jeudi 19 mai 2022

Marioupol, les élèves retournent en classe (vidéos, m à j)

Autre reportage dans la même école, cette fois par une équipe francophone.


Marioupol, 16 mai 2022. Le jour-même de la capitulation des troupes Azov réfugiées dans l'aciérie Azovstal. Reportage en italien/russe, vidéo sous-titrée en français.

L'électricité a été rétablie dans plusieurs quartiers de Marioupol.

Selon Denis Pouchiline, chef de la République populaire de Donetsk où se trouve Marioupol :

  • 60% des maisons ne pourront être réparées et devront être démolies ;
  • la ville sera reconstruite en axant cette reconstruction sur les activités de villégiature ;
  • l'aciérie Azovstal sera remplacé par un parc, d'autres grandes usines comme l'aciérie Illitch seront restaurées ;
  • la Russie participera à la restauration de la ville.

Autre lien vers la même vidéo si YouTube la retire.

La même école en septembre 2021 (comparer avec 5' 16'' de la vidéo) :

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Les ⅔ des Québécois contre une hausse du nombre d’immigrants

Majoritairement réfractaires à une hausse des seuils de nouveaux arrivants, les Québécois jugent que l’immigration non francophone est la principale menace au français. Les citoyens souhaitent aussi que le fédéral ferme le robinet du chemin Roxham, une voie d’entrée irrégulière au pays.

Si les Québécois se considèrent comme accueillants envers les nouveaux arrivants, deux personnes sur trois ne veulent pas recevoir plus de 50 000 immigrants par année. Pas moins de 21 % des gens prônent même une réduction des niveaux d’immigration, révèle un sondage Léger réalisé au début mai pour le compte de la CAQ et obtenu par notre Bureau parlementaire.

Ces données semblent expliquer la position de François Legault, qui refuse jusqu’ici d’ouvrir davantage les vannes de l’immigration pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre criante, malgré les appels répétés du patronat et du Parti libéral. Un sujet qui risque fort d’être un enjeu important de la prochaine campagne électorale, alors que la cheffe libérale Dominique Anglade a déjà fixé sa cible à 70 000 immigrants par an.

Nombre d’immigrants au Québec de 1961 à 2018 (on notera que le nombre de 50 000 aujourd’hui considéré comme le seuil acceptable est très récent : 2009)

Force est de constater, cependant, qu’en quelques années le chiffre de 50 000 immigrants/an prôné jadis par les seuls libéraux et perçu comme excessif a été normalisé dans la conscience publique. Le Québec pourrait peut-être accueillir 50 000 immigrants s’ils étaient francophones de naissance et de la même culture occidentale, mais il est absolument incapable d’assimiler au français et à ses valeurs ce nombre d’immigrants dont la plupart sont allophones ou anglophones. Dès qu’ils le peuvent, les enfants de la loi 101 se précipitent vers les établissements anglophones toujours subventionnés par Québec et le fédéral. [Voir Les enfants de la loi 101, l’école en français : une immersion forcée, ensuite ruée vers l’anglais.]

Nombre d’immigrants par catégories 2006 à 2020

Selon le sondeur Christian Bourque, le statu quo est confortable.

« On est dans un contexte postpandémique, la guerre, l’inflation, les gens se disent, on ne bouge pas, ça va comme ça, ce qui est un bon signe pour le gouvernement, parce que c’est son intention », souligne-t-il.

Plus de pouvoirs réclamés

Le Premier ministre réclame plutôt plus de pouvoirs du fédéral pour choisir ses immigrants. Il voudrait notamment mettre la main sur le programme de regroupement familial. Mais jusqu’ici, Justin Trudeau a refusé net de céder ses compétences en matière d’immigration au Québec.

Force est d’admettre que les citoyens sont divisés à ce sujet. Si 44 % des sondés sont favorables à ce que la Belle Province obtienne plus de pouvoirs, ils sont pratiquement aussi nombreux à militer pour le statu quo ou pour donner davantage de pouvoirs à Ottawa.

Chemin Roxham

Malgré tout, une majorité de Québécois sont inquiets des passages illégaux de demandeurs d’asile par le chemin Roxham, à la frontière, et souhaitent que le fédéral empêche les migrants d’emprunter ce trajet pour entrer au pays.

Le Journal de Montréal révélait la semaine dernière que le Québec se dirige vers une année record, alors que le ministère de l’Immigration anticipe l’entrée irrégulière de 35 000 demandeurs d’asile par ce passage qui aboutit à Saint-Bernard-de-Lacolle en Montérégie.

L’immigration et le français

Par ailleurs, deux personnes sur trois sont inquiètes du sort du français à Montréal et s’attendent à ce que le gouvernement en fasse davantage pour redresser la situation.

Alors que le débat sur la réforme caquiste de la loi 101 fait rage, on constate que ce ne serait pas le nombre élevé d’étudiants non anglophones dans les cégeps de langue anglaise ni les Québécois francophones qui se tournent vers la langue de Shakespeare, qui est serait la principale cause de ce déclin, selon la plupart des gens sondés. [Ceci ne veut pas dire que les cégeps en anglais qui accueillent désormais une majorité de non-anglophones ne soient pas une cause importante d’anglicisation, voir la demande que les immigrants soient davantage pourvus de diplômes post-secondaires d’un établissement francophone…]

 

Le danger viendrait, selon les personnes sondées, plutôt du nombre important d’immigrants qui ne parlent pas français. Une vaste majorité de gens sont d’ailleurs favorables à ce que le gouvernement exige la maîtrise du français pour l’obtention du certificat de sélection du Québec (préalable à la résidence permanente) et une plus grande connaissance du français à l’oral dans tous les programmes d’immigration.

« Cette perception de l’immigrant qui ne parle pas français, ou peu le français, et de la question sur le français au Québec, c’est surtout une crainte de ceux qui n’habitent pas à Montréal, analyse Christian Bourque. Les Québécois francophones des régions, eux, perçoivent l’immigration à Montréal comme étant une menace directe au français. »

Fait intéressant, les citoyens qui ne sont pas francophones sont plutôt d’avis que l’attractivité culturelle de l’anglais est la principale menace à la santé du français au Québec et à Montréal.

[Les deux « perceptions » ne sont pas contradictoires : les immigrants allophones se concentrent massivement à Montréal. Les Québécois hors Montréal ont donc raison de souligner ce fait. Ce sont ces mêmes immigrants qui sont attirés culturellement et économiquement par l’assimilation à l'anglais, ils connaîtront sans doute un peu de français après quelques années, mais cela n'en fera pas des francophones. Ils auront tendance à vouloir imposer l'anglais quand ils le peuvent (au travail par exemple). Les mauvaises langues diraient que cette assimilation à l’anglais leur permet d’accéder au moins symboliquement à l’élite de la société canadienne, à pouvoir ainsi regarder de haut les francophones québécois, ce qui est culturellement très attirant et valorisant…]

Source : Journal de Montréal

Immigration : nombreuses nouvelles classes pour faire face à l'afflux d'élèves allophones

Les écoles de Montréal ont vu arriver près de 2000 nouveaux élèves dans leurs classes d’accueil depuis janvier. Parmi ceux-ci, on compte une centaine de jeunes Ukrainiens.

À lui seul, le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a accueilli près de la moitié (800) de ces élèves venus d’ailleurs. 

On a ajouté 19 classes d’accueil à celles déjà existantes depuis le début de l’année, dont le tiers au cours des deux dernières semaines.

Le portrait est semblable au centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI), où on a dû ouvrir 20 classes supplémentaires pour accueillir les 472 nouveaux élèves. Du côté du centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB), ce sont 600 nouveaux élèves qui sont arrivés sur les bancs des classes d’accueil.

Une centaine de jeunes Ukrainiens font partie des nouvelles inscriptions enregistrées au sein de ces trois centres de services scolaires.

Réorganisation du personnel

Cet afflux de nouveaux élèves entraîne une réorganisation dans les écoles. Durant la crise sanitaire, les enseignants des classes d’accueil qui n’avaient plus assez d’élèves pour un groupe se sont vu confier d’autres tâches, explique Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES).

« On a réaffecté le personnel disponible parce qu’ils ont une sécurité d’emploi et qu’il fallait leur offrir autre chose. Par exemple, quelqu’un qui enseignait en troisième année en accueil, on l’a mis dans une classe de troisième en régulier », explique Mme Legault.

En temps normal, poursuit-elle, une école peut avoir jusqu’à 12 classes d’accueil. Pendant la pandémie, on comptait en moyenne deux ou trois groupes par établissement.

D’ici les vacances d’été, les écoles pourront compter sur des étudiants en éducation pour prêter main-forte. « On aura le personnel enseignant pour accompagner chaque groupe d’élèves », dit Kathleen Legault.

Dès septembre, ces enseignants qui ont une expertise dans le champ de l’accueil retourneront auprès de leurs groupes d’élèves, ce qui risque d’exacerber la pénurie d’enseignants dans les autres classes. Plusieurs postes sont toujours vacants, et les établissements peinent à recruter, indique l’AMDES.

Au Québec, la Charte de la langue française oblige les enfants [ne faisant pas partie des privilégiés anglophones « historique »] à fréquenter l’école [jusqu’à 16 ans] en français. Les jeunes réfugiés et demandeurs d’asile n’y font pas exception. Les élèves allophones doivent passer par les classes d’accueil francophones pour un minimum de 10 mois avant d’intégrer l’école ordinaire, précise Mme Legault.

Qu’est-ce qu’une classe d’accueil ?

Les enfants des familles allophones qui passent chaque jour la frontière sont pour la plupart dirigés vers ces classes d’accueil pour favoriser leur intégration au Québec, à commencer par l’apprentissage du français. L’élève y apprend les codes et valeurs de sa nouvelle société d’adoption tout en se posant dans un contexte bienveillant. Créées en 1969, ces classes ont gagné en importance au tournant des années 2000 afin de s’adapter aux nouvelles réalités de l’immigration québécoise, grandissante depuis.

Source : La Presse

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La minorité « historique » anglophone du Québec comprend 258 605 personnes, la communauté anglophone 1 103 475 (soit 844 870 allophones assimilés depuis à l’anglais).  

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