mercredi 5 décembre 2012

L'agence de presse américaine Associated Press a décidé de ne plus utiliser le terme « homophobie »

L'agence de presse américaine Associated Press a décidé de ne plus utiliser le terme « homophobie » ainsi que, notamment, les mots « islamophobie » ou « nettoyage ethnique ».

L'AP les a enlevé de son Guide de style d'écriture, une référence pour les médias américains. Il est donc fort possible que d'autres médias lui emboîtent le pas.

Le Guide de style explique que « -phobie » signifie « une peur irrationnelle, incontrôlable, souvent une forme de maladie mentale », le terme ne devrait pas être utilisé dans « des contextes politiques ou sociaux », rapporte Politico. Dave Minthorn, en charge des règles de l'Associated Press, explique au site:

« L'homophobie particulièrement, ça ne va pas. C'est attribuer une maladie mentale à quelqu'un, et ça suggère que nous avons des informations que nous n'avons pas. Ça ne semble pas correct. À la place, on utilisera des termes plus neutres : anti-gay, ou quelque chose de ce genre [...] Nous voulons être précis et justes et neutres dans notre langage. »
Nombre de mentions d'homophobie (et mots dérivés)

  • sur les sites gouvernementaux québécois :  1290
  • La Presse.ca : 3340
  • Le Devoir : 1330
  • Radio-Canada.ca : 2730
  • PQ.org : 30
  • PLQ.org : 3
  • Coalitionavenirquebec.org : 0
  • Quebecsolidaire.net : 1770




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Espagne — Madrid engage la bataille linguistique avec la Catalogne et le Pays Basque

Le gouvernement espagnol compte renforcer son contrôle sur l’éducation, une compétence jusqu’ici partagée avec les communautés autonomes.

Le projet de réforme de l’éducation prévoit d’imposer à la Catalogne la mise en place de cursus scolaires en castillan.

Comment est organisé l'enseignement en Catalogne ?

Dès les premiers pas de son autonomie, à la fin des années 1970, la Catalogne a mené une vaste politique en faveur de la généralisation et de la normalisation du catalan, resté très vivant, bien qu’invisible en raison de son interdiction sous le franquisme. « La Catalogne a fait le choix d’un modèle de société, avec une école de l’intégration au travers d’une politique de l’immersion linguistique », rappelle le politologue Gabriel Colomé. Tous les élèves de Catalogne ont, depuis lors, un enseignement dispensé en catalan, avec des cours en castillan. Ce qui permet de pérenniser la langue minoritaire, épine dorsale de la nation catalane.

« Cela fait aussi du catalan la langue et le projet de vie communs pour tous les habitants. Chacun, d’où qu’il vienne, peut garder son identité, sa langue et sa culture, tout en faisant partie d’une même communauté », plaide Josep-Anton Fernandez, l’un des responsables de l’ONG de défense de la langue Plataforma per la llengua. Résultat : 78 % des résidents en Catalogne parlent le catalan ; les élèves obtiennent des résultats aux examens en castillan comparables à ceux des autres régions espagnoles et les Catalans, bilingues catalan-castillan, passent de l’un à l’autre en permanence.

Que changerait le projet de loi ?

Le ministre espagnol de l’éducation, José Ignacio Wert, sociologue réputé, marqué à droite, proche de l’ancien chef de gouvernement José Maria Aznar, entend bien donner corps à ses convictions : le 10 octobre dernier, il avait déclaré qu’il était temps « d’espagnoliser les élèves catalans ». Son projet de loi sur « l’amélioration de la qualité éducative », dévoilé en début de semaine, incarne la vision dite « centraliste » et « espagnoliste » du gouvernement dirigé par le Parti populaire.

Il prévoit de renforcer le pouvoir de l’État en matière de contenus scolaires, l’éducation étant jusqu’à présent une compétence partagée entre l’État et les communautés autonomes et une source permanente de frictions avec la Catalogne, très soucieuse de ses prérogatives en la matière. En l’occurrence, le projet de réforme envisage de « rééquilibrer » les enseignements en catalan et castillan, de créer des écoles en castillan et d’organiser un baccalauréat sans épreuve de catalan.

« Le texte a été reçu comme une bombe en Catalogne », affirme Xavier Arbos, professeur de droit constitutionnel à l’université de Barcelone. « L’arrêt de la Cour constitutionnelle de juin 2010, qui a annulé des pans entiers du nouveau statut d’autonomie, a affaibli la politique d’immersion linguistique de la Catalogne », explique le juriste, tout en estimant que la situation, juridiquement complexe, promettait d’ouvrir une nouvelle période de contentieux entre l’Espagne et la Catalogne.

« Ce projet caricatural ne restera pas en l’état, mais il lance le débat pour affaiblir le catalan », redoute le sociologue Jordi Vives. En réaction, la Generalitat (gouvernement et parlement catalan) a boycotté hier la réunion ministérielle sur la politique universitaire. Son président, Artur Mas, a dénoncé « la claire offensive » de Madrid et annoncé la tenue d’un sommet sur le sujet le 12 décembre. Un appel à manifester a été lancé pour le 13 décembre. Le ministre Wert a, quant à lui, convoqué une nouvelle réunion le 19 décembre.

Vives réactions au Pays basque : les langues régionales moins importantes que l'anglais ?

Cette annonce a provoqué de vives réactions au Pays Basque. « Ségrégationniste, rétrograde, centralisatrice », la conseillère à l’Education du gouvernement de Gasteiz, Isabel Celaa (PSE, socialiste) n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. L’avant-projet de la loi organique pour l’amélioration de la qualité de l’éducation relègue la langue basque au troisième rang dans l’importance attribuée aux matières enseignées.

Le basque, comme le catalan, ferait partie des matières de « spécialité », elle passerait donc derrière les matières « obligatoires » et les matières « spécifiques ». Les langues locales deviendraient moins importantes que les langues étrangères qui seraient, elles, des matières “spécifiques”. Or, le basque est, au même titre que l’espagnol, officiel en Gispucoa, Biscaye et l'Alava.

Sources : La Croix et Le Journal du Pays basque




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Le jugement défavorable de la Cour d’appel à l’égard de l'école Loyola : un mépris pour les institutions confessionnelles selon l'APCQ

Montréal, le 5 décembre 2012. Par son jugement rendu le 4 décembre 2012, la Cour d’appel renverse le jugement favorable de la Cour supérieure de Montréal, qui reconnaissait à l'école secondaire Loyola le droit d’enseigner un programme équivalent plutôt que le programme obligatoire Éthique et culture religieuse (ÉCR).

Ce jugement permettra au gouvernement québécois d’asseoir encore mieux son monopole totalitariste sur l’éducation des jeunes québécois, selon l'Association des parents catholiques du Québec (APCQ).

Loyola revendiquait le droit de dispenser un programme équivalent à ÉCR dans une perspective catholique.

L'école a largement démontré en Cour supérieure que son programme présente avec plus de profondeur et de compréhension les religions du monde et qu’il réalise depuis de nombreuses années les mêmes objectifs, soit la « poursuite du bien commun » et « la reconnaissance de l’autre » que ceux annoncés dans le cours ministériel.

Ce jugement de la Cour d’appel reconnait dans les faits la confessionnalité comme critère possible de discrimination pour la reconnaissance de l’équivalence, en matière de programme scolaire. L'équivalence étant refusée à Loyola essentiellement à cause de la perspective confessionnelle du programme de remplacement.

L’argument de la laïcisation apparaît comme un alibi, surtout à l’égard d’une école de religion catholique dont les valeurs civilisatrices de notre société ont été rappelées en Cour supérieure par Loyola.

Les droits fondamentaux de liberté de religion, de même que les droits des parents, n’ont pas été reconnus à cette école privée catholique, ni aux quelques 600 parents qui ont demandé l’exemption du programme gouvernemental en faveur de celui de Loyola.

De plus, ce jugement contredit de façon flagrante les prétendues visées au pluralisme du programme gouvernemental ÉCR, en coupant les ailes du pluralisme authentique, en écrasant la liberté pédagogique d’une institutions scolaire.

L'Association des parents catholiques du Québec (APCQ) et sa section de Montréal déplorent le fait que partout au Québec, les jeunes de 6 à 16 ans seront initiés à un ensemble amalgamé de religions, croyances, mythes et légendes. La présidente de l'APCQ, Jean Morse-Chevrier, rappelle que cet enseignement est fait de façon à dévaloriser la religion par son approche phénoméniste et relativiste. Elle affirme que le jugement vient donner encore plus de force de frappe à un gouvernement qui méprise les droits religieux de ses citoyens et de leurs institutions.

Pour sa part, Me Philip Horgan, président de la Ligue catholique des droits de l'homme, souligne que ce jugement limite sérieusement le droit des parents de diriger l'éducation religieuse de leurs enfants et rend moins efficace le choix d'une école privée pour des parents qui veulent que leurs convictions religieuses soient respectées en milieu scolaire.

Ce jugement confirme le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et l’État québécois dans son pouvoir d’imposer durant 10 années de scolarisation, au nom de la laïcisation, une « religion d’État », le relativisme, selon la vice-présidente de cette même association, Marie Bourque. « Il faut espérer que cette entorse à la justice sera portée, et corrigée, en Cour suprême du Canada », soutient-elle.

-30-

Personnes contact : Jean Morse-Chevrier, 819-661-7140; Marie Bourque : 514-484-0524




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The Supreme Court decision in the Drummondville case raises a host of questions


From McGill professor Farrow's website :

The Supreme Court decision in the Drummondville case, which (unlike the Loyola case) concerned the right of parents to exempt their children altogether from State-mandated lessons in religion and ethics, was released on 17 February 2012. The Court concluded that the appellants had not proven that their religious liberty was violated by the Ministry’s refusal to exempt their children from the ERC program: "Parents are free to pass their personal beliefs on to their children if they so wish. However, the early exposure of children to realities that differ from those in their immediate family environment is a fact of life in society. The suggestion that exposing children to a variety of religious facts in itself infringes their religious freedom or that of their parents amounts to a rejection of the multicultural reality of Canadian society and ignores the Quebec government’s obligations with regard to public education. Although such exposure can be a source of friction, it does not in itself constitute an infringement of s. 2(a) of the Canadian Charter and of s. 3 of the Quebec Charter." – Deschamps, J., S.L. v. Commission scolaire des Chênes, 2012 SCC 7, par. 40

This raises a host of questions:  Was such a suggestion really being made, or were the parents merely asking that the State not interfere with their children's private religious instruction by forcing upon them what they regard as an incompatible form of instruction under the guise of religious literacy? Who should be the judge of compatibility? What is the current relation between the (declining) rights and duties of parents and the (advancing) rights and duties of the State with respect to religious literacy? What kind of literacy is the State aiming at, and under what circumstances might its aims be construed as a violation of parental rights or of religious liberty? Does "the early exposure of children to realities that differ from those in their immediate family environment," which is no doubt "a fact of life," constitute grounds for the State to enforce certain kinds of exposure? Which kinds? And is it really possible for the State to neither favour nor hinder any particular belief or belief-system (ibid., par. 32), or for its neutrality to mean that "the State cannot formally take any position on the true and the good"? What then of the Charter of Rights and Freedoms itself, or of the State's determination to define and defend "the multicultural reality"? Do these not entail such commitments?




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Loyola c. MELS — Le Monopole de l'Éducation sort renforcé

En 2008, la ministre de l’Éducation de l’époque, Michelle Courchesne, avait refusé la demande d’équivalence de l’école secondaire Loyola à Montréal arguant que le programme proposé par l’école Loyola optait pour une optique catholique et ne pouvait donc être équivalent au cours d’éthique et de culture religieuse qui impose une approche « laïque ».

Devant le refus de la ministre de lui accorder une exemption, l’école s’était adressée à la Cour supérieure. En juin 2010, la Cour supérieure avait annulé la décision de la ministre et avait autorisé l’école Loyola à y substituer son propre programme équivalent. La Cour d’appel du Québec a infirmé, mardi, la décision de la Cour supérieure et a confirmé la décision initiale de la ministre de l’Éducation.

« Le programme proposé par Loyola semble viser l’enseignement d’un contenu similaire à celui de la ministre, mais la perspective d’enseignement est sans contredit confessionnelle », écrit le juge Jacques R. Fournier, les deux autres juges Allan R. Hilton et Richard Wagner souscrivent à ce jugement. Coïncidence, Richard Wagner avait été assermenté la veille à la Cour suprême du Canada.

« Je suis d’avis que la décision de la ministre de refuser la demande d’exemption fait partie des issues possibles acceptables pouvant se justifier au regard des faits et du droit », poursuit le juge Fournier. Car il faut tenir compte « de la volonté politique affirmée qui est de déconfessionnaliser l'enseignement ». De manière assez étonnante, déconfessionnaliser l’enseignement d’une école catholique semble, pour ces juges québécois, parfaitement raisonnable.

Le juge Fournier s’appuie sur le jugement Deschamps de la Cour suprême (très critiqué voir ici, ici, iciici et et encore là.) pour affirmer que « le fait d'exposer des élèves à l'étude globale des religions, dans une perspective neutre, sans les obliger à y adhérer, ne constitue pas une atteinte à la liberté de religion. » C’est prendre pour argent comptant les prétentions du ministère sur l’innocuité de son enseignement, c’est aussi oublier que la preuve dans l’affaire S. L. contre la Commission scolaire des Chênes est différente de celle déposée dans l’affaire Loyola. Le juge Fournier peut alors conclure que « le juge [de première instance] erre en fondant son jugement sur l'opinion de l'expert Farrow. Il n'y a pas de réelle atteinte ou, du moins, elle n'est pas significative. »

Le juge Fournier n’indique pas en quoi l’expert Farrow a tort, il reprend simplement les propos de la juge Deschamps, eux-mêmes basés sur les prétentions du ministère. Il n’a aucun avis d’expert à opposer, juste l’avis de la juge Deschamps sur une autre preuve dans une autre affaire.

Le juge Fournier précise que s’il y a atteinte à la foi, elle est négligeable « car il ne s'agit que d'un cours parmi plusieurs. De plus, il n'est pas demandé à l'enseignant de réfuter les préceptes de la religion catholique, mais de s'abstenir d'exprimer son opinion ou ses convictions. » Même si ce qui est discuté est contraire aux préceptes de la religion catholique. En outre, pour le juge « cette atteinte est justifiée » parce que les objectifs du programme sont louables. Les juges de la Cour d’appel n’expliquent pas, toutefois, sur quoi ils se basent pour conclure que ce nouveau programme « laïque » serait plus efficace que l’approche confessionnelle éprouvée de l’école montréalaise dans l’atteinte de ces louables objectifs et donc pourquoi cette atteinte est justifiée.

En fin de compte, le pouvoir discrétionnaire du Ministère de l’Éducation pour décider de l'équivalence des programmes proposés sort fortement renforcé de ce jugement. La barre des écoles privées  qui s’opposeraient à l’idéologie ou la pédagogie imposée par ledit ministère vient encore d’être haussée.

Voir aussi

Texte du jugement en appel Loyola contre le Monopole de l'Éducation

ECR — Appel de la cause Loyola, les trois juges en délibéré (Fournier a suivi grosso modo la plaidoirie de Me Boucher, la nomination de Fournier quelques années auparavant avait été accueillie avec incompréhension).

Mémoire en appel de la Loyola High School et John Zucchi c. le ministère de l'Éducation, des Loisirs et du Sport

Directeur du collège Loyola : la perspective prescrite en ECR est relativiste

Le juge Richard Wagner qui a entendu l'affaire Loyola contre MELS pressenti à la Cour suprême

ECR — Décision favorable au Collège Loyola dans l'affaire qui l'oppose au Monopole de l'Éducation (en première instance)

Déclaration de Me Mark Phillips avocat de S.L. à la suite de la décision Deschamps de la Cour Suprême




Me Mark Phillips explique le jugement de la Cour suprême du Canada, ce qu'est le programme d'éthique et de culture religieuse (ECR) et ce que demandaient les parents de Drummonville






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