dimanche 24 janvier 2021

Angleterre — télé publique déclare aux écoliers qu'il y a plus de 100 identités de genre

La semaine dernière, Joe Biden a signé un décret interdisant la discrimination sur la base de l’identité de genre. […]

Sera-t-il désormais impossible, par exemple, de refuser à un adolescent de sexe masculin l’accès aux vestiaires ou aux toilettes des filles ?

Les femmes seront-elles obligées de rivaliser avec des hommes biologiques dans le sport ? Les hommes trans qui se disent femmes et qui ont conservé leurs organes génitaux masculins seront-ils logés aux côtés de femmes biologiques vulnérables dans les prisons ? Qu’est-ce que cela signifie pour les groupes prénataux, les services hospitaliers non mixtes, les maisons de soins, les refuges pour viols, etc. ?

Toutes ces questions, et plus encore, sont des questions qui restent sans réponse, notamment parce que, si une personne ose poser ces questions, elle risque d’être mise au pilori en tant que Terf (féministe radicale trans-exclusive) et bannie dans le 9e cercle de l’enfer Twitter en compagnie de JK Rowling et de Julie Burchill.

Il y a une certaine ironie chez ceux qui prêchent que la tolérance soient les moins tolérants quand il s’agit de quiconque conteste leur dogme.

Dans le climat actuel, un seul ton est permis autour de la question de l’identité de genre et c’est l’enthousiasme.

[…]

 

Quant à l’Angleterre, ne cherchez pas plus loin que la BBC pour un exemple classique. Dans une vidéo intitulée Identité — Comprendre les identités sexuelles et de genre, produite dans le cadre des ressources en ligne de la BBC pour les enseignants et l’éducation à la maison, un groupe d’écoliers âgés de neuf à douze ans discutent de la question avec des enseignants.

Rien ne vient troubler la police de la pensée progressiste ici. Que signifient les stéréotypes, mademoiselle ? (Réponse : ils sont mauvais). Quelle est la différence entre le sexe et le genre ? (Réponse : le sexe est la partie du corps avec laquelle vous êtes né ; le genre est ce que vous ressentez à l’intérieur). Il y a teeeellllllement d’identités sexuelles », s’exclame une enseignante. « Plus de 100 ! », ajoute-t-elle avec enthousiasme, comme si l’autosélection sexuelle n’était qu’un choix de saveurs différentes au comptoir d’achat et de vente.

Nous avons ici de puissantes figures d’autorité qui encouragent activement des jeunes impressionnables à remettre en question leur identité sexuelle — à un moment de leur vie où le sexe n’est même pas, ou ne devrait pas être, à l’ordre du jour. Il s’agit d’un parfait exemple d’endoctrinement. Aux frais des contributeurs à la redevance TV.

Avant même qu’ils n’aient plongé leur orteil dans le monde du désir adulte, ces enfants apprennent à remettre en question leur propre corps.

La dysphorie de genre, un état grave et pénible que l’on ne souhaiterait à personne, est présentée comme quelque chose de vraiment excitant et spécial, digne presque d’une médaille.

Il ne s’agit pas d’une « éducation ». C’est à la limite de la maltraitance des enfants.

Tout ce à quoi je pouvais penser en regardant ces nouveaux visages qui écoutaient avec une grande concentration était la pauvre Keira Bell, la jeune femme qui a récemment gagné son procès contre le Tavistock and Portman Trust, la clinique de réassignation sexuelle du NHS à Londres.

Keira s’est courageusement présentée pour témoigner que son désir, à l’âge de 16 ans, de passer du statut de femme à celui d’homme avait été encouragé par des adultes qui semblaient moins intéressés par son bien-être et plus soucieux de faire avancer un programme. Ce qui l’a finalement amenée à se lancer dans une cure d’hormones bloquantes qu’elle regrette aujourd’hui profondément.

Ces enfants dans la vidéo de la BBC sont beaucoup plus jeunes que Keira.

Source : Daily Mail

Voir aussi

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Royaume-Uni : une jeune femme poursuit la clinique où elle a subi une « transition de genre 

Covid — Baisse de cas malgré les Fêtes et les vacanciers dans le Sud (plateau dès avant couvre-feu)

Il fallait s’y attendre : M. Legault salue le succès de son couvre-feu (soyez assurés que si le nombre de cas avait augmenté cela aurait été de la faute de l’indiscipline de ses administrés) :

« Avec le couvre-feu, on a réduit le nombre de cas. »

Les mots sont du Premier ministre François Legault et ont été écrits samedi matin dans un message transmis à la population sur ses réseaux sociaux. Mais selon des experts consultés par Radio-Canada, « on ne sera jamais capable » de faire un tel lien de causalité sans considérer les autres efforts demandés aux Québécois.

Si l’on ne sait pas si le couvre-feu a accéléré la décrue déjà observable avant la mise en place du couvre-feu, on devrait savoir combien il coûte à l’économie québécoise. Monsieur Legault pourrait-il nous fournir ces chiffres ? Quel est le coût économique d’une semaine de couvre-feu ?

 

Notons que les gens en temps de pandémie prennent naturellement des mesures d’évitement. Cela a été le cas en Amérique du Nord dès l’annonce de la pandémie et avant toute mesure gouvernementale (chute du nombre de déplacements en avion, -40 % dès le 15 mars) ou en Suède qui n’a jamais confiné (baisse du nombre de voyages en train dès le début mars 2020, voir aussi la note ci-dessous).

Il faut se demander si, une fois les plus importantes mesures d’évitement mises en place (interdiction de gros rassemblement, le port du masque, la distance entre les gens, le lavage des mains), les autres mesures (couvre-feu, confinement, fermeture de restaurants, des églises bien aérées) n’ont plus que des effets marginaux difficiles à quantifier sur le plan épidémique, mais ces mesures ne sont pas dénuées d’importants coûts économiques et sociaux.

Un des éléments qui tend à étayer la notion de rendement marginal décroissant des mesures contre la pandémie est la convergence que l’on observe dans le taux de décès en Europe occidentale entre les pays qui ont mis en place un nombre minimal de mesures (l’exemple emblématique étant la Suède : interdiction des grands rassemblements, distanciation et masques dans les transports en commun) et ceux qui ont mis en place nettement plus de mesures (couvre-feu, masque obligatoire à l’extérieur, restaurants fermés, gyms fermés, écoles fermées, confinement plus strict de la population).

Note

Extrait d’un article paru ce mois dans Journal of Public Economics, Volume 193, January 2021, 104 311.

« Cet article examine les moteurs du ralentissement économique à l’aide des données enregistrées sur les téléphones cellulaires sur les visites des clients dans plus de 2,25 millions d’entreprises individuelles dans 110 secteurs différents. La comparaison du comportement des consommateurs pendant la crise dans les mêmes zones de navettage, mais à travers les frontières des États et des comtés avec des régimes politiques différents suggère que les ordonnances de fermeture légale ne représentent qu’une part modeste des changements massifs du comportement des consommateurs (et que suivre les prescriptions d’ordre politique au niveau du comté est plus précis que d’effectuer ce suivi au niveau de l’État ou du pays). Alors que les déplacements globaux des consommateurs avaient baissé de 60 points de pourcentage, les restrictions légales n’expliqueraient que 7 % de ces 60 %. Les choix individuels étaient beaucoup plus importants et semblent liés aux craintes d’infection. Les déplacements ont commencé à baisser avant que les décrets ne soient en place ; la baisse était fortement influencée par le nombre de décès par COVID signalé dans le comté ; ils démontraient un changement net de la part des consommateurs des magasins plus achalandés et plus encombrés vers des magasins plus petits et moins fréquentés dans le même secteur. »


Billet du 19 janvier

Nouveaux chiffres confirment la tendance identifiée la semaine passée :

 

En chiffres : 


  Date de
déclaration
du cas  
  Par lien
épidé­mio­lo­gique  
En
laboratoire
  Moyenne mobile (7 jours)  
17/12/2020 29 2302 2046,71
18/12/2020 23 2111 2078,57
19/12/2020 8 2057 2132,57
20/12/2020 23 1952 2148,86
21/12/2020 11 2107 2162,43
22/12/2020 22 2150 2189,14
23/12/2020 11 2236 2194,71
24/12/2020 7 2419 2221,57
25/12/2020 8 2313 2249,86
26/12/2020 15 2089 2350,29
27/12/2020 14 2149 2432,57
28/12/2020 9 2307 2449,14
29/12/2020 31 2844 2511,57
30/12/2020 29 2794 2555
31/12/2020 13 2529 2556,43
01/01/2021 22 2736 2591,14
02/01/2021 16 2392 2551,43
03/01/2021 19 2154 2559,71
04/01/2021 19 2540 2603,14
05/01/2021 17 2580 2603,29
06/01/2021 4 2877 2547,86
07/01/2021 7 2839 2529
08/01/2021 10 2749 2419,57
09/01/2021 15 2005 2364
10/01/2021 11 2030 2243
11/01/2021 14 1779 2120
12/01/2021 19 2189 1988,14
13/01/2021 15 2019 1976,43
14/01/2021 19 1966 1902
15/01/2021 17 1819 1765,29
16/01/2021 15 1923
17/01/2021 19 1501
18/01/2021 16 820


 
On voit que la moyenne mobile de 7 jours (avec plusieurs jours de recul) a atteint un plateau depuis le 1er janvier et que le nombre quotidien de cas est en baisse depuis le 6 janvier.


Article du 15 janvier

Le 5 janvier 2021, un sondage de la firme Léger nous apprenait que 46 % des Québécois disaient avoir rendu visite à leurs proches pendant les Fêtes de fin d’année.

Rappelons que les rassemblements pendant la période des Fêtes étaient interdits sauf pour les personnes seules qui, elles, pouvaient visiter les membres d’une autre bulle familiale et cette bulle devra toujours être la même durant cette période de « coconnage », soit du 17 décembre 2020 au 10 janvier 2021 inclusivement.

Le même mardi 5 janvier, Caroline St-Hilaire avec Benoit Dutrizac sur QUB radio (à 5 min) rappelait que ces gens n’avaient pas respecté les règles et que « ça commence à faire beaucoup de monde, beaucoup de petites tricheries, on les voit les conséquences aujourd’hui, elles sont claires. »

Les symptômes se développent en moyenne de 5 à 7 jours après la contamination, mais peuvent aller de 2 à 12 jours. Il faut, en outre, trois ou quatre jours pour récolter tous les chiffres à travers la province. (Site québec. ca/santé)

Or que voit-on ? Aucune hausse des cas, un plateau et même une baisse depuis quelques jours.

En chiffres : 


  Date de
déclaration
du cas  
  Par lien
épidé­mio­lo­gique  
En
laboratoire
  Moyenne mobile (7 jours)  
17/12/2020 29 2302 2047,71
18/12/2020 23 2110 2079,29
19/12/2020 8 2058 2132,86
20/12/2020 23 1954 2148,71
21/12/2020 11 2106 2162,29
22/12/2020 22 2148 2184,71
23/12/2020 11 2236 2190,14
24/12/2020 7 2419 2216,57
25/12/2020 8 2282 2245,14
26/12/2020 16 2088 2345,57
27/12/2020 14 2148 2428,43
28/12/2020 9 2308 2445
29/12/2020 31 2842 2511,71
30/12/2020 31 2796 2555,29
31/12/2020 12 2530 2557
01/01/2021 22 2735 2591,86
02/01/2021 16 2393 2552,43
03/01/2021 18 2156 2560,86
04/01/2021 20 2541 2600,14
05/01/2021 17 2580 2599,71
06/01/2021 5 2881 2543,57
07/01/2021 8 2809 2524,86
08/01/2021 9 2745 2414,71
09/01/2021 16 2000 2354
10/01/2021 8 2035 2128,43
11/01/2021 19 1771
12/01/2021 23 2149
13/01/2021 14 1293

On voit que la moyenne mobile de 7 jours (avec plusieurs jours de recul) a atteint un plateau depuis le 1er janvier et que le nombre quotidien de cas est en baisse depuis le 6 janvier.

Il semble donc, en prenant en compte la période d’incubation du virus et de l’apparition des symptômes, n’avoir eu aucune hausse de cas significative depuis Noël et le Nouvel An, on a plutôt atteint un plateau, voire une lente baisse. Ceci intervient avant l’entrée en vigueur du couvre-feu le samedi 9 janvier à 20 heures ; ses effets n’apparaîtront dans les statistiques que dans quelques jours.

Pourquoi ? Alors que « ça commence à faire beaucoup de monde [qui ne respectent pas les consignes], beaucoup de petites tricheries, on les voit les conséquences aujourd’hui, elles sont claires », comme le déclarait Caroline Saint-Hilaire ?

Une hypothèse pourrait être que les gens qui ont accueilli leur famille ou des amis (les 46 % qui l’avouent, peut-être plus dans les faits) ont en fait reçu des gens proches avec qui ils avaient déjà eu de nombreux contacts. Ils formaient déjà en quelque sorte une bulle élargie qui n’a pas accéléré la diffusion du virus. Au contraire, la période des Fêtes en limitant les autres contacts, notamment professionnels, les gens prenant congé, pourraient expliquer la lente décrue observée pour l’instant.

 
Voir aussi

Un rassemblement de six (6) personnes dans une résidence de Gatineau a donné lieu à une intervention policière qui a rapidement dégénéré, dans la soirée du 31 décembre, et un homme a même été arrêté. Appelé à s’expliquer, le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) a reconnu être intervenu jeudi soir, vers 23h10, dans une résidence de la rue Le Baron, après la plainte d’un citoyen. «L’approche préconisée était préventive. Les agents ont sollicité leur collaboration pour mettre fin au rassemblement, mais ils ont eu une fin de non-recevoir», a commenté le lieutenant Éric Simard.


L’Université de Leicester prévoit remplacer la littérature médiévale par des modules sur la race et la diversité

Les autorités de l’Université de Leicester ont demandé que les textes classiques du Moyen Âge, notamment Les Contes de Canterbury et Beowulf, mais aussi la littérature arthurienne ou les sagas islandaises, soient retirés des programmes de littérature anglaise au profit d’un « programme décolonisé ».

Si ces mesures sont mises en œuvre, toutes les œuvres littéraires antérieures à 1500 seront abandonnées, et même de grands auteurs classiques postérieurs au Moyen Âge comme Milton ou John Donne sont menacés. « Une sélection de modules sur la race, l’ethnicité, la sexualité et la diversité » serait introduite à la place de ces cours de littérature.

Geoffrey Chaucer tel qu’il apparaît dans le manuscrit d’Ellesmere du début du XVe siècle des Contes de Canterbury.

L’Université de Leicester ne dément pas la purge des programmes, mais seulement le fait que la littérature médiévale serait annulée « parce que trop blanche »…

Selon le Sydney Morning Herald, les professeurs auraient été informés que, « pour faciliter le changement, la direction prévoyait d’arrêter tous les cours d’anglais, de mettre fin à la littérature médiévale et de réduire l’offre de la littérature du début de l’époque moderne » (XVIe et XVIIe siècles).

Malgré la place de Chaucer comme « père de la littérature anglaise », il ne sera plus enseigné si les plans actuels se concrétisent.

La faculté mettrait fin à l’enseignement des textes essentiels au développement de la langue anglaise, y compris le poème épique du Moyen Âge Beowulf, ainsi que Sire Gauvain et le chevalier vert.

Le Morte d’Arthur de Sir Thomas Malory, les sagas vikings et toutes les œuvres écrites avant 1500 seraient également supprimées du programme.

Selon des universitaires concernés, les coupes aux modules des premiers textes modernes pourraient voir l’élimination de textes tels que Le Paradis perdu de John Milton.

L’Université de Leicester a déclaré qu’elle continuerait à enseigner l’œuvre de William Shakespeare datant pourtant de la même époque.

Le personnel a été alerté du changement et des licenciements potentiels, 60 emplois menacés.

Selon le Telegraph, la direction de l’université a déclaré que cette initiative visait à « fournir des modules que les étudiants attendent d’un diplôme d’anglais ». Et le président et vice-chancelier, le professeur Nishan Canagarajah, a déclaré que ces transformations étaient nécessaires pour que l’université « soit compétitive au niveau mondial ». Les universitaires qui enseignent les matières bientôt supprimées craignent déjà pour leur emploi.

Les universités sont soumises à une pression considérable pour modifier leurs programmes. En 2019, les Étudiants de l'Université de Sheffield avait publié une vidéo (ci-dessous) présentant la « décolonisation » du programme. La vidéo dépeint le monde universitaire comme un « espace dominé par les blancs ». Elle suggère que de grands écrivains comme Chaucer ou Shelley ne sont inscrits au programme que parce qu’ils « s’intègrent dans une culture universitaire affectée par les mêmes préjugés raciaux que nous constatons dans le reste de la société ».

« Décolonisation » du programme à partir de la 3e minute. Dans le vidéo on parle de BME students, il s’agit d’étudiants noirs et d’autres minorités ethniques (Black and minority ethnic students).

En juin, la vice-chancelière de l’Université d’Oxford, Louise Richardson, a annoncé son intention de « décoloniser » les diplômes en sciences et mathématiques d’Oxford. Les cours devront couvrir des questions telles que « la race » ou « l’empire ».

Ceux qui demandent la « décolonisation » du programme prétendent élargir l’horizon des étudiants. Mais la suppression d’innombrables textes classiques du programme ne fera que creuser un trou béant dans les connaissances des étudiants…

Sources : The Telegraph/, Sydney Morning Herald, Daily Mail, Observatoire du décolonialisme.


Suppression de l'ancien français du concours de professeur de français (collège et lycée)

On annonce la suppression de l’épreuve d’ancien français au CAPES. Le CAPES est le Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré. Ce diplôme professionnel du ministère français de l’Éducation nationale français permet de devenir professeur au sein d’un lycée général ou d’un collège.

L’École des lettres s’insurge contre cette suppression. La France rejoint-elle le niveau de la formation en français des enseignants québécois ? (Les futurs enseignants [québécois] utilisent Facebook pour se passer les questions aux tests de français, Épreuve de français pour enseignants [québécois] — « démission calamiteuse » et Échec massif des futurs enseignants [québécois] au test de français).

Comment apprendre la langue aux élèves si l’on ignore son évolution ?

Le dernier coup en date vise le CAPES de lettres modernes, par la suppression annoncée de l’épreuve d’ancien français qui, rappelons-le, avait déjà fusionné avec celle de grammaire il y a une dizaine d’années. Quel mépris pour la formation du futur prof de français ! Quel mépris pour notre patrimoine littéraire et culturel ! Quel mépris pour l’histoire de notre langue, son vocabulaire, sa syntaxe ! Il faut être bien ignare ou, surtout, bien indifférent à la qualité disciplinaire des enseignants pour priver les candidats d’une épreuve clé dans la constitution d’une culture grammaticale.

Ce souci de l’apprentissage de la langue, qui se manifeste dans tous les textes officiels, comment se manifestera-t-il si les études de langue et littérature du Moyen Âge sont marginalisées à l’université et ignorées aux concours de recrutement ? Comment expliquer aux élèves que « copain » et « compagnon » sont un même mot au cas sujet et au cas régime, tout comme « sire » et « seigneur », ou encore « on » et « homme » ? Comment expliquer pourquoi le pluriel de « cheval » est « chevaux », le féminin de « sauf » est « sauve », pourquoi « chétif » et « captif » ont la même origine, tout comme « ausculter » et « écouter », et tous les doublets du français ? Pourquoi certaines voyelles prennent un accent circonflexe (hôpital/hospitalité), pourquoi la terminaison de l’imparfait a été en « — oit » avant d’être en « — ait », pourquoi certains verbes conjugués sont formés sur deux radicaux (je sais/nous savons) ? Comment imaginer qu’un prof de français n’ait pas fourni la preuve de connaissances minimales concernant la formation de la langue française et son évolution ?!

Un recul dans la formation des professeurs

Certes, l’épreuve n’a jamais été facile, mais sa préparation a toujours été nécessaire. Espérer attirer des jeunes vers l’enseignement en supprimant des épreuves qui font peur est pitoyable. Tous les profs qui ont suivi ces cours, même s’ils n’ont pas brillé au concours, se sont véritablement initiés aux mécanismes de l’évolution phonétique, morphologique ou syntaxique du français. Ils ont reçu les bases d’une compréhension possible de tous les phénomènes linguistiques qui ont transformé le latin en français. La suppression de l’ancien français n’est pas un pas en avant dans la formation du professeur, c’est un recul, une régression, une décadence.

Le Roman de Renart (manuscrit du XIVe siècle). C’est du nom propre d’un avocat de Paris que l’auteur voulait moquer, Renart (du germanique Reinhardt [conseil-fort]), que provient le nom commun renard en français. Il a remplacé le mot goupil (du latin vulpes) dans la langue française. L’italien a gardé volpo.

 Pensons à l’invention de cette science de l’ancien français au XIXe siècle, pensons à ce qu’elle symbolisait de réappropriation de notre histoire et de notre culture, pensons aux progrès qu’elle permit de réaliser dans la connaissance de cinq siècles de littérature, pensons aux grands médiévistes dont l’université française peut s’enorgueillir, et pensons aux intérêts mesquins d’un concours qui se réforme sans bruit et sans gloire : il y a de quoi être amer, de quoi rallier tous ceux qui protestent, interpellent et se mobilisent pour que la formation des enseignants reste à la hauteur des ambitions fixées par une République éprise d’éducation. Le fameux « niveau des élèves », si cher à la société, ne montera jamais si, dans le même temps, le niveau des enseignants diminue.

Le Moyen Âge, si longtemps associé aux temps gothiques, aux temps barbares, en disparaissant du CAPES, signe véritablement le retour des temps obscurs.