millier de famille espagnoles.

Selon ce qu’a déclaré Jaime Urcelay devant une cinquantaine d’eurodéputés du Groupe populaire européen (majoritaire au parlement), « se protégeant derrière la Recommandation 12/2002 du Conseil européen et d’autres directives européennes, le gouvernement espagnol a inséré en 2006, sans le consensus souhaitable, un ensemble de matières scolaires formant un programme, obligatoire et évaluable, appelé « Éducation à la citoyenneté (EpC) », ont rapporté à ZENIT les « Professionnels pour l’éthique ».

« Même si la dénomination des nouvelles matières scolaires espagnoles peut coïncider avec celle des matières existantes dans d’autres pays européens, a expliqué Jaime Urcelay, les différences sont importantes. En Espagne, les matières d’EpC sont obligatoires et évaluables, elles sont expressément destinées (selon le programme légal) à former la conscience morale des élèves, en s’introduisant dans leurs valeurs et dans l’intimité personnelle et familiale ».

Pour sa part, Leonor Tamayo, coordinatrice de la campagne d’objection à l’EpC, a rappelé que les parents espagnols ont présenté, ces trois dernières années, 55.000 déclarations d’objection de conscience à ces matières, refusant que ses propres enfants assistent aux leçons correspondantes.

« Le conflit, a déclaré Leonor Tamayo, a donné lieu à plus de 2.000 procédures judiciaires toujours en cours même si le Tribunal suprême (dans un vote très controversé) a rejeté la possibilité pour les parents de faire objection contre ces matières. Le 19 mars dernier, 305 espagnols ont présenté un recours contre l’Etat au Tribunal européen des droits de l’homme à Strasbourg pour atteinte aux droits fondamentaux. Le recours inclut 105 cas de jeunes élèves pris à partie pour avoir contester des matières de l’EpC ».

Jaime Urcelay a conclu affirmant que « cette réalité appelle à une prise de conscience de la part des institutions de l’Union européenne et, en particulier, de la part des représentants de la citoyenneté à l’assemblée parlementaire. Le conflit de l’EpC a franchi les frontières espagnoles et a pris une dimension européenne, vu que sont en jeu les droits fondamentaux sur lesquels veille la législation communautaire ».

Pour cette raison, Jaime Urcelay a annoncé la création d’un Réseau européen pour la liberté d’instruction, une initiative partie des « Professionnels pour l’éthique », pour encourager l’échange d’informations et d’expériences et la coordination d’actions entre les entités européennes qui défendent la liberté des parents à éduquer leurs propres enfants.

À noter par ailleurs, une intervention du vice-président du Groupe populaire européen, Jaime Mayor Oreja, au nom des députés européens, qui a remercié l’association de ses efforts et de sa visite à Bruxelles pour présenter ce travail.

Voir aussi 

L'Espagne poursuivie par des parents devant la Cour européenne

Espagne — les tribunaux régionaux continuent d'accorder le droit d'exemption




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Brief Legal Summary of the Loyola Ruling by Justice Dugré

Loyola High School v. Courchesne, Superior Court (S.C.), Montréal, QC, CANADA, 500-17-045278-085, Justice Gérard Dugré, judgment rendered On June 18, 2010 and reported at 2010 QCCS 2631, SOQUIJ AZ-50647607, 2010EXP-2071, J.E. 2010-1137 (91 pages).

Motion to quash a decision rendered by the Quebec Minister of Education, Recreation and Sports, and application to be exempted from the Ministerial Ethics and Religious Culture (ERC) program on the grounds that the school teaches that subject using its own program. Granted.

Facts

The applicant, Loyola High School, is a Jesuit-administered Catholic confessional educational institution. Loyola filed an application to be exempted from teaching the Ministerial ERC program under the first paragraph of section 22 of the Regulation respecting the application of the Act respecting private education because it is incompatible with its mission and convictions, primarily because it inculcates a relativist philosophy commonly called "normative pluralism". It applied for the exemption on the grounds that it dispenses an equivalent program. The Minister of Education, Recreation and Sports dismissed its application, hence the action instituted by Loyola. The Minister asserts that she has broad discretion under the first paragraph of section 22 of the Regulation and that her decision is reasonable and should not be quashed. Regarding the issue of freedom of religion, she states that because Loyola is a legal person, it cannot allege infringement of freedom of religion. She argues that her ERC program does not infringe Loyola's freedom of conscience and of religion and, even if such an infringement occurred, it is warranted in a free and democratic society.

Decision

The exemption provided for in the first paragraph of section 22 of the Regulation is automatic if an equivalent program is dispensed by the educational institution. The word "equivalent" must be construed in accordance with their ordinary meaning. The Minister is not competent to define the term "equivalent" or to determine criteria of equivalence. She only has a non-discretionary power, namely to decide whether or not Loyola's program is, within the ordinary meaning of the word, "equivalent" to the program established by the Minister. In the case under consideration, if the Minister decides erroneously that a program is not equivalent, she has exceeded her jurisdiction. Therefore, the standard of judicial review to be applied to her decision is the correctness of her decision. Four of the six grounds of the impugned decision are based on the distinction between the ERC program approach, which is cultural, and the Loyola program approach, which is confessional. The four grounds raised by the Minister are erroneous and amount to an excess of jurisdiction. The ordinary meaning of the word "equivalent" does not involve any such distinction or exclusion.

The power delegated to the Minister under the Regulation is the power to "judge", not the power to "legislate". She is not empowered to define standards of equivalence or to delegate a power that she does not have to the civil servants who reviewed the application for exemption. She failed to take into account highly relevant facts, namely that the program is dispensed by a private Catholic confessional school and that the parents and students of that school want all courses to be taught in accordance with the precepts of the Catholic church and the Catholic religion.

The Minister refused to grant the exemption on the grounds that in granting an exemption she would be authorizing a mandatory course in religion thereby contravening the Quebec Charter of Human Rights and Freedoms and the Canadian Charter of Rights and Freedoms. Her refusal is wrong and unreasonable, firstly because it is premature to presume that had she granted the exemption applied for, there would be contestations based on the charters, and secondly because the values of the charters must be taken into account only where the wording of a statute is ambiguous, which is not the situation in this case. Even in the event of ambiguity, the combined effect of the principles stated in sections 3, 41, 42, 52, 53, 54 and subsection 56 (3) of the Québec Charter confirm Loyola's entitlement to the exemption under the first paragraph of section 22 of the Regulation, because such quasi-constitutional provisions in regulatory measures must be construed and applied as they are written. The two other grounds raised by the Minister in her decision, namely the acquisition of skills in dialogue, and the teacher's role, are pretexts. A reading of the exhibits tendered into evidence unequivocally confirms that the program dispensed by Loyola covers both aspects. Moreover, the Minister could not add laicity as a prerequisite to program equivalency. She applied an irrelevant consideration; it is the program that must be equivalent or comparable, not the manner in which the mandatory ERC content is taught.

Notwithstanding that since enactment of a 1997 constitutional amendment, confessional schools are no longer entitled to constitutional protection, the Québéc legislator has allowed schools to retain their confessional recognition. The Minister may require a public secular school to teach the ERC program in a secular manner, but she cannot prevent a private confessional school from dispensing ERC according to confessional precepts.

Application of correctness as the standard of judicial review requires that this Court determine if both programs are "equivalent" within the meaning of the first paragraph of section 22 of the Regulation. The word "equivalent", used as a qualifying adjective in that paragraph, commonly means, "that which has the same value or function". In using that word, the government has not required that both programs be the same. The content of both programs is similar, if not the same. The objectives are similar, hence equivalent. The skills of dialogue targeted by both programs involve two interactive aspects, namely internal deliberation and the exchange of ideas with others. The ERC program's secular approach and the Loyola program's Catholic confessional approach cannot prevent a finding of program equivalency. The cultural approach promoted by the ERC program is not in any manner incompatible or irreconcilable with the confessional approach required by Loyola's religious precepts.

The Minister argued that were she to approve Loyola's confessional program, she would be making a course in religion mandatory, in contravention of the charters. That argument is unfounded and indicates an excess of jurisdiction in her decision because, on that legal basis, she has excluded a confessional program for teaching ERC in a private Catholic school from the definition of the word "equivalent", from the outset and without any evidence or complaint. As regards the constitutional aspect of the decision, the Supreme Court of Canada has yet to rule on the right of a legal person to invoke freedom of religion under the Canadian charter. However, as the impugned decision emanates from a Québéc minister and is based on a Québéc regulatory provision, the Court should limit itself to application of the Québec Charter. The proper standard of judicial review is correctness of the impugned decision given that this is a review of a ministerial decision conducted in light of the principles set forth in the Québec Charter.

Loyola is a non-profit company incorporated under Part III (ss. 216 to 233) of the Companies Act. The attribute of legal personality should not deprive a group or grouping of persons of the fundamental rights protected by the charters.

Freedom of religion and freedom of religious expression are an integral part of the fundamental basis of the primacy of the law, a principle that benefits all persons and is not limited solely to human beings. In section 3 of the Québec Charter, the legislator used the word "person" and not the term "human being". Moreover, the designation "person" is defined by the Québéc legislator as including natural and legal persons. That section of the Charter included legal persons such as Loyola. The school asserts the right to teach the mandatory ERC subject matter in the general secondary curriculum using its own confessional program. That right, like freedom of religious expression, is included in the expression "freedom of religion" and is therefore protected by the Québec Charter. Loyola students and parents must sign an undertaking to the college that covers the religious aspect. Parents must exercise their parental authority, which includes education and religion, in the greater interests of their children.

The Québec Charter recognizes the parental right to ensure the religious and moral education of their children in accordance with their convictions. That right is not limited to the home and places of worship. It must be interpreted as including the private educational institution in which parents choose to have their children educated and instructed. No statutory standard prevents Loyola from being a Catholic confessional educational institution. It should therefore be allowed to teach all subjects in accordance with the catholic confessional approach.

In Syndicat Northcrest v. Amselem (S.C. Can., 2004-06-30), [2004] 2 S.C.R. 551, the Supreme Court held that, to trigger freedom of religion, the applicant must demonstrate that he or she sincerely believes in a practice or belief that has a nexus with religion and that the impugned conduct of the third party amounts to a non-trivial or non-insubstantial interference with the exercise of that practice or belief. In the case under consideration, Loyola and its members are sincerely convinced that to fulfil its mission as a Catholic confessional educational institution, the school must teach ERC using its own program and in accordance with Catholic precepts. The Minister's decision qualified in light of Greater Vancouver Transportation Authority v. Canadian Federation of Students — British Columbia Component and British Columbia Teachers’ Federation (S.C. Can., 2009-07-10), [2009] 2 S.C.R. 295, is not a rule of law and therefore cannot be protected under section 9.1 of the Québec Charter.

In addition, the trivial infringement test is not satisfied in the case under consideration. The Minister had several solutions available to her to avoid infringing a right protected by the Québec Charter. Moreover, according to the reasoning of Justices Deschamps and Abella in Multani v. Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (S.C. Can., 2006-03-02), [2006] 1 S.C.R. 256, recourse to a constitutional law justification is not appropriate where, as in the case under consideration, what must be assessed is the propriety of an administrative body’s decision relating to human rights.

Lastly, to allow the Minister to attempt to justify her decision would in itself result in an excess of jurisdiction. Her decision is therefore quashed. It is hereby declared that pursuant to the first paragraph of section 22 of the Regulation, Loyola is exempted from being required to use the program established by the Minister to teach the mandatory subject of ERC.

Lastly, Loyola is hereby authorized to teach ERC using its own program.



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jeudi 1 juillet 2010

Le cours ECR par Guy Durand

Lettre ouverte de Guy Durand envoyée à la Voix de l'Est.

Le jugement du tribunal dans l'affaire du collège Loyola à propos du cours d'Éthique et culture religieuse (ÉCR) vient contredire, en grande partie, celui de la même cour lors du procès de Drummondville. Dans un cas, les parents dont les enfants fréquentaient une école publique se voient refuser la demande d'exemption du cours, demande basée sur le respect de leur liberté de conscience et de religion; dans l'autre, une école privée se voit reconnaître, au nom de cette même liberté, le droit de présenter un programme dit équivalent au programme officiel, mais conçu dans la perspective chrétienne de l'institution. Ces jugements appellent plusieurs remarques.

Premièrement, on ne peut s'empêcher de penser que les juges interprètent souvent, voire toujours, les lois à partir de leurs convictions personnelles. Que ce soit évident ou non, consciemment ou non, le présent cas confirme plusieurs études connues. Malgré l'importance des tribunaux, ceux-ci ont des limites importantes surtout dans des questions d'intérêt général.

Deuxièmement, tel que les tribunaux viennent de le décider, il y a un traitement différent accordé aux élèves selon qu'ils sont inscrits dans une école publique ou dans une école privée, à savoir dans une école où les parents paient une partie des frais d'inscription, donc dans une école où les parents ont de l'argent à moins que l'élève ne reçoive une bourse d'études ou des convictions profondes qui justifient à leurs yeux les dépenses engagées au-delà des taxes générales.

Troisième remarque: le jugement renvoie à une question de fond, celle de la pertinence pédagogique du programme d'ÉCR. Or on y trouve une présentation de la religion et de l'éthique contestable sur plusieurs points. Par exemple:
  1. Dès le premier cycle du primaire, donc à des enfants de 6-7 ans, le programme demande d'enseigner huit religions (catholicisme, protestantisme, judaïsme, spiritualités autochtones, islam, bouddhisme, hindouisme, orthodoxie), à quoi il ajoute «autres religions» et «autres expressions», soit sectes et athéisme.
  2. Toutes les religions et les conceptions séculières sont mises sur le même pied. Et elles côtoient des mythologies avérées ainsi que des fables et des contes animaliers.
  3. Les éléments des religions sont présentés de manière superficielle. On se limite à la face extérieure des religions (rituels et symboles, objets et lieux de culte, célébrations, fêtes, fondateurs), sans signaler adéquatement ce qui en constitue le coeur, la signification et la cohérence.
  4. Les éléments des religions sont, d'ailleurs, présentés de manière morcelée, fragmentée, sans que l'élève ne puisse saisir la signification profonde de la religion ou le sens qu'elle pourrait donner à sa vie.
  5. À propos de l'enseignement de l'éthique, à part quelques allusions à la Charte des droits de la personne qui évoque une éthique juridique et individualiste , l'éthique est toute basée sur la tolérance, la discussion, la recherche de consensus.
Bref, sous prétexte de pluralisme et de tolérance, le programme propose une sorte de relativisme religieux et éthique. Il est antipédagogique, notamment pour des jeunes du primaire. Il constitue souvent une rupture avec les valeurs de la famille. Et incidemment, sur un autre plan, il renforce le multiculturalisme canadien au lieu de favoriser l'intégration à la culture québécoise.

Quatrième remarque, enfin, du point de vue démocratique, en s'en remettant aux tribunaux, le gouvernement abdique sa responsabilité de trouver l'aménagement social et politique adéquat à un sain équilibre entre la volonté des uns et des autres citoyens. C'est à lui de se remettre à la tâche.

À suivre dans un autre texte: les hypothèses de solution.

L'auteur, résidant de Dunham, théologien et juriste, est professeur retraité de l'Université de Montréal. Il est l'auteur du livre Le cours ÉCR, au-delà des apparences.




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