mercredi 23 mars 2011

Patrick Moore, docteur en écologie, un des fondateurs de Greenpeace sur l'écologisme actuel


Patrick Moore, docteur en écologie, un des fondateurs de Greenpeace s'exprime sur l'écologisme actuel et les gaz de schiste.


Les Québécois ont-ils raison de craindre l'exploitation des gaz de schiste ? Non, répond Patrick Moore, docteur en écologie, qui a longtemps été l'un des membres les plus influents de Greenpeace. Patrick Moore fit partie du groupe de direction de Greenpeace pratiquement dès ses débuts, en 1971, jusqu'en 1986. Aujourd'hui, il est devenu un critique sévère du mouvement écologiste. Farouche défenseur de la technique comme moyen de développement et d'une moindre pollution, il approuve l'énergie nucléaire, les gaz de schistes et même les sables bitumineux.

Ce naturel de la Colombie-Britannique, qui dirige maintenant une société de conseiller en environnement et en développement durable. Il a récemment publié Confession of a Greenpeace Drop-Out : The Making of a Sensible Environmentalist.

Pour Patrick Moore, on exploite le gaz de schiste au Texas depuis près d'une décennie. On n'y a recensé aucun problème important. Les gens doivent donc comprendre que ces gaz se trouvent à un plus d'un kilomètre sous terre et nous pas à 50 ou 80 mètres comme la nappe phréatique. L'ancien écologiste pense que les gens utilisent la nappe phréatique comme prétexte pour s'opposer au gaz de schiste. Pour sa part, il ne voit aucune raison d'être contre puisqu'il n'y a aucune preuve d'un quelconque dommage, à l'exception d'un film où on voit des flammes sortir d'un robinet. Courte séquence qu'il croit truquée, car selon lui cela ne peut pas arriver : « c'est ridicule ».

Ceci ne signifie pas pour autant qu'il ne faille pas encadrer cette industrie gazière, car il est important de s'assurer que les opérations en surface soient sécuritaires. Il faut que les puits et les installations soient conçus de façon à pouvoir être nettoyés rapidement si jamais un déversement se produit en surface, pour éviter que ces produits puissent se retrouver dans les cours d'eau. Il est important de mettre en place un encadrement avec de bonnes normes environnementales.

Patrick Moore et l'écologisme actuel

Quant à savoir si nous avons besoin des gaz de schiste, la réponse du Dr Moore est sans équivoque. Ces gaz représentent une révolution mondiale dans l'approvisionnement d'énergie. Rien de tel n'est arrivé depuis 100 ans. On en trouve un peu partout. Des pays comme la Pologne vont peut-être pouvoir cesser de tirer 95 % de leur électricité des centrales au charbon, très polluantes. Ils pourront également cesser d'importer leur gaz de la Russie. Le gaz naturel est l'énergie fossile la plus propre. En remplaçant le charbon par le gaz, on réduit de 90 % les émissions polluantes rejetées dans l'air. De plus, contrairement au charbon, le gaz naturel ne libère pas de mercure ou de soufre et engendre 50 % moins de gaz à effet de serre. Le Québec a la chance de pouvoir compter sur l'hydroélectricité, mais s'il pouvait aussi compter sur le gaz naturel, ça serait formidable pour l'ancien de Greenpeace.

Patrick Moore son évolution dans le domaine de l'écologie de la façon suivante. Alors qu'il préparait son doctorat en écologie, il a joint un petit groupe qui s'appelait le comité Don't Make a Wave, comité précurseur de Greenpeace. Groupe opposé aux tests américains de bombes à hydrogène. Il a alors organisé les manifestations, navigué sur un bateau jusqu'en Alaska pour manifester contre ces tests. Son organisation s'est ensuite battue contre les tests nucléaires français, contre la chasse aux baleines, contre les rejets de déchets toxiques dans les cours d'eau et dans l'air, les pluies acides avec, selon lui, de nombreux impacts positifs. En 1986, il a quitté Greenpeace parce qu'il n'était plus d'accord avec la direction que l'organisation prenait. Ses codirecteurs n'avaient, selon lui, aucune formation scientifique et ils désiraient voir Greenpeace prendre avantage un virage politique plutôt que scientifique. Selon M. Moore, ils auraient alors commencé à utiliser le mot « industrie » comme si c'était une insulte, un gros mot. Alors que, pour lui, l'industrie est à la base de notre société.


La réponse de Greenpeace Québec





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