mardi 28 septembre 2010

Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête

Pour lutter contre le pessimisme écologiste exagéré des manuels scolaires, un nouvel ouvrage.

Depuis longtemps, les géographes contestent le catastrophisme qui s’appuie sur les constats et prédictions de certains savants, souvent enfermés dans leur spécialité et refusant d’admettre la réalité de l’évolution de la planète. Ils ne nient pas les changements environnementaux qui se produisent en ce moment, en particulier dans le domaine climatique, ni la part de responsabilité qui revient aux sociétés humaines en la matière. Ils constatent en revanche que la rapidité des progrès techniques donne beaucoup plus de moyens aux hommes de s’adapter aux évolutions naturelles ou anthropiques en cours et d’en tirer profit, d’enrayer certaines de leurs conséquences fâcheuses et de restaurer des dégradations que l’on qualifie trop rapidement d’irréversibles.

Attachés aux faits, ils constatent que la population de la planète atteindra bientôt les 7 milliards, vivant plus longtemps et dans de meilleures conditions que les 3 milliards d’il y a 40 ans.

Voici quelques thèmes abordés, chacun par un géographe :
  •  Maîtriser les risques environnementaux, 
    • Yvette Veyret, Université de Paris X-Nanterre.
  • Que faut-il penser du réchauffement climatique ? 
    • Martine Tabeaud, Panthéon-Sorbonne.
  • Les océans sont-ils déréglés (niveau des eaux, pollutions, richesses halieutiques, etc) ? 
    • Alain Miossec, Recteur de l’Académie de Rennes.
  • Va-t-on manquer d’eau douce ? 
    • Loïc Fauchon, Président du Conseil Mondial de l’Eau.
  • La biodiversité est-elle en péril ? 
    • Georges Rossi, Université Michel de Montaigne, Bordeaux. 
  • Une bonne forêt est-elle une forêt bien exploitée ? 
    • Paul Arnould, ENS Lyon. 
  • 7 milliards d’hommes : la terre est-elle surpeuplée ou vieillissante ? 
    • Gérard-François Dumont, Paris-Sorbonne. 
  • Peut-on nourrir correctement la multitude humaine ? Les défis du développement.
    •  Sylvie Brunel, Paris-Sorbonne. 
  • Pour une vision optimiste de la croissance, 
    • Frédéric Teulon, directeur de la recherche à l’IPAG.

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Julien Arnaud reçoit Jean-Robert Pitte, membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Selon le scientifique, il faut arrêter le catastrophisme en matière d'écologie, et avoir une gestion responsable de la planète.


À lire sur le site du journal suisse Le Temps, un entretien avec Sylvie Brunel, directrice de la maîtrise en « Mondialisation, pays du Sud et développement durable » à la Sorbonne, à propos du livre Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête, qu’elle a dirigé en collaboration avec Jean-Robert Pitte.
Extrait :
– À qui profite le discours écologiste catastrophiste?
– Il profite tout d’abord à notre système économique. Le capitalisme a toujours cherché de nouvelles sources de profit. Or voici que, au moment où les habitants des pays industrialisés voient leurs besoins globalement satisfaits, ce discours vient leur dire que leurs biens, jugés dangereux pour la planète, doivent être remplacés par d’autres, plus propres et plus chers. Quelle aubaine!
– Et qui ce discours dessert-il?
 Il lèse les petites gens. Alors que les géographes croient en la capacité de l’humanité à s’adapter au changement climatique, le discours catastrophiste insiste sur la nécessité d’empêcher autant que possible le réchauffement en limitant les rejets de gaz à effet de serre. Or, ce faisant, il attise une guerre entre les riches et les pauvres. Au niveau global entre les pays industrialisés, qui prônent la réduction des émissions et se battent pour contrôler le marché des technologies vertes, et les pays émergents, qui souhaitent privilégier les stratégies d’adaptation mais ont mille peines à obtenir les moyens financiers nécessaires. D’où de fortes tensions, comme il en a surgi lors de la conférence de Copenhague sur le climat. Au niveau local, les personnes modestes sont culpabilisées par les nantis qui ont la possibilité d’acheter des certificats de compensation carbone et de racheter ainsi leurs « écarts » comme on acquérait des indulgences au Moyen-Âge.

– N’existe-t-il pas une contradiction entre l’appétit illimité de l’homme et les ressources limitées de la planète?

– Vous raisonnez comme si la nature constituait un certain stock de ressources dans lequel l’homme se contenterait de puiser. Cette perception peut se vérifier dans un petit nombre de cas, comme celui des ressources fossiles – charbon, gaz et pétrole – qui sont à la base de la dernière révolution capitaliste. Mais elle se révèle généralement erronée. Les écosystèmes sont en évolution perpétuelle. Et l’homme peut créer de la ressource. Il peut substituer du capital construit à du capital naturel, en produisant lui-même de la biodiversité, par exemple, chaque fois qu’il le juge souhaitable ou nécessaire. On ne peut pas opposer une nature qui serait par essence prodigue, bienveillante et positive à une humanité qui serait proliférante, nuisible et destructrice. La réalité est beaucoup plus complexe. Il existe un grand nombre de territoires qui ont été aménagés dans un sens positif, de la réintroduction des mangroves au Vietnam à la construction des polders aux Pays-Bas, en passant par la réhabilitation de zones considérées comme désertiques comme la Camargue. L’homme n’est pas l’ennemi de la nature.
Voir aussi

Spiritualité autochtone, écologie et norme universelle moderne

Non ! "Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête".




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