jeudi 30 juillet 2009

Les parents voudraient avoir leur mot à dire...

Aveu intéressant de la part de l'inénarrable journaliste laïciste Jean-Philippe Pineault, sur le site des journalistes en grève du Journal de Montréal, Rue Frontenac :
« Des parents d'élèves et le ministère de l'Éducation se livrent à une bataille judiciaire depuis la mise en place du nouveau cours obligatoire d'éthique et de culture religieuse. Ce cours, qui met en relief les grandes religions de la planète au cours de l'histoire, a soulevé l'ire de certains parents qui veulent avoir leur mot à dire sur l'enseignement moral et religieux transmis à leur progéniture.

Auparavant, les parents avaient le choix entre les programmes d'enseignement moral et catholique et protestant. »
Voilà qui, au moins, a le mérite de la franchise : les parents n'ont plus leur mot à dire sur l'enseignement moral et religieux transmis à leur progéniture à l'école.

On passera sur les imprécisions dont est coutumier ce folliculaire : un collège privé s'est également opposé à cette imposition par le Monopole de l'Éducation, enfin le cours ne fait pas que mettre en relief les grandes religions de la planète au cours de l'histoire. En effet, il sélectionne ces religions (certaines sont minuscules comme les spiritualités autochtones), ordonne leur fréquence d'étude, les analyses sous un aspect superficiel, décrète que toutes sont légitimes, prône l'ouverture et le respect des opinions d'autrui en éthique et donc ne présente pas de valeurs au-delà d'une vague tolérance, ce qui lui a valu d'être qualifié de relativiste ou de subjectiviste.

mercredi 29 juillet 2009

L'Œuvre d'Orient :
aider le plus ancien collège francophone du Liban

Le collège Saint-Joseph d’Antoura vit un drame : ses entrepôts ont brûlé. Et avec eux toutes les fournitures scolaires et les uniformes de la rentrée prochaine ! Près de 500 000 dollars partis en fumée ! Le supérieur de cet établissement francophone tenu par les lazaristes, le Père Antoine-Pierre Nakad, m’appelle au secours : « Je suis habité par une angoisse profonde : celle de devoir assurer la rentrée prochaine… pour 4000 élèves !

Dans le meilleur des cas, l’assurance couvrira 20 % des dommages car l’installation électrique est vétuste…! Un vrai cauchemar ! « Je ne peux compter sur aucune aide, de nulle part » de déclarer Mgr Philippe Brizard. « Il m’en coûte de tendre la main… ». La situation est catastrophique. Sans manuels, livres, cahiers, matériel pédagogique… les cours sont impossibles » d'ajouter le prélat. Le plus ancien collège chrétien du Liban doit-il fermer ? 4 000 élèves vont-ils être privés de cours ? Et que vont devenir leurs professeurs ?

« Dans le contexte économique actuel, il m’est difficile de vous demander un soutien financier. Et pourtant, je dois le faire. Je dois le faire car il n’y a pas d’autre solution » conclut Mgr Philippe Brizard dans une missive envoyée aux donateurs de l'Œuvre d'Orient.

Plus de détails.

Site du collège.

Pour soutenir, le collège d'Antoura, cliquez ici (paiement par cartes de crédit).

Merci de préciser « Collège d’Antoura » dans le champ « Commentaires ».

Colloque « Les origines catholiques de la Révolution tranquille »

La revue Égards, Campagne Québec-vie, la paroisse Sainte-Julienne et l’Institut Rocher organisent le 30 juillet leur colloque annuel. Le thème cette année porte sur les origines catholiques de la Révolution tranquille.

Colloque
« Les origines catholiques de la Révolution tranquille »
Église paroissiale Sainte-Julienne
(Diocèse de Joliette)
Jeudi 30 juillet 2008


 9 h 00 — Accueil, café, brioches et inscription

10 h 00 — Messe

11 h 00 — Conférence inaugurale de l’abbé André Chevalier, « Feu la Chrétienté » (Emmanuel Mounier)

11 h 20 — Résumé du livre de Michael Gauvreau Les origines catholiques de la Révolution tranquille, par M. Jean Robert Gauthier, chroniqueur au Nouvel Informateur Catholique

11 h 45 — Conférence de M. Jean Renaud, écrivain et directeur de la rédaction, revue Égards, « Charles De Koninck, le personnalisme et la Révolution tranquille »

12 h 30 — Repas champêtre

13 h 45 — Conférence de M. Gilles Paquet, sociologue de l’Université d’Ottawa, sur « Les maîtres à penser de la Révolution tranquille, l’abbé Gérard Dion et Fernand Dumont »

14 h 30 — Conférence de M. Richard Décarie, porte-parole de la CLÉ, sur la « Coalition pour la Liberté en Éducation, le procès de Drummondville et les conséquences politiques »

15 h 15 — Communication de Me Fernando Noël, avocat de Québec, sur « La création d’un réseau d’écoles catholiques »

15 h 30 — Pause

16 h 00 — Discussion, conclusion et suites à donner (allocution de M. Jean-François Plante, candidat à la direction de l’Action Démocratique du Québec)




[1] Le coût de l’inscription est de 35$ (repas inclus)

Vous pouvez payer aussi auprès de la revue Égards, Campagne Québec-Vie ou sur place.

Pour la revue Égards, téléphonez au (514) 344-2686. Par la poste (en libellant le chèque à Égards) : 5122, Côte-des-Neiges, CP 49 595 – Montréal, Québec – H3T 2A5.

[2] Si vous avez besoin de transport ou si vous pouvez transporter des passagers de Montréal ou de Québec, veuillez communiquer avec :
  1. Campagne Québec-Vie
    N° de téléphone : 514-344-2686)

  2. Église Sainte-Julienne-de-Montcalm :
    2417, rue Victoria
    Sainte-Julienne (Québec)
    J0K 2T0
    N° de téléphone : 450-831-2321


Sainte-Julienne est située près de Rawdon dans la région de Lanaudière. De Montréal, prendre l’autoroute 25 Nord et ensuite la route 125 Nord.


(Cliquer sur l'image pour en afficher une version plus grande)
 

Fascination française pour l'« Amérique d'Obama » et ses écoles à charte

C'est alors que, pour un sondage, la popularité de M. Obama est désormais inférieure (55 %) à celle de Georges Bush (56 %) au même point de son premier mandat, et même sous les 50 % pour un autre, que le grand journal de « droite » français, Le Figaro, entreprend un grand voyage dans l'Amérique d'Obama. Et pour parler des écoles américaines qui pourtant ne brillent pas dans les classements internationaux.
Je me suis souvent demandé, au cours de ce voyage, ce qui rendait les Américains aussi optimistes, polis, et respectueux les uns envers les autres, même en période de récession économique. J'ai trouvé. L'an prochain, ma fille quittera le système scolaire français pour entrer dans une école américaine. Je sais qu'elle n'apprendra pas autant de choses que dans nos lycées, mais en sortant de sa scolarité, elle sera préparée à une vie sociale harmonieuse et à travailler en équipe.
Voilà qui est rapide. Comme si cet optimisme américain n'existait pas avant l'obligation de scolarité et comme si la société en général caractérisée par une forte croissance économique et démographique, une religiosité assumée, un patriotisme évident et le sentiment de « destinée manifeste » ne pouvait pas expliquer cet optimisme ambiant.
Elle ne sera pas une aigrie, car ses professeurs l'auront investie d'une singulière confiance en elle-même.
Pourtant, l'école américaine produit aussi des élèves brimés ou rejetés par leurs camarades et qui sont aigris. Faut-il absolument revenir sur les cas de lycéens comme ceux de Columbine ? L'école américaine ne produit pas automatiquement des élèves « préparé[s] à une vie sociale harmonieuse et à travailler en équipe ». Elle est d'ailleurs extrêmement compétitive et individualiste dans les sports et les éléments les moins doués sont marginalisés.

Enfin, l'école du Québec a beaucoup de traits communs avec l'école américaine : travail en équipe, élèves flattés et faible transmission d'une culture générale. Cela n'empêche pas les jeunes québécois d'être parmi ceux qui se suicident le plus.
J'ai visité de nombreux établissements scolaires aux États-Unis. Je le fais dans tous les pays où je passe, dès que je le peux. Les écoles me semblent être les marqueurs tangibles de la situation véritable d'une nation. Il y a toujours un lien entre l'investissement des États dans les systèmes éducatifs et leur niveau de développement.

[...]

En Chine, l'investissement de l'État dans l'éducation est minimal. Aux parents de payer.
L'auteur semble confondre ici la scolarité obligatoire et l'éducation supérieure. L'école primaire et les trois premières années du secondaire sont gratuites, pas l'université.

La Chine a beaucoup investi et continue d'investir beaucoup en éducation, plus de 10 milliards de dollars canadiens en 2008, une augmentation de 45 % par rapport à 2007.

De toute façon, partout les familles paient en fin de compte, dans nos sociétés socialisées, les familles paient par l'entremise des taxes diverses qu'elles acquittent et sont souvent privées de véritables choix d'école à moins de vouloir payer deux fois (une fois par leurs impôts et une seconde fois pour l'inscription à une école privée qui, au Québec, est également fortement soumise au Monopole de l'Éducation).
Le résultat est lamentable.
D'une part, le résultat de quoi ? Les écoles chinoises sont-elles mauvaises ou leurs universités ? Lamentable selon quelle échelle ? La confiance en soi, l'optimisme ou les connaissances ? L'auteur parlait d'optimisme au début de l'article...

D'autre part, la Chine revient de loin. C'était un pays très pauvre il y a quelques décennies qui venait de subir les années folles de la Révolution culturelle et qui s'en sort, entre autres, grâce à de gros investissements dans l'éducation : le pays est passé de 1,4 % d'une classe d'âge à l'université en 1978 à près de 20 % en 2005.

En ce qui a a trait aux tests internationaux où les États-Unis sont des abonnés aux moins bons résultats, il faudra attendre les résultats du PISA 2009 pour avoir une meilleure idée du niveau des jeunes Chinois.
Les jeunes Chinois se ruent vers les universités américaines, canadiennes ou australiennes.
Il est indéniable qu'il y a une fascination pour le monde anglo-saxon chez les Chinois.

Elle a été, entre autres, entretenue par des succès de librairie comme Liou Yiting, la fille de Harvard (哈佛女孩刘亦婷) qui fut, pendant 16 semaines, numéro 1 des ventes en librairies en Chine avec plus de 1,5 million d'exemplaires vendus.

Maintenant, cette fascination est-elle méritée ? Tous les étudiants chinois ne vont pas dans les meilleures universités anglo-saxonnes, toutes ces universités réputées ne forment pas nécessairement le mieux les étudiants de premier cycle universitaire (c'est souvent leur implication dans la recherche de pointe qui leur attire les honneurs dans les classements comme ceux de Shanghaï).
La Chine offre à l'Occident ses meilleurs étudiants !
C'est en partie vrai, bien qu'il s'agisse aussi d'une politique délibérée de la Chine pour rattraper son retard scientifique. En outre, de plus en plus d'étudiants chinois reviennent (ici et ). Près de 90 % des diplômés chinois à l'extérieur veulent revenir en Chine. Et de plus en plus d'étrangers vont étudier en Chine.
Partout, les dirigeants des pays sont obsédés par des objectifs de survie politique à court terme.
Si c'est partout ce ne serait donc pas mieux aux États-Unis, mais ce n'est pas du tout évidemment de toute façon dans une dictature comme la Chine où il ne faut pas toujours avoir un œil rivé sur les sondages ou les prochaines élections de mi-mandat, par exemple.
La qualité des écoles n'est pas leur priorité.
Sauf pour Obama... ?
Marginaliser les enseignants démotivés

Aux États-Unis, je découvre avec stupéfaction qu'en ce domaine, les problèmes sont semblables aux nôtres. Les bureaucraties régulant les systèmes scolaires, qu'elles soient locales ou fédérales, sont devenues des «mammouths», pour reprendre l'expression de Claude Allègre. Une révolution balaye cependant l'école publique américaine depuis quinze ans. C'est celle des charter schools.
Il s'agit d'un journaliste français, il doit donc parler anglais. Il existe également des écoles à charte au Canada, en Alberta.
Le mouvement n'a ni leader charismatique ni réelle structure. Son principe est simple. Il s'agit de marginaliser les enseignants du public qui se contentent de faire du gardiennage ou le service minimum pendant leurs cours, en libérant la créativité des autres profs les dynamiques et les entreprenants du corset de leur administration de tutelle. Le mode de fonctionnement est élémentaire lui aussi : les autorités dépensent entre 12 000 et 50 000 dollars (pour les élèves handicapés) par an et par enfant. Si l'élève change d'école, cette somme le suit. Les charter schools reçoivent cet argent pour chaque élève, à l'égal des écoles publiques.
Ce montant varie d'un État à l'autre. Selon une étude de l'Institut Thomas B. Fordam en 2005, les écoles à charte recevaient près de 2 000 $ de moins que les autres écoles publiques voisines. À San Diego et Atlanta, les écoles à chartes recevaient 40 % de fonds publics en moins que les écoles publiques traditionnelles. Toutefois, une partie des fonds des écoles à charte peut provenir de sources privées.
Pour être subventionnées, elles ont des obligations. Elles doivent être des associations à but non lucratif, gratuites et ouvertes à tous. Elles ne peuvent être que laïques.
On ne voit pas en quoi cette limite s'impose. Si l'école doit servir les parents et une éducation ne se limite pas à apprendre des matières, l'instruction, mais comprend aussi une dimension morale, on ne voit pas pourquoi certaines écoles à charte ne pourraient pas être confessionnelles et servir ces parents et leurs enfants. Les parents religieux sont-ils des contribuables de seconde zone ?
Pour le reste, elles organisent leur enseignement comme elles l'entendent. Elles sont dégagées de toute tutelle administrative.
C'est une simplification, il semble que le journaliste ne connaisse que la situation de Washington, D.C. En réalité, il existe des États à législation restrictive et des États à législation permissive qui octroient une large autonomie aux écoles à charte qui les libère des conventions collectives, de la bureaucratie éducative et permettent l'établissement de plusieurs agences indépendantes qui évaluent les écoles à charte. Dans ces États permissifs, de nombreuses écoles à charte restent ouvertes plus longtemps que les écoles publiques. Pour une comparaison de la liberté concédée par les États, voir ce tableau.
On ne les juge que sur les résultats scolaires obtenus.

« Durant les années 1980, explique Malcolm Peabody, président de l'association Les amis du libre choix dans les écoles urbaines, toutes les tentatives pour réformer les écoles ont raté. Elles ont été coulées par la bureaucratie de l'enseignement public et des syndicats de professeurs. Quand la bureaucratie exerce un contrôle sur les écoles, c'est un désastre. En 1991, un groupe de Minneapolis a eu l'idée de détacher les écoles de la bureaucratie. Quarante-trois États sur cinquante ont adopté une législation allant dans ce sens. »

Une chance de promotion sociale offerte aux défavorisés

Bien des fondateurs ou directeurs de ces écoles sortent des universités les plus prestigieuses du pays (Harvard, Princeton, Yale…) ou de l'enseignement public. Je suis impressionné par leur enthousiasme vis-à-vis de leurs quartiers. Anne Herr a fondé l'école Capital City, à Washington. Elle explique : « Des communautés entières ont sombré là où la population est la plus pauvre, parce que les profs campaient sur leurs avantages acquis, ne voulaient pas rallonger leurs horaires de travail, les adapter, ou aller discuter avec les familles. La culture de la rue était devenue plus forte que celle de l'école et de la famille. Les enfants se droguaient parce qu'ils étaient hors de tout contrôle. »

Les Américains les plus aisés échappent à la médiocrité de l'enseignement gratuit en envoyant leurs enfants dans des private schools. Elles sont l'équivalent de nos écoles privées,
[Note en passant : pourquoi ne pas parler français et les appeler des écoles privées plutôt que « private schools » alors ?]

Sur le fond, ce n'est pas tout à fait exact. La qualité et les budgets des écoles publiques aux États-Unis varient beaucoup, car une large part de leur financement vient des impôts locaux. Les écoles publiques des banlieues cossues sont donc bonnes, enfin ne manquent pas de sou, même si la formation scolaire peut souvent apparaître comme superficielle pour un lycéen français ou belge.
en beaucoup plus cher (18 000 dollars minimum de droits d'inscription par an et par enfant). Les familles des classes moyennes et défavorisées, ne peuvent pas se les offrir. Ce sont elles qui souffrent le plus de la décomposition de l'école publique.

Elles se ruent donc vers les charter schools. Les quelque cinq mille écoles qui se sont créées sur ce modèle accueillent 1,3 million d'enfants aux États-Unis. À Washington DC, les charter schools ont déjà raflé 28 033 des 73 120 élèves du secteur public. Leurs classes ne comportent jamais plus de dix-huit élèves, les établissements sont de petite taille (250 élèves en moyenne). Leurs résultats scolaires sont infiniment supérieurs à ceux des écoles publiques. À Washington, les jeunes Noirs ou les Latinos qui constituent 91 % des recrues des charter sortent du secondaire avec des taux de réussite en lecture et en mathématiques deux fois supérieurs à ceux des écoles publiques. Les élus sont ravis. L'État, sans dépenser un sou de plus qu'ailleurs, offre aux minorités défavorisées de meilleures chances de promotion sociale.
Si ces chiffres sont exacts pour Washington D.C, le portrait au niveau national est trop rose : les écoles à charte de Washington D.C. sont moins bonnes que les écoles publiques du pays (le trait rouge dans les graphiques ci-dessous) où celles-ci ne brillent pas particulièrement.

Source : Washington Post, 15 décembre 2008
Un enthousiasme communicatif

Barack Obama a fait du redressement des écoles publiques une priorité absolue de son mandat.
Georges Bush en avait fait autant : No Child Left Behind, loi qui faisait déjà la promotion des écoles à charte.
Les minorités sont le socle de son électorat.
Ah, il n'est plus le président post-racial ? Tsk, tsk.
Il encourage les charter [pas de s?], même si les démocrates y sont généralement opposés. C'est le cas du maire de Washington, Adrian Fenty. Il est déchaîné contre les charter, car il a été élu avec l'appui des syndicats de professeurs. La loi prévoit qu'un poste d'enseignant des écoles publiques est supprimé par l'État fédéral chaque fois que ces écoles perdent 25 élèves. Plus de 1 200 profs du public ont donc été renvoyés dans la capitale, où près de 90 charter schools ont fleuri. La rage des lobby [Le Figaro n'a plus de « s »?] de l'enseignement public contre les charter est extrême.

Je visite plusieurs charter schools. Elles sont devenues des points d'ancrage dans des quartiers de la capitale des États-Unis, où il y a vingt ans l'on s'entre-tuait. Les enfants y travaillent tous les jours, samedi compris. Pas de longues vacances, même en été. Les élèves sont rarement laissés à eux-mêmes. Les profs sont payés comme dans le public. Mais leur enthousiasme est communicatif. Ces nouvelles écoles sont les leurs.

À l'école Haynes, du nom de sa fondatrice (une diplômée de l'université de Yale), j'arrive dans un gymnase très gai, en pleine « célébration de la communauté asiatique ». Parents et enfants sont déguisés en Japonais, en Indiens, en Chinois… L'ambiance est chaleureuse. « Nous faisons cela une fois par mois, toujours pour une communauté différente, car nos élèves sont pour moitié des Noirs, pour un quart des Latinos, et le reste ce sont des Blancs, des Asiatiques, ils viennent de tous les pays du monde », explique Julie Green, la directrice du développement. Les enfants dansent sous la bannière de la devise de l'école qui proclame : «Be kind, Work hard, Get smart ! » (soyez aimable, travaillez dur, et devenez intelligents). Les voici qui lisent ensemble. « C'est un concours pour lire collectivement 5 millions de mots dans l'année, et ils en sont déjà à 4,7 millions de mots ! », s'extasie Caroline, la mère d'un petit Chinois âgé de 9 ans. « 60 % des parents ici sont au-dessous du niveau de pauvreté, leurs enfants bénéficient des programmes de repas gratuits à l'école », explique Steph, une enseignante.
Les écoles à charte ont certainement des qualités, au premier chef leur autonomie et la concurrence qu'elles introduisent dans le secteur public. Mais, par ce fait même, elles faussent la concurrence par rapport aux écoles privées — puisqu'elles sont très subventionnées — et défavorisent donc une véritable liberté de choix. Il faudrait pour cela donner ou plutôt rendre l'argent aux parents et les laisser décider de l'école que leurs enfants fréquentent : une école administrée par l'État ou une école privée. Voir aussi Michel de Poncins : privatiser l'instruction.

En théorie, les écoles à charte devraient permettre une plus grande imputabilité et la fermeture des mauvaises écoles. Dans la pratique, ces fermetures se révèlent difficiles et plusieurs écoles à charte sont souvent mal gérées et perdent de l'argent. Un réseau de 60 écoles à charte californiennes a dû être fermé en 2004 à la suite d'une importante fraude.

Dans les faits, les résultats des écoles à charte ne brillent pas et elles tendent à augmenter la ségrégation raciale. Contrairement aux écoles catholiques aux États-Unis, par exemple, qui sont ethniquement plus mixtes que les écoles publiques.
L'important, c'est le travail d'équipe

Le plus frappant, pour un Français, c'est l'enseignement délivré dans ces écoles. Les enfants travaillent en groupes. Ils sont de trois à cinq élèves, réunis autour de tables communes. Ils discutent, l'ambiance est aussi informelle que dans la cuisine d'une maison de banlieue à l'heure du repas. L'important n'est pas la note, mais le travail d'équipe. « À 6 ans, ils savent tous parler en public et présenter un projet », explique Dave, directeur des études à l'école Capital City.

Les dialogues entre profs et élèves sont basés sur le concept du «sandwich». Le prof débute par un compliment : « John, tu sais que j'apprécie beaucoup ce que tu fais ! » Puis la remarque : « Il faudrait que tu travailles là dessus, ça pourrait être formidable ! » ; Enfin, un compliment final : «J'adore travailler avec toi, merci et bravo !»
Ça fait beaucoup de compliments qui, à la fin, peuvent lasser, paraître hypocrites ou ne pas pousser à vraiment mieux faire.
Dans l'école américaine, on positive, c'est la norme. « On donne confiance aux enfants, cette confiance est primordiale pour devenir un sportif ou un entrepreneur », dit Anne Herr, la directrice de Capital City. L'école américaine fabrique des individus sûrs d'eux-mêmes et des orateurs habiles.
On disait déjà la même chose bien avant l'école obligatoire : un peuple d'orateurs (boursouflés selon Tocqueville), attribuant ce don du verbe au protestantisme américain où l'état de pasteur ou de prêcheur est ouvert à tout homme (marié ou non) pour peu qu'il ait assez de talent pour s'attirer des ouailles.
Les défauts de la méthode, c'est qu'elle fabrique des gens assez incultes, et aussi des menteurs et des bonimenteurs.
Menteurs est une conclusion exagérée, mais « suiveux » et peu enclins au travail individuel (laissant le meilleur du groupe faire le travail) paraissent être d'autres risques de cette méthode.


[...]

Ainsi nos deux enseignements forgent-ils deux cultures radicalement opposées. En France, les remarques du genre « Non, je n'ai jamais fait cela ! Non, je ne saurai pas le faire ! Non, je n'y arriverai pas ! » sont les rengaines de notre quotidien. On hésite, on tergiverse, on n'avance pas, on contrôle tout et n'importe quoi avant la moindre décision, de crainte de prendre un risque. Aux États-Unis, on se lance tête la première dans des aventures, « let's try ! », essayons, l'avenir nous appartient ! Et l'on décroche la Lune.
La différence semble surtout se situer au niveau du contrôle centralisé, de la bureaucratie, de l'imposition. Les Américains subissent nettement moins de contrôles tâtillons, plus de choix, plus de libertés. Ils peuvent changer d'État si l'État qu'ils habitent leur semble mal gérés, trop interventionniste, les taxe trop. C'est ce qui se passe actuellement avec la Californie très démocrate au bord de la faillite, le classe moyenne (souvent blanche) la quitte et s'établit dans les États limitrophes.

Pour ce qui est de la Lune, c'est d'abord le résultat de l'orgueil blessé des États-Unis par les succès des Soviétiques. Les États-Unis mirent alors à la disposition des ingénieurs allemands de la NASA éduqués à l'européenne (sans le sandwich de flatteries quotidiennes) les moyens nécessaires pour gagner la course engagée.

Michel de Poncins : privatiser l'instruction

Nous reproduisons ci-dessous un large extrait d'un article de Michel de Poncins sur la nécessité de privatiser l'instruction.

La privatisation de l'enseignement au Québec ne permettrait-elle pas d'éviter les querelles stériles que suscitent actuellement les programmes imposés à toutes les écoles par des fonctionnaires non élus ?
Il est clair que dans le domaine de l’éducation la responsabilité et le devoir des parents sont primordiaux. C’est à eux, dans le droit naturel, que revient la tâche de choisir l’éducation de leurs enfants et de la diriger. Dans l’accomplissement de cette tâche, ils essaieront de transmettre le meilleur de ce qu’ils ont reçu de leurs propres parents, en l’améliorant si possible puisque chaque génération apporte ses progrès. Dans cet esprit, toute intervention de l’État est malvenue.

Cela n’empêche pas que les parents fassent appel à ce que l’on peut considérer comme des sous-traitants c’est-à-dire les entreprises d’éducation à la fois écoles, maisons d’édition, répétiteurs, etc. En bonne logique d’économie de marché et si la liberté souhaitable régnait dans ce domaine, il y aurait un grand nombre d’entreprises d’éducation concurrentes à la recherche permanente de la meilleure qualité.

A l’inverse, il est facile d’observer, dans de nombreux pays, la véritable catastrophe qu’engendre la nationalisation de l’éducation. La France est un exemple emblématique de cette calamité.

Le premier aspect est l’immensité de l’administration en question. Il est coutume de dire que le service public de l’éducation nationale est en quelque sorte la dernière armée soviétique du monde, avec 1 260 000 membres du personnel et 14 000 000 d’élèves; l’effectif du personnel comprend un administratif sur trois enseignants.

Toute personne habituée au management peut comprendre qu’un tel ensemble est par nature impossible à gouverner ; s’ajoutent inévitablement les syndicats embusqués partout et jouant les véritables maîtres du système parfaitement ingérable. L’immensité de l’ensemble interdit à la fois de vraiment innover et d’innover en outre suivant les besoins diversifiés du terrain. Cette même immensité oblige à gouverner par des nuées de règlementations absurdes et inopérantes au niveau de la base. À titre d’exemple un proviseur du lycée ne choisit ni ses enseignements, ni ses élèves ni ses professeurs, même si son autorité s’exerce au moins sur les locaux, les horaires et les femmes de ménage… . Autre exemple : le « mammouth » est passé jusqu’ici à coté de l’utilisation massive de l’informatique !

Le caractère étatiste conduit à des objectifs parfaitement chimériques. L’on peut citer pêle-mêle : la mixité dans les établissements, le collège unique soi-disant prévu pour réaliser l’égalité des chances et dont la vanité est bien connue, la quasi-suppression de l’émulation avec souvent la renonciation à une vraie notation.

Voulant assurer l’uniformité générale de l’éducation, autre objectif chimérique, l’administration a créé artificiellement la carte scolaire qui oblige chacun à inscrire ses enfants dans un établissement voisin de son domicile. Comme tout système artificiel, cette répartition absurde est tournée par les riches et les habiles, les pauvres et les non-informés restant les victimes.

Dans la course à la catastrophe, il ne manque pas la diffusion d’idées révolutionnaires. Sur l’économie en particulier l’enseignement est largement tourné vers le marxisme et sur le plan historique la vérité est largement occultée, avec l’aide des éditeurs.

L’effet à la fois de l’obésité du « mammouth » et de l’orientation quasi marxiste de l’éducation est surtout nuisible aux faibles et aux pauvres. Les riches ou tout au moins les plus favorisés trouvent des moyens latéraux pour éduquer leurs enfants comme ils l’entendent même s’ils n’y arrivent pas toujours. Les pauvres et les faibles sont évidemment démunis devant le mammouth et la production massive d’illettrés les touche particulièrement. Un million deux cent mille salariés, généralement de base, souffrent d’illettrisme ; les patrons se plaignent de ce que des cadres ne savent pas rédiger un rapport.

Cet état désolant de la prétendue éducation prétendue nationale en France se retrouve dans tous les pays où, même si le mammouth est moins imposant, il existe une large nationalisation de l’éducation : c’est le cas en partie aux États-Unis et malgré une plus grande atmosphère de liberté qu’en France.

Ne voulant pas réformer l’éducation malgré quelques coups de menton, le pouvoir en France refuse la seule vraie réforme qui serait sa privatisation c’est-à-dire la reconnaissance officielle du jeu de l’économie de marché dans l’éducation.

Tout le monde se souvient des grandes manifestations pour la liberté de l’enseignement il y a plusieurs années ; malgré une immense démonstration populaire et après avoir simulé un retrait, le pouvoir s’est attaché à bétonner le service public et laïc de l’éducation. La liberté de l’enseignement avec son corollaire le bon scolaire n’aurait pourtant été qu’un début. La vraie formule est la privatisation de l’éducation en commençant par la vente des universités à des capitaux privés ou à des associations et ensuite par la même opération au niveau des grands lycées.

La privatisation de quelque système que ce soit dans le libre jeu de l’économie de marché conduit à un progrès de la qualité et, dans le temps, à la réduction de moitié des coûts. La privatisation de l’enseignement en France conduirait à des dizaines de milliards d’euros d’économie avec enfin, grâce aux bienfaits de la concurrence, le retour du pays dans le peloton de tête des nations civilisées.

Le raisonnement étendu au monde entier conduirait à une forte progression du PIB mondial qui est presque impossible à mesurer.

En France tout au moins ce serait la vraie rupture dans un domaine essentiel.

Michel de Poncins

mardi 28 juillet 2009

Le triomphe de la bêtise à l’école

Extraits d’une chronique de l’ex-ministre Jacques Brassard dans Le Quotidien de Chicoutimi du 22 juillet 2009.
« J’ai déjà dit tout le mal que je pensais de cette ratatouille multiculturelle qui s’appelle « cours d’Éthique et de culture religieuse » (ECR). Il vise à plonger l’enfant, dès la première année scolaire, dans un magma multireligieux de façon, selon les concepteurs intellos technocrates, à lui inculquer la tolérance et la passion du dialogue.

En réalité, il s’agit, en le faisant mariner dans le relativisme (tout est égal et tout se vaut) de le couper de ses racines judéo-chrétiennes. Comme on accorde dans ce cours une importance démesurée à la « spiritualité amérindienne » (le mythe du « Bon Sauvage » en communion avec Mère-Nature, contrairement au « Sale Blanc pollueur »),

[surtout au primaire, moins au secondaire, voir l’analyse de trois manuels CEC, voir les proportions d'autres manuels ici.]
on comprend vite que la religion de substitution que l’État veut imposer, c’est, selon Jean Renaud, une « lamentable mixture de romantisme Nouvel Âge et de fragments de traditions amérindiennes », un mélange de pacifisme imbécile et d’écologisme insipide, le tout imprégné d’une insidieuse hostilité envers la civilisation occidentale. C’est le triomphe de la bêtise !

Créer sa religion

Quoi de mieux, pour illustrer mon propos que de vous signalez une « utilisation [situation] d’apprentissage et d’évaluation »

[…]

Ça s’intitule « Youpi, ma religion »; ça consiste à inventer sa propre religion…
[voir ici et .]
Admirez la trouvaille pédagogique pour injecter le relativisme multiculturel dans le cerveau des ados. Non seulement toutes les religions et toutes les morales se valent et s’équivalent , mais celles que les élèves inventent (aussi farfelues soient-elles) sont sur le même pied que les autres et aussi dignes et honorables que, par exemple, le christianisme qui est à l’origine et au cœur de la civilisation occidentale. Je n’aurais jamais cru que l’école québécoise se serait vautrée dans une aussi monumentale niaiserie !

La trahison des élites

Le plus affligeant et le plus répugnant […] c’est de voir nos élites soutenir cette agression longuement planifiée contre l’identité d’un peuple jugée trop envahissante.

À commencer par l’élite universitaire qui, massivement s’est portée à la défense du cours d’éthique et de culture religieuse, perçu, non pas comme une entreprise délibérée de déconstruction identitaire, amis comme une magnification pédagogie de la « reconnaissance de l’autre et la poursuite du bien commun » (!!!)
[…]
Cette trahison est d’ailleurs le fait de la petite élite universitaire philosophique francophone du Québec et non de ses homologues anglophones puisque plusieurs professeurs de McGill (Farrow, Zucchi, Cere) ou anciennement de Bishop (Caldwell, trois vidéos ici) se sont opposés à cette imposition. Il faut dire que les milieux anglophones n’ont pas participé à l’élaboration de ce programme et ont donc peu bénéficié des « honneurs » et contrats du Monopole de l’Éducation. Le seul collège catholique a avoir été assez courageux pour s’opposer à la mainmise sur la formation spirituelle et morale des enfants par l’État est également un collège anglophone, le collège Loyola de Notre-Dame-de-Grâce.

Charte

L’élite politique n’est pas plus honorable. Elle aussi a laissé les technocrates multiculturels concocter et mettre en œuvre cette opération de sape de l’identité québécoise. En fait, elle y a même contribué en abrogeant la disposition de la Charte des Droits qui offrait aux parents le choix entre l’enseignement religieux et moral pour leurs enfants.

Comment le PQ peut-il sincèrement s’attribuer le mandat de défendre l’identité, les valeurs et la culture du peuple québécois et donner son aval à « cette mise de l’école au service du multiculturalisme pour réaliser l’utopie progressiste d’une société dénationalisée » (M. Bock-Côté) ? Déboussolement stupéfiant et incompréhensible!

Que dire, enfin, de cette désolante position des évêques qui consiste à « accompagner à observer » l’application du cours ECR ? Attristant de voir l’épiscopat s’en laver les mains et abandonner les courageux parents (procès de Drummondville) et un collège anglophone dans un combat où il aurait dû être à l’avant-garde !

Quand un peuple est lâché par ses élites, les parents qui livrent bataille pour le respect de leurs droits ne méritent certes pas le mépris dont les abreuvent leurs élites. Personnellement, j’accorde toute mon admiration à ces parents. Et Dieu sait qu’à mon âge, ma propension à admirer s’est considérablement rabougrie. »

vendredi 24 juillet 2009

Québec — piètres résultats publiés pendant les vacances de la construction

La Presse nous apprend que les résultats des élèves des écoles secondaires du Québec ont une nouvelle fois baissé cette année. Selon des statistiques dévoilées hier par le Monopole de l'Éducation, la moyenne aux examens ministériels de juin dernier a été de 72,8 %. Depuis 1992, seule l'année 2006 avait obtenu de pires résultats, avec une moyenne de 72,6 %.

Selon Ariane Lacoursière, personne au Monopole n'était disponible, hier, pour commenter ces résultats décevants. « Tous les chiffres sont dans le communiqué », s'est contenté de dire la porte-parole du Ministère, Ahissia Ahua. La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, est également en vacances et n'a pas pu commenter les résultats.

La meilleure région du Québec est celle de la Capitale-Nationale qui atteint un taux de réussite de 87 %. Montréal se classe bien sur la scène provinciale avec un taux de 85 %, mais une grande diversité des résultats selon le quartier ou l'école.

Comme à l'accoutumée, les résultats des élèves des écoles privées (95 % de réussite) dépassent de loin ceux de leurs camarades dans le secteur public (82 %).

mercredi 22 juillet 2009

Russie — Retour de l’enseignement religieux dans les écoles


Le président Dmitri Medvedev a mis un point final au débat fleuve concernant l'enseignement de la culture religieuse dans les écoles et le retour des aumôniers dans l'armée, note mercredi le quotidien Kommersant.

Quelques régions russes avaient introduit il y a trois ans des classes obligatoires en culture orthodoxe. Cette mesure avait causé un grand émoi chez les adeptes d'autres confessions et les athées qui déclaraient que la religion n'avait pas sa place dans des écoles laïques. Ce programme avait soulevé de vives critiques, d'aucuns y voyant un parallèle avec l'étude obligatoire du communisme ou de l'athéisme scientifique de l'ère soviétique, une idéologie obligatoire remplaçant l'autre.

Au cours d'une réunion tenue dans sa résidence de Barvikha (région de Moscou), le chef de l'État a soutenu ces deux idées. Il n'est cependant pas prévu d'imposer l'enseignement religieux, les écoliers athées pourront étudier « l'éthique laïque ».

En ouvrant la réunion, Dmitri Medvedev a fait savoir qu'il avait « décidé de soutenir l'idée d'enseigner dans les écoles russes des éléments de la culture religieuse et de l'éthique laïque . Il a également jugé utile de déployer dans les forces armées des aumôniers représentant les confessions traditionnelles russes. Le président a qualifié d'« expérience » l'introduction de disciplines religieuses dans les écoles (à partir du 1er septembre 2009). L'expérience sera organisée pendant trois ans dans 18 régions. Ces dix-huit régions regroupent près de 12 000 écoles.

Le Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Cyrille a souligné le principe de volontariat qui est à la base de l'étude de la culture religieuse. Le grand rabbin de Russie Berl Lazar s'est dit surtout préoccupé par « les problèmes de la xénophobie et de l'extrémisme », qui devraient selon lui être réglés en inoculant aux enfants une bonne compréhension de la culture religieuse. Selon lui, la variante optimale consisterait à apprendre aux écoliers les cultures de différentes confessions.

C'est qu'en effet, contrairement au Québec, il ne s'agit pas d'imposer un seul enseignement multireligieux à tous, mais d'offrir la possibilité de choisir un enseignement distinct pour ce que la Russie appelle ses religions traditionnelles. Il y aura donc des cours séparés d'enseignement religieux orthodoxe russe, islamique, bouddhiste et judaïque.Un enseignement sur le catholicisme ou le protestantisme n’est pas prévu. Rappelons que l'Église orthodoxe accuse les catholiques et les protestants de « prosélytisme ».

Une alternative aux quatre religions serait une branche sur l’histoire et la culture des religions mondiales, ainsi qu’un enseignement éthique, a précisé M. Medvedev. Il y aurait donc six options différentes. Ces branches seront enseignées par les maîtresses et maîtres d’école de l’État. Si les essais sont concluants, le projet sera étendu à l’ensemble des écoles du pays, a annoncé le président russe.

Le chef de la fraction du parti LDPR (libéral-démocrates) à la Diète d'État (chambre basse du parlement russe) Igor Lebedev a qualifié « d'absolument justes » les initiatives du président Medvedev. Le parti proprésidentiel Russie unie n'a pas encore réagi à cette décision, mais il est réputé pour ses liens étroits avec l'Église orthodoxe russe.

Le premier vice-président du Parti communiste Ivan Melnikov craint que les popes n'évincent les vrais enseignants des écoles. « Or, nous nous opposons à l'ingérence des institutions ecclésiastiques dans l'activité des institutions laïques », souligne M. Melnikov. Les tentatives d'ingérence sont entreprises depuis les années 1990, et toujours à l'initiative du pouvoir, a pour sa part déclaré Sergueï Ivanenko, membre du parti Iabloko, qui estime que le pouvoir cherche à obtenir ainsi un contrôle supplémentaire sur les citoyens par le biais de l'Église.

Le patriarche Cyrille, chef de l'Église orthodoxe russe, a félicité le président Medvedev pour son projet: « Le libre choix [les options en réalité] permet de répondre à toutes les préoccupations souvelevées » a-t-il ajouté.

À l'heure actuelle, il n'existe pas de programme national d'enseignement religieux dans les écoles publiques russes qui sont « laïques », l'enseignement religieux ayant été aboli depuis la Révolution de 1917.

« Je crois qu'il faut souligner l'importance fondamentale du principe » de la séparation de la religion et de l'État, a déclaré M. Medvedev lors de sa rencontre à sa résidence de Barvikha près de Moscou avec des chefs religieux orthodoxes, musulmans, juifs et d'autres religions.

Devinette

vendredi 17 juillet 2009

Texte pro-ECR dans Prions en Église : peu de désabonnements

« Philippe Vaillancourt » du carnet Crayon et goupillon revient sur le texte pro-ECR du Prions en Église.
Jean Renaud de la revue Égards (qui se présente comme une revue de la « résistance conservatrice ») s’en est pris aux responsables du Prions en Église : « Dans son édition du 7 juin dernier, le Prions en Église, qui a fait montre une nouvelle fois de son manque de jugement, a cru bon de se mettre au service de l’État en publiant un texte d’une rare médiocrité », a-t-il avancé.
Il faut insister sur l'indigence et la vacuité intellectuelles de ce texte publié complaisamment dans Prions en Église.
Il ajoute plus loin que « Jacques Lison, le directeur de Prions en Église, et son équipe ont suffisamment profité de la parole de Dieu et de la liturgie catholique pour leur travail de sape idéologique. » (« Prions en Église au service de l’État », Égards no. 23, 19 juin 2009).

Le blogue québécois Pour une école libre au Québec a également vilipendé le travail de l’équipe de Novalis en publiant une note intitulée Désinformer les paroissiens : parti-pris de Prions en Église. On y parle du texte du 7 juin comme d’une « profession de foi pro-ECR » et on propose une critique presque phrase par phrase du texte de Yves Roy.

Du côté de Prions en Église, on rétorque que de telles prises de positions n’ont pas eu d’impact statistique sur les abonnements.
Ceci pourrait s'expliquer simplement : les catholiques bien informés ne lisent plus Prions en Église et les abonnements sont surtout annuels.

Mais il faudra insister et tenir à l'œil cette revue très particulière (voir le texte de Jean Renaud pour d'autres parti-pris partiaux de cette revue « liturgique »).
Le texte paru le 7 juin, au moment même où l’année scolaire tirait à sa fin et où des procès impliquant le cours ECR défrayaient la manchette à Drummondville et à Montréal, était planifié depuis la fin de l’été 2008.
Humm. Planifié par qui ? Pas Prions en Dieu quand même ? Il s'agirait alors d'une commande ?

Le document a été envoyé à l’équipe du Prions en Église le 15 décembre dernier.
Après la manifestation anti-imposition ECR dans les rues de Montréal en octobre 2008, largement reprise par les médias. Voir ici et .

Et malgré cette controverse, Prions en Dieu a décidé de publier ce texte.
Aux yeux de Jacques Lison, directeur des revues religieuses, Novalis, et directeur du Prions en Église, la contestation vient d’un groupe restreint mais bruyant : « J’ai reçu environ cinq courriels.
Parions que peu de lecteurs de Prions en Église écrivent d'habitude sur le contenu de ce fascicule. Mais, visiblement, il faudra insister et faire « œuvre de pédagogie » comme disent les milieux de gauche quand on leur fait remarquer que la majorité silencieuse se tait.
On a voulu nous prêter des intentions que nous n’avons pas », explique-t-il en rappelant que le rôle de Prions en Église n’est pas d’entrer dans des débats passionnés. « Nous nous mettons au service de la foi, des gens et de la liturgie d’ici », fait plutôt valoir Jacques Lison.
M. Lison serait-il un pince-sans-rire ? Publier un texte partisan pro-ECR pour se mettre au service de la liturgie ? Publier un texte sans nuance pour se mettre au service de la foi alors que les évêques du Québec n'ont accepté qu'à reculons l'imposition du cours d'éthique et de culture religieuse. Cela alors que la Congrégation pour l'éducation catholique dans une déclaration de son préfet et, indirectement, dans une lettre circulaire a critiqué le cours d'éthique et de culture religieuse ?

M. Lisons voudrait abuser les gens mal renseignés qui font encore confiance à son bulletin qu'il ne dirait rien d'autre.
De l'aveu du directeur du Prions en Église, il est difficile de plaire à tous les catholiques avec le Prions en Église. Un texte trop mou ou goût de certains peut tout aussi bien être perçu comme étant trop dur au goût des autres, rendant l'exercice hautement délicat.
Alors, pourquoi ne publier qu'un texte partisan médiocre en faveur de l'imposition du controversé cours ECR et refuser comme cela lui a été suggéré de publier un texte plus modéré par un théologien qui s'est penché sur la question ?

Prions en Église, propriété de Bayard Canada, appartiendrait aux Augustins de l'Assomption.

Voici des adresses où se plaindre courtoisement :

jacques.lison@novalis.ca,
novalis@interlog.com,
prionseneglise@novalis.ca,
sac@novalis.ca,
assunzione@mclink.it,
dalzon@lemontmartre.net.

Nous suggérons une copie à votre évêque et curé locaux. Il existe d'autres options en matière de missels « jetables ».

mercredi 15 juillet 2009

Reportage en neuf langues sur l'affaire du collège Loyola contre le Monopole de l'Éducation du Québec



Le reportage de Télévision Sel + Lumière sur la cause opposant le collège Loyola au Gouvernement du Québec au sujet de l'imposition du cours d’Éthique et culture religieuse a été adapté par le service de nouvelles catholiques internationales H2ONews.

Il est disponible en ligne en 8 langues étrangères (en plus du français) dès aujourd’hui.

Italiano Español English Português Deutsch Magyar 中文 العربية

Les peuples sans histoire sont des peuples sans avenir, estime Mgr Bruguès


ROME, Lundi 13 Juillet 2009 (ZENIT.org) - Le secrétaire de la Congrégation pour l'éducation catholique a exprimé son inquiétude devant la diminution, voire la disparition des « matières de mémoire » comme l'histoire ou les langues anciennes, dans certaines écoles, la vitalité de la mémoire étant « la condition de tout progrès humain ».

Le 11 juillet, L'Osservatore Romano a relayé certains passages d'une intervention de Mgr Jean-Louis Bruguès, secrétaire de la Congrégation pour l'éducation catholique, publiés dans les Actes de la conférence internationale pour l'éducation catholique et par l'association internationale des instituts de sciences de l'éducation.

« Comment ne pas distinguer le danger qui menace les sociétés où les écoles voient diminuer, jusqu'à disparaître, les matières de mémoire, comme l'histoire, les langues anciennes, l'art, la philosophie et la culture générale ? », se demande ainsi Mgr Bruguès.

A ses yeux, « l'individu touché par l'amnésie ne sait plus qui il est ». « Il devient incapable de donner une direction à son existence », ajoute-t-il. « La même chose vaut pour les nations : les peuples sans histoire sont des peuples sans avenir ». « La vitalité de la mémoire est la condition de tout progrès humain ».

« Reconnaissons ici un des premiers défis que la modernité pose à nos civilisations », ajoute le haut prélat français. « S'il est vrai que le passé est moralement vide, s'il ne contient aucun message, aucune leçon recevable par un esprit moderne, aucun ‘programme' diraient les généticiens, alors nous sommes condamnés à revivre les mêmes expériences et les mêmes erreurs ».

« Nous nous obligeons nous-mêmes à accomplir de continuels retours... en arrière », explique-t-il enfin, soulignant que « toutes les générations ne possèdent pas le génie suffisant pour redécouvrir la roue tous les 25 ans ».

Suite ici.

mardi 14 juillet 2009

Pierre Foglia : le fils d'un ami est devenu un parfait athée après deux mois de cours ECR... Tant mieux !

Un billet du NIC me rappelle une chronique confuse de Pierre Foglia dont nous avions déjà parlé au sujet du cours d'Éthique et de culture religieuse :
Moi, parce que je connais bien les jésuites, je dis que c'était surtout pour sauver le cul du petit Jésus à l'école. Mieux valait partager le cours de religion avec les petits musulmans, les petits juifs et les petits born again haïtiens que pas de cours de religion du tout. J'en parlais avec un ami il n'y a pas cinq minutes.

— Qu'est-ce tu fais ??

— Ma chronique.

— Sur quoi ??

Je le lui dis.

Alors lui ? :

— Je crois que t'es largement dans les patates.

Et de me donner l'exemple de son fils de 11 ans ? : en quelques mois, ce cours-là en a déjà fait un parfait athée. Tant mieux.

Après « Youpi, ma religion ! », « Ma religion de rêve »

Après l'activité « Youpi, ma religion ! » des éditions LIDEC, voici « Ma religion de rêve » d'une source indépendante (la Commission scolaire des chênes).

Situation d'apprentissage et d'évaluation « Ma religion de rêve » utilisée en secondaires I et II dans la Commission scolaires des Chênes


Cette SAÉ (situation d'apprentissage et d'évaluation) est utilisée en secondaires I et II dans la Commission scolaires des Chênes (région de Drummondville).

Nous reproduisons ci-dessous, pour mémoire, la SAÉ « Youpi, ma religion à moi ! » proposée en 1re année du secondaire par les cahiers d'activités LIDEC Partons à l'aventure. Plus de détails sur cette activité ici et .

Page 89 du cahier d'activités Partons à l'aventure pour la 1re année du 1er cycle du secondaire des éditions LIDEC


Glânée sur Youtube, cette vidéo d'un projet ECR d'élèves du Collège Sainte-Anne (celui-ci utilise bien les manuels LIDEC en ECR) qui traite de la religion monothéiste des « judoïtes » dont le dieu serait l'acteur de films d'action Chuck Norris :



[

Qu'est-ce qu'on se marre !

Il faut dire que l'on semble s'amuser aux cours d'ECR de 3e secondaire au collège Sainte-Anne (voir la galerie).


En pjyama avec les peluches au collège, le ridicule ne tue plus





On remarquera l'épée, la cape et, sur la table drapée, le crâne et les bougies très wiccan.

]

lundi 13 juillet 2009

Cahier ECR : « Beaucoup de travail à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels »

Situation d'activité d'éthique et de culture religieuse sur l'homosexualité pour les jeunes de Secondaire II (13-14 ans).

Chaussures de « fif »

Le tout commence par une bande dessinée caricaturale sur un jeune garçon considéré comme un homosexuel (sans qu'on sache vraiment pourquoi, si ce n'est à cause de chaussures de « fif ») qui se fait agresser par un groupe (très métissé pour être politiquement correct) de jeunes garçons violents et visiblement pas très futés.

Page 95 du cahier d'activités Voyage vers les valeurs pour la 2e année du 1er cycle du secondaire des éditions École nouvelle



Reproduire le discours activiste

Suit quelques pages plus loin une activité intitulée « Espèce d'homo ! » qui reprend en introduction les statistiques et explications des groupes de défense des homosexuels et pointent vers de sites comme la Fondation Émergence (« promouvoir l'épanouissement des personnes homosexuelles ») et du GRIS (auteur du guide Démystifier l’homosexualité, ça commence à l’école).

Incompréhension de la position chrétienne ?

Puis, cette appréciation assez partiale : « De leur côté, il semble qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels, lesbiennes et bisexuels [NDLR : et les transsexuel(le)s ? Cette discrimination est intolérable !] comme des êtres à part entière dans la communauté des personnes que Dieu aime. »

Et on voudrait avec de telles affirmations que les jeunes adolescents comprennent ce que disent les religions ! Le christianisme, par exemple, accepte les homosexuels comme des êtres à part entière, mais dénonce les actes homosexuels. C'est un péché, comme de voler (mais les voleurs sont des personnes à part entière, voir le Christ sur la croix). Trop subtil pour ce cahier apparemment.

Page 133 du cahier d'activités Voyage vers les valeurs pour la 2e année du 1er cycle du secondaire des éditions École nouvelle



En groupe : établir plan d'action pour accepter les homos avec leur différence

Enfin, le travail de groupe (bonjour la pression sociale !) où l'on demande aux écoliers « d'interroger une personne homosexuelle sur le rejet dont elle a été ou est encore victime ».

On demande pour finir d'« établir un plan d'action pour que cesse la discrimination contre les homosexuels et les accepter avec leur différence. » Faudra-t-il qu'un chrétien qui réprouve les actes homosexuels dise que faire pour accepter ces actes (qui font la différence entre les homosexuels et les hétérosexuels) ?

Ne parlons pas du fait que le mot discrimination n'est nulle part défini, ni pourquoi certains comportements ne pourraient pas être récompensés (discriminer c'est choisir). C'est l'origine des lois favorisant le mariage hétérosexuel : récompenser les unités sociales fécondes qui assurent la reproduction de la société. Aujourd'hui, l'État québécois discrimine, par exemple, en faveur des femmes qui retournent au travail et confient leurs jeunes enfants à des tiers (les garderies fortement subventionnées par l'État) et pénalisent fiscalement les femmes au foyer qui gardent elles-mêmes leurs enfants. Et si on se penchait sur ce type de discrimination nettement moins marginal ?

Page 134 du cahier d'activités Voyage vers les valeurs pour la 2e année du 1er cycle du secondaire des éditions École nouvelle

Cahier ECR : « je suis un garçon, une fille, je ne sais pas encore »

Trouvé sur une fiche de « découverte de soi » tiré d'un cahier d'éthique et de culture religieuse publié par les éditions École nouvelle pour le secondaire II (13-14 ans).

On demande à l'élève de préciser son identité sexuelle, on propose comme choix aux enfants : Je suis un garçon, je suis une fille, je ne sais pas encore...

Bonjour la théorie du genre.

En effet, la théorie du genre affirme que la sexualité est une construction sociale et personnelle, on forme sa propre sexualité : on devient homme, femme; on ne naît ni homme, ni femme. Il s’agit donc de l'idéologie de la construction sociale du rôle sexuel, cette théorie sert souvent à légitimer l’homosexualité et la transsexualité.

Page 10 du cahier d'activités Voyage vers les valeurs pour la 2e année du 1er cycle du secondaire des éditions École nouvelle



La justice espagnole avait condamné la diffusion de cette théorie du genre dans les écoles andalouses : « La diffusion par l'État à travers le système éducatif de l'idéologie dite du genre contrevient à l'article 27. 3 [de la Constitution] ».

jeudi 9 juillet 2009

Décrochage scolaire : 200 millions de $ sans résultat significatif

La stratégie adoptée par le Monopole de l'Éducation du Québec pour lutter contre le décrochage scolaire ne donne pas les résultats attendus, selon une analyse préliminaire dont le quotidien Le Devoir rapporte les grandes lignes jeudi.

Selon le travail des chercheurs, le principal outil du gouvernement provincial pour lutter contre le décrochage depuis 2002 n'a pas permis d'accroître de façon significative la persévérance scolaire au Québec.

Selon la même source, Québec a investi plus de 200 millions de dollars sur sept ans dans la stratégie d'intervention Agir autrement (SIAA), sans enregistrer de baisse notable du décrochage scolaire.

Le document préliminaire a été produit par l'équipe d'évaluation de la stratégie, dirigée par le professeur Janosz, de l'Université de Montréal et la Coordination des interventions en milieu défavorisé du ministère de l'Éducation.

Les taux de réussite des années précédentes ne permette pas d'observer de différence statistiquement significative entre les écoles ayant bénéficié de la SIAA et d'autres écoles-pilotes. Selon Le Devoir, bien que la stratégie anti-décrochage ne semble pas avoir eu un effet d'ensemble sur la réussite scolaire des élèves, l'équipe université embauchée par le Monopole entend raffiner l'analyse au cours des prochains mois en mesurant plus précisément les résultats dans les écoles où l'implantation de la mesure a été mieux réussie.

Québec a investi entre 25 et 31 millions par année depuis sept ans pour soutenir les quelque 260 écoles secondaires les plus défavorisées. La stratégie a été étendue en 2007 à près de 567 autres écoles primaires situées en milieu défavorisé, avec un montant additionnel annuel de 12 millions.

Le Monopole de l'Éducation cible depuis sept ans des établissements scolaires en milieu défavorisé auxquels elle accorde des investissements spécifiques. C'est ainsi que l'an prochain, Québec compte injecter un total de 43,5 millions dans cette stratégie.

mercredi 8 juillet 2009

Détails sur le premier procès ECR (Drummondville)

On trouvera ci-dessous des renseignements et comptes rendus concernant le premier procès intenté contre une commission scolaire et le ministère de l'Éducation relatif à l'imposition du cours d'Éthique et de culture religieuse.

Pour le second procès ECR (Loyola c. Michelle Courchesne), voir ici.

LA REQUÊTE EN JUSTICE (pdf, première page caviardée pour protéger l'identité des enfants, conformément à la décision du juge Dubois).

Lieu : Palais de justice de Drummondville

1680, boulevard Saint-Joseph
Drummondville (Québec) J2C 2G3

Heures : de 9 h 00 à 17 h 00


LUNDI 11 MAI

Preuve de la demande (les parents)

La salle était comble, la mère et deux témoins experts (Guy Durand et Louis O'Neill) ont témoigné.

L'ainé des enfants tombe dans les pommes.

Gagnant de la citation du jour : Me Boucher : « Madame, si vous voyez une femme avec un col romain, n'allez-vous pas conclure qu'il s'agit d'une catholique ? »

MARDI 12 MAI

Preuve de la demande (fin)

Preuve de la défense (Commission scolaire) et de l’intervenante (Procureur général du Québec)

Témoignage de David Mascré (expertise ici), début du témoignage de Jacques Pettigrew, la torpeur envahit la salle.

Gérard Bouchard : pas de réelle crise, mais il faut imposer énergiquement le cours ECR.

Citation du jour, gagnant David Mascré : « Que ton oui soit oui et ton non soit non ».

MERCREDI 13 MAI

Preuve de la défense (Commission scolaire) et de l’intervenante (Procureur général du Québec)

Jacques Pettigrew, mission : édulcorer, aseptiser le programme ECR devant le tribunal.

Le responsable du cours au MELS et ses activités professionnelles « oubliées » sous serment.

Georges Leroux, le pluraliste jacobin.

Georges Leroux, le pluraliste messianique.

Coup de théâtre au tribunal, le théologien qui veut que l'Église vive sa Pâques, Gilles Routhier, interrompt son expertise.

La citation du troisième jour du procès est venue de Gilles Routhier : « Je dois obéissance à Mgr Ouellet, mon évêque, j'en ai fait la promesse. »

JEUDI 14 MAI


(Relâche)


VENDREDI 15 MAI

Plaidoiries prévues initialement, elles seront écrites, voir calendrier ci-dessous.

Fin du contre-interrogatoire de Gilles Routhier, l'« expert » décrédibilisé

Grand dérangement de journalistes pour authentifier les déclarations de la ministre Courchesne.

Versé en partie au dossier, rapport Caldwell, Il n'y a pas de besoin urgent et réel.

Le gagnant de la citation du jour, Gilles Routhier : pas de cours ECR dans la C.S. Kativik (Grand Nord).


CALENDRIER

  1. Jusqu'au 29 mai 16h30, plaidoirie des avocats des parents ;
  2. jusqu'au 19 juin 16h30, plaidoirie des avocats représentant la C.S. et le ministère ;
  3. jusqu'au 8 juillet 16h30, réplique des avocats des parents (la première partie porte surtout sur le fait que la décision de la Commission scolaire a été prise sous la dictée d'un tiers ce qui la rend illégale, la deuxième partie qui prend la forme d'un tableau synoptique porte sur le préjudice grave encouru et les arguments du ministère pour justifier son monopole qui n'admet aucune exemption au programme ECR). On trouvera ici un tableau synoptique consolidé (non soumis au juge pour des raisons de concision) qui reprend, à gauche, l’argument des avocats du Monopole de l'Éducation et, à droite, la réplique des avocats des courageux parents.

lundi 6 juillet 2009

Article de
Pour une école libre recommandé par Mark Steyn

Le célèbre chroniqueur de Maclean's et autres journaux, Mark Steyn, a eu la gentilesse de recommander un de nos articles : « Extirper l'hérésie et le blasphème ». Mark Steyn résume ce billet : « This is a very sound overview of the Canadian "human rights" fiasco ».

Résultat : plus de 560 personnes ont visionné cette seule page ce lundi, formant par là plus de 55 % des visiteurs uniques de ce jour.

Hausse de 18 % de la natalité en Russie en 2008

Malgré des conditions économiques difficiles, la Russie a vu la naissance de prés de 700 000 bébés depuis début 2009, a annoncé lundi aux journalistes Tatiana Golikova, ministre russe de la Santé et du Développement social.

« Le fait qu'il y ait eu en cinq mois 699 900 naissances est de bon augure, c'est plus qu'au cours de la même période de l'année passée, période qui avait précédé la crise », a indiqué la ministre russe.

Mme Golikova a précisé qu'au terme de l'année 2008 la natalité en Russie avait augmenté de 18 %, pour porter le nombre de nouveau-nés à 1 717 000.« Selon les estimations préliminaires, le taux de fécondité 2008 pourrait se chiffrer en Russie à 1,5 enfant par femme en âge de procréer, autrement dit, se rapprocher du niveau européen [et québécois] moyen », précise le communiqué du Rosstat. Rappelons que le taux de fécondité synthétique s'était effondré jusqu'à 1,19 enfant par femme en l'an 2000.

Si le nombre absolu de naissance augmentent beaucoup, ces succès s'expliquent surtout par la structure démographique de la population qui compte beaucoup de femmes en âge de procréer (20 à 29 ans).

Il faut cependant noter que la Russie a mis en place une politique nataliste universelle (contrairement au Québec). Dans son discours au Conseil de la Fédération en mai 2006, l'ex-président Vladimir Poutine a confirmé la mise en place d'une politique nataliste. Cette politique permettrait notamment aux mères de bénéficier d'une « prime de maternité » conséquente (250 000 roubles, soit 10 000 $, pour la naissance d'un second enfant et 300 000 roubles (12 000 $) pour le troisième). De plus, depuis février 2006, des « certificats de naissance » ont été introduits dans les maternités : remplis lors de la naissance d'un enfant, ils permettent à la mère de toucher sa « prime de maternité », et à la sage-femme de bénéficier d'une « prime d'assistance » de 10 000 roubles (450 $) pour chaque enfant né dans son service.

[Notons que le nombre de naissances au Québec, pour les deux derniers mois de 2009 dont nous avons les chiffres, étaient inférieurs à ces mêmes mois en 2008 marquant par là un infléchissement à la baisse de la natalité québécoise. Par contre, le premier trimestre de 2009 a vu légèrement plus de décès que dans la période correspondante de 2008.]

Québec — lente érosion du secteur public

Le monopole de l'Éducation a publié ses prévisions de fréquentation des secteurs public et privé pour l'année scolaire 2009-2010.

La prévision s'établit à 124 832 élèves dans le privé et 863 681 élèves dans le public.

À la suite de la contraction démographique du Québec, les effectifs totaux continuent de décroître en termes absolus.mais alors que la décroissance du secteur public serait de 2,1 % avec 18 246 élèves en moins qu'en 2008-2009, le secteur privé ne devrait décroître que de 0,1 % avec 104 élèves en moins.

Évolution de la fréquentation des deux secteurs

Année scolairepublicprivé
2003-200489,4 %10,6 %
2004-200589,0 %11,0 %
2005-200688,6 %11,4 %
2006-200788,2 %11,8 %
2007-200887,9 %12,1 %
2008-200987,6 %12,4 %
2009-201087,4 %12,6 %


Le privé économise de l'argent à l'État

Le secteur public coûte 6,6 milliards de $ au Trésor public alors que ce montant s'élève à 465,5 millions de $ pour le privé.

Chaque élève inscrit au privé subventionné coûte aux contribuables 60 % des coûts associés aux enfants inscrits dans le public. Il existe également des écoles privées au Québec qui ne reçoivent aucune subvention.

Chaque élève inscrit au privé permet donc de dégager des fonds supplémentaires pour éduquer les élèves du public.

Quelle est la réaction des syndicalistes ?

Qu'on leur coupe les vivres !

La Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) est revenue à la charge et a demandé une fois de plus que le gouvernement québécois cesse de subventionner les écoles privées. « Ce qu'on souhaite dans un premier temps, c'est un gel du financement accordé aux écoles privées » indique le porte-parole de la FCSQ Jean-Pierre St-Gelais. « Dans un deuxième temps, le gouvernement pourrait diminuer graduellement le financement pour, éventuellement, l'abolir complètement [NDLR: pléonasme] », dit-il.

dimanche 5 juillet 2009

École québécoise : le zéro disparaît, la plus basse note est parfois de 24 %

En septembre 2007, à la suite d'un tollé dans la population, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a fait disparaître les lettres et les cotes dans le bulletin pour les remplacer par les pourcentages. Mais les enseignants peuvent continuer d'évaluer leurs élèves avec des lettres, qu'il faut ensuite convertir en chiffres.

C'est ainsi que le zéro a été évacué de plusieurs grilles de conversion, qui varient d'une commission scolaire et même d'une école à l'autre. Selon le Soleil, à la commission scolaire de la Capitale par exemple, la plus basse note possible, qui correspond à la lettre E, est 24 %.

Selon le Professeur masqué qui aurait eu accès à un tableau de correspondance pour une autre commission scolaire, la transposition devait se faire de la sorte :

0 à 28 % = E = 28 %
29 à 36 % = E+ = 36 %
37 à 44 % = D = 44 %
45 à 52 % = D+ = 52 %
53 à 60 % = C = 60 %
61 à 68 % = C+ = 68 %
69 à 76 % = B = 76 %
77 à 84 % = B+ = 84 %
85 à 92 % = A = 92 %
93 à 100 %= A+ = 100 %

Il ajoutait que la conversion de la cote en pourcentage se fait quasi systématiquement à la hausse : « Cela vous surprend-il? Entre 53 et 60 %, il y a un monde, je crois. Mais dans l'œil de l'administrateur scolaire, à 53 %, tu passes ! »

Comment ? Grâce à une pondération administrative : « En langage clair, la direction de son école a la possibilité de faire varier cette pondération de 0 à 30 % de la note finale de l'élève. Bref, la direction s'immisce dans l'évaluation professionnelle des enseignants. En se basant sur quoi ? On ne le sait pas. S'assurer qu'il y ait le moins d'échecs possibles ? Contrebalancer l'effet négatifs d'examens mal foutus ? »

À la commission scolaire de la Capitale, la grille de conversion est calquée sur celle proposée par le ministère de l'Éducation, explique le directeur adjoint des services éducatifs, Roger Delisle, qui minimise la disparition du zéro. « L'enseignant porte un jugement sur l'ensemble de l'année. Ce serait très étonnant qu'on mette à l'élève un zéro dans ces circonstances », dit-il.

Toutefois, certains élèves sont eux-mêmes étonnés comme le rapporte Andrée Turbide, Syndicat de l'enseignement des Deux Rives. « Les élèves disent aux profs : Ça ne dérange pas, même si j'écris rien dans mon examen, je vais avoir 32 % ? »

Redoublement quasi inexistant

Par ailleurs, même si un élève obtenait un zéro dans son bulletin, rien n'indique qu'il redoublerait. Même si le redoublement est dorénavant permis par le Monopole de l'Éducation, il reste quasi inexistant dans les écoles du Québec. En 2007-2008, 2 % des élèves du primaire ont redoublé, selon les chiffres du ministère.

Une des raisons moins nobles de ce redoublement : le coût associé à celui-ci.

Dans certaines écoles secondaires, le nombre d'élèves qui redoublent est limité. « La direction nous a avertis qu'il y avait seulement 14 places pour des doubleurs », raconte un professeur de français de deuxième secondaire, qui a préféré que le Soleil ne l'identifie pas. « Qu'est-ce que je fais si j'ai 70  élèves qui coulent ? »

Et puis, il suffit parfois d'une simple intervention des parents pour éviter le redoublement. Une enseignante de Québec en a fait l'expérience avec son beau-fils. Elle n'a fait que poser quelques questions sur les résultats de l'élève et la direction lui a tout de suite proposé de le faire passer.

samedi 4 juillet 2009

L'utilité de la glorification des Premières Nations

Billet intéressant de Carl Bergeron qui évoque le cours ECR.

Y. Berthou. SPECTACLE — AU CŒUR DES FABLES ET DES TRADITIONS DES PREMIÈRES NATIONS, Le Devoir, 5/7/2009.
Véritable plaidoyer, Kiugwe invite au respect et à la reconnaissance des Premières Nations du Québec — Innus [Montagnais], Mohawks [Agniers], Cris, Algonquins, Atikameks, Inuits [Esquimaux], Abénaquis, Hurons-Wendats, Malécites, Naskapis, Micmacs –, mais aussi du monde entier. En préambule, le conteur rappelle que «l’homme blanc est venu avec sa religion, ses maladies et il a pris nos terres». Grâce à une mise en scène efficace, avec ses jeux de lumière et une occupation intelligente des lieux, les spectateurs plongent sans retenue dans cet univers. «Les projections imposantes, la finesse de la lumière et les effets spéciaux créent la magie nécessaire pour que ces mythes et légendes des Premières Nations touchent le cœur du spectateur», se félicite le metteur en scène, Jacques Crête.

La métissolâtrie est de saison, et les Tartuffes accourent pour enfiler les nouveaux habits de la bigoterie. On sait que le cours ECR consacre une partie démesurée de son programme à l’enseignement des si précieuses traditions autochtones, présentées — de façon assez divertissante, il faut bien le dire – comme des prophéties écologistes d’avant-garde en comparaison de la science arrogante et pollueuse de l’homme blanc… On me permettra de souligner que la glorification des “traditions millénaires” autochtones doit toujours s’en remettre à une condamnation sans partage de l’arrivée de l’homme blanc sur “l’île de la Tortue” pour susciter un intérêt qu’elle serait d’ailleurs bien incapable de susciter par elle-même.

Si ce n’était pour déverser tout notre fiel à l’encontre de l’héritage occidental, personne ne s’intéresserait aux “Premières Nations”.