mardi 14 mars 2023

Un Lavallois sur trois est né à l’étranger, 56 % des habitants sont des immigrants de première ou deuxième génération

Des 434 650 Lavallois recensés en 2021, 144 030 étaient nés dans un pays autre que le Canada, soit 33,1 % de la population de l’île Jésus.

Voilà ce qui ressort des données du dernier recensement relativement à la population immigrante au pays, dévoilées le mois dernier par Statistique Canada.

En cinq ans, il s’agit d’un bond de 3,8 points de pourcentage, équivalant à une hausse de 13 % en termes de poids démographique.

En 2016, ces résidents dits de «première génération» comptaient pour 29,3 % de tous les citoyens de Laval.

Entre 2016 et 2021, la population lavalloise a crû de 23 800 personnes, dont plus des deux tiers (68 %) étaient nés à l’étranger

16 155 nouveaux immigrants en 5 ans

Entre 2016 et 2021, la population lavalloise a crû de 23 800 personnes, dont plus des deux tiers (68 %) étaient nés à l’étranger. Ces 16 155 nouveaux arrivants représentent 8 % de tous les immigrants venus s’établir au Québec au cours des dernières années.

Laval est ainsi la 3e terre d’accueil derrière Montréal et Longueuil, qui ont accueilli respectivement 114 105 et 16 780 des immigrants admis de façon permanente entre le 1er janvier 2016 et le 11 mai 2021.

Dans la Belle Province, près d’un immigrant récent sur deux (46,4 %) a été admis en vertu d’un programme de travailleurs qualifiés, note l’agence fédérale chargée du recensement de la population canadienne.

Majoritairement de l’Asie

Tout comme c’est le cas à l’échelle du pays, les récents immigrants lavallois proviennent principalement de l’Asie, incluant le Moyen-Orient. Laval doit à cette région du monde plus d’un nouvel arrivant sur deux (52,6 %). Les deux principaux pays d’origine sont d’ailleurs la Syrie (27,2 %) et le Liban (5,9 %). Le 3e pays d’importance est l’Algérie (5,8 %).

Au Canada, près d’un immigrant récent sur 5 (18,6 %) est né en Inde, ce qui en fait le 1er pays de naissance de l’immigration récente en sol canadien. Mine de rien, 62 % de tous les immigrants admis au pays de 2016 à 2021 venaient d’Asie.

Langue parlée

Le Courrier Laval a tenté en vain de connaître la part de francophones, anglophones et allophones parmi ces 16 155 immigrants qui ont choisi de s’établir sur le territoire de l’île Jésus depuis 2016, ces données n’étant «malheureusement pas disponibles pour la ville de Laval», explique Statistique Canada.

Ce que l’on sait, toutefois, c’est qu’entre 2016 et 2021, le poids démographique des Lavallois dont le français est la première langue officielle parlée avait diminué de 3 points de pourcentage, passant de 71,9 à 68,9 %.

Lavallois de 2e génération

Si, l’an dernier, on recensait 144 030 Lavallois nés dans un pays autre que le Canada, ils étaient très précisément 101 745 Lavallois nés en sol canadien dont au moins un parent avait vu le jour à l’étranger.

Ces enfants d’immigrants, aussi appelés «Canadiens de deuxième génération», représentaient 23,4 % de la population lavalloise en 2021, en hausse de 3,4 points en comparaison à la situation qui prévalait cinq ans plus tôt.

Si bien qu’à Laval, les immigrants de première et de deuxième génération totalisent 245 775 personnes, soit 56,5 % de la population lavalloise.

À l’inverse, les Lavallois nés au Canada et dont les deux parents sont également nés au Canada étaient au nombre de 188 875 en date du 11 mai 2021, représentant un peu plus de 4 personnes sur 10.

En cinq ans, le poids démographique des Canadiens de «troisième génération ou plus» a fondu de plus de 5 points de pourcentage, passant de 48,7 à 43,5 %.

Extraits du nouveau livre d'Éric Zemmour : « Je n'ai pas dit mon dernier mot »

Les raisons d’une candidature

Les vacances ne sont pas terminées. C’est du moins ce que je crois encore. Je n’ai pas compris que je ne suis plus maître de mon calendrier ni de mon destin. Je suis désormais sous l’œil de l’opinion publique. J’ai accepté l’invitation d’un certain Rafik Smati, chef d’entreprise sympathique qui a participé à la campagne de François Fillon et que j’ai rencontré quelques mois plus tôt.

Nos ancêtres vivaient dans les mêmes contrées, au sud de la Méditerranée, et il m’explique que nous avons la même conception de l’assimilation à la française : ce sera l’objet de notre première conversation, chaleureuse et enthousiaste. Il est plus libéral, mais partage le diagnostic inquiet que je porte sur la France, tant et si bien qu’il souhaite me rejoindre et attend le bon moment. Nos équipes se rencontreront et feront un bout de chemin ensemble. Nombreux sont ceux de ses soutiens qui poursuivront l’aventure avec nous.

En cette fin du mois d’août, Rafik réunit les amis de son cercle de réflexion, Objectif France, à Aix-en-Provence. À peine suis-je arrivé que les médias commentent déjà ma tenue à l’antenne :
je porte un pantalon beige et une chemise blanche, teint hâlé et lunettes noires sur le nez. Les vacances ne sont pas tout à fait terminées… Je débats avec mon hôte, nous parlons de la France. Sur scène, il me qualifie de « décliniste » ; je lui réponds que 62 % des Français pensent que la France est en déclin — et quel amoureux de son pays peut dire le contraire ? Son public, emballé, m’applaudit.

À la fin de notre échange, les journalistes se pressent pour m’interroger. Devant les micros tendus, en réponse à l’une des questions que l’on me pose sur le Rassemblement national et le risque de division des voix, je lâche négligemment : « Il faut arrêter de mentir. Marine Le Pen ne gagnera pas la prochaine présidentielle. Elle ne peut pas gagner. Tout le monde le sait, y compris au Rassemblement national. »

C’est l’un des charmes de la société médiatico-politique qu’une vérité évidente, mais que personne ne dit, peut faire l’effet d’un orage dans un ciel serein. C’est la sempiternelle histoire du roi persuadé par des tailleurs charlatans d’être vêtu d’un costume chatoyant, qui en convainc toute la Cour extasiée, avant qu’un enfant innocent ne rompe l’illusion collective en s’écriant : « Le roi est nu ! »

Cette phrase, lâchée à la fin d’un été paisible, fait l’effet d’une bombe. Les chaînes d’info la diffusent en boucle. Une multitude de militants et de cadres locaux du RN rejoignent les rangs de la jeune association naissante Les Amis d’Éric Zemmour, comme s’ils avaient enfin entendu le verdict qu’ils s’interdisaient de poser. Cette vérité vient ajouter un argument au caractère logique, inéluctable, irrécusable de ma candidature.

On me demande souvent quel fut l’événement qui a entraîné ma décision de me présenter. Mes interlocuteurs ne me croient pas quand je leur réponds qu’il n’y en a pas. Je dis pourtant la vérité. Il n’y eut pas d’événement fondateur. Ou plutôt il y en eut une multitude. Petit à petit, la décision s’est imposée. Je me suis progressivement mis dans l’impossibilité de reculer. L’apostrophe sur le ton de l’évidence de mon fils : « Papa, le constat, tu l’as fait, il faut maintenant passer à l’action » ; le travail inlassable de Sarah ; la foule des soutiens qui affluait ; le nombre de plus en plus important de Français qui espéraient en moi ; la décision du CSA qui m’expulsait de la télévision ; les craintes du Figaro qui me forçait à quitter le journal ; Albin Michel qui refusait de me publier… On me jetait dans le vide mais on me reprochait de sauter. C’était maintenant trop tard : je ne me voyais plus commenter, de ma chaire télévisuelle, les péripéties d’une pièce que je jugeais d’avance médiocre, et dont je connaissais la fin.

L’attelage avec Laurent Wauquiez

Italie — Le gouvernement Meloni pourrait accueillir 500 000 immigrants légaux cette année (m à j)

Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto (ci-contre), a déclaré que le nombre record et croissant de migrants traversant la Méditerranée faisait partie d’une « guerre hybride » menée par la Russie, qui utilise des mercenaires comme armes contre les pays qui soutiennent l’Ukraine.
 
Quelque 20 000 personnes sont arrivées en Italie depuis le début de l’année, contre 6 100 au cours de la même période en 2022, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, et la question de l’immigration fait monter la pression sur le gouvernement de droite.

Selon d’autres sources, l’augmentation des départs de migrants depuis la Cyrénaïque, dans l’est de la Libye, au cours de l’année écoulée est en réalité supervisée par le clan Haftar, il s’agit d’une des nombreuses activités commerciales illicites juteuses dirigées par la famille Haftar et son armée.

Ironiquement, peu avant les élections qui ont porté le parti de Guido Crosetto, Fratelli d’Italia, au pouvoir, la presse de gauche, notamment La Repubblica, considérait que les vagues d’immigrants venant de Libye étaient utilisées pour influer sur le vote et porter la droite anti-immigration illégale au pouvoir… Voir la reproduction de cet article du 29 juillet 2022 dont le titre se lit « L’arme des migrants sur le vote. Les bateaux poussés vers l’Italie par les mercenaires de Wagner ».


Billet du 11 mars

Lorsque Giorgia Meloni et sa coalition de droite ont pris le pouvoir, cela a suscité un grand enthousiasme et de l’espoir, même en dehors de l’Italie. Enfin, une droite qui ne se sentait plus gênée de déclarer son patriotisme et son désir de souveraineté avait atteint les plus hauts niveaux du gouvernement d’un des pays fondateurs de l’Europe. La fameuse « union des droites » avait finalement réussi quelque part ! Les gens étaient impatients de voir comment les questions de sécurité et d’immigration seraient enfin traitées par une « vraie droite ».

Sévèrement rappelé à l’ordre par les instances européennes, le nouveau gouvernement s’est contenté de quelques mesures symboliques conservatrices — comme rebaptiser les ministères (« ministère de la Souveraineté alimentaire », « ministère de la Famille et de la Natalité »…) — et a surtout brillé par sa timidité d’action et la multiplication des génuflexions face aux diktats de Bruxelles.

Il faut dire que Bruxelles tient le gros bout du bâton. En effet, l’Italie est le deuxième bénéficiaire du plan de relance européen post-covid « NextGenerationEU » (l’anglomanie est omniprésente à Brussels). Au total, elle est éligible à près de 192 milliards d’euros de subventions et de prêts jusqu’en 2026.

C’est d’ailleurs dans la capitale belge que Francesco Lollobrigida, le ministre de l’Agriculture, à l’occasion d’un point presse en marge d’une rencontre avec leurs eurodéputés, a donc expliqué que l’exécutif italien n’était pas « opposé à l’immigration », mais souhaitait simplement en gérer plus efficacement les flux. Les électeurs de base de Fratelli d’Italia et de la Lega apprécieront.

Vive l’immigration légale

Pour Francesco Lollobrigida, il faut mieux organiser l’immigration « pour donner la possibilité à ceux qui viennent en Italie d’avoir une offre de travail décent ». Les Italiens, confrontés à un chômage important et à une précarité économique croissante, seront sans doute ravis de tant de sollicitude pour les futurs arrivants. Le taux de chômage en Italie était stable en novembre 2022 par rapport au mois précédent, à 7,8 %, un chiffre quasi double du chômage au Québec. Le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans s’établissait à 23 %, un niveau très élevé. Le taux d’emploi général de la population active en Italie avait baissé de 0,1 point à 60,3 % alors que le nombre de personnes à la recherche d’un travail avait diminué de 0,8 % en novembre par rapport au mois précédent, soit 16 000 demandeurs d’emploi en moins.

Le ministre — très proche de Giorgia Meloni dont il a épousé la sœur — a poursuivi en annonçant que « cette année, nous travaillerons pour faire entrer légalement près de 500 000 immigrés, notamment en mettant en place des mécanismes bilatéraux ou multilatéraux avec d’autres nations. Nous avons accueilli plus que tout autre pays, nous continuerons à le faire. » Il s’est ensuite félicité du fait que cette politique migratoire allait faire taire ceux qui prétendaient que le gouvernement Meloni était contre l’immigration alors qu’il n’est en réalité opposé qu’à sa forme illégale. [Sources : la RAI, Corriere della Sera, L’Humanité qui extrapole et prétend que cela signifie ½ million d’immigrants chrétiens]

Former à l’étranger les immigrants à nos coutumes

Le ministre a en tête quelques différences par rapport au passé : « Je pense qu’il est inacceptable de laisser les gens rejoindre une entreprise et ensuite se désintéresser de ce qu’ils font. L’immigration est un phénomène physiologique, mais pour donner une dignité égale, nous devons encourager l’intégration. Pour cela, il faut garantir une formation sur place dans les pays de départ. Formation professionnelle, mais aussi par rapport à certains éléments culturels qui permettent à l’immigré qui arrive de Tunisie ou du Bangladesh d’être formé sur nos normes, sur nos coutumes ».

Considérant qu’il existe actuellement en Italie 660 000 allocataires du revenu de base définis comme « employables » et qu’ils ont signé un pacte pour le travail, le gouvernement pourrait immédiatement les former pour pourvoir ces postes vacants, mais, pour le moment, malgré la fin toute proche de leur allocation, les cours obligatoires pour ces Italiens n’ont pas encore commencé.

Dissensions au sein de l’alliance au pouvoir

Notons, cependant, que plusieurs chiffres circulent au sein même de l’alliance au pouvoir. Le ministre de l’Intérieur Piantedosi, membre de la Ligue, autre parti de la coalition, prépare le nouveau décret sur les flux, c’est-à-dire la disposition grâce à laquelle les immigrants non européens immédiatement embauchés pourront entrer régulièrement en Italie. Le quota fixé par Piantedosi est de 82 705 « visas » : le nombre le plus élevé depuis 2007, mais nettement inférieur à celui supposé par Lollobrigida. En outre, le palais du Viminale, siège du ministre de l’Intérieur, a l’intention de mettre un frein supplémentaire : l’embauche d’étrangers ne sera autorisée qu’après constatation de l’indisponibilité de résidents en Italie à occuper l’emploi particulier convoité par l’étrange extra communautaire.

« Trahisons » dès le début du mandat ?

Dans certains cercles, ce revirement sur le front de l’immigration n’étonne pas. Dès octobre 2022, peu après l’élection de Meloni, Le Courier du Soir se demandait : « L’Union des Droites Italiennes a-t-elle mené ses électeurs en bateau avec l’unique but d’arriver au pouvoir ? La question se pose moins d’un mois seulement après une élection qui aura tenu toute l’Europe en haleine en raison des positions très dures (et parfois anti-Europe) défendues par Giorgia Meloni tout au long de la campagne. »

Face à la presse, Meloni a mis fin au débat en faisant clairement savoir que son gouvernement est pro-OTAN, pro-Bruxelles et pro-Kiev. Un alignement complet sur les gouvernements italiens précédents.

Une nomination très controversée avait déjà mis les électeurs de Fratelli d’Italia dans une colère noire. Il s’agissait de la nomination de Orazio Schillaci, ministre de la Santé, très favorable au passeport sanitaire. Un choix d’autant plus étrange que durant la campagne, les membres de la coalition de Droite avaient menacé d’abroger le passeport sanitaire et l’obligation vaccinale.

Pour le journal romain La Notizia, Giorgia Meloni a remporté l’élection grâce à son opposition déclarée au gouvernement des Meilleurs, de l’Élite, mais son programme est identique à l’agenda de Mario Draghi, le technocrate bien sous tous rapports pour Bruxelles et Washington et précédent président du Conseil des ministres italien

Le journal ajoute : « Après avoir joué les grandes gueules avec le ministre de l’Intérieur Mattéo Piantedosi, Meloni a dû capituler face aux coups de boutoir de la France et aux leçons de solidarité de Bruxelles. Elle a dû ouvrir, il y a quelques jours, les ports italiens à certaines ONG [pro-immigration]. Et les électeurs qui avaient cru à la devise de Meloni : “une Italie libre, forte et souveraine” auront été déçus, comme le leur a fait remarquer le leader du Mouvement 5 étoiles (M5S), Giuseppe Conte, face à “la soumission à Washington” ».

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