samedi 1 mai 2010

Les bons scolaires permettent une meilleure intégration sociale

De nombreux Québécois et Européens pensent que toutes les écoles publiques américaines reflètent la composition ethnique de leur quartier ou de leur ville. C’est faux. De nombreuses écoles publiques américaines continuent d’être racialement homogènes avec souvent plus de 90 % des étudiants appartenant à un seul groupe ethnique. Et cela, sans que cela ne soit contraire à l’arrêt de la Cour suprême des États-Unis de 1954 (Brown contre la Commission scolaire). En effet, ce jugement établit une différence entre la ségrégation ethnique de facto, née d’une distribution résidentielle particulière, et la ségrégation de jure, attribuable à des règlements anticonstitutionnels qui limitent l’inscription à un groupe ethnique particulier. Les banlieues cossues ont donc toujours aujourd’hui des écoles très homogènes sur le plan ethnique.

Les bons scolaires (encore appelés chèques-éducation ou bons d’études) correspondent à une subvention gouvernementale – souvent un remboursement d’impôts dans les faits – accordée par élève. Ils permettent aux parents d’inscrire leur enfant à l'école de leur choix, publique ou privée. Les bons scolaires rendent les écoles privées plus accessibles aux élèves de parents pauvres, si ces parents le désirent. Plusieurs études sur l’effet de ces bons scolaires ont été publiées aux États-Unis. Elles portent, notamment, sur les villes de Milwaukee, Cleveland et Washington.

Jay Greene et Marcus Winters se sont penchés sur un programme de bons scolaires mis en place à Washington. Leur étude révèle que les étudiants bénéficiaires de bons d’études, 94 % d’entre eux noirs, ont fréquenté des écoles privées plus intégrées racialement que les écoles publiques de la capitale américaine. Les auteurs signalent que ni les écoles publiques ni les écoles privées participantes à Washington ne reflètent la composition ethnique de la ville, mais le programme de bons d’études a permis de créer plus d’occasions d’intégration qu’il n’aurait été autrement possible.

Les recherches sur le programme de bons scolaires de Cleveland ont également démontré une plus grande intégration ethnique des bénéficiaires de ces bons. Le programme Cleveland Scholarship a été lancé pendant l’année scolaire de 1996-1997. Il offrait, à l'époque, 2 250 $ américains aux 51 écoles participantes pour chaque élève qui les fréquentait. Greene a constaté que près d’un cinquième (19 pour cent) des bénéficiaires de bons a fréquenté une école qui pratique l’intégration raciale alors que ce n’est le cas que de 5,2 % des élèves des écoles publiques de Cleveland. Les travaux de Greene ont également démontré que « 71 pour cent des élèves du système public de la métropole fréquentent des écoles qui sont racialement homogènes (plus de 90 % des élèves partagent le même profil ethnique), alors que ce n’est le cas que de 50 pour cent des élèves des établissements privés qui acceptent les bons scolaires. »

Au départ, les écoles religieuses n’avaient pas le droit de participer aux programmes de bons scolaires de Milwaukee. Cette interdiction a été levée par la suite et l’étude de ce programme révèle que les écoles religieuses qui acceptent les bons d’études sont aujourd’hui mieux intégrées que les écoles publiques de la ville. En 1990-1991, 341 élèves ont utilisé des bons pour s’inscrire à sept écoles, en 2001-2002, 10 882 élèves utilisaient ces bons pour fréquenter 106 écoles différentes. Alors que 54,4 % des écoles publiques de Milwaukee étaient ethniquement homogènes en 2001-2002, seuls 41,8 % des écoles privées religieuses participant au programme de bons l’étaient. Les bons scolaires ont permis à des étudiants qui, sinon, seraient restés dans des écoles ethniquement homogènes d’aller à des écoles religieuses privées qui l’étaient moins. Pendant l’année scolaire 2006-2007, 17 714 élèves ont participé au programme de bons d’études. Chaque école qui participe au programme reçoit 6 501 $ par élève inscrit à plein temps, elle ne doit ni faire passer de tests approuvés par le Ministère de l’Éducation ni, horresco referens, embaucher de professeurs diplômés par l’État. On comprend mieux l’opposition des syndicats et de la gauche à ces programmes de bons scolaires.

À la fin 2006, Greg Foster a passé en revue six études de haut niveau sur les programmes de bons scolaires à Milwaukee, Cleveland et Washington. Il en a conclu que chacune de ses études démontrait que les écoles privées qui participaient à ces programmes étaient moins ethniquement homogènes que les écoles publiques de la même ville. Les affirmations, selon lesquelles les bons d’études défavorisent les pauvres, les minorités ethniques ou encore les enfants avec des besoins éducatifs particuliers, sont sans fondement et ne correspondent pas aux travaux sérieux effectués en la matière. Toutes les études tendent à montrer, bien au contraire, que les programmes de bons d’études ont des effets extrêmement bénéfiques en termes de mixité sociale. Les parents qui bénéficient des bons scolaires choisissent leur école principalement pour des raisons liées à la qualité de l’enseignement et ils sont nettement plus satisfaits des prestations de leurs écoles que les parents des écoles publiques. Les parents des écoles qui acceptent les bons scolaires déclarent également que ces écoles fournissent un environnement plus sûr et plus sécurisant pour leurs enfants que les écoles publiques.

États-Unis — L’enseignement secondaire catholique est le plus performant

La National Catholic Educational Association (NCEA) vient de faire paraître ses statistiques pour l'année scolaire 2009/2010. La NCEA, dont la création remonte à 1904, est la plus grande association privée des professionnels de l'enseignement : elle regroupe 200 000 éducateurs catholiques au service de 7,6 millions d'élèves et d'étudiants (élémentaire, secondaire, supérieur et universités).

Selon ces statistiques, 99,1 % des élèves du secondaire catholique ont obtenu leur diplôme de fin d'études : les écoles religieuses non catholiques n'ont qu'un taux de réussite de 97,9 %, les écoles privées non religieuses, 95,7 % et le secteur public, 73,2 %.

Les élèves du secondaire catholique ont deux fois plus de chance de réussir leur cycle supérieur (quatre ans) que les élèves du secteur public : respectivement 84,7 % de réussite contre 44,1 %.

La réussite de l'enseignement secondaire catholique est écrasante si on la compare aux piètres résultats du secteur public. Mais il faut aussi faire litière d'un mythe : cet enseignement n'est pas élitiste et réservé aux familles disposant de moyens. Il éduque aussi un très grand nombre d'enfants de familles pauvres et défavorisées et, visiblement, leur permet, contrairement au secteur public, d'atteindre un excellent niveau d'éducation.

L'excellence du secondaire catholique est un phénomène constant depuis au moins ces 25 dernières années.





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