jeudi 3 octobre 2019

Canada connaît plus forte croissance de son histoire causée à 82 % par l'immigration

Bandeau du site de la Commission scolaire de Montréal

La population canadienne était estimée à 37 589 262 personnes au 1er juillet 2019, en hausse de 531 497 par rapport au 1er juillet 2018. Une telle hausse annuelle du nombre de personnes vivant au pays est la plus élevée jamais observée. Cette hausse correspond également à une augmentation d’un peu plus d’une personne par minute.

Le vieillissement démographique se poursuit au pays, de sorte que le nombre de centenaires a franchi le cap des 10 000 personnes pour la première fois. De plus, les baby-boomers forment maintenant la majorité des aînés.



La croissance de la population du Canada est la plus forte parmi celles des pays du G7

Le taux annuel d’accroissement démographique du pays pour l’année 2018-2019 s’est établi à 1,4 %, soit le taux d’accroissement démographique en pourcentage le plus élevé depuis celui observé en 1989-1990 (+1,5 %).

Le taux d’accroissement démographique du Canada est le plus élevé parmi ceux des pays du G7. Il est plus de deux fois plus élevé que celui des États-Unis et du Royaume-Uni (+0,6 % chacun) et surpasse ceux de l’Allemagne (+0,3 %) et de la France (+0,2 %). Dans la dernière année, l’Italie et le Japon ont enregistré une baisse de leur population (-0,2 % chacun).


L’immigration permanente et temporaire explique 82,2 % de la croissance

La croissance démographique soutenue au Canada s’explique en grande partie (82,2 %) par l’accueil d’un nombre élevé d’immigrants et de résidents non permanents. Le nombre d’enfants nés au Canada dont les parents sont des immigrants étant supérieur à celui des parents nés au Canada, l’impact de l’immigration sur la croissance démographique est encore plus grand.

Plus de 30 % des bébés québécois ont au moins un parent né à l’étranger

La proportion de naissances comptant au moins un parent né à l’extérieur du Canada était de 31,9 % en 2017, comparativement à 21,3 % en 2000 et à 12,6 % en 1980. La hausse s’explique surtout par des naissances issues de deux parents nés à l’étranger, dont la part est passée de 7 % (en 1980) à 13 % (en 2000) à 21 % (en 2017) au cours de la même période. La proportion de nouveau-nés dont l’un des parents est né à l’étranger et l’autre au Canada a aussi augmenté, passant de 5 % en 1980 à près de 11 % en 2017. Selon les données provisoires, chez les mères comme chez les pères, les principaux pays de naissance des parents nés à l’étranger sont l’Algérie, le Maroc, Haïti et la France.

La différence entre le nombre de naissances et de décès n’expliquait qu’une faible proportion (17,8 %) de la croissance, et cette part diminue année après année. Le Canada a admis 313 580 immigrants en 2018-2019, soit un des niveaux les plus élevés de son histoire.

En 2015-2016, le Canada avait reçu 323 192 immigrants permanents, dont près de 30 000 réfugiés syriens. Le nombre de résidents non permanents a augmenté de 171 536 personnes au cours de l’année 2018-2019, ce qui constitue la plus forte hausse dans l’histoire du pays. Bien qu’aussi alimentée par une croissance rapide des demandeurs d’asile, cette augmentation s’explique surtout par une hausse du nombre de détenteurs de permis de travail et d’études.

La croissance démographique s’est intensifiée dans plusieurs provinces

L’augmentation de la migration internationale a été ressentie partout au pays, et plusieurs provinces ont enregistré une forte croissance démographique, laquelle a rarement été observée auparavant.

La croissance démographique dans les provinces de l’Atlantique en 2018-2019 a été parmi les plus élevées à être observée depuis les années 1970. L’Île-du-Prince-Édouard (+2,2 %) a d’ailleurs été la province avec le taux d’accroissement démographique le plus élevé au pays. Terre-Neuve-et-Labrador demeure l’exception et a affiché une diminution de sa population (-0,8 %) pour une troisième année consécutive.

En 2018-2019, le Québec (+1,2 %) a affiché le plus fort taux d’accroissement démographique en 30 ans, et l’Ontario (+1,7 %) a enregistré l’un des plus importants taux au cours de cette même période.

La croissance démographique en Alberta (+1,6 %) s’est accélérée pour une deuxième année consécutive, en partie en raison des échanges migratoires interprovinciaux positifs suivant trois années consécutives de pertes.

La croissance démographique élevée dans la plupart des provinces provient essentiellement d’un accroissement migratoire international important. Des niveaux inégalés depuis le début du programme d’estimations démographiques actuel (juillet 1971) ont été observés dans toutes les provinces sauf à Terre-Neuve-et-Labrador, au Manitoba et en Alberta. Dans ces trois provinces, l’accroissement migratoire international est néanmoins demeuré soutenu.

La population vieillit vite

Au 1er juillet 2019, la population canadienne comptait 6 592 611 aînés. De ce nombre, qui augmente rapidement, plus d’une personne sur deux (51,1 %) était née lors du baby-boom (1946 à 1965). Les personnes âgées représentaient 17,5 % de la population canadienne au 1er juillet 2019. Quant aux enfants âgés de 0 à 14 ans, ils formaient 16,0 % de la population. Bien que la proportion d’aînés augmente au Canada au fil du temps, elle demeure inférieure à celle observée dans les autres pays du G7, à l’exception des États-Unis (16 %). Avec près de 3 personnes sur 10 (28 %) âgées de 65 ans ou plus, le Japon est un pays qui présente l’une des populations les plus âgées.


La proportion de personnes âgées pourrait continuer d’augmenter rapidement au cours des prochaines années. Ainsi, selon le scénario de croissance moyenne des plus récentes projections démographiques de Statistique Canada, cette proportion pourrait s’élever à 22,7 % en 2031, année où les derniers baby-boomers atteindront l’âge de 65 ans.

La population autochtone rajeunit les provinces des Prairies et les territoires

La structure par âge de la population varie considérablement d’une province ou d’un territoire à l’autre. Ces variations s’expliquent le plus souvent par des écarts entre les niveaux de fécondité, mais aussi en partie par les migrations internes. De façon générale, les populations les plus jeunes se trouvent dans les provinces des Prairies et dans les territoires, alors que les plus vieilles sont situées dans les provinces de l’Atlantique. Au 1er juillet 2019, Terre-Neuve-et-Labrador était la province avec la plus forte proportion de personnes de 65 ans et plus (21,5 %). C’est la première fois que cette province arrive en tête de liste de ce classement. Au cours de la dernière décennie, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick ont successivement figuré en première place. Ces trois provinces ont cumulé des pertes migratoires interprovinciales au fil des dernières décennies, un nombre élevé d’individus des générations plus jeunes, en âge de procréer, ayant migré vers d’autres provinces ou territoires. Cela a ainsi contribué à accélérer le vieillissement démographique.


Le Nunavut présentait la population la plus jeune au pays, près du tiers de ses individus étant âgés de 0 à 14 ans (31,8 %). Cela était principalement attribuable à un niveau de fécondité élevé combiné à une espérance de vie plus faible qu’ailleurs au Canada.


Crise du logement

Alors qu'un nombre record d'immigrants affluent vers les métropoles du Canada, le coût des logements à Montréal et au Canada est une préoccupation pour beaucoup de citoyens. Et pour cause : quatre personnes sur dix dépensent plus de 30 % de leur revenu pour se loger. Les plus touchés d'entre eux sont les familles qui gagnent moins de 20 000 $ par année et qui consacrent plus de la moitié de leur revenu à payer leur loyer.

À Montréal, sept ménages sur dix sont locataires. Près de 100 000 personnes ont des besoins criants en matière de logement, selon les plus récentes données de la Communauté métropolitaine de Montréal.

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Trois solutions (et demie) pour le climat

Lettre ouverte de Samuel Furfari, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles Président de la Société Européenne des Ingénieurs et Industriels.

Après avoir travaillé pendant plus de 40 ans dans le domaine, mon expérience me pousse à plaider pour une analyse factuelle et objective de la situation, même si elle peut paraître iconoclaste dans le climat actuel...

Greta et la Terre Mère autochtone à Montréal

Les feux des projecteurs de l’Assemblée générale de l’ONU s’étant éteints, il est temps de voir plus sereinement la situation en matière de politique climatique — et donc énergétique — qui menace dangereusement notre démocratie. Après avoir travaillé pendant plus de 40 ans dans le domaine, mon expérience me pousse à plaider pour une analyse factuelle et objective de la situation, même si elle peut paraître iconoclaste dans le climat actuel.

« Tout est connu, il n’y a plus qu’à agir »

Malgré l’opinion générale, et de certains scientifiques, la science du climat est très jeune. Affirmer que « tout est connu et qu’il n’y a plus qu’à agir » est donc prématuré. Le rapport du GIEC est rempli de conditionnels. Pas de certitudes, mais des hypothèses loin d’être irrécusables, puisque le système climatique possède « une signature chaotique ».

Lorsque durant la vague de chaleur de cet été, le climatologue français Jean Jouzel annonce que la température augmentera de « trois ou quatre » degrés, il omet d’ajouter que le GIEC assortit cette hypothèse d’une probabilité de 1 % et que c’est pour un maximum de 3 °C et non de 4 °C ou de 7 °C comme on l’entend parfois.

Face à l’agitation, il convient d’analyser les résultats de 27 ans de politique climatique. Le processus onusien a formellement débuté au Sommet de la Terre à Rio en juin 1992 avec l’adoption de la Convention sur le changement climatique, visant à la réduction des émissions de CO2.

Les émissions de CO2 n’ont cessé de croître depuis, et sont aujourd’hui 56 % plus élevées qu’en 1992 ! Si un responsable du monde économique s’aventurait à avancer des résultats aussi farfelus, il serait démis de ses fonctions. Ce qui n’est pas le cas pour le monde politique.

Ce chiffre donne-t-il raison aux jeunes qui ne cessent de crier que l’on n’a rien fait ? Ces manifestants insultent le monde politique, car il s’est fortement démené à mettre en œuvre force politiques et mesures. Hélas, il n’a pas le courage d’admettre que ces énormes efforts, y compris financiers, ont été vains.

Commençons par le Protocole de Kyoto qui aurait dû déboucher sur la réduction des émissions. Avant de proposer de nouvelles mesures, il aurait fallu procéder à une analyse objective de son échec ; hélas, on a tout fait pour le cacher.

L’Accord de Paris où chacun fait ce qu’il veut…

Dans une course folle, on est passé à la COP15 de Copenhague, qui fut un revers, car les grands du monde avaient compris que les demandes des ONG étaient tout simplement irréalisables. La parade a enfin été trouvée à travers l’Accord de Paris, une coquille vide qui ne prévoit que des objectifs laissés aux choix des signataires par rapport à des années de références individuellement choisies.

L’accord comporte 141 obligations bureaucratiques et 41 conditionnelles pour ce qui est du fond. Par exemple, le Japon opte pour la réduction de ses émissions de 26 %, mais par rapport à 2013, c’est-à-dire l’année où il a émis le maximum de CO₂ du fait de la fermeture temporaire de centrales nucléaires. Cela lui donnera un avantage de 25 points par rapport à l’UE qui avait promis une réduction de 40 % à Paris par rapport à 1990 (la nouvelle présidente de la Commission européenne vient de surenchérir à 55 %).

La Chine, de loin premier émetteur mondial de CO2, s’est engagée à ne plus augmenter ses émissions à partir de… 2030. L’Inde, qui compte 350 millions de personnes sans accès à l’électricité, n’a pas d’objectif de réduction, mais vise à améliorer son efficacité carbone. Bref, chacun fait ce qu’il veut.

Les jeunes manifestants ignorent que l’UE a adopté une kyrielle de directives contraignantes et punitives à cet effet. Elle est la championne du monde en législations en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de bâtiments ou d’équipements.

L’échec est total, mais ce n’est pas faute de législation et de financement. Les jeunes manifestants ignorent que l’UE a adopté une kyrielle de directives contraignantes et punitives à cet effet. Elle est la championne du monde en législations en faveur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique de bâtiments ou d’équipements.

Excavateur à godets géant dans la mine de lignite à Garzweiler (Allemagne occidentale, proche de la Belgique)
Depuis 1990, l’Allemagne a multiplié par 8 sa production d’énergies renouvelables, alors que ses émissions, dont une grosse partie est due à la restructuration [la disparition de l’industrie lourde] de l’économie de l’ex-RDA, ont peu diminué. Ce pays est acclamé pour ses 100 milliards budgétés d’ici 2030 pour lutter contre le changement climatique, alors qu’il dépense 25 milliards par an depuis des années en faveur des énergies renouvelables tout en préservant ses centrales au lignite !

Dans son emballement, où il doit entraîner les autres pays européens par souci d’être le seul pénalisé, il promet d’abandonner le nucléaire et le charbon, de produire de l’hydrogène avec l’excès d’énergies renouvelables intermittentes. Mais dans le marché unique de l’électricité européen, il n’y aura excès d’électricité renouvelable que lorsque tous les pays produiront plus de 100 % de renouvelable ! Sans oublier le rêve allemand d’utiliser l’équation de Sabatier et autres artifices chimiques qui se heurtent à la thermodynamique du processus.

Et la capture du carbone en sous-sol ? En 2009, l’UE a promis un financement de 1,05 milliard pour 13 grands projets dont aucun n’a réellement démarré. Le coût de cette technologie, au demeurant banale, est exorbitant. Ne parlons même pas des idées de réutilisation du CO2 qui ressemblent à la mise en pratique du mouvement perpétuel.

Trois solutions et demie

Mais alors, n’y a-t-il rien à faire ? Si, il y a trois solutions et demie. La première est prévue par la Convention de Rio : s’adapter aux conséquences du changement climatique [et profiter au mieux des avantages liés à un réchauffement dans un Québec gelé six mois par an]. La deuxième : recourir à la seule énergie qui réduit les émissions, preuves historiques à l’appui : le nucléaire, tabou en Europe, mais en plein essor pour le conventionnel comme pour l’innovant en Russie, en Chine et aux États-Unis. La demi-solution est d’utiliser plus de gaz naturel aux dépens du charbon et du pétrole. C’est tout à fait faisable, y compris pour le transport, mais cela produira encore du CO₂ ; moins, néanmoins ce n’est pas une décarbonisation.

La dernière solution, c’est la révolution prônée par Greta Thunberg et les écologistes profonds : stopper la croissance, c’est-à-dire mettre fin à la société de consommation. Cette solution a comme seul mérite d’être cohérente. Mais elle va mettre en place une société de contrôle total de l’homme dans toutes ses dimensions, c’est-à-dire un enfer carcéral et totalitaire, qui va vider les États et les citoyens de leurs ressources et conduira à l’abolition de la sécurité sociale et à la fin du progrès technique, avec la survie des plus forts.

Tout le reste n’est que parole dans le vent et la croissance des émissions de CO₂ continuera donc au rythme de 2 % par an voire plus. N’en déplaise aux politiques et aux jeunes qui manifestent.

Source : L’Écho

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