lundi 26 mai 2025

PIB par habitant : l’Italie rattrape la France, mais les fondamentaux démographiques transalpins demeurent négatifs

Georgia Meloni,
Présidente du Conseil des ministres d'Italie

Les derniers chiffres de la Commission européenne révèlent que Rome rejoint ses voisins européens, en termes de richesse par habitant. Malgré cette bonne performance, le pays connaît une crise démographique et une productivité amorphe.

Nouvelle victoire pour la droite italienne? Le PIB par habitant des Italiens, à parité de pouvoir d’achat, est désormais identique à celui des Français. C’est le constat de la Commission européenne dans ses dernières prévisions de printemps, qui prennent en considération la période 2020-2025, relèvent Les Échos.

En 2025, l'Italie fait enfin jeu égal avec la France en termes de PIB par habitant, effaçant un écart qui s'établissait encore en sa défaveur de 10,1 % en 2020. La péninsule divise presque par deux la distance qui la sépare de l'Allemagne, avec un écart qui passe de 24,3 % à 13,9 % au cours des cinq dernières années. Elle se rapproche enfin de la moyenne de la zone euro, dont elle n'est désormais séparée que de 5,9 % au lieu des 10,7 % de 2020.

Cette nouvelle information reflète le formidable rebond de l’économie transalpine depuis la pandémie de Covid-19. Par rapport à son niveau de 2019, le PIB italien a progressé dès 2022 de 3,9 %, contre seulement 1,5 % en France et 0,8 % en Allemagne. Mais il y a d’autres raisons à cette renaissance italienne : le pays a largement bénéficié du plan de relance européen.

Des chiffres en trompe-l’œil

« Ce sont des chiffres en trompe-l’œil, relativise l'économiste Jacopo Sala. L'Italie profite d'une situation conjoncturelle, mais ses graves difficultés structurelles demeurent. Ces bons résultats du PIB par habitant reposent essentiellement sur les bonnes performances de son marché du travail, conjuguées à son hiver démographique. »

Selon les derniers chiffres du patronat, 847.0000 emplois ont été créés depuis 2022, dont 672.000 CDI et 175.000 autoentrepreneurs. Un record historique qui s'ajoute à celui du taux d'emploi au plus haut, à 62,3 % de la population active.

Cette dernière ne cesse pourtant de se contracter, en raison du vieillissement accéléré des Italiens dont le nombre ne cesse de diminuer. Entre 2020 et 2025, le pays a perdu 707.000 habitants, le faisant passer sous le seuil symbolique des 60 millions.

« Ce n'est pas tant que les Italiens produisent plus, c'est surtout qu'ils sont moins nombreux à se partager la richesse produite », estime Jacopo Sala, rappelant les piètres performances transalpines depuis le début du siècle. Selon l'Istat, entre 2000 et 2019, le taux de croissance moyen a été de 0,38 % et n'a dépassé les 1 % qu'en 2015 et 2016.

Une productivité amorphe

Si l'on considère le poids global de l'économie italienne dans la zone euro, il est passé de 18,9 % en 2000 à 15,7 % attendu cette année. Alors que le moteur de la croissance tournait au ralenti, celui de la productivité tombait en panne. En 2000, le travailleur italien moyen générait un PIB supérieur de 18,2 % à celui de son collègue dans la zone euro, en moyenne. Un niveau qui s'est effondré, à -1,1 % en 2020.

Si la productivité d'un Italien dépassait celle d'un Français en 2000, elle était inférieure de 9 % en 2020 et de 2,1 % cette année. La légère amélioration de ces dernières années n'enrayera pas le déclin de la production industrielle, qui a reculé de 20 % depuis 2000. Sur la même période, la productivité horaire a progressé d'à peine 1,3 % en Italie tandis qu'elle bondissait de 15 % en France et de 20 % en Allemagne et en Espagne.

« Cela s'explique par les secteurs sur lesquels repose traditionnellement la croissance italienne, ajoute Jacopo Sala. L'hôtellerie, la restauration, le tourisme, le commerce au détail… demandent un important capital humain mais sont peu innovants. La Banque d'Italie pointe également la responsabilité des entreprises qui ont négligé les investissements en recherche et innovation, surtout après le Covid et la guerre en Ukraine. Elles ont préféré embaucher des travailleurs peu qualifiés à qui elles versent les salaires parmi les plus bas d'Europe. »

Les pays du Sud sur le devant de la scène

Si la richesse par habitant a augmenté en Italie, c’est également parce que la natalité est de plus en plus faible. Le nombre d’habitants, qui est tombé sous le seuil symbolique des 60 millions, a fondu de plus de 700 000 personnes sur les cinq dernières années. Par conséquent, les parts de PIB pour chaque habitant sont plus élevées.

Ces nouveaux chiffres italiens contrastent tout de même avec ceux de ses voisins européens du Nord. L’Allemagne tâtonne pour sortir durablement de deux années de récession et la France fait du surplace, avec des croissances proches de 0, tout en voyant ses déficits se creuser. Les pays du Sud, de leur côté, reviennent sur le devant de la scène. Des pays comme l’Italie, mais aussi l’Espagne, ont aujourd’hui des économies plus dynamiques que les deux mastodontes européens.

L'Afrique du Sud s'apprête à assouplir la discrimination anti-blanche pour attirer Starlink d'Elon Musk

Le gouvernement sud-africain de l'ANC a fait un pas important vers la modification de ses lois discriminatoires BEE strictes dans le secteur des télécommunications.

Le projet de loi intervient quelques jours après la rencontre entre le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue américain. (Voir ici : Échange tendu entre le président sud-africain et donal Trump devant la presse internationale)

Le gouvernement sud-africain a fait un pas important vers la modification de ses lois strictes sur le Black Economic Empowerment (BEE) dans le secteur des télécommunications, introduisant un changement de politique qui pourrait ouvrir la voie au service Internet par satellite d'Elon Musk, Starlink, pour lancer des opérations dans le pays.

Cette décision fait suite à des discussions tendues entre le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le président américain Donald Trump visant à réparer les relations diplomatiques et économiques qui s'effritent.

Blancs défavorisés

Actuellement, les opérateurs de télécommunications en Afrique du Sud sont tenus de céder 30 % de leurs parts à des groupes dit historiquement défavorisés - une réglementation conçue pour remédier à l'héritage de l'apartheid (quand l'Afrique du Sud puissance économique de l'Afrique) et favoriser des groupes d'investisseurs noirs.

M. Musk, qui est né en Afrique du Sud, a vivement critiqué ces politiques discriminatoires, qu'il a qualifiée d'« ouvertement raciste » et qu'il accuse d'être à l'origine du retard de l'absence de Starlink en Afrique du Sud alors que ses voisins y ont accès (voir la carte ci-dessus, le bleu clair représente les zones couvertes par Starlink).


Vendredi, le ministre des communications et des technologies numériques, Solly Malatsi, a dévoilé un projet de directive qui propose d'autoriser un programme d'équivalence en actions au lieu de transferts directs de propriété.

Selon ce modèle, les entreprises pourraient remplir leurs obligations en matière de prise de contrôle par des noirs en investissant dans des fournisseurs locaux, en créant des emplois ou en finançant des petites entreprises détenues par des Noirs.


« La politique vise à fournir la certitude politique nécessaire pour attirer les investissements dans le secteur des TIC », a déclaré le ministère dans un communiqué, ajoutant que le changement bénéficierait aux diffuseurs, aux fournisseurs d'accès à Internet et aux opérateurs de réseaux.

Le projet de règlement est maintenant ouvert à la consultation publique pendant 30 jours avant d'être finalisé.

Précédent d'équivalence d'actions

L'Afrique du Sud a déjà autorisé des modèles d'équivalence d'actions pour des géants mondiaux de la technologie tels que Microsoft, Hewlett Packard et Samsung Electronics.

Une exception similaire a été accordée à l'industrie automobile en 2019, afin d'encourager les investissements tout en respectant les objectifs de discrimination pro-noire.

Le changement de politique est largement considéré comme faisant partie d'un effort plus large de l'administration Ramaphosa pour stimuler les investissements étrangers et stabiliser les relations commerciales avec les États-Unis, qui se sont fortement détériorées sous Trump.

Le président américain a réduit l'aide, expulsé l'ambassadeur sud-africain et menacé de nouveaux tarifs douaniers.

Les deux gouvernements ont publié une déclaration commune après leur réunion à Washington, s'engageant à renforcer les échanges commerciaux, à augmenter les investissements bilatéraux et à coopérer en matière d'échanges technologiques.

Bien que la question de Starlink ait été abordée, les responsables ont précisé que le changement de politique proposé devait bénéficier à l'ensemble du secteur des télécommunications.

Dans le même ordre d'idées, le Lesotho a accordé une licence d'exploitation à Starlink quelques heures après avoir nié que cette décision était liée à des concessions commerciales américaines.

S'il est mis en œuvre, le projet de politique pourrait donner lieu à une nouvelle vague d'investissements dans les infrastructures technologiques en Afrique du Sud, en particulier dans les zones rurales, où l'accès à l'internet reste rare.

Selon une étude gouvernementale réalisée en 2023, seuls 1,7 % des ménages ruraux du pays disposent d'un accès fiable à l'internet.

Voir aussi
 
 
Trump déclare qu'il supprime tout financement à l'Afrique du Sud en raison de la discrimination anti-blanche (extraits de la loi sur l'Éducation de base et sur l'expropriation sans compensation).
 
 

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Pays de naissance des « réfugiés » arrivés au Québec en 2024


 

Le montant versé en aide financière de dernier recours à des demandeurs d'asile a atteint un sommet au Québec en 2024, soit 507,7 millions de dollars, en hausse de 37 % comparativement à la somme de 369,4 millions versée en 2023. Il était de 161,4 millions en 2022. Ce montant ne comprend pas par exemple les frais liés à la scolarisation des enfants de ces réfugiés. (Source)