M. Jean-Pierre Proulx ancien journaliste au Devoir, professeur retraité, et auteur du tristement célèbre rapport Proulx qui servira de caution pour priver les parents de choix en éducation morale et religieuse dans toutes les écoles du Québec a commis un long papier dans le Devoir où il a ses entrées.
Une des vertus de la mention par François Legault qu'il faudrait évaluer les enseignants du Monopole de l'Éducation du Québec (secteur public) est de réveiller un peu les pédagogues professionnels et de les forcer à parler du sujet. C'est le cas avec M. Proulx (voir son article).
M. Proulx gagne des points rhétoriques faciles en soulignant que les résultats des élèves « dépendent en partie des enseignants, mais surtout d'un ensemble de facteurs parmi lesquels la condition socio-économique des parents est souvent déterminante ».
On reste toutefois sur sa faim quand il propose dans les faits une énième commission pour se pencher sur le problème et une autoévaluation du système éducatif public par lui-même : « l'évaluation est une question professionnelle qui doit être et peut être résolue par et pour les professionnels » et « chaque enseignant peut d'abord s'autoévaluer par rapport à la qualité de la mise en œuvre de chacune de ses responsabilités et en rendre compte honnêtement auprès de son supérieur. Il appartient ensuite à ce dernier de lui assurer une rétroaction tout aussi honnête ».
Que les écoles s'évaluent à l'interne est une bonne chose, bien sûr.
Mais qui évaluera les écoles dans leur ensemble ? D'autres fonctionnaires encore ? Selon quels critères ? Des critères qui reflètent quelle philosophie, quelles priorités ? Pourquoi ces critères seraient-ils bons pour toutes les écoles, tous les milieux, tous les parents ? Qui évaluera le système public dans son ensemble et qu'est-ce qui le forcera à bouger ? Des fonctionnaires « professionnels », comme par le passé ? Qui évaluera les différentes pédagogies, les différentes philosophies d'enseignement, les programmes ?
Il nous semble plus efficace d'augmenter fortement la concurrence des écoles, des pédagogies des programmes, et de laisser les parents choisir exactement comme ils choisissent leur maison, leur voiture, leur alimentation ou même leur université !
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