mercredi 7 décembre 2022

Cours sur la théorie du genre à 5 ans, sur la prise d’hormones et la chirurgie de changement de sexe…

Belgique. Regardez ces images si vous voulez savoir ce qu’on apprend à nos enfants à l’école : cours sur la théorie du genre à 5 ans, sur la prise d’hormones et la chirurgie de changement de sexe…

EVRAS donne aussi des formations en France par le truchement de la Planification Familiale : Formation EVRAS (planning84.fr)

Planification familiale Belge : Dossier « Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle » — Sofelia

« Professeur » à l’université Rutgers (États-Unis) : « Les Blancs sont déterminés à être des vauriens. »

Brittney Cooper, professeure à l’université Rutgers (États-Unis) : « Les Blancs sont déterminés à être des vauriens. » Cette « professeure » prétend à tort que les Africains sont arrivés en Amérique du Nord avant les Européens blancs. Elle continue : « Et beaucoup de Blancs ne nous font pas confiance parce qu’ils sont tellement corrompus. Vous savez, leur pensée est moralement et spirituellement en faillite quant à l’idée de pouvoir. Ils ne peuvent pas laisser tomber, ils ont peur viscéralement, existentiellement, de lâcher le pouvoir. Parce qu’ils ne peuvent pas imaginer une autre façon d’être : soit tu domines, soit tu es dominé. » Elle affirme encore « La blancheur va avoir une date de péremption. Nous devons éliminer ces connards ! »

Brittney Cooper est professeur titulaire d’études sur les femmes et le genre, auteure, professeure, militante et critique culturelle. Ses domaines de recherche et de travail comprennent les organisations de femmes noires, les intellectuelles noires et le féminisme hip-hop. Salaire moyen pour un professeur titulaire à Rutgers : 145 421 $ américains par an.

La santé des jeunes élèves au Québec se dégrade de façon « alarmante »

Des chercheurs de l’Université de Sherbrooke se sont penchés sur la santé cardiométabolique des jeunes élèves au Québec. Ils observent une baisse importante des capacités physiques des enfants et adolescents de 6 à 17 ans.

De 2012 à 2017, le chercheur Mario Leone et son équipe se sont rendus dans six villes du Québec, soit Montréal, Québec, Laval, Trois-Rivières, Sherbrooke et Saguenay, pour soumettre 3700 jeunes au test Léger navette, mieux connu sous le nom du test du BIP.

Selon l’étude, les adolescents pèsent en moyenne environ 7 kg de plus qu’en 1982, mais leur taille moyenne n’a pas changé en 40 ans. Notons que l’origine ethnique des enfants a fortement changé : près de 50 % des enfants à Montréal sont désormais immigrés ou issus de l’immigration. Il est donc possible que la taille des jeunes blancs au Québec ait bien augmenté en 40 ans, mais que la moyenne soit demeurée inchangée par l’afflux d’immigrés, notamment Asiatiques ou latinos, plus petits.

Ce test consiste à faire courir les participants sur une distance de 20 mètres, à répétition, à un rythme qui augmente chaque minute. L’inventeur de ce test reconnu mondialement, Luc Léger l’avait fait passer aux enfants du primaire et du secondaire en 1982.

Il est aussi coauteur de l’étude qui sera publiée dans la revue scientifique Frontiers in Public Health.

« On est retournés faire passer le test de la même façon, dans les mêmes villes, pour les mêmes groupes d’âge et je vous dirais même que dans certains cas on s’est probablement pointés dans les mêmes écoles. La situation est catastrophique. On s’en doutait, mais là, on en est certains », lance Mario Leone.


Des jeunes moins résistants à l’effort

Comparativement aux données de 1982, les chercheurs observent une diminution de la capacité VO2 max de 20 % à la fin de l’adolescence et une diminution de 30 % de la capacité fonctionnelle, c’est-à-dire la capacité d’effectuer une activité d’intensité modérée à intense.

« Ça a diminué de telle sorte que chez les garçons, à 17 ans, tu as 58 % des jeunes qui ont un niveau qui les expose à des problèmes de santé. Chez les filles, c’est encore pire. C’est 70 % des filles qui, à 17 ans, sont exposées à développer des problèmes cardiométaboliques importants dans les années à venir », a affirmé le Dr Mario Leone en entrevue à l’émission Première heure, diffusée sur ICI PREMIÈRE.

Les résultats de la recherche démontrent également que 20 % des garçons et 30 % des filles ont réussi deux paliers ou moins lors du test, ce qui correspond à un effort faible à modéré pendant deux minutes. Et 10 % du groupe est tout simplement incapable de réussir un seul palier.
 

Des effets sur le réseau de la santé

Mario Leone s’inquiète pour la santé des jeunes, mais aussi pour les répercussions que cette dégradation aura sur le système de santé dans les années à venir.

« On regarde beaucoup en avant chez les personnes âgées en se disant : “la population vieillit, ça va coûter plus cher”. Il faut aussi regarder ce qui s’en vient. Ce sont des jeunes qui vont devoir avoir des traitements pendant les 50, 60, 70 prochaines années », estime le professeur associé à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

La recherche s’est aussi intéressée au poids, à la taille et à l’indice de masse corporelle des participants. Elle a permis de constater que les adolescents pèsent en moyenne environ 7 kg de plus qu’en 1982, mais que leur taille moyenne n’a pas changé.

« Aujourd’hui, on note chez des jeunes de 8, 9, 10 ans, des cas de diabète de type 2 de façon assez régulière, alors que ce n’était pas le cas dans les années 1980. On voit des adolescents qui ont des problèmes d’hypertension artérielle », illustre Mario Leone.

Au banc des accusés, l’augmentation de la sédentarité

« On sait très bien que depuis l’avènement des ordinateurs, des téléphones cellulaires, des jeux vidéo, le nombre de minutes et d’heures dédiées à des activités sédentaires a augmenté de façon exponentielle. Le temps que les jeunes passaient dehors ou dans des activités physiques est maintenant investi dans la sédentarité », se désole Mario Leone.

Le temps passé devant les écrans est sans doute en cause, mais il faut aussi, selon lui, prendre en compte le contexte socio-économique pour expliquer cette tendance.


Une des solutions : ajouter des heures d’éducation physique

Mario Leone estime tout de même qu’il est possible de renverser la vapeur. Il propose notamment d’ajouter des heures d’éducation physique au primaire et au secondaire. Sans augmenter le nombre d’heures à l’école. En coupant dans quelles matières ?

Il faut aussi, selon lui, « se doter d’outils de surveillance qui permettent d’enquêter sur la condition physique des jeunes plus souvent qu’aux 40 ans », dit-il.

La religion, un tabou chez les Québécois ?

Une étude menée par une équipe de chercheurs canadiens, La Pluralité religieuse au Québec, a été publiée début décembre. Le résultat de dix ans de recherches et de terrain, qui laisse entrevoir un certain tabou dans les pratiques religieuses des Québécois.

Bon nombre de Québécois auraient des « réticences à parler du religieux, même avec leurs proches » : c’est l’une des conclusions de l’étude sur « La pluralité religieuse au Québec », publiée début décembre aux Presses de l’université de Montréal. Mené par une équipe de chercheurs, ce travail se veut être « une synthèse lisible et concise de la diversité des croyances actuelles de la province ». Sur une période de plus de dix ans, ils se sont ainsi penchés sur 230 groupes religieux ou spirituels répartis dans plusieurs régions du Québec.

Parmi les principaux constats de cette étude, celui d’un certain « tabou » des Québécois à l’égard de leur pratique religieuse. « Nous avons été frappés par la grande discrétion que nos répondants issus de la majorité sociale au Québec affichaient à l’endroit de leurs pratiques et de leurs croyances religieuses », observent les chercheurs.

Autocensure

Comment expliquer cette autocensure ? « Les gens sont d’une très grande discrétion par peur soit de provoquer des chicanes, soit d’être tournés en ridicule ou de scandaliser », rapporte l’anthropologue Deirdre Meintel, qui a dirigé cette étude, citée par le quotidien Le Devoir. Par ailleurs, « la visibilité de certains lieux de culte évangéliques et pentecôtistes a fait l’objet de conflits dans certains quartiers », au même titre que le port de certains signes religieux, tel que le voile musulman.

Et ce alors que les lieux de culte évangéliques et musulmans se sont multipliés dans la province. Par exemple, dans les années 1970, « les grandes Églises protestantes (anglicane, unie, presbytérienne) ont fait de nombreuses conversions chez les Québécois francophones, mais vingt ans plus tard, elles en avaient perdu 90 %, dont probablement la majorité a été récupérée par les Églises évangéliques ».

Des immigrants plus pieux ?

Religion majoritaire et autorité prépondérante jusque dans les années 1960, l’Église catholique connaît aujourd’hui une vague de fermeture de ses édifices et un déclin progressif du nombre de ses fidèles. En outre, détaillant la diversité religieuse présente au Québec, l’étude note un intérêt de la population pour d’autres formes de spiritualité, tels que le druidisme ou le néo-chamanisme.

Les chercheurs s’attachent à déconstruire des préjugés concernant le religieux dans la province canadienne, comme celui que « les Québécois sont généralement présentés comme peu religieux et les immigrants comme l’étant beaucoup plus ». Or, « les immigrants se déclarent plus fréquemment “sans religion” que les personnes nées au Québec, soit 15 % contre 12 % ».

Au sujet de l’immigration, les instances religieuses restent toutefois des outils d’intégration privilégiés, rappelle l’étude : « Les groupes religieux offrent ainsi à leurs membres l’aide dont ils ont besoin pour s’adapter à la nouvelle société. » Cette dimension d’inclusion se manifeste en particulier dans le cadre de l’aide des prétendus mineurs isolés.

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France — La natalité en chute libre, sauf en zones rurales

En octobre, 1 940 bébés sont nés chaque jour — en moyenne — sur le territoire français. Ce sont les chiffres les plus bas ayant été observés depuis 1993. 

C’est un coup dur pour la démographie en France. Comme le rapporte La Croix, lundi 5 décembre, la natalité est en chute libre dans l’Hexagone, à l’exception des zones rurales.

D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 1 940 bébés sont nés chaque jour en France — en moyenne — en octobre dernier. Autrement dit, il s’agit des chiffres les plus bas ayant été observés depuis 1993. Dans le même temps, cette étude nous apprend que la « géographie des naissances se modifie considérablement », selon le démographe Gérard-François Dumont, dont les propos sont cités par le quotidien. 

L’avenir de la « famille », pas d’enfants, mais des animaux domestiques ? La retraite payée par les enfants des autres ?

Un projet d’enfants renvoyé « à des jours meilleurs » ? 

Cette baisse globale de la natalité est importante. Selon les chiffres obtenus par l’Insee, le nombre de naissances quotidiennes pour le mois d’octobre 2022 est 10 % plus faible que celui observé en octobre 2021, poursuit La Croix. Aussi, ce même chiffre est 6 % plus faible que celui d’octobre 2020, période à laquelle l’évolution des naissances n’avait pas encore été affectée par la crise sanitaire. 

Selon Didier Breton, démographe de l’Institut national d’études démographiques (Ined), il s’agirait du creux le plus notable depuis ceux identifiés en 1975 et 1993. « Deux dates lors desquelles la France subissait des crises économiques majeures », a rappelé le spécialiste dont les propos sont cités par le même média. Lui estime que ce nouveau décrochage correspond à une baisse des conceptions en janvier 2022. Autrement dit, une période à laquelle le variant Omicron faisait la une des médias, tandis que la France avait connu — quelques mois avant – une saison estivale caniculaire. Et de conclure : « Dans un monde très incertain, des parents ont pu décider de remettre leur projet d’enfant à des jours meilleurs. » 

Fin janvier 2022, Aleteia avait publié un article dans lequel il était indiqué que l’année 2021 avait enregistré une hausse de la fécondité et un rebond des mariages, selon une étude de l’Insee parue peu avant. Fin 2021, les naissances avaient ainsi atteint le chiffre de 738 000 ; c’est-à-dire 3 000 naissances supplémentaires que l’année 2020. 

La natalité française longtemps vantée

La natalité française, longtemps vantée comme l’un des atouts du pays, serait-elle en passe de devenir un de ses problèmes ? Selon les derniers chiffres communiqués par l’Insee, entre mai 2020 et mai 2021, le nombre de naissances a connu une baisse de 2 %, après d’autres baisses depuis le début de l’année. Bien sûr, l’angoisse née de la pandémie de Covid-19 avec sa spirale confinement-déconfinement-reconfinement explique cette retenue. Mais la tendance est en fait plus durable. Depuis 2010, le nombre de naissances va en diminuant, passant de plus de 800 000 il y a onze ans à moins de 700 000 l’an dernier selon les chiffres de l’Institut national d’études démographiques (Ined), soit une baisse de 13 %, tandis que le taux de fécondité passait, lui, de 2,03 enfants par femme, très proche du seuil de renouvellement des générations (2,05 enfants par femme pour compenser le fait qu’il naît 105 garçons pour 100 filles), à 1,84 en 2020.

La France a pourtant longtemps échappé à ce fléau de la natalité en berne. La politique familiale tricolore, créée au lendemain de la Première Guerre mondiale pour combler le coût humain des tranchées, s’est révélée redoutablement efficace pour maintenir les naissances à un niveau élevé. Les « suppléments salariaux », versés dans un premier temps par l’État et quelques entreprises généreuses, furent généralisés par la loi du 11 mars 1932, puis encore élargis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec la création de la Sécurité sociale et des caisses d’allocations familiales. Considérée comme l’une des plus généreuses d’Europe au début des années 1950, la politique familiale a ainsi permis de maintenir le taux de fécondité à près de trois enfants par femme.

La baisse de la natalité fragilise l’État-providence qui repose sur la solidarité nationale

La fin du baby-boom, au milieu des années 1960, a marqué un premier coup d’arrêt : sous l’effet de la libération des mœurs portée par Mai-68, de la banalisation du divorce et de la démocratisation de la contraception — jusqu’à la loi Neuwirth de 1967, elle était interdite en France — dans un premier temps, puis des deux chocs pétroliers, la natalité est rapidement tombée à moins de deux enfants par femme à la fin des années 1970. Après avoir connu un léger regain entre le milieu des années 1990 et 2014, jusqu’à s’approcher du seuil de renouvellement de la population, le taux de fécondité est reparti à la baisse.

S’il est difficile de dégager une explication claire, les crises économiques et financières successives depuis 2008 ne sont certainement pas innocentes, tout comme les coupes franches décidées par François Hollande, pour qui la politique familiale était davantage un outil de lutte contre la pauvreté qu’un moyen de favoriser les naissances.

Baisse de la natalité, effets pervers sur l’économie comme la société

Le problème, c’est que la baisse de la natalité induit de nombreux effets pervers, dans l’économie comme dans la société. Comme le rappelait François Bayrou dans une note du Haut-Commissariat au Plan il y a quelques semaines, le « modèle social français » repose pour beaucoup sur le principe de la solidarité nationale : les retraites sont payées grâce aux cotisations et impôts de ceux qui travaillent, tout comme l’éducation, la santé ou les indemnités chômage. Quand la population en âge de travailler diminue tandis que le nombre de seniors augmente, c’est tout le système qui se fragilise : un nombre plus faible d’actifs doit supporter financièrement un nombre plus important d’inactifs, jusqu’à rendre la charge insupportable pour les premiers. En 1950, la France comptait quatre cotisants pour un retraité. Ce ratio est désormais de 1,7 pour un, et menace de descendre à 1,2 pour un d’ici à 2050. « On peut comprendre que les générations nouvelles aient le sentiment qu’elles vont devoir porter le poids de choix dont elles n’ont pas eu la responsabilité. […] Le risque d’une incompréhension entre les générations, déjà à l’œuvre avant la crise, existe », résume François Bayrou dans son rapport.

L’immigration, fausse solution

Pour compenser la baisse du nombre d’actifs, la solution généralement envisagée est le recours à l’immigration. En Allemagne, où un million de travailleurs manquent à l’appel du fait d’une natalité faible — le taux de fécondité y était de 1,54 enfant par femme avant la crise sanitaire —, l’État a adopté fin 2019, sous la pression des patrons, une loi sur l’immigration visant à faire venir de l’étranger la main-d’œuvre nécessaire pour compenser la pénurie. Sauf que, si les mathématiques s’y retrouvent, il est clair aujourd’hui qu’un tel afflux de population étrangère est source de conflictualités. « Si cela se produisait en France, étant donné la situation psychologique du pays et les tensions, je pense que ça ferait des dégâts considérables qui produiraient du déséquilibre et le déséquilibre produit de la dénatalité, c’est-à-dire le contraire de l’objectif », commentait François Bayrou lors d’une audition devant les sénateurs, le 20 mai dernier. De fait, en France, la défiance envers l’immigration est déjà très élevée, comme le montrent les études menées régulièrement par l’IFOP sur la question : entre 2006 et 2020, la part de Français estimant qu’« on en fait plus pour les immigrés que pour les Français » est passée de 40 à 64 % ; et entre 2006 et 2020, la part de ceux qui considèrent que « l’immigration est une chance pour la France » a baissé de 49 % en 2007 à 37 % en 2020.

Au-delà de ces enjeux économiques et sociaux, la baisse de la natalité est étroitement liée à notre vision de l’avenir de la société. Les écologistes les plus radicaux, pour qui la planète court à sa perte, considèrent que le simple fait de donner naissance à de nouveaux êtres humains est criminel, autant pour eux que pour la planète. Réunis derrière l’acronyme Gink (pour « green inclination, no kids », en français « j’ai un penchant écologiste, je ne veux pas d’enfants »), ils rappellent régulièrement que la solution la plus radicale pour diminuer l’empreinte carbone de l’humanité consiste à réduire sa descendance. En 2017, la revue scientifique Environmental Research Letters évaluait ainsi qu’un enfant de moins permettait de diminuer son empreinte carbone de 58,6 tonnes de CO2 par an. L’étude, qui bien sûr ne prenait pas la peine de s’interroger sur l’évolution des progrès techniques, des modes de consommation ou les conséquences économiques et sociales de la disparition des enfants, avait déclenché un tollé, mais n’en soulignait pas moins en creux l’existence de cet état d’esprit mortifère.

Le désir d’enfant toujours bien présent

Si certains ne veulent pas d’enfants par peur de l’avenir, cette natalité anémique contribue précisément à rendre cet avenir inquiétant. Les enfants incarnent la relation des individus à leur propre futur : en transmettant leurs valeurs, en éduquant leurs enfants, les parents — et les grands-parents — créent un lien concret avec le futur. Le monde de demain, ce n’est plus seulement celui auquel seront confrontées d’hypothétiques « générations futures », mais celui dans lequel notre propre descendance devra vivre. Or la diminution du nombre d’enfants atténue progressivement ce lien avec le futur. Comme l’explique l’intellectuel conservateur américain Ross Douthat dans son livre The Decadent Society, « c’est à travers nos enfants, la chair de notre chair, que nous pouvons entrevoir le futur. Mais dans un monde avec moins d’enfants et encore moins de petits-enfants, il devient bien plus difficile d’apercevoir ce futur ». C’est ce que décrit également l’auteur britannique P. D. James dans les Fils de l’homme, paru en 1992 — et brillamment adapté au cinéma par Alfonso Cuarón en 2006. James imagine l’Angleterre de 2021, où plus aucun bébé n’est né depuis vingt-cinq ans. Elle décrit un monde où la société s’enfonce progressivement dans le désespoir, où les plus jeunes font régner la terreur et où l’idée même de « faire société » s’effondre progressivement, chacun se laissant engourdir dans son petit confort personnel tandis que la civilisation disparaît. Dystopie oblige, le trait est forcé à l’extrême, mais certains éléments développés, tels le fossé entre jeunes et seniors ou encore le désintérêt généralisé pour les institutions, résonnent étrangement avec l’actualité.

Faut-il donc se résigner à voir la population française sombrer dans le déclinisme ? Paradoxalement, alors même que la fécondité baisse, le désir d’enfant reste, lui, élevé : selon une étude menée fin 2020 par l’institut Kantar pour l’Union nationale des associations familiales, le nombre moyen d’enfants souhaités atteint encore 2,39. S’il y a moins d’enfants, ce n’est donc pas par manque d’envie, mais bien parce que les désirs ne se concrétisent pas, accroissant au passage d’autant la frustration des familles. En Occident, un seul pays échappe à la baisse de la natalité généralisée : Israël, où le taux de fécondité, qui se situait autour de 2,7 enfants par femme au début des années 1990, a régulièrement progressé depuis et atteint désormais 3,09 enfants par femme.

En 2018, la presse relevait que de nombreux dirigeants européens n’avaient pas d’enfants. Comme un signe de l’incapacité de ces hommes et femmes à saisir les enjeux liés à la natalité.

Deux facteurs au moins expliquent cela. D’une part, l’identité forte du pays, une nation juive entourée de pays musulmans hostiles à son égard ; et d’autre part le caractère fortement religieux de la société, qui traditionnellement tire la natalité vers le haut. Comme l’expliquait dès 1977 Raymond Ruyer dans les Cent Prochains Siècles, les peuples religieux finissent toujours par prendre le dessus sur les peuples « émancipés ». Ce n’est pas pour rien si, dans les Fils de l’homme, le groupe qui se rebelle contre l’autorité se fait appeler les « poissons » en référence aux premiers chrétiens, se réunit dans une église désaffectée, autour d’un prêtre, et finit par donner naissance à un enfant, qui sera baptisé par le héros.

Plus concrètement, l’étude des différents taux de fécondité en Europe fait ressortir une tendance forte : les pays du nord du continent, France, Danemark, Suède entre autres, affichent des taux de fécondité largement supérieurs à ceux de l’Europe du Sud, Italie, Espagne et Grèce notamment. Pour Gilles Pison, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et chercheur associé à l’Ined, cela s’explique par un soutien bien plus important aux familles : « Dans le Nord, les prestations familiales atteignent en moyenne 3,5 % du PIB, contre 1,5 % dans le Sud. Les congés parentaux sont mieux rémunérés, l’offre de garde d’enfant est plus développée. » Pourtant, dans ces pays, la politique familiale ne vise pas à encourager les naissances, mais plutôt à inciter les femmes à travailler. « On a longtemps considéré que, pour avoir plus d’enfants, il fallait que les femmes restent à la maison. Aujourd’hui, on constate que c’est l’exact inverse, résume Gilles Pison. Pour maintenir leur niveau de vie, les foyers ont souvent besoin de deux sources de revenus. Dans les pays où les aides aux jeunes mères sont réduites, les femmes doivent souvent reporter leur désir d’enfant, voire y renoncer entièrement. »

Dirigeants européens sans enfants

Mais nos dirigeants peuvent-ils seulement comprendre cette question ? En 2018, la presse relevait que de nombreux dirigeants européens, d’Angela Merkel à Theresa May, en passant par Emmanuel Macron, le Premier ministre italien Paolo Gentiloni ou encore le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, n’avaient pas d’enfants. Comme un signe de l’incapacité de ces hommes et femmes à saisir les enjeux liés à la natalité.