jeudi 17 décembre 2009

Le relativisme culturel : nouvelle religion d'État du Québec

par Barbara Kay
National Post Full Comment
Le 16 décembre 200

Traduction de « Quebec's new state religion — cultural relativism » par Point de Bascule

En septembre 2008, après des années de planification par des élites bien pensantes et sans consultation de la population, le ministère de l'Éducation du Québec a imposé un programme pédagogique appelé Éthique et Culture religieuse (ECR).

Tous les élèves québécois - ceux de l'école publique ou privée ou ceux qui reçoivent leur éducation à la maison - doivent suivre ce programme de l'âge de 6 ans au secondaire.

À première vue, le programme veut initier les écoliers à la variété des croyances religieuses et des rituels dans le contexte « interculturel » du Québec où tous les citoyens « vivent dans un Québec démocratique et ouvert sur le monde. »

Mais une étude sème l'émoi et la consternation chez les élites bien pensantes du Québec. Cette étude a été préparée par Joëlle Quérin, étudiante de niveau doctorat, pour le compte de l'Institut de Recherche sur le Québec. Elle soutient que le programme d'Éthique et de Culture religieuse est fondé sur une idéologie qui est loin d'être innocente. En fait, cette étude confirme les réserves que j'ai formulées en décembre dernier dans ces pages.

Après un examen minutieux des objectifs du programme, du rôle dévolu aux enseignants et des activités suggérées, Quérin n'hésite pas à écrire : « J'ai voulu vérifier si ce programme va accroître les connaissances des élèves ou s'il vise à les endoctriner. J'affirme qu'il s'agit avant tout d'un endoctrinement ».

Deux valeurs dominent les objectifs du programme : apprendre à « vivre ensemble » et atteindre « le bien commun ». Mais comment le programme va-t-il produire l'harmonie sociale ? Par un « dialogue » constant et la « reconnaissance» des autres cultures, ce qui, selon le mandarin Georges Leroux qui a conçu le programme, ne peut être accompli qu'en inculquant aux enfants « un respect absolu de toutes les religions ».

Mais selon le ECR « toutes les positions religieuses », sont respectables et cela inclut l'animisme, la sorcellerie (les sorcières wiccan « sont des femmes comme les autres dans la vie de tous les jours ») et l'absurde Mouvement raëlien (« technologiquement, les raëliens sont en avance de 25 mille ans sur nous »).Confondre superstitions et cultes avec d'authentiques religions et exiger le respect de toutes les croyances, c'est inciter au mépris des convictions et n'encourager que le respect de la religion d'État soit « le pluralisme normatif », qui est le vrai but du programme.



Parce qu'il est indifférent à la transmission de connaissances, parce qu'il fait la promotion du relativisme culturel et parce qu'il renforce une identité fondée strictement sur la Charte des droits, le cours d'Éthique et de Culture religieuse incite l'élève à se détacher de son héritage culturel tout en atrophiant sa pensée critique.

Quérin donne en exemple le cas d'élèves invités à redessiner le drapeau du Québec, à remplacer la croix par un symbole plus « inclusif » et une activité appelé « Youpi ! Ma religion à moi ! » dans laquelle les écoliers inventent des religions qui se voient accorder le même respect que les religions officielles. Ces activités pédagogiques subversives se moquent de la culture traditionnelle du Québec, fondée comme toutes les cultures, sur une langue commune, une religion et des valeurs collectives forgées au cours des siècles passés.

Dans ce programme, les enseignants ne transmettent pas des connaissances. Leur rôle est plutôt de « planifier, organiser, conseiller, accompagner, encourager, appuyer...suggérer mais ne rien imposer ». Mais ils doivent et « imposent » parfois. Le programme ne cesse d'insister sur le « dialogue » comme principal outil du « vivre ensemble ». Mais si le dialogue s'écarte tant soit peu de la ligne directrice jugée politiquement acceptable - c'est-à-dire si les élèves qui font preuve d'esprit critique ou d'indépendance ont des paroles et des attitudes qui ne sont pas conformes au mantra de la « reconnaissance » « l'enseignant doit intervenir immédiatement pour faire cesser cela sur le champ. Toute atteinte, en classe, à la dignité de la personne ou du bien commun, doit être dénoncée immédiatement, parce que cela n'est pas toléré dans notre société. Sur ce plan, le programme d'Éthique et de Culture religieuse n'est pas neutre. »

Quérin nous prévient des conséquences du programme : « Lorsqu'ils auront suivi ce programme pendant dix ans, les élèves ne seront pas mieux informés sur les religions, mais, chose certaine, aucun accommodement ne leur paraîtra déraisonnable. »

Un sondage Léger Marketing mené en mai 2009 sur le programme a révélé que 76% des Québécois préfèrent avoir le choix de l'éducation religieuse de leurs enfants. Bien des parents pensent que les élites n'ont que mépris pour le peuple. Plusieurs ont demandé des exemptions ou réclament l'abolition du programme. Des mouvements populaires - formés de partisans de la laïcité, de catholiques pratiquants et de nationalistes - tentent d'obtenir gain de cause par les pressions politiques, les médias et les tribunaux.

Et ils doivent poursuivre leur lutte. L'ECR est une sinistre incursion de l'État dans le constructivisme social. Déguisé en multiculturalisme bien intentionné, ce programme est en réalité un plan stratégique de la gauche utopiste pour obtenir une transformation radicale de la société. Ses tactiques sont la confiscation du droit naturel et légitime des parents de choisir l'éducation religieuse de leurs enfants, l'érosion de la fierté des Québécois à l'égard de leur héritage historique et la lente asphyxie de la curiosité et l'autonomie intellectuelle des élèves.

Si le Québec ne souhaite pas finir au dortoir des cultures occidentales malades, le programme d'Éthique et de Culture religieuse doit être abandonné.






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« La pédagogie de l’accommodement »

Lettre de Joëlle Quérin envoyée au Devoir hier et parue ce matin en réplique aux quatre gardiens du programme ECR.
Les défenseurs du cours Éthique et culture religieuse (ECR), dont plusieurs figurent parmi ses concepteurs, n’ont pas tardé à réagir à la parution de mon étude Le cours Éthique et culture religieuse : transmission de con-naissances ou endoctrinement ? Comme je l’ai déjà indiqué, je ne répondrai pas aux nombreuses attaques ad hominem, mais je me permets néanmoins de souligner que ceux qui ont recours à ce genre d’attaques se présentent paradoxalement comme des apôtres du dialogue.

Allons-y d’abord sur les questions de méthode. Certains universitaires qui ont participé à l’élaboration du programme ont remis en question la qualité de la recherche, affirmant qu’il s’agissait d’un texte militant. Aucun d’entre eux n’a toutefois pu trouver une seule erreur de méthode qui justifierait cette critique, la plupart se contentant d’en mettre en doute la provenance, en croyant faire là l’économie d’une discussion serrée des arguments que j’ai avancés.

Pas du multiculturalisme ?

Je résume ma thèse en quelques mots : j’ai démontré dans mon étude en quoi le cours ECR travaillait à la promotion du multiculturalisme. On m’a reproché d’avoir confondu le multiculturalisme, l’interculturalisme et le pluralisme. J’explique pourtant dans mon étude que tous ces termes renvoient à une seule et même philosophie, selon laquelle le Québec n’est qu’une somme de communautés unies par la seule Charte des droits et libertés.

Gérard Bouchard a d’ailleurs reconnu que si l’on appréhende le multiculturalisme comme une « formule générale d’agencement de la diversité ethnique », celui-ci « se confond pratiquement avec plusieurs éléments fondamentaux de l’interculturalisme québécois ». À la suite de la parution du rapport Bouchard-Taylor, Daniel Weinstock a lui aussi admis que l’interculturalisme prôné dans le rapport était pratiquement identique au multiculturalisme canadien.

Cette analyse est partagée par l’un des principaux théoriciens du multiculturalisme canadien, Will Kymlicka, selon lequel « dans son essence et dans les limites qui la circonscrivent, la politique québécoise est pratiquement identique à celle du fédéral ». Et puisqu’il est question de l’école, soulignons que pour Fasal Kanouté, spécialiste de l’éducation interculturelle, « en recherche, la distinction entre multiculturalisme et interculturalisme est dépassée ».

Multiculturalisme à la Trudeau

Dans son livre sur le cours ECR, Georges Leroux affirme que le cours doit permettre d’inculquer aux enfants le pluralisme, qu’il oppose au multiculturalisme. Or, ce qu’il appelle « multiculturalisme », un modèle de gestion de la diversité favorisant la création d’institutions séparées pour chaque groupe ethnique ou religieux, n’a jamais existé au Canada. C’est en fait le modèle hollandais.

Le multiculturalisme de Trudeau encourage quant à lui non pas la création d’institutions séparées, mais l’adaptation des institutions communes aux demandes des minorités, notamment par les accommodements religieux. Le pluralisme prôné par Leroux, qui se trouve au fondement du cours ECR, s’oppose donc à une forme de communautarisme qui n’a jamais été pratiquée au Canada, mais qui correspond en tous points au multiculturalisme de Trudeau.

Les défenseurs du cours ECR utilisent des termes comme « pluralisme » et « interculturalisme » pour se dissocier de la politique fédérale du multiculturalisme qu’ils savent impopulaire au Québec, mais peuvent-ils repérer un seul article de cette politique avec lequel ils sont en désaccord ?

Où sont les connaissances ?

Revenons maintenant au vrai débat : ce cours vise-t-il à transmettre des connaissances aux élèves, ou à leur dire comment agir en présence de diversité ethnique et religieuse ? À cet effet, le programme est très clair : la pratique du dialogue, qui est la compétence centrale du programme, doit mener à « l’adoption d’attitudes et de comportements » de la part des élèves.

Cette compétence est particulièrement importante parce qu’elle doit obligatoirement être mobilisée dans l’ensemble des « situations d’apprentissage et d’évaluation ». Ainsi, un professeur qui respecte le programme ne peut pas fournir d’informations factuelles sur les doctrines morales ou les religions sans lier cet enseignement à la promotion de certaines « attitudes » et de certains « comportements ».

Et puisque l’approche par compétences, pierre angulaire de la réforme scolaire, implique que non seulement l’enseignement, mais aussi l’évaluation soit effectuée en fonction des compétences, l’évaluation de la pratique du dialogue consistera à déterminer dans quelle mesure les enfants se conforment aux « attitudes » et aux « comportements » qui sont attendus de leur part.

Les deux autres compétences, qui correspondent respectivement aux volets « éthique » et « culture religieuse » du cours, sont elles aussi idéologiques.

La grammaire du religieux

Selon Pierre Lucier, l’un des concepteurs du cours, la compétence en éthique ne vise pas à offrir aux élèves un « parcours de type encyclopédique des doctrines et des systèmes philosophiques en matière de moralité ». Quant à la compétence en culture religieuse, elle ne doit surtout pas prendre la forme d’un « enseignement de type encyclopédique sur le contenu ou l’histoire des doctrines et des traditions religieuses » puisque la transmission de telles connaissances ne permettrait pas d’atteindre les « objectifs sociaux » du cours.

Cette lecture est partagée par plusieurs autres défenseurs du cours. Selon Nancy Bouchard, la compétence en culture religieuse doit servir à fournir aux enfants une « grammaire » pour aborder le phénomène religieux, plutôt qu’un « répertoire de croyances et de coutumes religieuses ». Même Denis Watters, qui déclarait en entrevue la semaine dernière que le cours portait sur l’histoire des religions, affirme pourtant dans son petit guide ECR-101 que « dans le cours, la culture religieuse n’est pas : 1) un accompagnement spirituel 2) un cours d’histoire des religions ou des doctrines religieuses ».

Pédagogie de l’accommodement

C’est toutefois Georges Leroux qui est encore une fois le plus explicite, lorsqu’il affirme que « dans l’univers très riche des programmes formulés selon des compétences, nous ne travaillons pas à partir de contenus prédéterminés : les jeunes ne recevront pas dans ce programme des connaissances encyclopédiques sur telle ou telle religion, ou [sur telle ou telle] doctrine morale ». Le cours ECR est donc tellement « riche »... qu’il n’a pas de contenu ! Il a plutôt des « finalités sociales », c’est-à-dire des objectifs de transformation sociale.

Leroux précise d’ailleurs quels sont ces objectifs : « On doit surtout faire l’effort de concevoir une éducation où les droits qui légitiment la décision de la Cour suprême [sur le port du kirpan à l’école], tout autant que la culture religieuse qui en exprime la requête, sont compris de tous et font partie de leur conception de la vie en commun. Car ces droits sont la base de notre démocratie, et l’enjeu actuel est d’en faire le fondement d’une éthique sociale fondée sur la reconnaissance et la mutualité. C’est à cette tâche qu’est appelé le nouveau programme d’éthique et de culture religieuse dans l’école publique du Québec. »

La « tâche » du cours ECR est donc d’expliquer aux enfants pourquoi la Cour Suprême a raison d’autoriser les enfants sikhs à porter un couteau à l’école. Et le terme « endoctrinement » serait excessif ? Je n’en connais pourtant pas d’autre pour décrire l’imposition d’une doctrine.

J’en reviens donc à la conclusion de mon étude : les défenseurs de ce cours n’ont jamais hésité à expliquer qu’il visait à transformer l’identité québécoise pour la reprogrammer dans un « pluralisme normatif » qui n’est qu’un nom de code pour faire la promotion du multiculturalisme.
On peut s’en réjouir ou s’en désoler, selon les préférences de chacun. Mais il faut reconnaître que le cours ECR se présente comme une pédagogie systématique de l’accommodement.




Joëlle Quérin - Doctorante en sociologie et chercheuse associée à l’Institut de recherche sur le Québec

Joëlle Quérin explique son étude à l'antenne de Benoît Dutrizac



Benoît Dutrizac pose une bonne question : « Comment évalue-t-on les enfants ? » en ECR. La ministre aurait été incapable de lui répondre quand il lui avait posé la question plus tôt. Notez que nous avons reçu des témoignages comme quoi des enfants qui défendaient trop la religion de leurs parents étaient jugés comme peu ouverts au dialogue et donc de mauvais étudiants, puisque c'est une compétence centrale du programme.

Pour mobiliser Benoît Dutrizac qui est un athée et un anticlérical notoire, Joëlle Quérin va un peu trop loin quand elle dénonce le créationnisme présent dans les manuels ECR. D'une part, il est vrai que les manuels du primaire font la part belle à de multiples récents de la création (souvent autochtones d'ailleurs), mais c'est souvent pour dire qu'à la fin la science a la bonne explication et que ces récits ont une autre valeur (voir le manuel Modulo disant benoîtement que le récit de la création nous apprendrait comment vivre une vie bonne...) Pour le secondaire, les manuels malmènent encore plus le créationnisme, notamment dans le livre de secondaire IV des éditions Grand-Duc.

Enfin, en classe, les enfants se moquent souvent de ces récits : écoutez ce qui se dit dans une classe à ce sujet. Notez qu'on est bien loin du respect absolu des religions cher à Georges Leroux.

Ce cours ne peut que diviser la population quel que soit son traitement du fait religieux enseigné à de jeunes enfants dès six ans.






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Denise Bombardier : programme ECR, cours explosif, le débat doit continuer

Denise Bombardier revient sur le programme ECR. Elle commente d'abord le ton condescendant des pères du cours ECR qui ont été consultés et payés pour établir ce programme imposé à tous les enfants du Québec par le gouvernement. Denise Bombardier n'approuve pas réellement ces arguments ad hominem de la part des bonzes du « pluralisme ».

Elle s'interroge ensuite sur les notions de bien et le mal instillées par le cours ECR et le professeur : est-ce que s'opposer au « mariage » gay c'est être homophobe et donc être mauvais ? (Voir à ce sujet Cahier ECR : « Beaucoup de travail à faire aux groupes religieux pour accepter les homosexuels »).

Mme Bombardier note aussi le clivage grandissant entre ce que l'école pourrait enseigner et ce que les parents croient. Pour la chroniqueuse, ce cours est explosif, il faut que le débat se poursuive.







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Joëlle Quérin sur Radio Ville -Marie à la suite de la lettre des pères du cours ECR



Joëlle Quérin ce midi sur Radio Ville-Marie à la suite de la lettre des pères du programme ECR hier dans le Devoir.






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Tribunal de Montréal, le 25 janvier à 9 h 30

Avis aux intéressés : lundi 25 janvier à 9 h 30, à la Cour d’appel de Montréal, plusieurs requêtes dans le dossier de l'affaire Drummondville contre l'imposition du cours ECR seront débattues devant un banc de trois juges.

Même s'il ne s'agit pas de l’appel sur le fond, ceci est important et il serait bon que les personnes intéressées se rendent sur place. L’audition des causes est publique, en vertu de l’article 13 du Code de procédure civile :
« 13. Les audiences des tribunaux sont publiques, où qu'elles soient tenues »

Vous êtes donc tous les bienvenus.

Le Tribunal siège au 100, rue Notre-Dame Est à Montréal, sauf avis contraire en la salle Pierre-Basile-Mignault.

Stationnement en face de la Maison du Barreau au 445, boulevard Saint-Laurent Montréal (Québec) H2Y 3T8.

Les visiteurs sont fouillés à l'entrée du Palais de justice.







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Josée Legault : chartisme des pères du cours ECR

Josée Legault se penche sur certains arguments des pères condescendants du cours ECR publiés dans le Devoir :
Mais pour le moment, ma formation et ma compréhension du dossier me font observer les deux choses suivantes :

Primo. Mes écrits passés en attestent — et j'en demeure persuadée, tout comme l'est Mme Quérin —, qu'il existe en fait peu de différences entre ce qu'on appelle la politique de multiculturalisme et celle de l'interculturalisme.

Secundo. Dans le texte critique des quatre éminents professeurs paru dans Le Devoir de mercredi, une phrase m'a particulièrement accrochée.

Justement parce qu'elle reflète l'idéologie « chartiste », que j'ai également analysée depuis des années, mais plus spécifiquement en regard de la question linguistique. Une idéologie qui s'est installée confortablement dans notre culture politique, et au Québec et au Canada.

Cette phrase est celle-ci :
« La Charte québécoise des droits et libertés de la personne est au coeur de notre identité, et aucunement le multiculturalisme religieux ou communautaire promu dans le reste du Canada. »
Ma question : depuis quand est-ce que cette charte des droits, un encadrement législatif - et de surcroît, au Québec, une loi du Parlement adoptée en 1975, une loi certes dite « quasi-constitutionnelle » mais qui peut être amendée par un simple vote majoritaire à l'Assemblée, et non un document de nature constitutionnelle, historique et consensuelle - peut-elle sérieusement être considérée comme étant au coeur de notre identité québécoise ?

Comment promouvoir cette loi au niveau de « cœur de notre identité » ?

D'autant plus que celle-ci et la Charte canadienne des droits et libertés - laquelle, par contre, est constitutionnalisée - sont devenues, au fil des ans, des instruments d'interprétation, subjective par définition, laissés entre les mains de juges non élus ? Dont l'impact fut, entre autres choses, d'affaiblir plusieurs pans de la Loi 101...

Bref, sans égard pour le moment au contenu du cours, je me questionne lorsque je vois qu'une charte des droits, quasi-constitutionnelle mais non constitutionnalisée, loi d'un parlement pouvant être amendée par un simple vote et interprétée à satiété par des juges non élus, puisse être ainsi élevée au rang de « cœur » d'une identité nationale.

Alors que si nous devrions enseigner quelque chose à de futurs citoyens d'une saine démocratie, c'est justement d'acquérir suffisamment de culture et de connaissances objectives aptes à renforcer un sens d'analyse et un sens critique face à un document dont le sens change encore trop souvent au gré des jugements rendus et de la conjoncture politique du jour.

Je crois qu'on appelle cela entretenir le recul, la pensée et l'analyse critiques...






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