mercredi 4 mai 2016

L'histoire évacuée du 375e de Montréal en faveur du festivisme officiel bilingue ?

Texte de Mathieu Bock-Coté :

Nos élites économiques sont-elles en train de renier la langue française ?

J’ai l’impression que c’est ce qui se passe dans le cadre des célébrations du 375e anniversaire de Montréal. Les récents événements, à tout le moins, nous permettent d’exprimer cette inquiétude.

L’objectif du 375e est clairement défini : faire de Montréal une destination touristique mondiale. Et la mondialisation parle anglais. Le 375e sera une commémoration noyée par ce que Philippe Muray nommait le festivisme. L’histoire sera absente et la ville deviendra le théâtre d’une immense régression infantile marchandisée.


Le 375e permettra aussi à nos élites de mettre à jour publiquement leur vision de la métropole. Et on constatera que nos élites économiques traitent le français comme un bibelot charmant et délicat, mais n’ayant plus aucune utilité. La Révolution tranquille, encore une fois, semble relever de l’histoire ancienne.

Nos élites économiques veulent un Québec bilingue. C’est-à-dire qu’elles veulent bien que les Québécois francophones se parlent entre eux en français, mais croient que l’avenir de la métropole passe par sa conversion à l’anglais. La perte de pouvoir du français sera présentée comme une occasion de se raccrocher à la langue dominante du continent.

Festivisme, anglais, « diversitaire » (LGBT, ethnique), multiculturel : vidéo de promotion pour le 375e... Slogan : « 2017, Festive, inspiring, unifying »...

Ceux qui résistent seront traités d’intolérants et de nationalistes archaïques. Ils essuieront aisément ce petit crachat : c’est que les défenseurs du fait français au Québec ont l’habitude d’être insultés. En piétinant le français, nos élites économiques croient faire preuve d’ouverture à la modernité.

Et quand elles célèbrent le bonjour-hi dans nos commerces, elles croient le faire au nom du tourisme. Ou de la mondialisation. Cette grandeur morale autoproclamée cache bien mal une terrible démission. Elles traitent leur peuple comme un obstacle à la prospérité et à la modernité. Nos élites portent leur identité francophone comme un fardeau. Plus ou moins secrètement, elles nous rêvent peut-être déjà anglicisées. Mais pendant ce temps, les autruches triomphent : elles le répètent inlassablement, le français va bien !

Rappelons pourtant un fait : la marque distinctive de Montréal à l’échelle nord-américaine, ce n’est pas une forme de bilinguisme quotidien où chacun passe d’une langue à l’autre dans la même phrase, comme si la ville était atteinte de schizophrénie linguistique, mais le fait qu’elle est française.

Learn English in Montreal (par une des universités anglophones de Montréal fortement subventionnées, de manière disproportionnée selon un collectif de professeurs d'universitaires francophones)

Si j’étais un peu méchant, je dirais que Montréal sans le français, c’est une ville nord-américaine anonyme un peu sale et aux routes crevassées. Montréal est devenue un symbole politique fondamental pour le Québec : pouvons-nous faire vivre en français une grande métropole moderne, ouverte sur le monde ? Ou le français est-il réservé aux villes de province, à la manière d’un témoignage de ce que nous étions avant de nous laisser mourir ?

Pouvons-nous encore rêver d’un Québec français ? Ce rêve, bien franchement, est difficilement détachable du rêve d’un Québec indépendant.

Belgique — Les écoles catholiques flamandes veulent s'ouvrir à l'islam

Les écoles qui comptent beaucoup de musulmans auront plus de place pour le voile, des endroits spéciaux pour prier, et des cours d’islam optionnels en dehors des horaires scolaires. »C’est un projet ambitieux, mais une étude révèle que si on ne fait rien notre identité s’étiolera. Nous tendons un miroir à nos écoles pour faire un nouveau pas", a déclaré Lieven Boeve, le directeur de l’enseignement catholique flamand.

« Si on fait de la place pour l’islam à côté de la religion catholique traditionnelle, nous devons être conséquents et ouvrir la porte à d’autres philosophes », a réagi le chef de la N-VA (le parti nationaliste flamand au pouvoir), Bart de Wever. « Pourquoi pas de morale ? Ou de doctrine du Monstre en Spaghettis volant ? Il faut être conséquent. Et en quoi le projet de l’enseignement catholique se distingue-t-il encore ? »

N-VA : « On sape les fondements de la société flamande »

De Wever ne comprend pas que l’enseignement catholique lance une telle proposition. « La veille de l’Ascension, le directeur de l’enseignement catholique déclare, l’air de rien, qu’il sape l’un des fondements de son projet — donc par extension de la société flamande ».

Pour les libéraux (droite économique) flamands de l’Open VLD : « La religion n’est pas la tâche principale de l’enseignement »

L’Open VLD désapprouve également les projets de l’enseignement catholique de donner plus de place aux élèves musulmans. « On utilise la communauté musulmane pour contrer la laïcisation de la société », estime la spécialiste de l’enseignement Ann Brusseel.

Elle y voit une manœuvre de la part de l’enseignement catholique. « Depuis quelques semaines, je vois que les cercles catholiques sont nerveux parce que l’opinion publique soutient largement la séparation entre l’Église et l’état dans la Constitution », dit-elle. « Je respecte les croyances de chacun, mais la religion n’est pas la tâche principale de l’enseignement. »

La parlementaire y voit surtout une stratégie pour attirer plus d’élèves. « Si on souhaite augmenter sa part de marché, il est important de s’adresser aux groupes qui progressent le plus rapidement. »

Voir aussi

En Belgique, les élèves musulmans aiment l’école catholique

Italie — évêques catholiques contre l’enseignement de l’islam à l’école

Belgique — Près de la moitié des enfants à l’école primaire communale d’Anvers (2e ville de Belgique) sont musulmans

Évolution dans la répartition des cours de religion en Belgique

Belgique — les cours de religion ou de morale laïque ne seront plus obligatoires dès la rentrée prochaine

Les écoles islamiques de plus en plus populaires aux Pays-Bas

Pays-Bas – Homosexuels fuient la « diversité » d’Amsterdam pour s’installer dans les régions rigoristes du pays


Les universités anglophones du Québec seraient démesurément financées

Lettre d’une trentaine de professeurs d’université publiée dans La Presse :

En examinant le financement et la fréquentation universitaire, on s’aperçoit qu’il existe un déséquilibre marqué entre les établissements francophones et anglophones. En effet, les citoyens québécois ayant l’anglais comme langue maternelle représentent environ 8,3 % de la population. En revanche, selon les données du ministère de l’Éducation de 2011, 25 % des étudiants fréquentent les universités de langue anglaise au Québec et 18 % suivent une formation collégiale en anglais.

En ce qui concerne le financement universitaire, les établissements anglophones reçoivent 29 % de l’ensemble des revenus qui sont attribués aux universités. En comparaison, au Canada anglais, les établissements francophones sont financés en deçà du poids démographique des francophones.

Alors que trop peu de gens osent remettre en question ce déséquilibre du financement universitaire, véritable vestige de l’époque d’avant la Révolution tranquille, les effets négatifs se font ressentir autant au niveau social, économique que culturel.

Actuellement, les deux plus importantes universités anglophones, McGill et Concordia, sont situées à Montréal, là où le déclin du français se fait le plus sentir. Ces établissements constituent des vecteurs de développement économique, social et culturel de premier plan et attirent un nombre important de francophones et d’allophones qui apprennent non seulement à pratiquer leur profession en anglais, mais qui baignent pendant quelques années dans la culture de l’université, enclave anglicisante qui s’étend bien au-delà des quatre murs de l’établissement.

Le fait de financer de façon à ce point démesurée le réseau postsecondaire anglophone apparait pour le moins contradictoire avec l’aspiration de faire du français la véritable langue commune des Québécois. La plupart des intervenants du débat linguistique s’entendent sur le fait que la francisation du marché du travail est une condition sine qua non pour contrer le déclin du français et assurer sa pérennité. Il est cependant contre-productif de déployer des efforts et des ressources à franciser le marché du travail alors que les contribuables québécois paient pour former une part aussi disproportionnée de notre main-d’œuvre en anglais. En mettant en œuvre des mesures visant directement les milieux de travail, le gouvernement tente d’éteindre des feux tout en contribuant paradoxalement à les alimenter. Croire qu’un nouvel arrivant ayant étudié en anglais aura spontanément le réflexe de passer au français en intégrant un monde du travail où l’anglais occupe une place grandissante est illusoire. Il serait beaucoup plus logique et efficace d’agir en amont du marché du travail en finançant adéquatement l’éducation postsecondaire en français.

Aux effets pervers du déséquilibre actuel du financement sur l’état de notre langue nationale, suffisants à eux seuls pour revoir en profondeur le financement postsecondaire, s’ajoutent des impacts économiques néfastes. Une étude réalisée par l’Institut de recherche sur le français en Amérique, parue en 2010, a fait la lumière sur les taux de rétention des finissants de différents programmes et universités du Québec. Il en ressort que les diplômés issus des universités anglophones quittent le Québec dans une proportion cinq fois plus grande que les étudiants formés dans les universités francophones. Les universités anglophones forment donc une main-d’œuvre plus encline à travailler à l’extérieur du Québec. Cela s’explique en partie par le fait qu’au sortir de leur formation, plusieurs étudiants ne maîtrisent pas la langue de Molière et savent encore moins l’écrire, par conséquent, ils sont tentés, ou même forcés, de quitter le Québec.


L’Hôpital de Lachine est annexé au CUSM depuis 2008.


Par exemple, lorsqu’on examine le cas des facultés de médecine, environ 50 % des médecins de l’Université McGill travaillent au Québec, tandis que c’est plus de 90 % pour les finissants de l’Université de Montréal. Dans le cas de la santé, le gaspillage des ressources ne s’arrête pas là. Même avec un aussi faible pouvoir de rétention, l’Université McGill s’est vue financer un « mégahôpital », le CUSM, qui a eu non seulement pour effet de priver les autres régions québécoises d’investissements considérables et essentiels en santé, mais aussi d’institutionnaliser l’anglicisation du réseau de santé au Québec.

[Voir

CUSM : de plus en plus de rapports en anglais seulement, déplorent des médecins

Au moins quatre médecins travaillant dans l’ouest de Montréal déplorent qu’il soit de plus en plus difficile d’obtenir des rapports médicaux en français au Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

« On reçoit de plus en plus de rapports rédigés uniquement en anglais. Ça me dérange. J’estime que mes patients francophones ont le droit de recevoir ces informations en français », témoigne la Dr Christiane Laberge, médecin de famille qui pratique dans l’ouest de la métropole.

Choquée par l’usage grandissant de l’anglais au CUSM, la Dre Laberge a pris l’habitude d’écrire sur chaque demande d’examen acheminée à ses collègues spécialistes du CUSM la mention : « Rapport en français, SVP ». « Malgré tout, plusieurs rapports me reviennent en anglais », dénonce-t-elle. À une occasion, la Dre Laberge a relancé des médecins pour leur demander de lui fournir un rapport en français. « On m’a dit que la traduction prendrait de deux à six mois », dit-elle.

« À Lachine, 72 % de la population est francophone. C’est faire preuve d’un mépris de haut niveau que de ne pas rédiger les rapports médicaux en français. »


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Ces dépenses faramineuses ne font que perpétuer aux frais de la collectivité les privilèges exagérés de la minorité anglophone.

Est-il stratégiquement viable de financer autant un réseau d’éducation parallèle qui matérialise notre infériorisation nationale et perpétue inéluctablement l’anglicisation lente du Québec sous couvert d’une fausse équité et d’ouverture ?

Hausse des hospitalisations d’enfants exposés à la fumée secondaire de cannabis


Dans une étude qui sera présentée ce mardi au congrès annuel des sociétés de pédiatrie américaines à Baltimore, des chercheurs du Colorado affirment que la légalisation du cannabis pose un enjeu de santé publique certain pour les enfants, en raison de leur exposition accrue à la fumée secondaire.

Dans cette étude menée à l’Hôpital pour enfants de Denver, des données récoltées un an avant et quatre mois après la légalisation (le Colorado a légalisé la marijuana en janvier 2014) auprès de parents de nourrissons admis à l’hôpital pour une inflammation des bronches révèlent que l’exposition des tout-petits à la fumée de cannabis a bondi.

Inflammations des bronches

Chez les enfants hospitalisés pour des bronchiolites dont les parents fumaient de la marijuana, des tests d’urine ont démontré la présence de traces de THC — l’élément actif de la drogue — chez au moins un enfant sur six (16 %). Les relevés dans le temps montrent que la présence de traces de marijuana chez les tout-petits exposés à la fumée de cannabis ayant eu des problèmes respiratoires a doublé après la légalisation du cannabis, passant de 10 % à 24 %.

Les tests de présence de THC chez les enfants qui avaient été en contact avec des parents ou des proches consommateurs de marijuana ont été positifs dans 75 % des cas, comparativement à 6 % chez ceux vivant dans des milieux exempts de fumée de cannabis.

Selon la Dr Karen Wilson, chef de section à l’hôpital du Colorado et professeur de pédiatrie à l’Université du Colorado, ces résultats suggèrent que la fumée secondaire de marijuana, qui contient des produits carcinogènes et psychoactifs, soulève des enjeux de santé publique certains pour la santé des enfants, alors que plusieurs autres États américains songent à emboîter le pas de la légalisation. Rappelons le paradoxe d’un gouvernement qui légalise le cannabis, mais lutte contre le tabac parce qu’il est cancérigène alors que fumer du cannabis est également cancérigène...

« Notre étude démontre que, comme dans le cas de la cigarette, les enfants sont exposés aux produits chimiques contenus dans la fumée. Si la marijuana devient de plus en plus acceptable et accessible, il faut en savoir plus sur la façon dont la fumée secondaire affecte la santé et le développement des enfants », dit-elle. Avant d’en savoir plus, cette chercheuse estime que la consommation de cette drogue en présence d’enfants devrait être interdite.

Le Canada inquiet du cannabis comestible

Divers produits et friandises au cannabis
Entretemps, des documents fédéraux obtenus par La Presse canadienne révèlent qu’Ottawa étudie avec circonspection des données du Colorado démontrant que les aliments contenant du cannabis, notamment les biscuits et les friandises, présentent un risque substantiel pour la santé.

Dans cet État, où 45 % des ventes de marijuana se font sous une forme comestible, comme des boissons et des comprimés, le nombre d’empoisonnements alimentaires — surtout des ingestions accidentelles par des enfants — a augmenté, selon des données du Centre for Disease Control des États-Unis. Depuis, la loi a été modifiée pour interdire la vente de produits attrayants pour les enfants. Il n’est pas clair quels effets cette modification dans la loi a eus à ce stade.

Il y a deux ans, au Colorado, un individu de 19 ans a mangé un biscuit entier contenant 65 milligrammes de THC — l’élément psychoactif principal dans le cannabis — même si le vendeur l’avait prévenu de diviser le biscuit en six portions.

N’étant pas un utilisateur de drogue expérimenté, le garçon n’a pas compris qu’il faut un certain temps avant de ressentir les effets de la drogue lorsqu’on consomme de la marijuana sous une forme comestible, et a continué à ingérer le biscuit. Ce soir-là, il est mort en sautant du balcon du quatrième étage.

Au total, le Colorado a observé une augmentation du nombre d’empoisonnements liés à la marijuana — surtout quant aux ingestions accidentelles par les enfants — dans la première année de sa nouvelle loi, peut-on lire dans le document émanant d’Ottawa.

«La marijuana sous forme comestible contient souvent plus de THC, est plus attrayante pour les enfants et les jeunes, et présente des risques significatifs pour la santé», est-il écrit.

Sources :  Le Devoir, Stat News, La Presse canadienne