mardi 8 juillet 2008

Terre-Neuve permet l'exemption à son cours de culture religieuse

Extrait d'une entrevue intéressante avec Bonaventure Fagan, président de la Canadian Catholic School Trustees Association, publiée dans l'édition du printemps 2008 de Famille Québec :
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Famille Québec : Qu'est-il arrivé dans les écoles publiques de Terre-Neuve depuis l'abolition de la protection constitutionnelle des écoles catholiques ?

— Toutes les écoles publiques sont non confessionnelles. Le Gouvernement a introduit un cours d'éducation religieuse qui couvre l'ensemble des religions, mais qui n'est pas obligatoire dans les écoles indépendantes. Dans les écoles publiques, les parents ont droit à l'exemption, mais peu de parents s'en sont prévalus.

Famille Québec : Comment les enfants ont-ils réagi à l'introduction de ce nouveau cours ?

— Au début, j'avais beaucoup d'appels de parents consternés. Maintenant, je j'en ai presque plus. Cependant les jeunes disent qu'ils n'y apprennent pas vraiment leur christianisme. Ils disent que les contenus des autres religions sont tellement nombreux qu'ils ne réussissent pas à les démêler.

Famille Québec : Quelle est l'opinion de l'Église catholique de Terre-Neuve face à cette situation ?

— Nos pasteurs nous ont appuyés à 100 % lorsque le gouvernement a cherché à nous enlever nos droits constitutionnels.

Malheureusement, ces droits ont été abolis tout de même. Aujourd'hui, les églises tentent de pallier à la situation en offrant dans les paroisses de la catéchèse. Cependant beaucoup de familles ne pratiquent pas et n'ont pas recours à ces cours. C'est encore un grand défi pour les paroisses, dix ans plus tard. Les paroisses manquent de connaissances pédagogiques et de ressources pour satisfaire le besoin d'éducation religieuse de l'ensemble des enfants.
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Réponse à une culpabilisation éhontée

Extraits d'une lettre adressée par M. Antoine Malek, président de l'Association de la communauté copte orthodoxe du Grand Montréal, à la ministre de l'Éducation  et reproduite dans l'édition du printemps 2008 de Famille-Québec :
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Madame la ministre, les Québécois méritent d'être félicités pour leur vivre-ensemble

Mardi dernier, à l'Assemblée nationale du Québec, et à la question : « Pourquoi la ministre s'entête-t-elle à implanter un cours (le nouveau cours controversé d'éthique et de culture religieuse) dont la majorité des gens ne veulent rien savoir du contenu qui est présenté présentement ?  » posée par l'opposition officielle, madame Courchesne répond :« ...nous devons offrir la possibilité de mieux se comprendre, au Québec, et de comprendre ces nouveaux arrivants... »

Madame la ministre, nous trouvons honteux [nous soulignons] que vous teniez ces propos qui peuvent laisser sous-entendre que les Québécois ne sont pas vraiment capables de bien vivre-ensemble. Nous trouvons honteux [idem] que l'ensemble de voter argumentation puisse culpabiliser les Québécois. Non, madame la ministre, les Québécois méritent d'être félicités pour leur civisme, leur accueil chaleureux et leur savoir vivre ensemble.

Madame la ministre, le Québec est déjà, et depuis fort longtemps, un modèle à suivre, parmi les nations. Plusieurs pays occidentaux étudient ce modèle québécois dans le but de l'appliquer, chez eux. Des milliers d'immigrants venant de pays sous régime totalitaire trouvent en cette terre un havre de paix, de respect et de sécurité qu'ils n'ont jamais imaginé.

[...]

Madame la ministre, je suis un immigrant, fier d'être Canadien et Québécois, fier de le dire et surtout fier de défendre la réputation de cette merveilleuse terre d'accueil. Il me ferait plaisir de vous l'entendre dire, à votre tour. Certes, comme dans toute société, des efforts sont déployés pour s'améliorer, mais l'argument invoqué pour justifier ce cours nous paraît injuste et blessant.

Madame la ministre, quels sont les vrais motifs pour lesquels l'État fait la promotion d'une nouvelle idéologie, celle qui impose aux élèves un cours sans le consentement de leurs parents ? N'utilisez pas le prétexte que les Québécois manquent de compréhension ou de vivre ensemble. S'il vous plaît, n'utilisez pas non plus le fait que les écoles publiques sont non confessionnelles, comme cheval de bataille. Le gouvernement du Québec doit comprendre que si on a enlevé le statut confessionnel aux écoles, on ne devrait pas abolir pour autant le droit d'éduquer dans le respect de sa confessionalité.

Respectueusement,

Antoine Malek
Président de l'Association de la communauté copte orthodoxe du Grand Montréal


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